Mulhouse - Dijon (12 février 2003)

 

Match comptant pour la septième journée de la poule Magnus du championnat de France 2002/2003 (Super 16).

Match de reprise après l'intermède international. Mulhouse est, à ce soir, la seule équipe des play-offs à être encore invaincue, ce match est donc une aubaine pour recoller aux basques de Rouen, battu à Villard. Dijon, de son côté, essaiera de rester dans la course après des débuts tonitruants (trois victoires) et une suite plus ardue (trois défaites).

Et d'ailleurs, le match vient de débuter que Pazak foule son ancienne glace de l'Illberg, et part à toute allure en contre face à Lhenry, mais la feinte est très bien repoussée. Le décor vient d'être planté, du moins côté dijonnais : on joue vite, et surtout on tente dès que possible le contre, notamment avec le meilleur pointeur de l'équipe, toujours à l'affût. Mulhouse met un peu de temps à répondre, même si leur jeu, tout aussi rapide, est plus précis dans les passes. L'ouverture du score arrive donc, lorsque le trio Michou-Aimonetto-Bilbao investit la zone adverse. Aimonetto ceinture réglementairement Smidriak devant son gardien. Petit moment de flottement qu'exploite Bilbao, de près devant Neckar.

Dijon, loin d'être abattu, se jette toujours rapidement hors de sa zone, avec souvent un attaquant attendant à la bleue adverse. Le jeu est alors très rapide des deux côtés, avec de bons moments intenses, comme cette remontée de Wikström, qui slalome longuement pour ensuite tirer, le rebond est exploité par Faith, mais Neckar pirouette assez spectaculairement. Tout comme aussi ce break de Coqueux, dont la jolie feinte est annihilée par "Franta" qui bouche bien son angle d'un grand écart. Du côté des Ducs, on arrive aussi à s'installer en zone adverse, laissant Tekel ou Smidriak armer leurs slaps, sans oublier aussi de nombreuses envolées des Pazak, Dugas ou Barica. C'est d'ailleurs à l'ex-Brestois de clôturer la période, sur un slalom avorté, avant qu'il puisse tirer, par la défense locale.

Le deuxième tiers-temps est dans la même veine, et part d'ailleurs très vite. Dijon profite d'un slalom de Pazak, repoussé, mais le Slovaque récupère et redresse son centre pour Smidriak, qui contourne Lhenry, un peu haut placé. Barica en profite pour accompagner le palet dans les buts. Pas le temps de souffler que Gillet est sanctionné. Mulhouse se met en place, et c'est Bilbao, de près, qui dévie un missile de la bleue de Prunet. 2-1 pour les locaux, mais Drewniack, qui remplace Mô sorti en fin de première période, se lance dans un joli contre, excellemment stoppé par un Lhenry affublé d'un tout nouveau casque rouge. Puis la troisième réalisation, signée du "Juraj" local : parti de sa zone, il profite d'un petit pont chanceux sur Tiphaigne, puis résiste à un Mathieu Bouché pourtant très collant avant de tromper son ancien coéquipier Neckar.

Le public mulhousien savoure ces instants, car à ce moment de la partie les Scorpions ont nettement accéléré. Curieusement, leur pressing baisse alors, permettant aux Ducs de remonter à la surface, comme sur ce tir qui s'écrase sur la base du poteau d'un Lhenry archi-battu. Comme aussi sur ces deux contres consécutifs de Thomas Bussat, toujours dans la même veine : l'ancien Rouennais patine une moitié de patinoire en résistant aux charges adverses, pour finalement se retrouver seul face à Lhenry, mais ce dernier gagne à chaque fois son duel. Récompense de leurs efforts, le but en déviation de Borzik, en supériorité. Dès lors, les locaux vont surtout s'énerver, oubliant leur collectif. Les boîtes deviennent très appuyées, et Coqueux, Prunet et Faith confondent intimidation, provocation et sanction, avec un Juraj qui prend dix minutes de méconduite bien méritées, pour des charges hors de l'action. On va donc assister à une fin de tiers tendue, toujours rapide, mais moins précise, conclue par un nouveau slalom de Pazak, freiné par la défense locale.

