Anglet - Grenoble (23 novembre 2002)

 

Match comptant pour la douzième journée de la poule sud du championnat de France, Super 16.

Ce match de la douzième journée était placé sous le signe du souvenir, une minute de silence était observée avant l'engagement en la la mémoire de Henry Idiart, alias Papy, l'ancien Monsieur Statistiques de l'Hormadi décédé la semaine dernière, rappelé par le brassard noir que l'ensemble des joueurs portait.

Du côté angloy, l'équipe devait compter sur les absences de Nicolas Courally (blessé lors d'un entraînement cette semaine), de Pierre Vacheré (raisons personnelles) et de Raphaël Larrieu (qui venait tout juste de reprendre l'entraînement). Les visiteurs pour leur part devaient se passer de Romain Bachelet.

C'est donc après une minute de silence que le jeu peut commencer, et comme à l'accoutumée les locaux se précipitent en zone adverse. C'est David Dostal qui adresse le premier tir (00'14) à coté du but gardé par Patrick Rolland, suivi très rapidement d'un tir de Benoit Bachelet sur l'action suivante (00'43) mais Jean Ian Filiatrault est à la parade.

Alors que Simon Bachelet est en prison pour une obstruction et que l'Hormadi installe son jeu de puissance, Xabi Lasalle ne peut contrôler un palet que lui chipe Benjamin Agnel. Il lance Josef Podlaha qui malgré l'opposition de David Saint Onge trompe le portier de l'Hormadi d'un tir entre les jambiéres (0-1 à 02'43). Cette ouverture du score fait souffler un vent glacial sur les velléités locales, car les Grenoblois prennent vite l'ascendant, menés par un Josef Podlaha et un Arto Vuoti des grands jours.

Mais à la dixième minute une altercation entre Grégory Dubois et Benjamin Agnel se termine par l'exclusion sévère du défenseur angloy pourtant pas coutumier du fait (10'46 5'+20') alors que le n°8 de Grenoble ne récolte que 2'+2'. Les Angloys procédent par contres, de Xavier Lasalle à deux reprises sur un service de Stanislas Solaux (11'20) puis de Jérôme Patard qui oblige Patrick Rolland à faire usage de tout son talent.

Mais c'est une fois de plus l'avant tchèque des Brûleurs de Loups qui a le dernier mot sur contre-attaque (0-2 à 14'28). Malgré quelques bons contres de l'Hormadi, c'est Grenoble qui décidément un ton au-dessus qui dominera la fin de la période.

La première action de la deuxième période est à mettre au compte des Grenoblois, mais le cerbère de l'Hormadi veille. Sur une supériorité pour Anglet, Géraud Maréchal adresse un bon tir que Patrick Rolland dévie de la botte (22'30), le palet meurt contre le poteau. Deuxième chaleur sur l'action qui suit, alors que le gardien est à terre, Michal Garbocz fait preuve de maladresse face à une cage vide, et le palet est écarté par un défenseur (23'28).

Mais comme lors de la période précédente, c'est Grenoble qui va trouver le chemin des buts, sur un premier palet loupé de la crosse par Filiatrault l'attaquant grenoblois fait le tour de la cage le portier se met au sol un peu vite puis récidive, Franck Guillemard n'a plus qu'à trouver la lucarne (0-3 à 25'20).

C'est alors un copier-coller de la première période : Anglet procède par contres, et un break de Stanislas Solaux est ainsi bien arrêté par Rolland (26'44). Mais Grenoble n'est pas en reste : l'inarrêtable Podlaha, à peine ralenti par Saint-Onge, adresse un gros tir mais Filiatrault s'impose. Le Tchèque sait être passeur, et sur un deux contre un, il temporise pour servir idéalement Benoît Bachelet, mais le portier de l'Hormadi fait un gros arrêt. Puis Nicolas Antonoff est coupable d'une très vilaine charge dans le dos (non sanctionnée) sur Mathieu Mille, l'ex-Amiénois reste un temps à terre avant de retourner sur le banc.

Anglet trouve finalement le chemin des filets en supériorité numérique, un palet qui circule bien et un bon tir de David Saint-Onge vers le portier grenoblois un peu masqué suffisent (1-3 à 35'24). Mais ce n'est par pour autant l'embellie car la volonté de bien faire des locaux ne masque pas le problème récurant : le jeu collectif et une défense perméable. Benjamin Agnel, décidement assez transparent, se fait remarquer à nouveau sur un mauvais geste envers Stanislas Solaux (36'00), mais le 75 argumente de manière plus musclée que Grégory Dubois, bilan : 2'+2'+10' pour l'Angloy et 2'+10' pour le Grenoblois. Grenoble concrétise sa domination par un missile de Jesse Saarinen qui ne laisse aucune chance à Jean Ian Filiatrault (1-4 à 38'33).

