Mulhouse - Briançon (7 décembre 2002)

 

Match comptant pour la quatorzième et dernière journée de la poule sud du championnat de France, Super 16.

Richard Aimonetto

La mission des Scorpions était claire : relever la tête, suite à la récente déconvenue de la coupe de France qui, décidément, ne leur réussit pas dès le premier tour (battus contre Caen, futur vainqueur de l'édition 2000, puis contre Besançon, futur finaliste de l 'édition 2002). D'ailleurs, face à ces statistiques, on peut peut-être augurer un bon parcours pour leurs tombeurs chamoniards !

Qu'importe, il faut se ressaisir, ne serait-ce que pour préserver l'invincibilité de la meilleure attaque et de la meilleure défense de cette poule sud. Les Diables Rouges alpins étaient prévenus.

Et pourtant, ce seront eux qui ouvrent le score, sur leur premier tir : une avancée de Jokiharju, laissé un peu trop seul, un tir puissant au ras de la glace qui trompe Lhenry. Entame de match un peu mitigée, surtout que les Alsaciens vont mettre du temps à retrouver leurs esprits, les passes sont un peu brouillonnes, les attaques à parfaire. Jusqu'à la 8e minute, où Chassard prolonge un essai de Coqueux. Dès lors, Mulhouse va "passer la deuxième" pour un feu d'artifice qui va durer jusqu'à la fin du match... But de Ruokonen, qui décoche, en deux fois, un furieux tir de la bleue... Puis Prunet, de près et en supériorité, trompe Figved... C'est alors à Faith de remonter le palet pour Ruokonen, qui centre, à hauteur du but, pour Coqueux... La curée n'est pas terminée, Aimonetto exploite une mésentente de relance entre Rouillard et Fafard, pour enfoncer le clou...

5-1 à la fin du premier tiers, la partie semble bien pliée, et on ne compte plus les nombreux essais repoussés par Figved, face à Faith notamment (qui inaugure un nouveau maillot de meilleur pointeur de l'équipe, à l'instar de ce qui se fait dans le championnat suisse). Briançon se recroqueville, et parvient rarement à monter, hormis un ou deux contres intéressants de Blais.

La deuxième partie du match est d'ailleurs une copie conforme de la première. Figved est littéralement assailli par la horde haut-rhinoise qui écrase son adversaire. Bilbao marque rapidement sur un rebond, puis c'est à Briançon de se rebiffer, sur une très belle réalisation de Maillot qui s'offre le luxe d'un super "double café-crème". Durant quelques minutes, Briançon retrouve quelques couleurs, et répond de façon significative à son adversaire, le jeu très rapide n'en devient que plus agréable à suivre.

Figved reste chaud sur des arrêts réflexes, à bout portant, et son camarade Maillot enchaîne un deuxième exploit technique, cependant stoppé par Lhenry. Décidément, beaucoup de talent chez l'ancien Amiénois, qui va malheureusement sortir sur blessure. Croz de près, puis Chassard en rebond, enfoncent le clou d'une partie qui ressemble à un calvaire pour le défense blanche et rouge. De près (Faith, Coqueux), comme de loin (Ruokonen, Ollila), Mulhouse laisse peu de place à son adversaire, alors que Bilbao sort aussi sur blessure sur un coup de genou plus ou moins volontaire de Péré. Les derniers essais de la période sont pour Boldron, mais le jeune Briançonnais bute sur un Lhenry imperméable.

Dans le dernier tiers, l'intensité de jeu baisse légèrement, même si la tendance est toujours la même. Et c'est Brinckö qui exploite une énième rebond et s'avance face à Figved pour la neuvième réalisation. Cinq minutes de jeu et déjà dix tirs à zéro pour les locaux... En face, Briançon ne parvient à s'avancer qu'une seule vraie fois pour un troisième but : Gélinas monte, donne en retrait à Péré qui loupe carrément sa reprise, mais Fafard prolonge le pétard (plus que) mouillé. Le score est un peu plus honorable pour Briançon qui ne parvient pas à peser, même en supériorité. Et ce sera à l'extra-terrestre Faith (en hommage à son casque gris métal de meilleur marqueur) de clôturer la marque, sur une nouvelle bévue adverse, une mauvaise relance qui permet au slovaque de se retrouver seul face à Figved. Le match se termine assez laborieusement, avec la sortie de Jokiharju pour attitude anti-sportive, puis de Ribanelli, à trois secondes de la fin du match, pour un pétage de plomb dont il est assez souvent coutumier. Dommage, car le match fut plutôt très correct, et bien arbitré.

