Anglet - Villard-de-Lans (1er février 2003)
Match comptant pour la cinquième journée de la poule Magnus du championnat de France 2002/2003 (Super 16).
Les deux équipes s'étaient déjà rencontrées lors de la première phase, Anglet s'était imposé sur le score de 6-0 à la Barre lors d'un match offensif et physique, où la réussite, il faut le dire, avait été du coté des hommes de Bob Ouellet. Trop confiants ou tombant sur des Ours piqués au vif, l'Hormadi s'était fait corriger la semaine suivante 7-3 en Isère. Pour résumer, la rencontre se devait d'être intéressante et rythmée, la suite nous prouva que non.
Première période : besoin de Gurosan ?
Car Villard, ayant retenu la leçon du premier match, met en place un rideau défensif en zone neutre pour empêcher l'Hormadi de développer ses attaques, et se contente de placer des contres en exploitant l'éternelle porosité de la défensive angloye. Force est de constater que ce système fonctionne bien car il faut attendre presque six minutes pour voir une action : David Dostal part en break (05'40) alors que l'Hormadi est en infériorité mais un défenseur lui chipe le palet au dernier moment.
Les Ours ne sont pas en reste mais sont moins tranchants, cependant ils ouvrent le score sans qu'il y ait matière à crier au scandale. Sur un énième cafouillage lors d'une relance, l'échec avant des Ours fonctionne bien, Rich Metro hérite d'un palet qu'il loge au fond des filets (0-1 à 14'48).
Le jeu stagne, on s'ennuie, car les attaquants angloys n'arrivent pas à prendre de la vitesse et sont systématiquement contrés en zone neutre, Villard joue en contre-attaque. Le but égalisateur de l'Hormadi vient un peu contre le cours du jeu : sur un engagement en zone d'attaque, Jean-Christophe Filippin trouve la lucarne du but de Pascal Favarin (1-1 à 18'09), le capitaine laisse exploser sa joie comme s'il venait de marquer le but vainqueur de la coupe Stanley, joie qui n'est pas forcément autant partagée par un public un peu endormi par la pauvreté du jeu proposé.
Deuxième tiers : tu en veux un autre ?
La deuxième période ne déteint pas de la précédente, Villard bloque en zone neutre, et comme l'Hormadi n'arrive pas à varier son jeu, on tourne en rond. Le public n'a pas grand-chose à se mettre sous la dent, même la première ligne n'arrive pas ou peu à se créer des occasions. C'est malgré tout elle qui trouble la torpeur engendrée par un match soporifique : sur une action rapide, Stanislas Solaux, libre de tout marquage, trompe facilement le gardien des Ours (2-1 à 38'00).
Le rythme s'accélère légèrement car les Villardiens sentent qu'ils peuvent créer l'exploit, mais ils manquent singulièrement de tranchant à la conclusion, ce qui aboutit à des passes sans destinataire ou à des derniers gestes ratés.
Troisième tiers : on va peut-être accélérer ?
Les deux équipes jouent objectivement au même niveau, et malgré l'avantage pris au score par les joueurs de Bob Ouellet la sérénité n'est pas forcement là. Cependant la légère accélération dans le jeu n'engendre pas pour autant des actions fantastiques, il faut attendre six minutes pour voir une occasion de l'Hormadi mais le gardien des Ours est à la parade.
Les Ours reviennent à parité sur un but très opportuniste, car un défenseur angloy s'est couché pour bloquer un tir mais c'est Jean Ian Filiatrault qui est gêné, et Franck Billieras lève son palet du revers pour le loger au fond des buts (2-2 à 47'29).
Tout est à refaire et, malgré un réveil tardif, l'Hormadi ne trouve pas le chemin des buts. Il reprend l'avantage sur un but qui surprend tout le monde. En effet, à moins d'une seconde de la fin d'une situation de supériorité numérique, Xavier Daramy d'un tir anodin trompe le cerbère des Ours. La palet tombe en feuille morte dans la lucarne à droite de Pascal Favarin parti à gauche car il croyait à une passe (3-2 à 54'13).
Le match est plus ouvert pendant la fin de cette troisième période, et malgré la sortie de Pascal Favarin (58'10) pour créer le surnombre en supériorité numérique (6 contre 4 puis 6 contre 3 à 58'42) rien de plus n'est marqué. Les Ours trouvent un poteau sur leur chemin, et l'Hormadi loupe de peu le but à deux reprises.
Conclusion
Villard s'est bien renforcé en défense avec le recrutement de Jean-François Piché, un défenseur très canadien dans son jeu (des charges musclées à gogo), et ont un attaquant finlandais très vivace en la personne de Antti Karhula. Mais la finition des actions laisse toujours à désirer, par contre le verrou défensif imposé en zone neutre a très bien fonctionné. Autant Anglet avait été au-dessus des débats lors du match de la première phase à la Barre, autant Villard jouait là au niveau de son adversaire.
L'Hormadi avait montré un visage séduisant face à Rouen et Amiens, et même si la défense offrait toujours des boulevards aux attaquants adverses, la hargne compensait. Mais ce soir, les joueurs ont été incapables de varier leur jeu pour contrer l'efficace verrou mis en place en zone neutre. La défense est passée à côté du match, les relances foireuses ont donné un but et les attaquants des Ours n'ont pas su profiter des nombreux espaces offerts. Si l'Hormadi ne se montre pas plus rigoureux en défense et ne sait pas varier les systèmes de jeu en attaque, je ne sais pas comment il pourrait espérer se glisser dans le carré final.
Meilleurs joueurs
Anglet
Michal Garbocz, tenace mais moins efficace
David Dostal, pour son travail
Xavier Daramy, pour sa hargne
Villard-de-Lans
Rich Metro, efficace et rapide
Jean-François Piché, puissant et rapide.
Rémy Enselme, sobre.
Compte-rendu signé Hormadiar
Anglet - Villard-de-Lans 3-2 (1-1, 1-0, 1-1)
Samedi 1er février 2003 à 20h00 à la patinoire de La Barre. 500 spectateurs.
Arbitrage de M. Bocquet.
Pénalités : Anglet 6' (2', 0', 4'), Villard-de-Lans 14' (4', 8', 2').
Évolution du score :
0-1 à 14'48" : Metro assisté de Millar et Karhula
1-1 à 18'09" : Filippin assisté de Garbocz
2-1 à 38'00" : Solaux assisté de Garbocz et Dostal
2-2 à 47'29" : Billieras assisté de Bourgey et Goncalves (inf. num.)
3-2 à 54'13" : Daramy assisté de Bédard (sup. num.)