Rouen - Dijon (21 janvier 2002)

 

Match comptant pour la quatrième journée de la poule Magnus du championnat de France 2002/2003 (Super 16).

Cérémonie des 30 ans du hockey à Rouen

Les Dragons ont soufflé neuf belles bougies en cette soirée anniversaire(s). L'organisation du RHE76 a choisi ce match pour célébrer, avec orchestre et danseuses sur glace, les dix ans de la nouvelle patinoire, les trente ans d'histoire du hockey rouennais, le trente-neuvième anniversaire de Franck Pajonkowski et la dernière année professionnelle de l'emblématique directeur de la patinoire François Legay. Pour cette célébration, de grandes figures locales ayant servi la cause du hockey à Rouen étaient honorés : Mamy Germond, première responsable de l'école de hockey du ROC, le journaliste Roger Biot et le président du RHC Jean-Claude Ducable. On regrettera, hélas, l'absence du président Lesieur décédé cet été.

Sur la glace, l'hôte était aussi de qualité puisqu'il s'agissait du surprenant co-leader, avec Rouen, de la poule Magnus, à savoir : les Ducs de Dijon. Les hommes de Daniel Maric, privés de leur passeur hors pair Jérôme Mô et du jeune arrière Aymeric Gilet, affrontaient l'armada normande.

Seulement ce soir, il semble qu'aucun adversaire, aussi complet soit-il, n'était capable de rivaliser avec de formidables Dragons crachant les flammes du renouveau. Ce qui faisait bien plaisir à voir d'ailleurs. Les Ducs ont parfaitement résisté pendant cinq minutes. Étonnants, ils n'avaient accordé, jusque là, aucun lancer rouennais. Mais ne parvenant pas à sortir de leur zone, les visiteurs du mardi commettaient une obstruction sanctionnée par la présence de Bouché sur le banc des pénalités (5'11). Une fois installés, après une passe lumineuse en diagonale de David Saint-Pierre, Daniel Carlsson ouvrait le score (1-0 à 5'44). Puis en sept minutes, les Rouennais éloignaient définitivement un possible retour dijonnais comme ceux-ci en ont pris l'habitude dans leur trois derniers matches. Deux bons jeux d'Allan Carriou était bonifiés. Avec maestria, l'arrière international interceptait sur sa ligne bleue deux rondelles qu'il dédicaçait vers deux canonniers héros. Vers Guillaume Besse la première fois pour un lancer rapide à ras la glace décoché du haut de l'enclave (2-0 à 10'06). Vers Jimmy Provencher la seconde fois pour un slap puissant déclenché en haut du cercle d'engagement droit dans le haut des filets de Frantisek Neckar. Ce but n'est autre qu'un fantastique remix de celui, non moins sensationnel, inscrit il y a deux semaines par l'ailier canadien à Patrick Rolland le gardien grenoblois (3-0 à 12'43). Le quatrième but valut plus d'applaudissement au passeur décisif, David Saint-Pierre, qu'à son auteur, Éric Doucet. En effet, Le joueur de centre après un numéro entre deux Dijonnais faisait une science de passe que reprenait seul dans le slot, à la volée dans le plus pur style "doucéen", le capitaine des Dragons (4-0 à 17'57).

Le deuxième vingt fut beaucoup moins dominé par les Normands qui jouaient dorénavant sans Éric Doucet secoué en fin première période. Les Ducs, faisant jeu égal avec les joueurs locaux, réduisaient la marque. Stephen Dugas, en vue ce soir, après un contre favorable et un petit pont, glissait de près le palet sous les jambières d'Éric Raymond (4-1 à 31'57). Néanmoins, deux coups d'accélérateur plus tard, derechef les Dragons caracolaient en tête. Thibault Geffroy idéalement servi par Simon Lacroix partait plein axe en échappée. L'international junior embarquait à droite Frantisek Neckar et levait le caoutchouc du revers au-dessus de la jambière du gardien (5-1 à 37'36). Puis, Guillaume Besse récupérait une relance de Geoffroy Bessard du Parc. Contre la balustrade derrière le but, l'ailier servait Arnaud Briand au premier poteau. Instantanément, le capitaine de l'équipe de France reprenait le disque pour l'envoyer au fond du but adverse (6-1 à 38'45).

Guillaume Besse face à la défense de Dijon

Dans la dernière période, les lancers des Ducs étaient le plus souvent pour ainsi dire des dégagements interdits cadrés sur Éric Raymond. Les Rouennais, ne relâchant pas leurs efforts ni leur vive et précise circulation de palet ainsi que leur patinage, marquaient encore trois autres buts dont un très chanceux. Simon Lacroix - l'arrière à la fiche d'un but (concret) par match depuis le début de la poule Magnus - enfilait à mi-distance au niveau du glaçon dans un jeu à quatre contre quatre (7-1 à 40'57). Moins d'une minute plus tard, Allan Carriou, véritable homme du match, concrétisait de loin le troisième et dernier jeu de puissance rouennais (8-1 à 41'49). Enfin, un nouvel envoi d'Allan Carriou était dévié par le dos d'Alain Vogin avant de prendre la direction des filets déjà bien garnis de Frantisek Neckar (9-1 à 51'07). Les Dragons pouvaient se rassasier des gâteaux d'anniversaire amplement mérités.