La dernière période démarre sur une situation de supériorité numérique en faveur des locaux, le jeu se développe rapidement, Xavier Daramy sert bien Jérôme Patard mais Patrick Rolland dévie miraculeusement de la botte (40'35). Mais ce sera tout pour car l'Hormadi n'arrive pas à installer le jeu de puissance. Les locaux ont une grosse envie de remonter au score, ils s'engagent beaucoup plus que lors des deux précédentes périodes. Grenoble subit et fait des fautes. Profitant d'une pénalité infligée à Andrei Shevelev, David Dostal se crée un grosse occasions (45'13) mais le portier adverse est à la parade. La chance est aussi du côté des Bruleurs de Loups car sur un slap de David Saint-Onge (48'20), Patrick Rolland ne peut que dévier de la mitaine un palet qui flotte puis finit derrière la cage.

Malgré une énorme volonté, le manque au niveau du fond de jeu (relances hasardeuses, passes au petit bonheur la chance, combinaisons compliquées) ne permettront pas aux Basques de revenir au score, il ne faut pas pour autant oublier la défense bien en place des Grenoblois. Les visiteurs ne procèdent que par contres face à la domination stérile des locaux. Arto Vuoti est près de marquer le cinquième but en deux contre un mais Jean Ian Filiatrault sauve l'Hormadi. Karlos Gordovil et Bob Ouellet décident de faire sortir le gardien au profit d'un attaquant (59'52). Mais les Brûleurs de loups auront le dernier mot : Franck Guillemard récupère le palet derrière sa cage, il passe le palet à Jean-François Bonnard à un mètre devant Patrick Rolland, le défenseur international expédie le palet dans la cage vide (2-5 à 59'57).

Verdict

Quatre rencontres face à des ex-pensionnaires de l'élite et autant de défaites nettes, pourquoi l'Hormadi fait autant de complexes face à adversaires issus de la même division qu'eux ? Une partie de la réponse réside peut-être dans le manque de fond de jeu et dans une défense un peu légère. Les erreurs ou imprécisions qui passent face à des équipes plus faibles comme Clermont, Briançon ou Gap, se paye au comptant face à Mulhouse ou Grenoble. Pour ce qui est de Villard ou Anglet, l'écart de niveau de jeu n'est pas énorme, un jour sans et un manque de réussite peu tout changer d'un côté comme de l'autre. Pourtant les talents existent bel et bien à l'Hormadi mais il manque un fond de jeu et de la rigueur qui serait nécessaire pour se hisser au niveau de Grenoble ou de Mulhouse. On peut raisonnablement s'inquieter pour les confrontations de la deuxième phase.

Grenoble, malgré l'absence pesante de Christian Pouget, est meilleur que l'an passé, Arto Vuoti est en meilleure forme, et Josef Podlaha est en grande grande forme. Le recrutement de Jesse Saarinen apporte du dynamisme et de l'efficacité à la défense. En bref, tout comme Mulhouse, les Brûleurs de Loups seront de sérieux clients pour la poule Magnus.

Les meilleurs joueurs d'Anglet : David Dostal, Michal Garbocz et Géraud Maréchal.

Les meilleurs joueurs de Mulhouse : Josef Podlaha, Arto Vuoti et Patrick Rolland.

Compte-rendu signé Thierry Duvignau

 

Anglet - Grenoble 1-2 (1-0, 0-1, 0-1)

Samedi 23 novembre 2002 à 20h30 à la patinoire de la Barre. 800 spectateurs.

Pénalités : Anglet 47' (27', 8', 12'), Grenoble 30' (4', 20', 6')

Tirs : Anglet 50 (14, 13, 23), Grenoble 33 (16, 12, 5)

Évolution du score :

0-1 à 02'43" : Podlaha assisté d'Agnel (inf. num.)

0-2 à 14'28" : Podlaha

0-3 à 25'20" : Guillemard assisté de Podlaha

1-3 à 35'24" : Saint-Onge assisté de Garbocz et Dostal (sup. num.)

1-4 à 38'33" : Saarinen assisté de Vuoti et Antonoff

2-4 à 39'29" : Bédard assisté de Maréchal et Garbocz

2-5 à 59'57" : Bonnard assisté de Guillemard (cage vide)

 

 

Retour au Super 16