Tours - Besançon (14 septembre 2002)

 

Match comptant pour la première journée de la poule nord du championnat de France, Super 16.

Enfin, la délivrance tant attendue est arrivée. Tours accueille pour le compte de la première journée une équipe des Séquanes, privée de plusieurs éléments (Galati, Samuelsson...). Robert Millette, le coach tourangeau, peut compter, lui, sur un effectif complet, renforcé par la présence de Dino Grossi qui étrenne son nouveau maillot pour l'occasion.

Dans une patinoire comble, tout était réuni pour que le match se déroule sous les meilleurs auspices. Hélas, on a vite déchanté par le jeu proposé, qui s'est progressivement changé en une série de pénalités et d'exclusions. La faute aux deux équipes, et à un trio arbitral pas toujours serein.

Millette a de nouveau modifié ses lignes d'attaque. Il associe dans un premier temps Eizenman, Gamelin et Grossi. Dans les buts, comme on pouvait s'y attendre, il fait débuter Hiadlovsky.

Dès l'entame du premier tiers, les nouveaux artificiers tourangeaux allument les premières mèches : peu après le coup d'envoi, une échappée de Gamelin pousse le défenseur bisontin, Duménil, à la faute et, l'arbitre siffle les deux premières minutes de pénalité (00'29). Le jeu de puissance se résume à une attaque-défense entre Diables et Séquanes : Desrosiers et Grossi se procurent de belles occasions, sans marquer.

Visiblement, Tours a décidé de démarrer très fort, à tel point, que Besançon se met une nouvelle fois à la faute (03'53). Marcel Simak dégaine une première fois, bien mis en position de tir par un travail remarquable de Desrosiers et Paulovsky. La domination tourangelle est sans partage en ce début de période. Eizenman, bien adapté apparemment, a aussi une opportunité assez nette d'ouvrir le score mais Ménard, le portier bisontin, repousse l'échéance.

Peut-être frustrés par ce manque de réussite, poussés par des Séquanes qui montrent enfin le bout de leurs crosses, les joueurs de l'ASGT s'énervent, Vandecandelaere et Gleize écopant chacun d'une pénalité en moins d'une minute. La double supériorité numérique de Besançon ne donnera rien grâce notamment à un nouvel effort des Diables pour la faire annuler (07'00). Plus que les occasions, ce sont les pénalités qui caractérisent le match : Desrosiers pour Tours, Tremblay pour Besançon vont à leur tour s'asseoir sur le banc de la prison après un premier accrochage.

De retour à égalité, les joueurs de Millette vont ouvrir le score sur une très belle action menée par Eizenman et conclue par Gamelin d'une reprise devant le but de Ménard (1-0, 09'35). Une ouverture du score méritée car le jeu proposé par les Diables noirs est vif ; leurs combinaisons mettent à mal la défense des Séquanes. Millette semble avoir trouvé la bonne alchimie dans les lignes d'attaque. Les joueurs se trouvent, le relais entre défenseurs et attaquants est bon.

On se demande ce qui peut enrayer la belle mécanique tourangelle. Un début de réponse sera apportée rapidement : la discipline. Les pénalités continuent de pleuvoir et montrent finalement la fragilité de l'édifice. Besançon, qui n'est pas en reste dans les mauvais gestes et les pénalités reçues, commence à prendre ses marques et quelques tirs arrivent sur Hiadlovsky, impeccable pour le moment (11'00). Sur une nouvelle supériorité numérique, les Séquanes ne parviennent pas à se mettre en position de shoot.

Eizenman échoue encore sur Ménard et de l'autre côté, Hiadlovsky parvient à arrêter une grosse occasion bisontine à la dix-huitième minute. Tours pousse toujours en cette fin de première partie et obtient une double supériorité numérique à deux minutes de la fin. C'est le moment que choisit Konopka pour fusiller Ménard d'un puissant slap et offrir ainsi un double avantage au score pour Tours (2-0, 19'04).

Le deuxièle tiers sera émaillé par les nombreux coups de sifflets d'un arbitrage tatillon. Pourtant, la période commence par un exploit de Ménard, encore lui, devant Decaens, parti seul à la bleue.

Mais les Diables noirs, visiblement énervés, se mettent à la faute et se retrouvent en double infériorité. Cette fois-ci, la sanction ne se fera pas attendre et Tremblay reprend le rebond laissé par Hiadlovsky, sur un premier tir (2-1, 23'42).

Les pénalités se succèdent (Bohunicky, Jodoin pour Tours) et du côté de Besançon, l'arbitre expulse Lubomir Duba après une charge dangereuse (26'39). A quatre contre trois, Besançon fait le siège de la cage du portier tourangeau mais ce dernier aidé par ses coéquipiers tient bon. Le jeu, haché, devient franchement insipide avec l'expulsion d'Olivier Vandecandelaere pour une charge dans le dos (31'30).

Ensuite, les Tourangeaux manquent d'aggraver le score à cinq contre trois mais montrent les limites de leur jeu puisqu'ils ne seront en position de tir qu'une seule fois (Pulscak). Les occasions s'équilibrent (Paulovsky pour Tours, tir sur le poteau pour Besançon en supériorité numérique à la 32ème), comme les pénalités.

