Finlande - Russie (4 mai 2002)

 

Match comptant pour le deuxième tour du Championnat du monde 2002.

Le match est précédé d'une cérémonie en l'honneur de Raimo Helminen, qui reçoit un trophée symbolique de René Fasel pour célébrer sa 321e sélection internationale, une de plus que le record de l'Allemand Udo Kiessling. La Russie, pour sa part, n'est pas d'humeur à la fête : elle a encore besoin d'un point pour assurer mathématiquement sa place en quart de finale.

Mais les Finlandais ne sont pas en train de sabler le champagne, ils sont parfaitement concentrés et ouvrent la marque par une double cagade de la défense russe : Sushinsky rate d'abord le palet en voulant le dégager du patin (légèreté coupable si près de son but) tandis que Ryabikin réussit bien à l'atteindre... mais pour mieux le loger dans la lucarne de Sokolov. Le gardien de Cherepovets, titularisé en remplacement de Podomatski, regarde son défenseur d'un air incrédule et abasourdi, et ce d'autant plus qu'il réalise par ailleurs un très bon premier tiers, s'interposant devant de nombreuses tentatives finlandaises. Nettement dominée, la Russie croit son heure arrivée avec 1'44" de double supériorité numérique. Mais l'exceptionnelle défense finlandaise, agressive sur le palet tout en restant parfaitement placée, ne lui laisse pas prendre un seul tir cadré, ce qui doit être rarissime dans une séquence aussi longue à cinq contre trois !

La deuxième période reprend comme la première, à l'avantage de la Finlande. Les Russes restent bien organisés et ne se démontent pas, mais quand les Finlandais accélèrent à la mi-match, Prokopiev, en retard sur l'action, est pénalisé pour crosse haute. Le jeu de puissance finlandais exécute alors un nouveau récital et manie le palet avec aisance, mais est à nouveau inefficace. Après un dégagement russe, Niko Kapanen réplique par un contre, mais Sokolov remporte encore son face-à-face. Revenue à cinq contre cinq, la Finlande continue de pousser, alors que la Russie ne voit même plus le jour, comme elle arrivait encore à le faire au premier tiers. Au bilan, elle n'a réussi dans ce tiers-temps qu'un seul tir cadré, statistique qui va elle aussi rentrer dans les annales du hockey russe. Mais ce qui compte, c'est le tableau d'affichage. Et le bloc russe, regroupé autour de son dernier rempart Maksim Sokolov, tient bon. C'est l'essentiel dans la perspective du duel à distance à la différence de buts qui l'oppose à l'Ukraine.

Tout est donc encore possible, et la Russie joue sa chance en début de troisième période, notamment par une déviation de Tkachenko. Le jeu est plus équilibré, même si les Finlandais reprennent peu à peu les choses en mains. La fin du match est assez cocasse, puisque les deux équipes se retrouvent à trois contre trois à l'abord de la dernière minute. La Finlande a alors tout le loisir de faire étalage de ses facilités techniques en jouant à la passe à dix (ou plutôt à trois) et en conservant le palet, jusqu'à une dernière action russe qui inquiète encore Markkanen dans les dernières secondes.

Les Finlandais sont de plus en plus impressionnants et présentent un jeu très équilibré. À la fois solides défensivement et habiles dans la construction offensive, ils n'ont qu'un seul point faible, mais de taille : l'efficacité. Cette carence a pris des proportions catastrophiques ce soir, puisqu'il aura finalement fallu le coup de pouce d'un défenseur russe pour marquer l'unique but d'une rencontre qui n'était pourtant pas bloquée en zone neutre. Quant à la Russie, elle est mine de rien la gagnante du jour : en n'encaissant pas de carton, elle a assuré à 99,99 % sa qualification pour les quarts de finale.

Compte-rendu signé Marc Branchu

 

Finlande - Russie 1-0 (1-0, 0-0, 0-0)
Le 4 mai 2002 à 19h00 au Scandinavium de Göteborg. 9698 spectateurs.
Arbitrage de Vladimír Sindler (TCH) assisté de Serge Carpentier (CAN) et Kevin Redding (USA).
Pénalités : Finlande 12' (4', 2', 6'), Russie 16' (4', 4', 8').
Tirs : Finlande 43 (14, 20, 9), Russie 28 (15, 1, 12).
Engagements : Finlande 28 (8, 12, 8), Russie 29 (9, 12, 8).

Évolution du score :
1-0 à 04'34" : Ojanen assisté de Hagman
 

Finlande

Attaquants :
Niklas Hagman - Olli Jokinen - Antti Aalto
Kimmo Rintanen - Janne Ojanen - Tomi Kallio
Timo Pärssinen - Niko Kapanen - Antti Miettinen
Vesa Viitakoski - Raimo Helminen - Juha Lind
Lasse Pirjetä

Défenseurs :
Janne Niinimää - Tom Koivisto
Toni Lydman - Petteri Nummelin
Kimmo Timonen - Jere Karalahti
Marko Tuulola

Gardien :
Jussi Markkanen

Remplaçant : Fredrik Norrena (G).

Russie

Attaquants :
Dmitri Zatonsky - Aleksandr Prokopiev - Maksim Sushinsky
Ravil Gusmanov - Roman Lyashenko - Andreï Kovalenko
Igor Tkachenko - Aleksei Koznev - Vladimir Antipov
Vyacheslav Butsaïev - Valeri Karpov - Maksim Afinogenov

Défenseurs :
Dmitri Ryabykin - Dmitry Bykov
Dmitri Kalinin - Sergei Zhukov
Anton Volchenkov - Aleksandr Guskov
Sergei Vyshedkevich - Aleksandr Yudin

Gardien :
Maksim Sokolov

Remplaçant : Victor Chistov (G).

 

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