Épinal - Cergy (26 octobre 2002)

 

Match comptant pour la septième journée de la poule nord du championnat de France de division 1.

Quoiqu'en disent certains quotidiens, on ne peut pas fermer trop vite la page strasbourgeoise. Entre les échauffourées qui ont éclaté sur le banc, sur la glace et dans les tribunes, il faut tout de même souligner l'incroyable tragi-comédie de la rencontre jouée samedi dernier. Au delà du résultat, de la manière et de la défaite des Vosgiens, on ne peut que s'alarmer de la misère dans laquelle évolue le hockey hexagonal. La pauvreté de l'arbitrage face à une rencontre dite de haut niveau aura fait basculer un match très attendu en confrontation relativement médiocre. Les infrastructures strasbourgeoises ne sont pas du tout faites pour protéger le joueur - et pourtant les Bas-Rhinois sont bien mieux lotis que les autres clubs de la division nord. Outre les bancs des deux équipes qui sont réellement voisins, il faut souligner la dangerosité de la présence des individus qui purgent leur prison sous la tribune. D'un côté, l'adversaire se retrouve sous une bande d'excités alsaciens qui ne cherchent qu'à agresser le joueur (Corne de brume dans les oreilles, crachats et autres provocations multiples), tandis que le prisonnier local n'est pas mieux avantagé, en y réfléchissant bien. Enfin, on ne peut pas oublier le comportement indigne des supporters vosgiens qui étaient venus en nombre à la patinoire du Wacken. Certains regrettent leur geste, tant mieux. Malheureusement, il existe des individus qui n'attendent que ce type d'agissements pour s'illustrer et se cacher derrière celui qui a commencé. Ceux-là n'auront aucun remords pour recommencer ! On retrouve d'ailleurs souvent les mêmes au milieu d'une échauffourée... Pour terminer cet aparté, quelques satisfactions ressortent de la rencontre. Strasbourg possède un exceptionnel second (premier !) gardien en la personne d'Intsaby. Cela prouve aussi les qualités d'entraîneur que possède Daniel Bourdages qui n'a pas hésité à remplacer Äikää par un jeune espoir français et surtout en faisant tourner tout son effectif contrairement à son adversaire. Enfin, dernier fait notoire du week-end, placé sous le signe de la pleine lune, les Dauphins avaient dû jouer la rencontre avec leurs maillots d'échauffement puisque visiblement, le jeu de maillots blancs utilisé habituellement lors des déplacements n'était pas disponible...

Conséquence de la rencontre de la semaine passée, Regenda se retrouve dans l'incapacité de jouer avec sa fracture du petit doigt. L'un des deux cadres défensifs du club de la Cité des Images est donc sur la touche. Féfé Marciano a donc dû composer sans lui pour imaginer de nouveaux alignements défensifs. On aurait pu espérer voir tourner toute la garde vosgienne. Il n'en a rien été. Condamné à cirer le banc, Gillot semble être traîné comme un boulet tant il brille par ses heures de présence aux côtés de noms dans une situation similaire : Labat, Martin, Zitouni, Gavoillle et Fournier. On retrouve donc Ilic en première ligne aux côtés de Domin, tandis que les néo-Spinaliens Farar et Vlcek se retrouvent dans la même galère sur le second bloc défensif. Zitouni prend part à la partie pour vite retourner au placard situé au bout du banc vosgien.

Tout comme face à Courbevoie, la réception de Cergy ne rassemble pas les troupes. La patinoire de Poissompré a alors quelques peines à réunir son millier de spectateurs auquel nous étions habitués la saisons passée. Les Cergypontains ont ajouté plusieurs jokers dans leur manchette. Ils sont pourtant diminués par les absences du Suédois Ohlsson et de Personne qui, on l'imagine, se serait bien passé d'un masque facial blanc pour la prochaine fête d'Halloween. Autre Suédois remarqué, Nording a rejoint les Parisiens à l'intersaison. Il faut rappeler que sur les conseils de l'entraîneur mulhousien Christer Eriksson, Marciano avait testé Ohlsson et Nording. Ils n'avaient alors pas été retenus, ils ont donc ensuite rejoint les Jokers.

Se faisant peu d'illusions sur l'issue de la partie, les Parisiens décidèrent d'aligner leur second gardien, Courally. En face, Caillou prenait place. Pour le début de la rencontre, Epinal démarre sur les chapeaux de roues. Il ne faut guère attendre pour voir Ilic déjà tenter sa chance avec insistance de la ligne bleue. L'ouverture du score est en fait amenée collectivement par Ilic, puis Trebaticky pour Mysicka qui mystifie Courally (1-0, 0'46), déjà bombardé. Il s'ensuit une vague chanceuse pour le jeune espoir parisien (le lot des bons gardiens, paraît-il), puisque dans les cinq minutes suivantes, le montant du but résonne par trois fois. Maurice, tout d'abord, envoie un missile sur la transversale et le palet s'envole, Domin fait de même alors que le palet ricoche, tandis que Mysicka fait lui aussi trembler la patinoire.

