Tours - Dijon (9 novembre 2002)

 

Match en retard de la cinquième journée de la poule nord du championnat de France, Super 16.

Les Diables noirs affrontent de nouveau les Ducs de Dijon, une semaine après leur courte défaite (1-2) en terre bourguignonne. Millette a promis une grosse réaction. On s'attend en effet à un match "revanche" dans l'esprit, après le match arrêté contre cette même équipe des Ducs, quelques minutes après le coup d'envoi. Le gardien Frantisek Neckar avait en effet été alors accusé par certains d'avoir contribué à creuser la glace pour la rendre impraticable. Après plusieurs semaines d'exil, les Tourangeaux retrouvent ce soir leur glace de la rue de l'Elysée, désormais fin prête à recevoir à nouveau ce même adversaire.

Le début du premier tiers commence par une grosse pression des joueurs locaux sur la cage de Neckar. Dès la deuxième minute de jeu, Jean-François Gamelin, bien en jambes, lance sur le portier de Dijon après une superbe remontée de palet de Desrosiers. Dijon, bien replié et attentiste, montre quand même quelques capacités de réaction, notamment après une erreur de relance de Supuka, dernier rempart, mais le tir dijonnais passe à droite des cages de Hiadlovsky (02'34).

La suite sera une longue succession d'occasions ratées par l'attaque tourangelle et d'arrêts, parfois spectaculaires, du gardien dijonnais Neckar.

Sur leur première supériorité numérique, les Tourangeaux manquent de peu d'ouvrir la marque après un lancer de Jodoin ; le trafic devant le slot du gardien aurait pu le surprendre mais le palet file doucement à côté du montant droit. La pression tourangelle, très forte, continue de gêner la défense dijonnaise qui se met de nouveau à la faute peu après. Les Diables noirs parviennent à installer leur jeu de puissance et les tirs se succèdent sur la cage bourguignonne.

Jean-François Jodoin lancé, se trouve seul devant Neckar mais manque le dernier geste (07'23), tout comme Decaens quelques secondes après (07'44). Véritablement déchaînés, les coéquipiers de Gleize s'offrent leur plus belle occasion peu avant la huitième minute : Neckar s'interpose sur un premier lancer de Simak, en déviant le palet sur sa droite. Ilavsky s'en empare et la cage lui est grande ouverte, Neckar se trouvant toujours à terre ; mais dans un réflexe inouï, le portier dijonnais parvient à capter de la mitaine la rondelle qui filait dans son but. Superbe.

Dijon pratique le contre et Pazak est à deux doigts d'ouvrir son compteur personnel sur une échappée solitaire. Hiadlovsky, encore une fois bien concentré sur son sujet, pourtant peu sollicité jusque là, s'interpose.

Symptomatique de l'envie tourangelle, sur un jeu de puissance dijonnais, le premier lancer des Ducs interviendra après une minute et trente secondes tellement les joueurs locaux se donnent pour tuer cette pénalité concédée par Jodoin pour une charge avec la crosse (12'26). La fin de cette supériorité sera un peu plus chaude devant les buts tourangeaux, avec un léger cafouillage de la défense, mais Hiadlovsky écarte le danger.

La dernière occasion est pour Dino Grossi, quelque peu transparent ce soir, et qui rate la cage (19'02). Une première période qui s'achève donc sur un score nul et vierge malgré une grosse domination des Diables noirs. Domination stérile tant les maladresses dans le dernier geste devant le gardien ou la dernière passe sont nombreux. Et les Ducs peuvent compter sur Neckar, de plus en plus chaud, ce qui n'est jamais bon signe pour ses adversaires.

Le deuxième tiers ressemble au premier avec une succession d'occasions manquées par Tours pour Jean-François Gamelin (21'37) puis Decaens (après un travail superbe de Desrosiers). Mais les Tourangeaux doivent se méfier, notamment en jouant en double infériorité numérique suite aux fautes de Jodoin (encore) et Gleize (surnombre). La plus franche occasion dijonnaise est à mettre à l'actif de Pazak encore (24'17) sur un lancer, bien dévié par Hiadlovsky.

Devant la carence offensive de l'attaque tourangelle, on peut espérer voir le salut des Diables noirs venir des défenseurs, comme ce fut souvent le cas déjà dans la saison mais le tir de Supuka est bien capté par la mitaine de Neckar (24'50).