Briançon ne pouvait pas s'attendre à mieux, la différence de niveau, sur ce match, étant quand même assez flagrante. Déjà privés avant le match de nombreux joueurs (Bellier, Moreaux, Giusti, Perez), ils durent ensuite se passer de Robert, puis de Maillot, et enfin de Jokiharju, ce qui fait quand même beaucoup. On notera quand même un réalisme plus que correct (trois buts pour dix tirs cadrés, et leurs premiers tirs des trois périodes finirent au fond des filets alsaciens). L'effectif est quand même assez jeune, ce qui peut expliquer quelques erreurs fatales. A noter l'excellente partie de Maillot, en espérant que sa saison ne soit pas déjà terminée, de Gélinas et aussi de Figved (pas mal d'arrêts de qualité, malgré dix buts encaissés).

Mission accomplie pour Mulhouse, qui évoluait sans deux de ses cadres défensifs (Ablad et Strandberg). Déluge offensif très impressionnant, se payant souvent le luxe d'évoluer en schéma de supériorité numérique dans la zone alpine, l'équipe alsacienne boucle donc sa première phase de la meilleure façon possible, en restant invaincus, malgré les légers accrocs du début de championnat contre... Briançon, puis Villard. Le public de l'Illberg attend maintenant la prestation de ses protégés face aux meilleurs nordistes. De chaudes soirées en perspective, où l'on pourra voir ce que valent vraiment les rigueurs défensives, et pressings offensifs des joueurs de Christer Eriksson, qui vient d'ailleurs de prolonger son contrat avec le club mulhousien.

Récompensés à la fin du match : Maillot pour Briançon et Ruokonen pour Mulhouse.

Compte-rendu signé Stéphane Rault

 

Mulhouse - Briançon 10-3 (5-1, 3-1, 2-1)

Samedi 7 décembre 2002 à 17h40 à la patinoire de l'Illberg. 1220 spectateurs.

Arbitrage de M. Bergamelli.

Tirs : Mulhouse 54 (14, 23, 17), Briançon 10 (4, 5, 1).

Pénalités : Mulhouse 4' (2' équipement incorrect / 0' / 2' Bringuet) ; Briançon 46' (2' Borgnet / 2' surnombre, 2' Borgnet, 2' Gelinas, 2' Boldron / 2' surnombre, 2'+2'+10' Jokiharju, 20' Ribanelli).

Évolution du score :

0-1 à 02'05" : Jokiharju assisté de Gelinas (sup. num.)

1-1 à 08'08" : Chassard assisté de Coqueux et Larroque

2-1 à 11'39" : Ruokonen

3-1 à 13'39" : Prunet assisté de Larsson et Coqueux (sup. num.)

4-1 à 16'06" : Coqueux assisté de Ruokonen et Faith

5-1 à 19'00" : Aimonetto

6-1 à 20'51" : Bilbao assisté d'Ollila

6-2 à 23'25" : Maillot assisté de Casini et Bortino

7-2 à 35'39" : Croz assisté de Bringuet

8-2 à 37'59" : Chassard assisté d'Ollila et Aimonetto (sup. num.)

9-2 à 44'00" : Brincko assisté d'Aimonetto et Chassard (sup. num.)

9-3 à 53'02" : Fafard assisté de Péré et Gelinas

10-3 à 53'41" : Faith assisté de Coqueux

 

Mulhouse

Gardien : Fabrice Lhenry.

Défenseurs : Jean-Michel Larroque - Mika Ruokonen ; Jukka Ollila - Francis Ballet ; Dusan Brinckö - Lilian Prunet (A).

Attaquants : Lionel Bilbao (C) - Richard Aimonetto - Johan Lindgren ; Guillaume Chassard - Olivier Coqueux (A) - Juraj Faith ; Etienne Croz - Shin Yahata-Larsson - Vincent Bringuet.

Remplaçant : Stéphane Burnet (G). Absents : Jérôme Catil, Anders Strandberg, Tobias Ablad, Steve Michou (retour fin janvier), Thomas Bergamelli (retour fin mars)

Briançon

Gardien : Julien Figved.

Défenseurs : Frédéric Borgnet - Gary Lévêque ; Jasmin Gelinas - Dominic Fafard ; Alexandre Rouillard.

Attaquants : Eric Blais (C) - Juha Jokiharju - Cédric Boldron ; Jean-Michel Bortino - Yannick Maillot - Nicolas Casini ; David Ribanelli - Christophe Robert (A) - Fabrice Père ; David Vachet.

Remplaçant : Sébastien Muret (G). Absents : Patrice Bellier, Emmanuel Giusti, Mickael Perez, Hugues Moreaux.

 

 

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