Mais, Nording fait déjà des dégâts dans l'arrière garde vosgienne (5'). A lui seul, il transperce la barrière spinalienne pour tenter sa chance sur Caillou. Premier avertissement qui relance les Jokers. Les approximations défensives des Dauphins provoquent bon nombre de prisons dont profitent Farar ou encore Domin... Il n'en faut pas plus pour voir souffrir l'arrière-garde locale. Boulot fournit le bon palet à Desuert qui a tout un boulevard, de l'arrière gauche de la cage au face-à-face avec Caillou, pour égaliser sereinement (1-1, 12'43) en supériorité numérique. Zitouni en prend pour son grade et voit son temps de glace stoppé pour la soirée... Exsangue, Epinal n'arrive pas à contrebalancer la tendance. Pire, la première ligne cergypontaine (Nording, Litim et Lahelma) fait le spectacle par un excellent et fort collectif Nording. Le tiers ne nous en dira pourtant pas plus sur le sort de la rencontre.

Tandis qu'Ilic pénalise lourdement l'équipe par 2'+2' de pénalité, Dehaëne, dans un grand soir, relance la machine (2-1, 21'37). Les deux ex-compères amiénois Ribanelli et Dehaëne font mal. La nouvelle recrue tchèque Vlcek prend ses aises et triple la mise (3-1, 25'17) sur un surnombre, purgé par Martiny, qui coûte cher à Cergy. A cet instant de la rencontre, Lukes allongé sur la glace, traîne la jambe pour rejoindre le banc. Marciano est obligé de recomposer ses lignes offensives. Cergy en profite puisque Lahelma marque sur un missile mal stoppé entre les bottes de Caillou (3-2, 28'28). La joie est de courte durée puisque le nouvel alignement Trebaticky-Dehaëne-Mysicka fait des étincelles. Mysicka obtient son doublé (4-2, 28'47) alors que Lukes rejoignait l'infirmerie quelques secondes plus tôt. Terne hier soir, le Tchèque ne réapparaîtra que quelques secondes sur la glace (35') pour ne plus prendre part à la rencontre finalement. On verra pourtant un dernier éclair de génie dans ce tiers. Trebaticky derrière la cage de Courally attend Domin qui arrive très rapidement devant le but. Le Franco-Slovaque fait la passe lumineuse qui permet à l'excellent Domin d'ajouter sa pierre à l'édifice (5-2, 36'18).

A la dernière entame, les deux équipes baissent de régime. Mysicka réussit pourtant le coup du chapeau puisque Trebaticky encore est dans le rôle du passeur (6-2, 44'12). On notera alors ensuite le retour de Martin en troisième ligne, conséquence de la blessure de Lukes. La série de bobos continue sur le banc visiteur. Le médecin est appelé lors du temps mort demandé par Cergy (55'02), mais le score en restera là.

Score final, 6-2. Cergy s'en sort plutôt bien malgré les absences de Personne et Ohlsson. Les errances défensives d'Epinal sont plus inquiétantes. Farar a du mal à se transcender et se retrouve souvent en prison. Ilic, qui a tout de même réussi quelques petites choses, ne cherche pas que le palet... Seul Vlcek commence à se démarquer, avec quand même encore des déchets dans son jeu.

A la fin des matchs aller, Epinal récolte douze points sur quatorze possibles. Le tableau de marche est excellent. Malheureusement, le club ne remplit pas son objectif en matière de formation et d'intégration puisque régulièrement, six Dauphins ne jouent pas, alors que la présence d'Epinal en Division 1 avait été aussi justifiée par une chance pour les jeunes pousses de participer à ce championnat moins relevé. Nous sommes à mi-parcours dans cette première phase et leur temps de glace sera encore diminué lors des prochains play-offs. Les blessures de Regenda et Lukes auraient pourtant dû suffire à tirer la sonnette d'alarme. Il est peut-être temps d'ouvrir le placard...

Compte-rendu signé Frédéric Lalevée

 

Epinal - Cergy 6-2 (1-1, 4-1, 1-0)

Samedi 26 octobre 2002 à 20h00 à la patinoire de Poissompré.

Évolution du score :

1-0 à 00'46" : Mysicka assisté de Trebaticky et Ilic

1-1 à 12'43" : Desuert assisté de Boulot (sup. num.)

2-1 à 21'37" : Dehaëne assisté de Ribanelli (inf. num.)

3-1 à 25'17" : Vlcek (sup. num.)

3-2 à 28'28" : Lahelma

4-2 à 28'47" : Mysicka assisté de Dehaëne et Trebaticky

5-2 à 36'18" : Domin assisté de Trebaticky et Dehaëne

6-2 à 44'12" : Mysicka assisté de Trebaticky

 

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