Vers la mi-match, déconcertés par leur manque de réussite, les Diables noirs vont concéder leur premier but de la soirée par un tir en pleine lucarne d'Albano (0-1, 29'31). Depuis quelques instants, un moment de flottement était perceptible dans la défense tourangelle. Hiadlovsky multipliait les sorties pour tenter de bloquer le palet renvoyé constamment par la bande, derrière la cage, par des Bourguignons peu inspirés. C'est sur un palet récupéré de cette manière que Dijon débloque la situation dans un silence de mort. La défense tourangelle est toutefois nettement coupable dans son placement en laissant seul le joueur.

Revenir au score s'avère une difficile mission pour l'ASGT face à un Neckar de plus en plus confiant. Malgré la pression tourangelle qui pousse les Dijonnais à la faute, les Ducs réussissent à doubler leur avantage grâce à leur capitaine Julien Tiphaigne : pénalisé deux minutes plus tôt, il hérite d'un bon palet envoyé par Pazak dès sa sortie de prison. Dans le dos de la défense, il part seul face à Hiadlovsky, le dribble et glisse le palet pour le 2-0 imparable (34'01). La deuxième erreur grossière de la défense tourangelle est payée cash.

Fébriles, les Tourangeaux vont parvenir quand même à tromper Neckar. Après un premier geste défensif superbe de Konopka, le fougueux Decaens part seul défier la défense adverse. Parti sur le côté gauche du gardien, il repique au centre et envoie le palet au fond des cages dans une réalisation toute de volonté (1-2, 15'10). Un peu d'espoir et l'impression que Neckar n'est pas imbattable. Légèrement requinqués, les joueurs de l'ASGT se lancent de nouveau sur les buts dijonnais mais Desrosiers, par deux fois (35'44 et 36'02), échoue.

Les Ducs manquent de prendre de nouveau deux longueurs d'avance sur une action très chaude peu avant la fin du second tiers. L'intenable Pazak récupère le palet et part en dribblant. Curieusement, aucun joueur de Tours ne vient sur le porteur du palet, qui finalement se retrouve seul face à Hiadlovsky ; ce dernier fait échec une première fois mais ne parvient pas à geler le palet. Le puck a glissé tout doucement entre ses jambières et s'est arrêté juste avant la ligne de but. Supuka arrive et permet à Tours de se sortir de cette périlleuse situation (39'16). La dernière occasion reviendra à Tours par Decaens qui oublie Grossi démarqué au centre et préfère tenter sa chance en vain.

Dès l'entame du troisième tiers, Paul Fayault, très peu utilisé, alors qu'il est toujours aussi vaillant, tente de redonner ce petit grain de folie à une équipe assez apathique.

Les Diables se contentent de lancer de loin, sur un Neckar très vigilant et parfait sur ce genre de tir. Jodoin alterne les tirs et les prisons, Gleize manque son contrôle juste devant Neckar (51'02), Ilavsky rate une occasion en or alors que Tours joue en infériorité numérique (52'23) et de son côté Hiadlovsky assure sur les rares tentatives bourguignonnes. Eizenman est repris de justesse par la défense adverse alors qu'il partait en breakaway (53'30). Un nouveau cafouillage devant les buts de Neckar permet au portier de s'illustrer en ressortant de la mêlée très serein avec le palet (54'47). Du très grand Neckar.

Le chrono défile inexorablement et Tours ne trouve pas la solution. Simak tente une lourde frappe, déviée de nouveau par le portier dijonnais (57'05). Sur une pénalité concédée par Dijon, Millette demande un temps mort, fait sortir son gardien mais cela ne donnera rien.

Dijon n'a pas franchement volé son match devant le manque de réussite des Tourangeaux. Deux erreurs défensives grossières coûtent aux joueurs locaux les deux points de la victoire. Au nombre d'occasions, comme au match aller, l'ASGT a archi-dominé. Mais le dernier geste a fait défaut. Et Neckar s'est chargé du reste.

Un très mauvais résultat dans la course aux play-offs, compte tenu du calendrier difficile qui attend désormais les Diables noirs.

Compte-rendu signé E. O'Grady

 

Tours - Dijon 0-0 (0-0, 1-2, 0-0)

Samedi 9 novembre 2002 à 20h30 à Tours. 1600 spectateurs.

Arbitrage de M. Bocquet.

Pénalités : Tours 14' ; Dijon 8'.

Tirs : Tours 51, Dijon 19.

Évolution du score :

0-1 à 29'31" : Albano assisté de Bussat et Tekel

0-2 à 34'01" : Tiphaigne assisté de Pazak

1-2 à 35'10" : Decaens assisté de Grossi

 

Retour au championnat de France de Super 16