Lugano - Lokomotiv Yaroslavl (11 janvier 2003)

 

Superfinale de la Coupe Continentale 2002/2003, demi-finale.

Lugano aborde Yaroslavl avec une toute autre tactique que celle de Davos, et se lance dans un jeu plus dynamique et ambitieux, ce qui promet déjà du beau spectacle. Cela n'empêchent pas les Tessinois de bien défendre, notamment en infériorité numérique puisqu'ils tueront avec sérieux toutes ses pénalités, la première étant sifflée contre Astley après seulement trois minutes de jeu. La rentrée de Petteri Nummelin, même pas à 100% de sa forme après sa gastro-entérite, a visiblement fait beaucoup de bien à Lugano.

Nummelin est également précieux en avantage numérique, et il le prouve en participant au premier but, lors duquel Mike Maneluk est parfaitement décalé par une diagonale de Mark Astley, sept secondes seulement après un retenir avec la crosse sifflé contre Yuri Butsaïev. Le staff russe est fort mécontent car il avait prévenu ses joueurs que Lugano affectionnait ce genre d'actions.

Mais le jeu des Russes reste au moins une classe au-dessus de leurs adversaires, frisant la perfection technique. Couvrant parfaitement la glace par des passes précises et assurées, le Lokomotiv reprend logiquement l'avantage par Tkachenko et Vlasenkov à une minute d'intervalle. Mais le HCL ne s'avoue toujours pas vaincu, et, après avoir été inexistant offensivement pendant une dizaine de minutes, il égalise même en fin de tiers par l'intermédiaire de Jean-Jacques Aeschlimann.

En deuxième période, Corey Millen réussit également à réagir aux buts de Tkachenko et Antipov. Mais, peu à peu, Yaroslavl prend inévitablement l'ascendant, et Lugano sera incapable de répondre au cinquième but de Peterek, la faute à trois pénalités symbolisant une impuissance à rivaliser dans le jeu.

La seconde moitié du match est moins riche en buts que la première, mais le spectacle est toujours au rendez-vous. Avec moins d'énergie et donc de lucidité, Lugano ne peut guère espérer remonter, et la sortie de Rüeger est punie d'un dernier but en cage vide de Vyacheslav Bustaïev. Les Tessinois n'ont cependant pas grand-chose à se reprocher, car même avec en jouant à leur meilleur et en étant plus disciplinés il leur aurait été difficile de battre une telle équipe de Yaroslavl.

L'équipe de Vladimir Vujtek jr a donc rempli son contrat en se sortant des deux pièges suisses qui parsemaient la route vers la finale. L'entraîneur tchèque peut être heureux, lui qui a pu faire au cors de la matinée une balade en ville avec son petit-fils et sa fille, qui est mariée à Robert Petrovicky, le joueur slovaque de l'autre club tessinois, Ambrì-Piotta.

 

Commentaire d'après-match :

Larry Huras (entraîneur de Lugano) : "Nous avons commis quelques erreurs, suffisantes pour coûter la victoire à un tel niveau. Le Lokomotiv a confirmé ce qu'on savait de lui, c'est-à-dire que c'est une équipe solide et équilibrée dans tous les secteurs de jeu. Elle est maître dans le jeu de transition rapide, domaine où nous sommes les meilleurs en Suisse. Ce match nous a donné une leçon et a montré que les rencontres internationales sont toujours utiles pour apprendre et progresser face à plus fort que soi. Yaroslavl est du calibre NHL, et rivaliserait sans aucun doute avec Nashville, Atlanta et Columbus, peut-être même avec les franchises de milieu de tableau. L'équipe qui gagnera ce tournoi pourra légitimement se déclarer meilleur club d'Europe. Les absents ont toujours tort. Les Suédois ont depuis plusieurs années une attitude arrogante, refusant de jouer les coupes européennes tout en proclamant que leur championnat est toujours le meilleur en Europe. S'ils sont si bons, pourquoi ne viennent-ils le prouver ? Montrez-vous ou taisez-vous. Les Suédois et les Tchèques y perdront sur le long terme à force de s'isoler."

 

HC Lugano (SUI) - Lokomotiv Yaroslavl (RUS) 3-6 (2-2, 1-3, 0-1)

Samedi 11 janvier 2003 à 20h30 à la Resega de Lugano. 4320 spectateurs.

Arbitrage de Christer Larking (SUE) assisté de Peter Küng et Paul Rebillard (SUI).

Pénalités : Lugano 20' (8', 6', 6'), Yaroslavl 10' (2', 0', 8').

Tirs : Lugano 18 (7, 3, 8), Yaroslavl 28 (12, 10, 6).

Évolution du score :

1-0 à 06'52" : Maneluk assisté d'Astley et Nummelin (sup. num.)

1-1 à 13'00" : Vlasenkov assisté d'Antipov et Samylin

1-2 à 14'03" : Tkachenko assisté de Peterek et Nemchinov

2-2 à 18'51" : Aeschlimann assisté de Fair et Näser

2-3 à 21'59" : Tkachenko assisté de Nemchinov

2-4 à 23'37" : Antipov assisté de Samylin et Vlasenkov

3-4 à 25'20" : Millen assisté de Murovic

3-5 à 28'06" : Peterek assisté de Nemchinov et Vassiliev

3-6 à 59'06" : V. Butsaïev assisté de Kovalenko et Podomatsky

 

Lugano

Gardien : Ronnie Rüeger.

Défenseurs : Mark Astley - Andreas Hänni ; Petteri Nummelin - Sandro Bertaggia ; Noël Guyaz - Grant Ledyard.

Attaquants : Adrian Wichser - Flavien Conne - Régis Fuchs ; Mirko Murovic - Corey Millen - Jan Cadieux ; Sandy Jeannin - Brandon Convery - Mike Maneluk ; Keith Fair - Jean-Jacques Aeschlimann - Andreas Näser ; André Rötheli.

Lokomotiv Yaroslavl

Gardien : Yegor Podomatsky.

Défenseurs : Sergueï Zhukov - Ilya Gorokhov ; Radim Tesarik - Evgeni Korolev ; Aleksandr Guskov - Aleksei Vassiliev ; Dmitri Krasotkin - Denis Grebeshkov.

Attaquants : Vladimir Antipov - Vladimir Samylin - Dmitri Vlasenkov ; Andreï Kovalenko - Yuri Butsaïev - Vyacheslav Butsaïev ; Jan Peterek - Sergueï Nemchinov - Ivan Tkachenko ; Aleksandr Suglobov - Ivan Nepryaïev - Anton But.

 

 

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