Mulhouse - Villard-de-Lans (21 septembre 2002)

 

Match comptant pour la deuxième journée de la poule sud du championnat de France, Super 16.

Ça y est. Après une bonne campagne de préparation assez fructueuse, le nouveau millésime mulhousien était attendu pour ce premier match à la maison. Patinoire confortablement remplie, plaquette de présentation, les Scorpions rentrent dans leur arène sous les acclamations, contrairement aux Villardiens, rivaux déclarés depuis une finale de N1 perdue en Isère, il y a un an et demi.

Surprise

Le match commence timidement de part et d'autre. Pas vraiment d'actions précises, une petite banderille de chaque côté, avant que Villard ne pousse plus sérieusement. Un peu dans le même esprit que la saison dernière : des actions simples, rapides, qui font sérieusement douter Mulhouse. Les locaux sont désespérément mous, tout comme leur jeu, insignifiant. Aussi, l'ouverture du score par Rich Metro, qui profite d'une très mauvaise relance locale, et d'un couloir face à Lhenry, pour déclencher un tir en pivot, est franchement méritée. Et ce n'est pas un timide sursaut de Mulhouse en fin de période, par l'intermédiaire de Strandberg, qui changera la donne.

Consternation

Le deuxième acte est joué de la même manière par Mulhouse. Après une première minute qui laisse espérer de meilleures résolutions, les Scorpions s'engluent lamentablement dans un schéma stérile, usant de trop d'essais individuels pour être dangereux. Villard attend patiemment, mais se crée encore les meilleures actions, et enfonce le cloue en supériorité. Sinkkonen, bien servi par une bonne remontée de Girard, décoche un tir qui passe sous la transversale de Lhenry. La porte villardienne se referme, leur schéma tactique, et discipliné, fonctionne à merveille face aux locaux qui perdent de plus en plus leurs rares automatismes. Tout juste quelques accélérations d'Aimonetto ou Strandberg, bien esseulés.

Aux forceps

La soufflante d'Eriksson a porté ses fruits : 3'30" se sont écoulées dans cet ultime tiers, et Mulhouse a pu refaire son retard. D'abord sur un coup de turbo de Coqueux, qui tire, Faith exploite le rebond. Puis sur un magistral slalom d'Aimonetto, conclu par Bilbao (selon le corps arbitral). La patinoire reprend des couleurs, tout comme le jeu mulhousien qui retrouve quelque peu son collectif. Villard se retrouve acculé devant ses buts, Pascal Favarin stoppe héroïquement un feu d'assauts locaux, bien suppléé par sa défense très solidaire.

Et d'ailleurs, si Mulhouse garde la main au niveau jeu, son étau se desserre un peu, les actions sont moins précises, il est vrai qu'en Alsace, nous sommes depuis trois jours en saison de vendanges !

Il reste environ cinq minutes à jouer quand Billieras est, un peu durement, sanctionné pour un retenir. Le palet circule de Ruokonen à Coqueux, puis Ruokonen pour Faith qui tire, le palet ricoche de façon heureuse sur la crosse de Chassard qui croisait par là. Un dernier but, assez confus, va ensuite être accordé aux locaux. Les Villardiens estiment en effet que le tir lointain d'Ollila sera dévié, au-dessus du niveau des épaules, par une crosse mulhousienne. Quelques trop tardifs essais de Kolu ou Sinkkonen ne changeront plus le score

Bref...

On imagine la déception des Ours du Vercors qui ont pu rêver d'une victoire en terre alsacienne. Il n'y a pas à rougir, pas mal de culot, pas mal de solidarité, il manquait sans doute un peu de fraîcheur physique, et aussi d'un peu plus de... joueurs confirmés, on va dire. Mais leur hockey est étonnement agréable à regarder, très simple, mais bien efficace. Les petits exploits techniques du match sont d'ailleurs en leur faveur (hormis le slalom impressionnant d'Aimonetto), et c'est tout à leur honneur.

Mulhouse avait un banc plus fort sur le papier, mais revient de loin : deux tiers insipides, complètement à côté de la plaque, puis un tiers plus en conformité avec leurs ambitions. S'ils avaient joué tout le match comme ces vingt dernières minutes, les Scorpions auraient sûrement gagné avec au moins cinq ou six buts d'écart. Aussi, on pourra penser que les quarante premières minutes sont un incident de parcours... A confirmer quand même !