Malgré toute l'ampleur du score, les Ducs de Dijon ont bien joué notamment au cours du tiers médian pendant lequel ils ont retrouvé une conduite de rondelle. Nous comprenons mieux comment ils ont pu faire successivement chuter Villard, Grenoble et Anglet. Les Ducs ont de l'organisation, un fond de jeu et de la discipline. Ils leur manquaient toutefois du répondant physique et un peu de vitesse d'exécution. Mais les coéquipiers de Julien Tiphaigne ont été à la hauteur, pas aidés par un arbitre laxiste sur au moins quatre fautes rouennaises et inversement très sévère en sanctionnant les Ducs pour un retard de jeu très pointilleux à la reprise du dernier tiers. Hormis Stephen Dugas, Pazak et Barica ont été les plus remarqués du coté de Dijon. Frantisek Neckar, annoncé comme le meilleur gardien du moment, a eu beaucoup de travail mais n'a pas justifié son statut bien qu'il ait limité l'addition qui aurait été sans lui plus élevée de six unités. Notons qu'il a dû quitter la glace pendant deux minutes pour un problème d'équipement.

De son coté, Eric Raymond a fait face à vingt-deux lancers et effectué quatre arrêts déterminants. Le match a été à la hauteur de l'événement commémoratif. Les Dragons, parfaits, ont été sérieux, solidaires, efficaces dans les deux sens, généreux, alliant performance et spectacle d'un bout à l'autre de la partie, bref des Dragons tel qu'on les aime et qui promettent à moins d'une semaine du fameux derby face aux Gothiques d'Amiens !

Compte-rendu signé Thierry Frechon

 

 

Rouen - Dijon 9-1 (4-0, 2-1, 3-0)

Mardi 21 janvier 2003 à 20h00 sur l'île Lacroix. 2522 spectateurs.

Arbitrage de M. Benoist assisté de MM. Hauchart et Bouchin.

Pénalités : Rouen 6' (2', 4', 0') ; Dijon 6' (4', 0', 2').

Supériorités : Rouen 2/3 (66%) ; Dijon 0/3 (0%).

Tirs : Rouen 31 (11, 13, 7) ; Dijon 23 (4, 11, 8).

Occasions manquées : Rouen 11 (7, 3, 1) ; Dijon 11 (3, 6, 2).

Arrêts : Raymond 22/23 (96%) ; Neckar 21/30 (70%), Bercovici 1/1 (100%).

Évolution du score :

1-0 à 05'44" : Carlsson assisté de Saint-Pierre et Allard (sup. num.)

2-0 à 10'06" : Besse assisté de Carriou et Karjalainen

3-0 à 12'43" : Provencher assisté de Carriou

4-0 à 17'57" : Doucet assisté de Saint-Pierre et Allard

4-1 à 31'57" : Dugas assisté de Barica et Pazak

5-1 à 37'36" : Geffroy assisté de Lacroix

6-1 à 38'45" : Briand assisté de Besse et Bessard du Parc

7-1 à 40'57" : Lacroix assisté de Carlsson et Allard

8-1 à 41'49" : Carriou assisté de Provencher et Vogin (sup. num.)

9-1 à 51'07" : Vogin assisté de Carriou

 

Rouen

Gardien : Éric Raymond.

Défenseurs : Simon Lacroix - Daniel Carlsson ; Allan Carriou - Sami Karjalainen puis Geoffroy Bessard du Parc (37'36") ; Nicolas Pousset.

Attaquants : Pierre Allard - David Saint-Pierre - Éric Doucet puis Thibault Geffroy (20'00) puis Sami Karjalainen (37'36") ; Jimmy Provencher - Arnaud Briand - Guillaume Besse ; Aram Kevorkian - Alain Vogin - Thibault Geffroy puis Terry Prunier (20'00) puis Thibault Geffroy (37'36").

Remplaçant : Landry Macrez. Absent : Nicolas Besch (convalescent).

Dijon

Gardien : Frantisek Neckar (remplacé par Grégory Bercovici de 41'49" à 43'21").

Défenseurs : Miroslav Smidriak - Ivan Borzik ; Milan Tekel - Mathieu Bouche ; Romain Guibet.

Attaquants : Miroslav Pazak - Stephen Dugas - Dusan Barica ; Nicolas Drewniak - Julien Tiphaigne - Thomas Bussat ; Aurélien Albano - Thomas Gueguen - Romain Gentilleau.

Remplaçant : David Dauphin. Absents : Jérôme Mô et Aymeric Gillet.

 

 

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