Déjà habiles dans cet exercice l'an passé, les Diables noirs développent des capacités de contre-attaque redoutables comme l'illustre l'échappée d'Eizenman, parti en breakaway et stoppé illégalement par un défenseur bisontin : l'arbitre désigne le rond central pour un tir de pénalité (34'40). Mais c'est Ménard qui gagne le duel face à Eizenman, dont la feinte, un peu visible, ne trompe pas le goal.

Toujours en infériorité numérique, les Tourangeaux subissent les assauts des Séquanes et Vladimir Hiadlovsky s'illustre par deux beaux arrêts (35'40). Ce deuxième tiers fait peu de place au vrai jeu : deux nouveaux joueurs sont expulsés. Tremblay pour Besançon et Novosad pour Tours (37'00).

Une fois les esprits - un peu - calmés, le virevoltant Desrosiers aggrave le score pour Tours en récupérant un palet qui traînait devant le slot (3-1, 39'31). La fin du tiers se termine sur deux occasions énormes pour Gleize et Grossi mais sans succès.

La dernière période commence comme la seconde par une distribution de pénalités, principalement contre les Tourangeaux à qui l'arbitre principal ne passe décidément rien. De nouveau, une double supériorité numérique à l'avantage des visiteurs permettra de réduire le score par l'intermédiaire de Mikko Inkinen (3-2, 41'57).

Le reste ne sera qu'une succession de pénalités entrecoupées d'un peu de jeu, dans lequel Hiadlovsky brillera par un arrêt spectaculaire sur une reprise à bout portant (43'43), avant qu'il ne commette une boulette, désormais traditionnelle, sur une relance hasardeuse interceptée par un Bisontin. Heureusement, il parvient à arrêter le tir ! (50'52). Gamelin, bien en vue hier soir, part en breakaway mais glisse le palet sur le côté extérieur de la cage de Ménard (53'40), avant que le grand Marcel Simak n'allonge son mètre quatre-vingt-dix-huit sur la glace (sans les bras !) pour enlever le puck de la palette de l'attaquant adverse (54'41).

La fin de la partie restera à l'avantage de l'ASGT qui se décide enfin à rejouer dans les cinq dernières minutes se procurant une pluie d'occasions (Eizenman, Grossi, Desrosiers) sans trouver le chemin des filets. Et le coup de sirène intervient juste après les dernières expulsions de la soirée (Desrosiers et Drzik).

En résumé, un match que Tours aurait pu gagner avec deux ou trois buts supplémentaires et surtout en s'évitant de jouer la plupart du temps en infériorité numérique. Si l'ASGT avait continué de développer le jeu présenté en première période, ce match n'aurait dû être qu'une "formalité". Les pénalités "inutiles", les expulsions, tout cela coûtera cher à un moment donné ou à un autre. D'ailleurs, les deux buts marqués par Besançon le sont sur des supériorités numériques. Ça commence à devenir une très mauvaise habitude.

Côté joueurs, à Tours, on a vu de très bons Gamelin, Desrosiers et Eizenman, et un Grossi qui a réussi son entrée. Les combinaisons offensives fonctionnent bien. La défense tourangelle, elle, est aussi en progrès par rapport aux matches amicaux mais elle devra faire moins de fautes pour préserver la cage du gardien. Le gardien, justement, Hiadlovsky, est à créditer d'une très bonne partie si ce n'est un "faire trébucher" sur un attaquant bisontin et sa relance "curieuse" de la cinquantième minute.

Côté bisontin, malgré un effectif réduit, les Séquanes ont pu compter sur un très bon Ménard. Une équipe tenace et physique mais qui a paru largement dépassée lors des accélérations tourangelles.

Bref, il y a encore beaucoup de travail pour Millette et ses joueurs, notamment côté discipline, avant d'aller défier les Gothiques d'Amiens en Picardie. Un premier très gros test.

Compte-rendu signé E. O'Grady

 

Commentaire d'après-match (dans L'Est Républicain)

Alain Pivron (entraîneur de Besançon) : "C'est une défaite qui vaut largement une victoire. Pas au classement mais dans nos têtes. Je n'éprouve aucune amertume, bien au contraire. Perdre d'un seul but contre Tours alors que nous n'avons joué qu'à trois défenseurs (suite à l'expulsion de Duda) et qu'il nous manquait quatre joueurs est une sacrée performance. Dommage que les arbitres soient passés à côté d'un match fantastique avec deux équipes qui avaient vraiment envie de jouer au hockey."

 

Tours - Besançon 3-2 (2-0, 1-1, 0-1)

Samedi 14 septembre 2002 à 20h30 à Tours. 1800 spectateurs.

Arbitrage de M. Bocquet assisté de MM. Bataille et Bliek.

Pénalités : Tours 121' dont 5'+20' à Vandecandelaere, Novosad et Desrosiers (pénalité de match) ; Besançon 97' dont 5'+20' à Duba, Tremblay et Drzik.

Évolution du score :

1-0 à 09'35" : Gamelin assisté d'Eizenman et Pulscak.

2-0 à 19'04" : Konopka assisté de Jodoin et Desrosiers (double sup. num.).

2-1 à 23'42" : Tremblay assisté de Duda (double sup. num.).

3-1 à 39'51" : Desrosiers assisté de Grossi.

3-2 à 41'57" : Inkinen assisté de Billard et Kadlec (double sup. num.).

 

 

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