Mulhouse - Grenoble (2 novembre 2002)

 

Match comptant pour la huitième journée de la poule sud du championnat de France, Super 16.

La rencontre au sommet de cette poule, revanche du match aller où Mulhouse s'était imposé en terre iséroise. L'occasion pour les supporters de l'Illberg, de jauger la valeur des deux équipes, ainsi que pour une sympathique quinzaine de supporters grenoblois venus encourager les leurs.

Deux premiers tiers semblables

Christer Eriksson redoutait un peu ce match. En effet, ses hommes revenaient d'une victoire à Anglet, en ayant passé le voyage dans un bus sans couchettes. Et ils n'avaient pas pu s'entraîner, ou du moins se décrasser depuis leur retour...

Et d'ailleurs, la première offensive est alpine, et même très sérieuse, au bout de douze secondes. Mulhouse monte progressivement, le match est relativement physique, et les Scorpions jouent un peu comme l'année dernière, en contres à un seul joueur. Puis ils parviennent à peser un peu plus sur le match, en s'installant durablement dans la zone de Rolland. Et d'ouvrir le score, en supériorité sur un slap impeccable de Ruokonen.

Les haut-rhinois vont continuer à dominer avant que le jeu soit un peu neutralisé par quelques pénalités des deux côtés. On sent que les deux équipes se craignent, d'un côté comme de l'autre, on voit de petites erreurs dont elles ne sont pas coutumières, habituellement. De bonnes actions, quand même, notamment un petit numéro de Deschaume, stoppé in extremis avant la conclusion. Et aussi un poteau sur un missile de Saarinen, en supériorité numérique. Lhenry, bien battu, s'en tire à bon compte. Le tiers se termine sur un avantage alsacien, mérité, mais à nuancer car dominer n'est pas gagner, et les Scorpions sont plutôt imprécis dans leur finition.

Le deuxième acte commence comme le précédent, à savoir que les Brûleurs de Loups dégainent les premiers, avant que Mulhouse ne remonte de nouveau vers le portier isérois. Les Alsaciens deviennent très dangereux car ils savent rester dans la zone grenobloise, pressant Rolland, qui va d'ailleurs s'illustrer assez brillamment durant ce match. D'abord un tir de Yahata qui frôle la base de son poteau. Ensuite, un superbe jeu de passes à trois de Coqueux vers Faith puis Chassard, mais l'ancien Spinalien bute sur un très bel arrêt de Rolland.

Grenoble se repositionne sur un slap de Podlaha, bien servi transversalement par Gachet, en supériorité. Le "grand Josef" se retrouve un peu esseulé devant Lhenry qui doit s'incliner, dans un silence... glacial.

Pas longtemps, le temps pour Gachet de prendre une prison, que Coqueux sert une transversale à son compère Faith esseulé pour le 2-1.

Dès lors, le match est encore un peu plus vivant, les contres fusent de chaque côté du glaçon, avec un peu plus de percussion chez les Mulhousiens, comme ce TGV de Bilbao, sifflé hors-jeu de justesse, ou ces deux envolées d'Aimonetto qui butent sur deux arrêts réflexes du portier alpin.

Encore une fois, Mulhouse est légèrement supérieur à son adversaire, dans tous les compartiments de jeu, et a même gagné un peu de concentration par rapport aux premières vingt minutes.

Accroché

L'ultime période va voir des Mulhousiens plus recroquevillés. Sans doute pour d'abord garder le résultat, après, on verra. Et donc Grenoble d'essayer de pousser, pendant les dix premières minutes. Lhenry est bien présent sur des essais de Podlaha, Guillemard, notamment, mais sa défense est assez imperméable, refoulant assez efficacement les assauts adverses. On note quand même qu'au niveau attaque, les Grenoblois parviennent plus difficilement à construire des actions collectives, il manque une présence au centre, notamment en supériorité, pour masquer Lhenry.

Et c'est de nouveau Faith, décidément bien où il faut, qui va un peu tuer le match. Tout commence par une belle ouverture d'Ollila , pour Chassard qui tire en entrée de zone. Le palet passe à côté du but, puis derrière, Coqueux récupère et sert Faith esseulé.

Dès lors, il devient difficile pour Grenoble, de prendre l'ascendant, malgré une "aide" arbitrale plutôt tatillonne (trois pénalités contre Mulhouse pour ce tiers, plutôt très sévères), aussi la fin de match baisse un peu d'intensité, malgré encore quelques essais de Vuoti, ou Larroque. Le dernier essai sera pour Shchevelev, bien effacé ce match, qui tente un joli slalom mais sans grand résultat.