En résumé

Premier tiers villardien, jeu simple, précis mais efficace. Mulhouse à la rue.

Deuxième tiers villardien, même si Mulhouse tente un peu plus, mais toujours de manière aussi peu convaincante

Troisième tiers exclusivement mulhousien, le réveil est fatal aux Ours, qui ont vendu chèrement leur peau.

S'il n'y en avait qu'un... ce serait

Aimonetto pour Mulhouse (vraiment bien plus convaincant que ses coéquipiers) et Kolu pour Villard (mais l'équipe entière s'est bien battue)

Compte-rendu signé Stéphane Rault

 

Commentaires d'après-match (dans les DNA et L'Alsace)

Christer Eriksson (entraîneur de Mulhouse) : "Pendant les matchs de préparation, nous avons joué contre des équipes plus fortes que nous. Là, c'est à nous de faire le jeu. Au hockey, l'idéal est d'être simple, sobre et efficace. J'ai le sentiment que certains attendent que les autres fassent ce qu'ils ont à faire. Nous avons joué à peu près sur le même rythme que la semaine précédente à Briançon. Les joueurs ont été nonchalants, ils n'ont pas respecté l'adversaire. Au vestiaire, j'ai dit à Richard Aimonetto de se bouger le cul. Il a joué les prima donna ! Il n'a rien fait pendant cinq périodes, à Briançon et face à Villard, et il a enfin répondu à ce qu'on attendait de lui dans le troisième tiers."

Dennis Murphy (entraîneur de Villard-de-Lans) : "C'est devenu comme une cocotte-minute. Mulhouse a monté son niveau de jeu et les joueurs ont eu un peu peur avec le manque de lucidité provoqué par la vitesse de jeu adverse. Ils ont une vitesse de jeu, une technique... Ce n'est pas nous qui avons baissé, mais eux qui ont su élever leur niveau de jeu. Ils nous ont mis une de ces pressions... En un contre un, ils sortaient toujours le palet. Ils étaient sans cesse dangereux. Ça patinait, ça jouait. Ils allaient tellement vite. Face à eux, nous étions moins lucides. Nous sommes redevenus une équipe issue de la D1."

 

Mulhouse - Villard-de-Lans 4-2 (0-1, 0-1, 4-0)

Samedi 21 septembre 2002 à 17h40 à la patinoire de l'Illberg. 950 spectateurs.

Arbitrage très correct - comme le match - de M. Mendlowicz assisté de MM. Charmilleau et Henry.

Tirs cadrés : Mulhouse 23 (4, 6, 13), Villard 22 (7, 10, 5).

Pénalités : Mulhouse 10' (4', 2', 4'), Villard 10' (2', 2', 6').

Évolution du score :

0-1 à 16'12" : Metro assisté de Negro

0-2 à 26'41" : Sinkkonen assisté de Girard et Metro (sup. num.)

1-2 à 40'21" : Faith assisté de Coqueux

2-2 à 43'31" : Bilbao assisté d'Aimonetto

3-2 à 55'02" : Chassard assisté de Faith et Ruokonen (sup. num.)

4-2 à 57'48" : Bilbao assisté d'Ollila

 

Mulhouse

Gardien : Fabrice Lhenry

Défenseurs : Anders Strandberg - Mika Ruoko7nen ; Jukka Ollila - Tobias Ablad ; Lilian Prunet (A) - Dusan Brinckö.

Attaquants : Richard Aimonetto - Johan Lindgren - Lionel Bilbao (C) ; Olivier Coqueux (A) - Juraj Faith - Guillaume Chassard ; Etienne Croz - Vincent Bringuet - Jean-Michel Larroque.

Remplaçants : Edouard Denis (G), Yann Lecompère, Francis Ballet, Julien Catil.

Villard-de-Lans

Gardien : Pascal Favarin

Défenseurs : Christopher Lepers - Nicolas Favarin ; Martin Roh - Mathieu Guidoux ; Jean Marc Girard (A) - Rémi Enselme ; Julien Hitze.

Attaquants : Rich Metro - Tomi-Pekka Kolu - Janne Sinkkonen ; Pierre Bourgey (A) - Alexandre Goncalves - Franck Billieras ; Christophe Negro (C) - Pierre Carabalona - Yves Cruz ; David Pereira.

Remplaçant : Nicolas Nogaretto (G). Absents : Stéphane Guillot-Diat, James Cruz, Damien Chalons, Rob Millar.

 

 

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