Brest - Besançon (30 novembre 2002)

 

Match comptant pour la treizième journée de la poule nord du Super 16.

Alors qu'on attendait la qualification brestoise à l'issue d'un match relativement aisé pour les Albatros, les Bisontins ont su les faire tergiverser grâce à un réalisme frôlant le 100% d'efficacité au milieu d'une défense brestoise bien fébrile lors de ses rares sollicitations, le tout dans un match sans grand rythme ni intensité...

Des Séquanes en petit comité

Alors que l'on constatait la présence de Sharyton en attente de sa suspension et de Tsyplakov blessé à l'œil et au genou, on pouvait remarquer par la même occasion le faible nombre de Bisontins, diminués par les blessures à une peau de chagrin, puisque seulement quatorze joueurs avaient fait le déplacement jusqu'en Bretagne, de quoi contraster avec l'étonnante affluence ce soir au Rïnkla Stadium pour un match de ce genre, puisque les travées semblaient bien pleines.

Le match commence mal pour les Brestois avec 2'+10' pour attitude anti-sportive de Maksim Slysh. Malgré tout, ils ne sont pas pressés outre mesure pendant cette période par les Bisontins. Mieux, alors que Vorel est sur le point de récupérer le palet dans son camp, il se fait griller la politesse par Loïc Sadoun qui lui chipe le palet avant de l'envoyer dans la mitaine de Godefroy, le gardien titulaire de Besançon en l'absence de Ménard blessé.

Néanmoins, si les Brestois paraissent à l'aise dans ce début de match, un véritable missile non cadré de Yven Sadoun à la bleue le représentant bien, ce sont les Bisontins qui ouvrent le score à la surprise générale et dans un silence de cathédrale. L'auteur ? Cyril Trabichet en contre-attaque (0-1 à 09'01). C'est un coup de massue sur les têtes brestoises qui réagissent néanmoins, tout d'abord par Loïc Sadoun oublié par la défense mais pas par Godefroy, puis par Niedziolka qui trouve la transversale ou encore par l'intermédiaire de Sharyton déboulant sur l'aile droite pour expédier un centre plein axe que l'agaçant Godefroy repousse une nouvelle fois.

Puis vient l'exclusion temporaire de Duda pour 2'+10' pour crosse haute au visage d'Yven Sadoun qui est obligé de sortir le nez complètement ensanglanté. Mais ces dix minutes se transforment en pénalité de match puisque, lors de son entrée en prison, Duda manifeste son mécontentement de manière un peu trop violente à l'encontre du banc, chose guère appréciée par M. Benoist. Un expulsé côté bisontin qui réduit encore un peu plus l'effectif des Séquanes (14'33).

Une aubaine pour Brest qui accentue encore sa domination en acculant les visiteurs devant leur but, jusqu'à ce que Sharyton trouve enfin la faille pour recoller à la marque (1-1 à 15'18). Bien heureusement pour les visiteurs Bourguignons, l'exclusion pour deux minutes de Kulonen les aide à stopper l'hémorragie, mais ce n'est que partie remise quand une fois de plus Vorel, bien distrait ou fatigué ce soir, se fait subtiliser le palet par surprise par Slysh dans le camp bisontin. Ce n'est pas passé loin encore mais la réussite finit par revenir côté brestois, notamment lorsque Veret, au prix d'un gros travail derrière la cage, parvient à glisser la rondelle pour Wikström, décalant au passage Godefroy, qui n'a plus qu'à envoyer le palet dans le but déserté (2-1 à 19'11).

L'addition aurait pu se corser bien plus encore à quelques secondes de la fin. Potapov part en breakaway, dribble Godefroy, et se fait subtiliser le palet par la mitaine survivante du portier alors que le but était vide... Le premier tiers se termine sur ce score de 2-1 plutôt flatteur pour les visiteurs, qui auraient pu voir le tableau d'affichage bien plus enflé malgré un début de match relativement lent des locaux.

Besançon se réveille

Alors qu'Yven Sadoun fait son retour sur la glace, Kysela aggrave le score en sortant de prison, seul à la ligne médiane, n'ayant plus qu'à aller fusiller en un contre un le portier visiteur (3-1 à 22'34). Mais Besançon et ses deux lignes ont repris du poil de la bête et Drzik se charge de le faire savoir aux Finistériens par un tir du cercle de remise en jeu que Dell'Olio ne peut que regarder rentrer dans sa lunette, masqué au départ du lancer (3-2 à 23'31). Brest, offensé par une réponse aussi insolente, n'apprécie guère, et part dans le dos de la défense par l'intermédiaire de Veret qui se fait malheureusement faucher dans sa course. L'arbitre accorde un tir de pénalité que Niedziolka ne parvient pas à concrétiser (23'59).

