Milan - Minsk (10 janvier 2003)

 

Superfinale de la Coupe Continentale 2002/2003, quart de finale.

Finaliste de cette même compétition (avec une adversité bien moindre) l'an dernier, Milan veut affirmer à nouveau ses ambitions continentales par la co-organisation de ce tournoi. Son président Alvise di Canossa a eu l'honneur de l'émission "Domenica Sportiva" de la RAI pour promouvoir l'évènement, et y a expliqué que le hockey était le deuxième sport à Milan, chiffres parfois un peu exagérés à l'appui. L'objectif semble en tout cas atteint puisque sept mille personnes se pressent pour ce retour dans le Forum d'Assago (dix kilomètres au sud-ouest de Milan), soit bien plus qu'à la même heure à Lugano.

Reste à réussir l'aspect sportif. Sur ce point, l'adversaire proposé semble à point, puisqu'on peut constater que les deux organisateurs Lugano et Milan ont bénéficié des opposants les plus faibles. Les Milanais ont battu cette équipe du Keramin Minsk en demi-finale l'an passé, mais ils s'en méfient grandement car ils savent qu'elle s'est améliorée depuis lors, comme Asiago a pu s'en apercevoir, éliminé au tour précédent. Même s'ils sont privés du vétéran anglo-canadien Rob Cowie (déchirure musculaire) et du jeune Andrea Molteni (genou), les Milanais ont enregistré trois renforts dans les deux dernières semaines, Thomas Sjögren, Terry Hollinger et Evgeni Davydov, en attendant peut-être un quatrième joker en la personne de Bob Nardella.

Le premier tiers-temps se joue dans un bon rythme et est assez équilibré, Dudik se crée la première grande occasion, mais Milan prend un petit avantage grâce à une passe diagonale de Slava Uvaev pour son compatriote russe Evgeni Davydov qui déborde sur la droite et ouvre le score d'un tir croisé (1-0 à 12'24"). Si les occasions les plus franches ont été lombardes en première période, c'est Minsk qui est le plus dangereux en fin de période (puissant lancer de Paklin) et à la reprise (Mialeshka, Dudik, Ermolov).

Mais Milan marque un deuxième but grâce un premier tir de Thomas Sjögren et à un rebond de Scott Beattie (2-0 à 24'52"). On se dit que les Italiens, bien en place tactiquement, négocient bien leur affaire. Minsk se réveille enfin et domine ensuite les débats et s'installe dans la zone italienne, se créant occasion sur occasion. Inévitablement, la défense milanaise va craquer à un moment ou à un autre, et si la réduction du score ne vient pas de Tsitavets dont le tir est superbement dévié par Muzzatti (31'24"), elle arrive une minute plus tard par Andreï Mikhaïlov dont le tir de la bleue se glisse entre les jambières du gardien canadien (2-1 à 32'37"). Les Biélorusses toujours emmenés par l'excellent Dmitri Dudik n'arrêtent pas pour autant leur effort et continuent leur domination incessante, qui n'est stoppée que par une pénalité pour surnombre en fin de tiers.

Milan peut souffler, et semble revigoré par la pause. La ténacité de Craig Woodcroft, qui inscrit le troisième but en contournant le gardien adverse Mohoric qui l'a percuté dans sa sortie (3-1 à 44'16"), semble indiquer que les Milanais sont proches de la victoire s'ils parviennent à résister comme en deuxième période. Mais Vladimir Khaïlak part de son camp et traverse la glace malgré deux joueurs italiens pour réduire encore le score (3-2 à 47'13").

Le chronomètre indique 48'47" lorsqu'une vilaine charge contre la bande de Mario Chitarroni scelle sort du match. L'arbitre allemand Frank Awizus, pour qui ce tournoi international est une bouffée d'oxygène après des semaines difficiles en DEL (notamment à cause d'un record de pénalités dans le match Düsseldorf-Mannheim qui a dégénéré, tous les joueurs et entraîneurs accusant l'arbitre), expulse logiquement l'Italo-Canadien, suivant l'avis de son juge de ligne (italien).

Il ne faut que vingt-six secondes de supériorité numérique pour qu'Ermolov trouve Sergueï Simonov au poteau gauche pour l'égalisation (3-3 à 49'13"). À cet instant, on s'inquiète pour les Milanais finalement rejoints au score, car la pénalité majeure court encore pendant près de cinq minutes. Mais ils se sortent de cette difficulté - atténuée par un faire trébucher de Dudik - et c'est même Minsk qui est en danger en fin de match avec une minute trente à trois contre cinq. Mais aucun but n'est marqué malgré les différentes pénalités.