Le coup de sifflet est gâché par un début de brassage collectif, dû à un malentendu. En effet, il reste cinq secondes, le présentateur et le public, bien fourni ce soir, décomptent le temps restant. Yahata récupère le palet et l'envoie de l'autre côté de la patinoire, hélas, le palet, énergiquement lancé, heurte le genou de Gachet. Celui-ci grimace puis tente de se jeter sur le Nippon, bien surpris de cette réaction. Début de brassage collectif, un peu surprenant, car le match, relativement physique, était plutôt correct, hormis deux-trois filouteries de Lhenry ou Antonoff.

Et alors ?...

Victoire méritée de Mulhouse. Pas de domination outrancière, mais la gnac, la précision, le pressing étaient un peu plus évidents chez les Scorpions. La technique du contre est nettement plus nuancée, car cette année, les Scorpions savent s'implanter en zone adverse, et y rester. Au niveau défensif, les trois lignes ont été assez efficaces, après un début de match un peu tendu.

Les Grenoblois étaient presque au complet, ne manquait qu'Agnel. On a pu les voir un peu moins précis, assez physiques, sérieux en défense, mais plutôt solitaires en attaque, avec des Podlaha, Guillemard ou Vuoti assez inégaux. Bonne intégration de Saarinen qui semble à l'aise au niveau supérieur, dans un registre un peu plus défensif quand même. Bonne prestation aussi de Rolland, auteur de quelques arrêts réflexes assez spectaculaires.

Néanmoins, il faut remarquer que trois des quatre buts ont été inscrits en supériorité, et donc que le match était relativement équilibré. En ajoutant que la présence d'un Agnel, ou d'un Pouget aurait peut-être changé un peu la physionomie du match (tout comme celle de Bergamelli ou Michou à Mulhouse !).

De toutes façons, les deux protagonistes devront produire ce genre de match, et même plus s'ils le peuvent, dès le 14 décembre, s'ils veulent satisfaire leurs ambitions.

Les récompensés

Lindgren pour Mulhouse et Podlaha pour Grenoble.

Compte-rendu signé Stéphane Rault

 

 

Mulhouse - Grenoble 3-1 (1-0, 1-1, 1-0)

Le samedi 2 novembre 2002 à 17h40 à la patinoire de l'Illberg.

Arbitrage de M. Bergamelli.

Tirs : Mulhouse 29 (12, 11, 6), Grenoble 26 (10, 6, 10).

Pénalités : Mulhouse 16' (2' surnombre, 2' Aimonetto / 4' Prunet / 2' Yahata, 2'+2' Prunet, 2' Faith) ; Grenoble 10' (2' Bonnard, 2' De Murcia / 2' Gachet, 2' surnombre / 2' De Murcia).

Évolution du score :

1-0 à 05'58" : Ruokonen assisté de Coqueux et Chassard (sup. num.)

1-1 à 29'08" : Podlaha assisté de Gachet (sup. num.)

2-1 à 31'38" : Faith assisté de Coqueux et Ruokonen (sup. num.)

3-1 à 50'24" : Faith assisté de Coqueux et Chassard

 

Mulhouse

Gardien : Fabrice Lhenry.

Défenseurs : Anders Strandberg - Mika Ruokonen ; Tobias Ablad - Jukka Ollila ; Lilian Prunet (A) - Dusan Brinckö.

Attaquants : Richard Aimonetto - Lionel Bilbao (C) - Johan Lindgren ; Juraj Faith - Olivier Coqueux (A) - Guillaume Chassard ; Etienne Croz - Shin Yahata-Larsson - Jean-Michel Larroque ; Vincent Bringuet.

Remplaçants : Stéphane Burnet (G), Francis Ballet. Absents : Thomas Bergamelli, Steve Michou (blessés), Jérôme Catry.

Grenoble

Gardien : Patrick Rolland.

Défenseurs : Jesse Saarinen - Jean-François Bonnard ; Christian Elian - Roland Fougère ; Simon Bachelet - Stéphane Gachet (A).

Attaquants : Arto Vuoti - Benoît Bachelet (C) - Nicolas Antonoff ; Marc Billieras - Franck Guillemard - Josef Podlaha ; Andrei Shchevelev - Laurent Deschaume - Xavier De Murcia.

Remplaçant : Arnaud Goetz (G). Absent : Benjamin Agnel.

 

 

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