Épinal - Neuilly-sur-Marne (2 novembre 2002)

 

Match comptant pour la huitième journée de la poule nord du championnat de France de division 1.

Au jeu des chaises musicales, Regenda quittait l'infirmerie il y a quelques jours, alors que Lukes victime d'une entorse à la cheville lors de la rencontre face à Cergy se voyait rejoint par Papelier victime d'un déchirement musculaire. Raphaël Marciano était une nouvelle fois contraint de recomposer ses trios offensifs alors que la défense retrouvait un semblant d'équilibre. Pour pallier l'absence de Lukes, Ibl prenait place au centre de la première ligne alors que la troisième innovait avec l'alignement Géhin-Martin-Fournier. Avec un banc de dix-neuf joueurs, Epinal alignait Caillou dans les buts tandis que Neuilly qui ne comptait que seize unités alignait son capitaine, Jérôme Pourtanel, dans la cage adverse.

Lors du match aller qui s'était déroulé lors de la première journée de championnat, les Bisons de Neuilly avaient fait forte impression en tenant tête à un favori. Epinal avait alors réussi un solidaire blanchissage où Caillou avait été excellent. Depuis, les journées de championnat se sont succédées pour arriver à cette première rencontre dans la série des matches retour. Après observation de tous les adversaires de la poule nord de la division 1, on peut considérer, sans nul doute, que Neuilly est l'équipe francilienne la plus forte devant Cergy, moins physique. Le résultat obtenu à Neuilly n'avait pourtant pas satisfait les compères de Laliberté puisqu'ils avaient alors largement bousculé les Dauphins qui avaient été d'un réalisme renversant la tendance de la rencontre.

Celle de ce samedi soir débute dans une patinoire qui sonne le creux comme depuis déjà quelques semaines, désormais. Les nouveaux venus à Poissompré n'ont effectivement pas les cartes de visite de Mulhouse ou de Strasbourg, mais les Bisons ont pourtant des atouts à faire valoir. Il ne faut que 29 secondes à Trebaticky, nombre qu'il porte derrière le maillot, pour rejoindre brièvement le banc des pénalités.

Epinal rentre du mauvais patin dans la rencontre puisque, sur cette supériorité des visiteurs, l'entraîneur montre la voie. Kecka lance Laliberté qui fusille Caillou (0-1, 0'56). Première occasion, premier but. Les chants des supporters sont déjà refroidis par la température et ce réalisme foudroyant du fiston du fameux Pete Laliberté, lui-même ex-Spinalien...

Grosse nouveauté, on voit monter sur la glace Zitouni et Ilic derrière alors que Géhin, Martin et Gavoille effectuent un bon retour. La mauvaise entame des Spinaliens n'empêche pas les Bisons de passer encore à travers les mailles du filet défensif local, puisque les visiteurs ont encore une très grosse occasion devant Caillou en un contre un (1'52). Les Dauphins ne sont pas dans le coup. Il faut patienter jusqu'à la troisième minute pour voir enfin le premier lancer vosgien.

De la patience, il en faudra encore puisque le chrono défile alors que les arbitres laissent jouer et ferment les yeux sur quelques fautes de part et d'autre. Ce comportement a l'avantage de laisser fuser les lancers et actions des deux équipes. Menant au score, Neuilly ne cherche plus à s'aventurer en zone offensive adverse. Preuve en est, les Bisons ne tentent leur chance que sur de multiples lancer de la ligne bleue afin de ne pas se laisser surprendre par une éventuelle tentative de contre de Mysicka ou de l'excellent Dehaëne.

L'erreur viendra en fait d'une mauvaise relance de Pourtanel effectuée dans les patins d'un de ses défenseurs. En situation de supériorité numérique, Ibl lance Mysicka qui égalise (1-1, 13'01). Les Spinaliens ne prennent pourtant pas le match à bras le corps. Cet état de fait s'en ressent lorsque l'opportuniste Vastusko se fait servir par son compère Svitana pour doubler la mise (1-2, 19'42) en toute fin de tiers...

L'incroyable réalisme des Bisons laisse pantois. Avec trois grosses occasions sur le tiers et sans compter les lancers de la bleue, ils rentrent au vestiaire avec l'avantage au score. De leur côté, les Dauphins au jeu dissolu ne semblent pas être en mesure d'inverser la tendance.

La pause semble être l'occasion d'un remise à l'heure. Les Spinaliens reviennent plus insistants dans la partie. On croit même à l'égalisation lorsque Ibl envoie un missile sur Pourtanel qui s'envole au-dessus du gardien avant de revenir, on ne sait comment au fond du but (24'47). Le but est refusé, tant Pourtanel avait de la compagnie dans sa zone... Ce même Pourtanel effectue des arrêts réflexes où on le voit s'allonger de tout son long pour stopper plusieurs grosses occasions notamment Dehaëne. Au delà de ces spectaculaires arrêts du capitaine parisien, les énormes rebonds ne profitent pas aux locaux. Ce n'est que partie remise. Sur une action collective d'école, Dehaëne, encore, lance vaillamment Ribanelli qui troue le dernier rempart de Neuilly entre les bottes (2-2, 26'29).