Comme la prolongation ne donne rien de plus malgré une nette domination biélorusse, il faut avoir recours aux tirs au but. Les joueurs de Minsk sont très adroits dans cet exercice puisque Dudik, Savilov et Khaïlak signent un 3/3, tandis que le gardien international slovène Klemen Mohoric (lui-même joker de circonstance puisqu'au tour précédent il évoluait avec l'Olimpija Ljubljana et contre Minsk !) ne laisse passer que la tentative de Beattie.

Comme Asiago, Milan voit ses espoirs s'envoler face à cette formation bien équilibrée de Minsk, véritable bête noire des clubs italiens.

 

Commentaires d'après-match :

Adolf Insam (entraîneur de Milan) : "Je félicite les joueurs qui se sont donnés à 110 %. Nous comptions sur l'agilité et les contre-attaques, connaissant leur qualités physiques. Néanmoins, les pénalités nous ont coûté des forces. Je pense néanmoins que, même si Chitarroni est parfois impétueux, sa charge a été jugée sévèrement. Je suis déçu de la défaite, mais ce fut un des meilleurs matches des Vipers dans ces dernières années. Nous avons simplement perdu quelques palets de trop et nous étions fatigués après un tour de force en championnat avec six rencontres en douze jours. Mon plus gros regret, c'est de ne pas avoir eu Rob Cowie à disposition, car il est très précieux en infériorité numérique. C'est vraiment dommage."

Evgueni Lebedev (entraîneur de Minsk) : "C'était un match très difficile, nous avons dû puiser dans nos réserves pour en venir à bout. Sur la fin, notre meilleure préparation physique m'a paru déterminante pour obtenir le nul. Il m'a semblé que Milan a calé physiquement à partir de la mi-match. Notre équipe progresse, et ça ne peut que me réjouir. Demain, les Finlandais sont nettement plus forts mais le hockey réserve parfois aussi quelques belles surprises."

 

Milan (ITA) - Keramin Minsk (BLR) 3-4 t.a.b. (1-0, 1-1, 1-2, 0-0, 0-1)

Vendredi 10 janvier 2003 à 20h30 au Forum d'Assago. 7000 spectateurs.

Arbitrage de Frank Awizus (ALL) assisté d'Emiliano Cappello et Christian Gamper (ITA).

Pénalités : Milan 37' (4', 6', 2'+5'+20', 0') ; Minsk 14' (4', 4', 6', 0').

Tirs : Milan 23 (6, 7, 9, 1) ; Minsk 40 (8, 10, 13, 9).

Évolution du score :

1-0 à 12'24" : Davydov assisté d'Uvaev

2-0 à 24'52" : Beattie assisté de Sjögren

2-1 à 32'37" : Mikhaïlov

3-1 à 44'16" : Woodcroft assisté de Peca

3-2 à 47'13" : Khaïlak

3-3 à 49'13" : Simonov assisté d'Ermolov (sup. num.)

Tirs au but :

Milan : Davydov (manqué), Woodcroft (manqué), Beattie (réussi), Lefebvre (manqué).

Minsk : Dudik (réussi), Savilov (réussi), Khaïlak (réussi).

 

Milan

Gardien : Jason Muzzatti.

Défenseurs : Terry Hollinger - Leo Insam ; Christian Alderucci - Slava Uvaev ; Justin Peca - Armin Helfer ; David Stricker - Alessandro Rotolo.

Attaquants : Patrice Lefebvre - Thomas Sjögren - Scott Beattie ; Evgeni Davydov - Craig Woodcroft - Mario Chitarroni ; Maurizio Bortolussi - Massimo Stevanoni - Giuseppe Busillo ; Michael Sparber - Matteo Molteni - Gianluca Tomasello.

Minsk

Gardien : Klemen Mohoric.

Défenseurs : Vadim Navitski - Sergueï Simonov ; Andreï Bashko - Aleksandr Radinski ; Sergueï Paklin - Alekseï Titavets ; Aleksei Verbitski - Vladimir Svita.

Attaquants : Andreï Mikhaïlov - Oleg Malashkevich - Vladimir Khaïlak ; Guennadi Savilov - Valeri Ermolov - Dmitri Dudik ; Yaroslav Chuprys - Alekseï Krutsikov - Dmitri Mialeshka ; Andreï Tsaregorodtsev - Pavel Valchok - Dmitri Ovsennikov.

 

 

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