Amiens - Dijon (19 octobre 2002)

 

Match comptant pour la septième journée de la poule nord du championnat de France, Super 16.

Les Gothiques ont besoin ce soir de renouer avec la victoire après leurs deux défaites consécutives, la première sur leur propre patinoire contre Angers et la seconde à Rouen. Ils doivent aussi réussir à jouer sur soixante minutes sans baisse de régime et sans manque de concentration, pour éviter de retomber dans le travers des rencontres précédentes qui leur ont coûtés la bagatelle de quatre points alors que ces matches étaient à leur avantage.

Un premier tiers un peu flou où les Gothiques (qui débuteront avec Elie Marcos sur la première ligne à la place d'Anthony Mortas pour quelques minutes), contrairement aux précédents matches, ne commencent pas sur les chapeaux de roues, bien que Laurent Gras bute sur le portier dijonnais juste après la première minute de jeu. Les Bourguignons quant à eux bloquent le jeu, se montrent présents en défense, mais n'inquiètent pas Antoine Mindjimba sur leurs quelques incursions dans la zone défensive amiénoise. Les Gothiques arrivent tout de même à imposer leur jeu et à se montrer dangereux devant la cage des Ducs. A 5'45", les Amiénois n'arrivent pas à profiter d'un gros cafouillage devant Frantisek Neckar.

Les Picards poussent, tirent en vain et n'arrivent pas marquer et à prendre l'avantage. On entre dans la deuxième partie de ce tiers et l'on ne voit pas un jeu exceptionnel même si les Gothiques ne cessent de buter sur le portier dijonnais, mais l'ouverture du score se dessine, les assauts des Amiénois se font de plus en plus précis, c'est le poteau des Ducs qui retarde l'échéance à 11'55", et ensuite c'est la jambière de Neckar. Mais ce qui devait arriver arrive et c'est Vincent Bachet qui marque d'un superbe lancer sur une passe de Mortas qui venait de gratter le palet sur une remise en jeu, et permet aux Gothiques de mener (12'57").

15'06", l'arbitre envoie pour la première fois ce soir des joueurs en prison, un de chaque côté, puis une minute et demie plus tard c'est à nouveau un Dijonnais qui prend une pénalité. Les Ducs vont jouer vingt six secondes à trois contre quatre, et ensuite une minute trente quatre secondes à quatre contre cinq. Mais les Gothiques ne sauront pas profiter de ces supériorités. Il reste vingt-deux secondes de jeu dans ce premier tiers, François Rozenthal se fait accrocher par Mathieu Bouché alors qu'il va droit au but et arme son tir. L'arbitre envoie le Dijonnais pour deux minutes en pénalité sans infliger de penalty. Les Ducs termineront cette manche et débuteront la suivante à quatre contre cinq.

Les Gothiques entrent sur la glace en supériorité et offrent un spectacle loin d'être à la hauteur des attentes des spectateurs et supporters. Les Amiénois retombent dans leurs travers (y aurait-il une psychose du deuxième tiers ?) et pour éviter le pire commettent des fautes. Après deux minutes et demie de jeu, Amiens joue à quatre contre cinq et souffre. Dijon se met bien en place pendant le jeu de puissance et se crée ses premières vraies occasions depuis le début du match. Côté amiénois, Mickaël Brodin en contre pousse trop le palet et ne peut exploiter un bon face à face avec Neckar (25'43").

Anthony Mazzone prend une nouvelle pénalité pour cinglage (28'10"), une nouvelle faute qui profite aux Ducs puisque à peine une minute plus tard dans la supériorité Aymeric Gillet n'a plus qu'à slapper, seul face à la cage de Mindjimba qui n'arrive pas attraper la rondelle, après un décalage de Julien Tiphaigne (29'06").

Seize secondes plus tard, un Dijonnais lance un palet juste au-dessus de la transversale du portier amiénois. Une minute se passe et Antoine Mindjimba frôle la correctionnelle en laissant un rebond sur un lancer anodin. La deuxième partie de cette manche ne montrera rien d'exceptionnelle, si ce n'est deux pénalités à Mathieu Bouché. Les deux équipes retourneront aux vestiaires (sous les sifflets pour les Gothiques) sur la parité de 1-1.