Une domination outrageuse de Brest s'installe alors devant la cage du jeune gardien Godefroy qui essuie avec brio les banderilles successives des duos Tikhonov-Slysh (25'00) et "Sadoun Brothers" (26'36), ou encore de Sharyton seul sur une mauvaise relance plein axe de Subr (27'56). Le poteau bisontin se met même au charbon pour endiguer la marée brestoise, sur une reprise dans la zone de Tikhonov encore une fois (29'04). Néanmoins, Trabichet, le feu follet de cette équipe bisontine, parvient à rester dangereux en un contre un avec Dell'Olio, sur une des rares sorties bisontines (29'40). Sans doute le déclic, Trabichet a flairé le coup... La défense brestoise est friable et il va passer le mot à ses coéquipiers. Notamment à Subr qui l'enregistre très bien et qui trois minutes plus tard ramène son équipe à égalité à 3-3 sur la quatrième occasion franche de son équipe (3-3 à 32'01).

Le duo Tikhonov-Tolstick reste dangereux, mais une nouvelle fois en vain face au décidément très agaçant Godefroy, qui sauve son équipe du naufrage. Sans doute sa prestation donne-t-elle du courage à son équipe pour continuer à se battre puisque, une minute plus tard, sur la cinquième occasion des Séquanes, Aubry trompe Dell'Olio sur une contre-attaque solitaire qu'il transforme d'un slap précis en pleine lucarne (3-4 à 34'05).

Deuxième coup de marteau sur les crânes brestois qui n'en démordent pas et continuent toujours à exercer leur domination sur la cage de Godefroy, ce qui a le don d'irriter par deux fois Vorel, bien plus à l'aise des poings que de la crosse et des patins et sans doute frustré par sa prestation. Le deuxième tiers-temps en reste là à l'issue de vingt minutes dominées de bout en bout par les locaux sans pour autant creuser l'écart, la faute à un excellent Godefroy. Ils se retrouvent bien au contraire dans une situation délicate sur les coups de boutoir sporadiques de Besançon qui ont pourtant suffi à déstabiliser une défense brestoise mal à l'aise.

Piano piano

Pour le dernier tiers, Dell'Olio, pas en grande forme ce soir, est remplacé par Bounoure dans les cages brestoises. Et dès la mise en jeu, Brest se rue de nouveau sur la cage bisontine, mais avec un peu plus de réussite cette fois, puisque suite à un travail de Kysela derrière la cage, Yven Sadoun réceptionne la galette avant de l'expédier dans les filets bourguignons (4-4 à 40'33). Voilà qui est mieux, pourrait-on dire, mais pas satisfaisant. Slysh, dans le dos de la défense, est sur le point de s'échapper seul au but avant que Kubis ne le fauche du bout de la crosse, sans pour autant être sanctionné d'un tir de pénalité.

Mais ce n'est pas fini, alors que le match s'endort peu à peu dans un faux rythme, Potapov voit Veret seul sur la gauche du but. Ce dernier ne s'embarrasse pas et allume Godefroy à bout portant pour la remontée brestoise (5-4 à 45'27). À peine le temps de noter les noms que Tikhonov part en break, dribble le jeune portier bisontin pour creuser l'écart désormais et mettre en sûreté le clan breton (6-4 à 46'02).

Malgré cette remontée au score rapide qui pourrait laisser croire à une folle intensité, il n'en est rien, bien au contraire, puisque le match retombe dans sa torpeur, jusqu'à ce que Niedziolka ne réveille tout le monde sur un centre que la compagnie Sadoun manque l'un après l'autre (55'31). Besançon demande alors un temps mort, pour recadrer ses joueurs dans l'optique d'une hypothétique remontée pourrait-on penser, mais en fait juste pour permettre à ses joueurs de récupérer, les Séquanes étant à bout de souffle à force de tourner sur deux lignes.

Les deux équipes se neutralisent, comme souhaitant en finir au plus vite, et plus rien n'est à noter jusqu'à la fin du match, si ce n'est l'expulsion à deux minutes de la fin de Vorel pour jeu dur répété. À force d'être dépassé, notre ami Vorel, frustré, a fini par péter les plombs, se servant bien mieux de gants de boxe que de patins à glace.