La pression des Spinaliens se fait de plus en plus forte. La première ligne tente encore sa chance et l'on voit instantanément Trebaticky, Mysicka puis Ibl sur la même action buter sur Pourtanel (28'). Neuilly réussit tout de même un tour de force. Ils plient, mais ne rompent pas. D'ailleurs, il ne leur manque pas grand-chose lorsqu'ils ont encore de grosses occasions à leur actif qu'ils ne réussissent pas à concrétiser tout au long du tiers. Les essais fusent de toute part. Trebaticky met Ibl sur orbite. Le Tchèque manque là encore une occasion en or (38'). Le lancer de Mysicka aura le même sort. Ce manque d'efficacité des Vosgiens est lourd de conséquence. Neuilly se charge en effet d'alourdir la note une nouvelle fois en fin de tiers. La première ligne Vastusko-Svitana-Becaglia fait mouche. Pasquereau et Svitana permettent à Vastusko de marquer son second but de la soirée (2-3, 39'17). Une nouvelle fois refroidis, les joueurs et son public restent perplexes devant l'échéance finale approchant à grand pas.

A la troisième entame, les Spinaliens se voient une nouvelle fois pénalisés. Non content d'avoir retenu son adversaire avec la crosse, Ibl s'est littéralement couché sur lui. Direction prison pour le Tchèque. Les supériorités parisiennes sont bien gérées depuis le début de la rencontre. On les voit s'installer dans la zone défensive locale sans trop de soucis jusqu'à cette perte de palet d'un défenseur des Bisons. Trebaticky le récupère et sonne la charge. En quelques coups de patins, il part à toute allure et fusille le dernier rempart adverse une nouvelle fois entre les bottes (3-3, 41'05).

Les Bisons manquent de renverser la vapeur, une nouvelle fois lorsque Caillou dévie un lancer sur le poteau (42'27). Dans la foulée, Ibl ne fait pas mieux (42'37). A cet instant du match, Epinal est pénalisé pour un surnombre, une vieille habitude qui arrive au moins une fois par match depuis le début de la saison... Cette erreur arrive à un instant crucial où Neuilly est capable de faire à nouveau basculer la rencontre en supériorité. Les visiteurs ne profitent pas de l'aubaine et commettent la même erreur en écopant d'un surnombre à leur tour (44'55). Il s'en suit une nouvelle pénalité sifflée contre Neuilly lorsque Mysicka lancé seul à l'assaut du but se fait retenir (46').

C'est le tournant du match. A peine les Dauphins ont-ils purgé leur peine qu'ils se retrouvent en double supériorité numérique. Ils ne se font plus prier pour partir à l'assaut de l'adversaire. Trebaticky passe à Maurice qui sert Dehaëne avec abnégation. L'ex-Amiénois donne l'avantage à Epinal (4-3, 46'28), la patinoire exulte et pousse ses Dauphins qui ne jouent plus qu'à deux lignes devant et derrière à définitivement plier la rencontre.

Trebaticky se charge encore d'alourdir la note (5-3, 53'17) alors que dans la foulée, l'endiablé Dehaëne se fait servir par Regenda pour une nouvelle fois marquer (6-3, 53'33) sous un tonnerre d'applaudissements et de chants.

Neuilly a baissé pavillon, sauf Bergès, qui balance une droite à Domin qui voit son casque s'envoler. Le défenseur spinalien s'écroule et se protège le visage tandis que Bergès frappe et frappe encore (59'46). Alors que Domin écope de 2'+2'+10' de pénalité et tient une poche de glace sur son visage, Bergès est expulsé et retourne aux vestiaires sous les huées du public avec en prime 5'+20' de pénalité. Triste fin de rencontre.

Neuilly quitte la glace en applaudissant le public spinalien qui renvoie la pareille à Pourtanel et à ses comparses auteurs d'une bonne rencontre. Les Dauphins ont encore creusé l'écart au classement et ne sont plus très loin de la qualification définitive pour les play-offs. Le début de rencontre bien poussif a heureusement été compensé par un 4-0 dans le dernier tiers.

Place à la coupe de France, samedi prochain. Les Dauphins se déplaceront à Dunkerque où évoluent Guillemot et Haapasaari en Super 16 avant d'affronter Amnéville dimanche soir sur le chemin du retour.

Compte-rendu signé Frédéric Lalevée

 

Epinal - Neuilly-sur-Marne 6-3 (1-2, 1-1, 4-0)

Le samedi 2 novembre 2002 à 20h00 à la patinoire de Poissompré.

Évolution du score :

0-1 à 00'56" : Laliberté assisté de Kecka (sup. num.)

1-1 à 13'01" : Mysicka assisté d'Ibl (inf. num.)

1-2 à 19'42" : Vastusko assisté de Svitana

2-2 à 26'29" : Ribanelli assisté de Dehaëne

2-3 à 39'17" : Vastusko assisté de Svitana et Pasquereau

3-3 à 41'05" : Trebaticky (inf. num.)

4-3 à 46'28" : Dehaëne assisté de Maurice (double sup. num.)

5-3 à 53'17" : Trebaticky

6-3 à 53'33" : Dehaëne assisté de Regenda

 

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