Au vu de la seconde manche, les Gothiques ont de quoi s'inquiéter s'ils ne produisent rien de mieux dans la troisième et dernière partie de cette rencontre. Et lorsque ceux-ci reviennent du repos, ils sont transfigurés. Antoine Richer le coach a-t-il poussé une grosse soufflante et a-t-il réussi à faire prendre conscience à ses joueurs que l'heure était grave ?

Quarante-neuf secondes de jeu, et Fredrik Bergqvist lance François Rozenthal en un contre un face à Frantisek Neckar qui ne peut rien faire d'autre que regarder le palet entrer dans sa cage (40'59"). Un peu plus d'une minute plus tard, c'est le portier bourguignon qui a raison de Rozenthal sur une action à peu près identique à la précédente.

Les Gothiques haussent le ton. Guibet rejoint le banc des pénalités (45'55"). Les Picards profitent de cette supériorité pour alourdir le score par le biais de Laurent Gras (46'30"). Un peu plus d'une minute plus tard, Vincent Bachet envoie la rondelle à Arto Kulmala qui la prend juste avant la bleue et s'en va pour un face-à-face avec Neckar, mais il décale Brice Chauvel qui décoche un lancer incroyable, le panneau d'affichage annonce maintenant 4 à 1 (47'42"). Les Ducs continuent à jouer et essaient de réduire le score, mais Antoine Mindjimba s'impose dans sa cage. Et les Gothiques maîtrisent maintenant le jeu. Le score n'évoluera plus.

On aura pu voir ce soir une équipe de Dijon volontaire mais qui n'aura fait que limiter les dégâts sans réussir à profiter du brouillard dans lequel sont passés les Amiénois dans le deuxième tiers. Les Picards ont eu la chance d'être ce soir contre une ex-équipe de D1, contre Angers ou Rouen le score aurait certainement été très lourd à digérer suite à la non-présence pendant tout le deuxième tiers.

Meilleur joueur élu dans chaque équipe à la fin du match : Miroslav Pazak pour Dijon et Karl Dewolf (une surprise pour beaucoup de monde autour de moi, personnellement j'aurais mis François Rozenthal) pour Amiens.

Compte-rendu signé Pat Guillemont

 

Commentaires d'après-match (dans le Bien public) :

Antoine Richer : "Je ne crois pas aux matches faciles, simplement, en terme d'organisation, on a été fébrile, ce dont a bien su profiter Dijon. Cette équipe a fait son match sans se poser de questions. Heureusement, on a eu un sursaut nécessaire et salvateur durant le troisième tiers. Je ne saurais pas dire s'il s'agit d'orgueil ou bien de fierté voire autre chose, mais l'essentiel est préservé. En tout cas, cela présage d'un retour difficile."

Daniel Maric (entraîneur de Dijon) : "On a simplement deux mois de glace dans les jambes. Dans ces conditions, tenir tête à Amiens, qui plus est chez lui, au bout de si peu de temps, relève de la performance. De toute manière, pour s'améliorer, il n'y a pas trente-six solutions, il faut des matches. D'ailleurs, j'aurais préféré que le Super 16 se déroule en poule unique, on aurait ainsi progressé plus rapidement, et ce match nous l'aurions gagné. On a réussi à imposer notre faux rythme, à les faire douter mais le flottement du début troisième tiers, nous est fatal. On n'a pas su gérer ce mauvais passage. C'est vraiment rageant !"

Thomas Guéguen (Dijon) : "On a bien tenu durant les deux premières périodes, où on a fait jeu égal. Ensuite, certainement sermonnés par leur entraîneur, ils ont accéléré et marqué trois buts en sept minutes. C'est dommage car on a eu la possibilité d'attraper au moins le nul mais comme d'habitude quand on joue contre des équipes a priori plus fortes que nous, on n'a pas su concrétiser nos occasions."

 

Amiens - Dijon 4-1 (1-0, 0-1, 3-0)

Le 19 octobre 2002 à 20h00 au Coliseum d'Amiens. 2000 spectateurs environ.

Arbitrage de M. Durand.

Pénalités : Amiens 14', Dijon 12'.

Évolution du score :

1-0 à 12'57" : Bachet assisté de Mortas

1-1 à 29'06" : Gillet assisté de Tiphaigne (sup. num.)

2-1 à 40'49" : F. Rozenthal assisté de Bergqvist

3-1 à 46'30" : Gras assisté de Bergqvist et F. Rozenthal (sup. num.)

4-1 à 47'42" : B. Chauvel assisté de Kulmala et Bachet

 

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