Un match pas si facile qu'il aurait pu en avoir l'air où les Brestois ont souffert du grand réalisme des Séquanes bien aidés par leur jeune mais talentueux gardien, Maxime Godefroy. Même si le nombre d'actions pourrait laisser présager un match intense, ce ne fut qu'un leurre puisque jamais l'une comme l'autre des équipes n'a su donner du tonus à cette rencontre. Besançon par son manque de punch et Brest par sa fébrilité défensive ont réalisé un match qui ne restera pas dans les annales du hockey...

Compte-rendu signé William Boussard

 

Commentaires d'après-match :

Jérôme Veret (attaquant de Brest) : "Généralement, quand on prévoit un match facile, c'est toujours l'inverse, on n'a pas été intelligent sur ce coup-là. On s'est dit qu'on allait gagner deux points vite fait, et puis on s'est mis tout seuls dans la mouise et on a dû ramer jusqu'au bout. Ils n'ont pas eu beaucoup d'opportunités mais ils les ont mises au fond tandis que nous avons pas mal vendangé. On n'a pas joué à notre niveau, on n'a pas respecté le maillot. On a tout juste mérité la victoire. Ils n'ont pas été ridicules du tout, loin de là, je pense que c'est plutôt nous qui avons été ridicules ce soir en les prenant de haut, en arrivant la fleur au fusil. On a gagné mais c'est tiré par les cheveux. Maintenant, pour la deuxième phase, j'estime qu'on a une équipe pour rivaliser avec Grenoble, Mulhouse, Amiens et Rouen, donc on a une carte à jouer pour le dernier carré mais il ne faudra pas refaire le match de ce soir."

Alain Pivron (entraîneur de Besançon) : "Depuis le début, tout le monde pense que l'on est faible, mais on n'est pas faible, on a un effectif réduit. À part contre Brest, Angers et Amiens chez nous, on a ouvert le score à chaque fois, et on s'effondre à la fin de la deuxième période parce qu'on n'est pas assez nombreux et donc physiquement on est trop juste. Le plus grand nombre de joueurs qu'on ait aligné depuis le début de la saison, gardiens compris, c'est treize, donc ce n'est pas possible de jouer comme ça, surtout sur le rythme d'élite. Ce soir, on avait un joueur de plus, puis au fur et à mesure qu'on s'approchera de la deuxième phase on va récupérer tous les blessés. De ce fait, j'espère que ça sera un peu plus souriant pour nous après les fêtes parce que, en ce moment, ce n'est pas vraiment ça. Avec le retour des blessés et de notre gardien Ménard, même si Godefroy sort un grand match ce soir, on peut viser le trio de tête de la poule Nationale."

 

Brest - Besançon 6-4 (2-1, 1-3, 3-0)

Samedi 30 novembre 2002 à 20h00 au Rïnkla Stadium. 1000 spectateurs.

Arbitrage de M. Benoist assisté de MM. Phelippe et Bliek.

Pénalités : Brest 14'+10', Besançon 16'+10'+5'+20'+20'.

Évolution du score :

0-1 à 09'01" : Trabichet assisté de Kadlec et Duda

1-1 à 15'18" : Sharyton (sup. num.)

2-1 à 19'21" : Wikström assisté de Veret

3-1 à 22'34" : Kysela assisté de Slysh

3-2 à 23'31" : Drzik assisté de Tremblay et Favreau

3-3 à 32'01" : Subr assisté de Kadlec et Duménil

3-4 à 34'05" : Aubry assisté de Favreau

4-4 à 40'33" : Y. Sadoun assisté de Kysela et Niedziolka

5-4 à 45'27" : Veret assisté de Potapov

6-4 à 46'02" : Tikhonov assisté de Slysh et Kastsiuchonak

 

Brest

Gardien : Jean-Baptiste Dell'Olio puis Gabriel Bounoure à 40'00".

Défenseurs : Timo Kulonen - Daniel Kysela ; Viktor Kastyuchonak - Viktor Tolstik ; Vladimir Tsyplakov - Tadeusz Pulawski.

Attaquants : Yven Sadoun - Christophe Niedziolka - Loïc Sadoun ; Viktor Sharyton - Maksim Tikhonov - Maksim Slysh ; Denis Potapov - Sami Wikström - Jérôme Veret ; Janne Ijäs.

Remplaçant : Sébastien Oprandi.

Besançon

Gardien : Maxime Godefroy.

Défenseurs : Josef Drzik - Lubomir Duda ; David Vorel - Thomas Duménil.

Attaquants : Julien Aubry - Philippe Tremblay - Cyril Trabichet ; Bohuslav Subr - Milan Kubis - Sylvain Favreau ; Alexis Billard - Karel Kadlec.

Remplaçant : Sébastien Clerc (G). Absent : Stéphane Ménard (blessé).

 

 

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