Grenoble - Mulhouse (21 janvier 2003)

 

Match comptant pour la quatrième journée de la poule Magnus du Super 16.

Ce sont des retrouvailles qui étaient proposées à l'affiche de cette quatrième journée du "Top 8" puisque les deux meilleures équipes de la poule sud allaient en découdre pour la troisième fois de la saison. Et il faut bien reconnaître que la balance penchait sérieusement en faveur de Mulhouse avant la rencontre : les Scorpions s'étaient en effet déjà imposés deux fois 4-1 puis 3-1 face aux Brûleurs de Loups et surtout sont toujours invaincus dans le sillage des leaders Rouennais et Dijonnais. Des Mulhousiens en pleine confiance donc face à des Grenoblois bien à la peine ces derniers temps : trois défaites au compteur (dont deux en prolongation), on pouvait rêver meilleur début du côté des Alpes. Et comme si cela ne suffisait pas, une cascade de blessures s'était abattue sur les Brûleurs de Loups avec un tiers de l'attaque grenobloise sur le flanc.

On pouvait penser que ce match allait donner lieu à un affrontement direct entre les deux gardiens de l'équipe de France mais Fokine en décidait autrement en titularisant Goetz dans les cages grenobloises. Il est vrai que Rolland s'était montré peu à son aise ces derniers temps encaissant notamment 8 buts à Rouen, 4 contre Dijon et 5 à Amiens (même si sa défense l'a bien souvent abandonné). Le début de match était plutôt équilibré. Les Grenoblois étaient agressifs sur le palet et empêchaient les Mulhousiens de jouer. En revanche, offensivement, ils n'arrivaient absolument pas à inquiéter Lhenry. Le jeu des Scorpions était plus tranchant mais la défense grenobloise était attentive. Le tiers allait basculer au quart d'heure de jeu sur une action presque anodine : Agnel se faisait bloquer en sortie de zone, la défense grenobloise surprise laissait deux Scorpions partir en deux contre un et le duo Ollila-Aimonetto ouvrait le score presque logiquement. Un but encaissé qui ne récompensait pas les efforts de valeureux Grenoblois à l'image de leurs jeunes (Papa, Sangiorgio, R. Bachelet) très combatifs... Et comme toujours face à Mulhouse il est conseillé de ne pas encaisser le premier but. Car en effet les Scorpions se contentaient de gérer la fin du tiers en contrôlant l'accès à leur zone défensive en toute sérénité, y compris lors des situations de désavantage numérique.

Le début du deuxième tiers commençait sur le même faux rythme à tel point que les Brûleurs de Loups devenaient amorphes. Un jeu statique symbolisé à merveille par le deuxième but mulhousien : Michou récupérait le palet derrière la cage de Goetz, faisait le tour, se présentait seul devant Goetz sans être inquiété le moins du monde, attendait que Goetz se couche pour finalement lever tranquillement le palet au fond des buts. Un but quasi-surréaliste tant on se demande comment devant le slot il n'y avait pas le moindre Grenoblois ne serait-ce que pour gêner Michou dans son œuvre. À 0-2 après 22 minutes et face à une équipe qui maîtrise à la perfection le jeu défensif, les affaires grenobloises semblaient une nouvelle fois bien mal engagées. Heureusement ils allaient secouer la rencontre sur un action presque tombée du ciel : Shevelev échappait à la vigilance de la défense mulhousienne, partait en break et embrouillait Lhenry pour réduire le score à 1-2. Une action rêvée pour redonner du baume au cœur de Grenoblois jusque là passablement frustrés et impuissants. Comme souvent cette saison, la réduction du score allait galvaniser les Brûleurs de Loups. Enfin entreprenants, ils se montraient bien plus dangereux et faisaient le forcing pour égaliser. Mais Lhenry n'est pas n'importe qui et les Grenoblois ne trouvaient pas la faille. Coqueux avait même une belle occasion de redonner deux buts d'avance aux siens en break mais Goetz sortait le grand jeu et laissait ses coéquipiers dans le match. Malheureusement l'attaque grenobloise était inefficace et les fautes mulhousiennes n'étaient pas sanctionnées au tableau d'affichage lors de supériorités stériles. C'est donc toujours avec un but de retard que les Grenoblois regagnaient le vestiaire (1-2).

