Rouen - Angers (19 novembre 2002)

 

Match en retard de la septième journée du groupe nord du championnat de France 2002/2003 (Super 16).

Pour donner plus d'organisation, de simplicité et d'efficacité à sa défensive, Franck Pajonkowski, privé du junior Nicolas Besch blessé, alignait cinq arrières, dont Simon Lacroix, et faisait monter Sami Karjalainen en position de centre sur le premier trio entre Pierre Allard et Eric Doucet. Les affaires rouennaises ne tardaient pas en ce début de rencontre. Eric Doucet se voyait refuser un but (0'18) et Allan Carriou dans le haut du slot était bien stoppé par Christophe Burnet (1'17). Malgré, leurs rares contres illustrés par Yann Vannienwenhove essayant en vain d'ouvrir le score (2'32), il fallait très souvent aux attaquants angevins venir défendre, comme Chris George sur Daniel Carlsson (5'42). Pourtant, les Dragons parvenaient à se créer un deux-contre-un amené par Guillaume Besse, mais que Thibault Geffroy manquait d'un cheveux de reprendre (6'18). Angers commettait une vague faute qui les fit jouer à un de moins. Après une occasion de Pierre Allard (9'53), Eric Doucet parvenait à déflorer le score sur le onzième lancer rouennais de la partie (1-0 à 10'37). Le RHE dominait une rencontre où les visiteurs semblaient moelleux ! Ces derniers devaient à un exploit défensif d'Eerikki Koivu (12'15) et à un de leurs poteaux, déroutant la rondelle après un tir de "Bobby" - François Bourdeau - (13'00) que l'emprise rouennaise ne soit mieux évoquée aux tableaux de marques. Les Ducs allaient ensuite, enfin (!), sortir de leur torpeur afin d'annihiler deux infériorités qui donnèrent trois lancers rouennais sur la cage angevine. Les joueurs de Derek Haas allaient s'en sortir puisque l'arbitre envoyait à son tour un Normand visiter la geôle (18'17). A quatre contre quatre, ce sont les "Blancs" qui se montrèrent en évidence. L'envoi de Juho Jokinen était toutefois bien paradé à un moment crucial de la partie par Eric Raymond décisif sur l'action qui terminait la première période (19'26).

Très tatillon, le siffleux intervenait à la reprise contre les joueurs des bords de Seine (22'22). Ce jeu de puissance dopait les Angevins. Juho Jokinen, en déviation (22'50) et Eerikki Koivu (23'34) étaient les artisans des catapultes achoppées respectivement soit mal miré, soit bien arrêté. La bonne volonté des coéquipiers de Benoît Pourtanel, par ailleurs capitaine en très mauvaise forme, n'était pas récompensée. En contre, Guillaume Besse servait Arnaud Briand créant la cassure (2-0 à 23'51). Menés de deux buts, les Ducs jouaient plus haut, pressant à deux joueurs. Leur travail faillit payer, mais Julien Pihant manquait son ajustement (25'31) et Thibault Geffroy défendait pertinemment sur le reflux de l'action de l'ailier angevin (25'36). Désormais, les Dragons reprenaient le palet en crosse. Après un nouveau poteau sur un envoi de Pierre Allard (29'44), Simon Lacroix, de la ligne bleue, transformait une remise en jeu gagnée à l'offensive (3-0 à 30'00). Découragés ou en méforme physique, en tous cas sans punch et sans appétence, les Ducs, aux nombreux lancers sans conviction, abandonnèrent le match - se préservaient-ils pour le match de samedi prochain contre Tours ? - et encaissaient un quatrième but, œuvre magnifique d'Aram Kevorkian (4-0 à 32'20). Dés lors, il n'y avait encore moins de match, derrière une nouvelle impulsion de Guillaume Besse (34'50) et un lancer de pénalité manqué par ce dernier (35'30), Arnaud Briand inscrivait son second but de la soirée (5-0 à 38'51).

En fin de rencontre, Juho Jokinen, pour récompenser les quatre supporters angevins ayant fait le déplacement, brisait l'invincibilité d'Eric Raymond qui ne réalisera pas ce soir son premier blanchissage de la saison (5-1 à 57'28).

Ce fut un match un peu surprenant, tant Angers ne s'est pas livré. Contrairement à l'accoutumée, les Angevins n'ont pas paru concernés par la rencontre. Lents et résignés, ils n'affichaient pas, volontairement ou non, l'envie de bien faire et du mieux possible. Le faible nombre de pénalités démontre le faible engagement physique. De ce fait, la défensive à cinq des Dragons et à fortiori l'ensemble de l'équipe rouennaise, malgré les bons comportements de Daniel Carlsson, Thibault Geffroy et Guillaume Besse, n'a pu être raisonnablement jugée avant le tour de Coupe Continentale de la fin de semaine.