Le troisième tiers s'annonçait serré mais Mulhouse est une équipe bien difficile à bouger lorsqu'elle mène au score. Agnel, Bachelet et consorts avaient beau se démener et montrer l'exemple, rien n'y fit. Et pire, sur une supériorité numérique mulhousienne, les Scorpions allaient définitivement se mettre à l'abri sur un but-gag : Goetz sortait derrière sa cage pour dégager le palet, le loupait, revenait précipitamment mais entre-temps Aimonetto avait transmis le palet à Bilbao dont le tir était dévié par Bonnard qui s'était jeté pour le stopper. Goetz de retour était surpris par la trajectoire et ne pouvait que constater les dégâts. Un but chanceux certes mais qui allait anéantir définitivement les derniers espoirs des Brûleurs de Loups à dix minutes de la fin du match... Comme à chaque fois contre Mulhouse, la réussite était du côté alsacien. Un petit rien qui faisait basculer le match... Sans doute pas un hasard car la machine mulhousienne sait forcer la chance. Quatrième défaite en quatre matches donc pour Grenoble qui est désormais la seule équipe du Top 8 à ne pas avoir gagné de match... Mathématiquement rien n'est perdu pour la suite car avec Rouen, Amiens et Mulhouse au programme de leurs quatre premiers matches, les Brûleurs de Loups pouvaient-ils vraiment s'en sortir avec plus de deux points ? Sans doute pas, mais il va falloir maintenant les marquer, ces points, face à des équipes plus abordables. À commencer par Villard samedi...

Compte-rendu signé Christophe Laparra

 

Commentaire d'après-match (dans les DNA et L'Alsace)

Christer Eriksson (entraîneur de Mulhouse) : "Une fois de plus, on a été très sérieux. L'équipe a été très concentrée et le collectif marche bien. Il y a toujours une ligne qui s'illustre, mais les autres n'ont pas de mauvais esprit. Mon groupe est très homogène;. On n'a pas de star, mais beaucoup de bons joueurs. Même ceux qui ne rentrent pas sont précieux. Je ne le répéterai jamais assez, mais c'est ce collectif qui fait notre force. Tout le monde s'est battu. Regardez Coqueux-Chassard-Faith ! C'est la ligne qui marque habituellement le plus de buts et cette fois, elle n'a pas trouvé la faille. Mais cela ne l'a pas empêché de travailler et d'user en permanence les Grenoblois. Nous n'avons pris qu'un seul but et on peut le qualifier de cadeau. C'est Larroque qui commet une petite erreur, largement pardonnable puisqu'il n'est pas un vrai défenseur. N'encaisser que six buts en quatre matches de deuxième phase, c'est très encourageant, mais il reste certains points à améliorer. Nous avons laissé des possibilités de contres à Grenoble durant les dix dernières minutes. Face à une équipe comme Rouen, on ne pourra pas se le permettre."

 

Grenoble - Mulhouse 1-3 (0-1, 1-1, 0-1)

Mardi 21 janvier 2002 à 20h00 à Pôle Sud. 2540 spectateurs.

Arbitrage de M. Mendlowictz assisté de MM. Carlin et Barbez.

Pénalités : Grenoble 10', Mulhouse 20'.

Évolution du score :

0-1 à 15'27" : Aimonetto assisté de Ollila

0-2 à 22'47" : Michou assisté d'Aimonetto

1-2 à 28'22" : Shevelev

1-3 à 49'06" : Bilbao assisté d'Aimonetto (sup. num.)

 

Grenoble

Gardien : Arnaud Goetz.

Défenseurs : Jean-François Bonnard - Jesse Saarinen ; Simon Bachelet - Stéphane Gachet ; Christian Élian - Roland Fougère.

Attaquants : Arto Vuoti - Benjamin Agnel - Benoit Bachelet (C) ; Andrei Shevelev - Franck Guillemard - Cyril Papa ; Marc Billieras - Bastien Sangiorgio - Romain Bachelet (puis Xavier De Murcia).

Remplaçants : Patrick Rolland (G), Martin Millerioux. Absents : Nicolas Antonoff, Laurent Deschaume, Josef Podlaha et Christophe Tartari (blessés).

Mulhouse

Gardien : Fabrice Lhenry.

Défenseurs : Jukka Ollila - Lilian Prunet ; Tobias Ablad - Anders Strandberg ; Dusan Brincko - Jean-Michel Larroque.

Attaquants : Steve Michou - Lionel Bilbao - Richard Aimonetto ; Juraj Faith - Olivier Coqueux - Guillaume Chassard ; Johan Lindgren - Shin Larsson - Vincent Bringuet.

Remplaçants : Stéphane Burnet (G), Etienne Croz, Francis Ballet. Absents : Miikka Ruokonen, Thomas Bergamelli (blessés).

 

 

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