Compte-rendu signé Thierry Frechon

 

Commentaires d'après-match (dans Paris Normandie et Ouest France)

Franck Pajonkowski (entraîneur de Rouen) : "On les a pressés dès qu'on a pu et le score aurait pu être de 4-0 après vingt minutes si Burnet ne les avait pas gardés dans le match. Défensivement, c'est l'un de nos meilleurs matches. On ne leur a rien donné."

Derek Haas (entraîneur d'Angers) : "Trois tirs pour nous dans le premier tiers-temps et vingt pour eux. Heureusement qu'il manquait Saint-Pierre et Provencher... Ils ont été agressifs et rapides. Ils en voulaient vraiment et patinaient à 100 000 à l'heure. Nous n'avions perdu aucun match par plus d'un but. On avait un super bon championnat jusqu'à cette défaite à Rouen. Cela fait deux matchs qu'on n'est pas physiques. On manque d'intensité, on n'est pas dedans. Ça me rend malade. Mais si nous gagnons nos trois derniers matchs, on n'aura pas besoin de compter sur les autres. Rouen, c'est fini, on n'a plus le temps pour ressasser le passé. Samedi contre Tours, ça va être très dur. Il faudra être enragés."

Benoît Pourtanel (capitaine d'Angers) : "On ne s'est pas assez investi et on s'est fait marcher dessus. On n'était peut-être pas prêts pour rencontrer une aussi grosse équipe, car j'ai rarement vu jouer Rouen comme ça. Sans Christophe (Burnet) qui a tenu la baraque en n'encaissant qu'un but sur une vingtaine de lancers dans le premier tiers-temps, la défaite aurait été plus sévère. Cela aurait fait un électrochoc... mais quand tu n'arrives pas à te trouver, que tu n'as pas le temps de relancer et que tu te prends les attaquants rouennais en pleine figure, tu l'as, l'électrochoc. Maintenant, il nous reste 180 minutes pour nous qualifier, on n'a plus le droit à l'erreur. Pas question de se projeter, on doit prendre les matchs les uns après les autres, tiers-temps par tiers-temps. Je ne veux même pas envisager d'aller jouer la seconde phase contre des équipes de division 1."

 

Rouen - Angers 5-1 (1-0, 4-0, 0-1)

Mardi 19 novembre 2002 à 20h00 à l'île Lacroix. 2400 spectateurs.

Arbitre : M. Bachelet.

Pénalités : Rouen 8' (2', 2', 4'), Angers 6' (6', 0', 0').

Tirs : Rouen 47 (20, 17, 10) ; Angers 33 (3, 20, 10).

Supériorités : Rouen 1/3 (33%) ; Angers 0/4 (0%).

Arrêts : Raymond 34/35 (97%) ; Burnet 39/44 (89%).

Évolution du score :

1-0 à 10'37" : Doucet assisté de Bourdeau et Carlsson (sup. num.).

2-0 à 23'51" : Briand assisté de Besse (inf. num.).

3-0 à 30'00" : Lacroix assisté de Karjalainen et Doucet.

4-0 à 32'20" : Kevorkian assisté de Carriou.

5-0 à 38'51" : Briand assisté de Geffroy et Pousset.

5-1 à 57'28" : Jokinen assisté de Suvanto et Koivu.

 

Rouen

Gardien : Eric Raymond.

Défenseurs : Simon Lacroix - Daniel Carlsson ; Allan Carriou - François Bourdeau ; Nicolas Pousset ; Geoffroy Bessard du Parc et Benoît Quessandier (à partir de la 56ème).

Attaquants : Pierre Allard - Sami Karjalainen - Eric Doucet ; Thibault Geffroy - Arnaud Briand - Guillaume Besse ; Aram Kevorkian - Alain Vogin - Pierre-Edouard Bellemare ; puis Alexandre Lefebvre - Adrien Dufournet - Terry Prunier (à partir de la 56ème).

Remplaçant : Landry Macrez (G). Absents : Nicolas Besch, Jimmy Provencher et David Saint-Pierre (blessés), David Bahl (retour au Canada), Cédric Dietrich, Simon Doreille, Damien Raux, Gautier Lafranscesca et Damien Ribourg (choix du coach).

Angers

Gardien : Christophe Burnet.

Défenseurs : Eerikki Koivu - Benoît Pourtanel ; Patrick Bärgman - Francis Couturier ; Mathieu Jestin - Sébastien Rousselin.

Attaquants : Chris George - Jani Tuominen - Juho Jokinen ; Julien Pihant - François Ferrari - Harri Suvanto ; Pierre-Yves Albert - Claude Deveze - Yann Vannienwenhove ; Rodolphe Bretault

Remplaçants : Pierre Daniel (G) et Benjamin Mocquart. Absents : Matt Hennigar (retour aux États-Unis) et Paulin Bordeleau (blessé).

 

Retour au Super 16