La dernière période voit les Scorpions retrouver un peu de jeu et de concentration. Les Dijonnais sont peut être en train de payer leur débauche d'énergie, et peuvent remercier leur gardien, notamment sur cet arrêt de près de la mitaine face à Chassard. Ce même Neckar se fait d'ailleurs peur sur la relance en sortant un peu trop haut, la cage est vide, on assiste à de petits moments (interminables !) de flottement dans la défense bourguignonne qui essaie tant bien que mal de repousser les assauts de la brigade noire, avant que Franta ne retrouve son siège ! Quelques assauts de Bilbao ou Lindgren répondent aux plus rares tentatives des Barica, ou Drewniack.

La fin du tiers approche, jusqu'à un "accrocher" réel, mais peut-être sévèrement sanctionné par l'arbitre, très bon ce soir. Bronca unanime du public, Dijon s'installe dans la zone mulhousienne, dans une ambiance digne des duels contre Épinal il y a quelques années. Le palet circule, mais Ollila et Prunet, bien aidés, font le ménage devant Lhenry. Peut-être un peu trop de cœur pour Prunet, qui écopera de dix minutes de pénalité. La bronca est encore plus bruyante, mais Dijon ne saisit pas sa chance, et le "sorcier" Maric montre une mimique perplexe au retour de ses joueurs sortis "réglementairement" de la zone mulhousienne. Dommage pour Dijon, car c'est au tour de Guibet d'être, lui aussi, sévèrement mais logiquement puni sur une obstruction. Mulhouse s'installe mieux mais Dijon dispose alors que quatre défenseurs bien regroupés autour de Neckar. Plus rien ne sera marqué, malgré la sortie de Franta dans les dernières secondes et deux engagements en zone mulhousienne.

Bonne surprise que la prestation dijonnaise. Leur jeu est simple, rapide, collectif aussi, basé avant tout sur le contre. La première ligne est assez intéressante, avec un Dugas qui assume bien sa tâche de placer idéalement Barica, et surtout un Miroslav Pazak très remuant. Les deux autres lignes, très jeunes, ont montré par mal de combativité, et des Gentilleau, Gueguen ou Drewniack qui s'acclimatent bien à l'échelon supérieur. Leur bon comportement dans les play-offs m'apparaît mérité au vu de leur partie.

Partie plus mitigée pour Mulhouse. Pourtant, leurs actions, leurs passes, étaient plus concises. On aura eu surtout l'impression qu'ils ont joué le minimum pour gagner, loin de tous les matches précédents où les Scorpions arrivaient à étouffer leurs adversaires. Leur deuxième tiers, très tendu avec de nombreuses provocations mal appropriées, ne témoignait pas d'une bonne sérénité. Un peu préoccupant pour le match de samedi, avec un adversaire réputé plus coriace, les Gothiques d'Amiens. À moins que les Scorpions n'aient déjà la tête vers ce match...

Récompensés à la fin du match : Miroslav Pazak pour Dijon et Lionel Bilbao pour Mulhouse.

Compte-rendu signé Stéphane Rault 

 

Commentaire d'après-match (dans L'Alsace)

Olivier Coqueux (attaquant de Mulhouse) : "Il y a quatre internationaux à Mulhouse et je pense que cela a fait la différence face à une équipe de Dijon en pleine possession de ses moyens. Nous avons joué trois matches en trois jours et nous ne sommes rentrés en France que lundi. Personnellement, je me sentais fatigué, je manquais de punch et je n'étais pas bien sur la glace. Collectivement, nous n'avons pas joué comme nous savons le faire. Nous n'étions pas assez disciplinés, pas assez regroupés. Contre Amiens, il faudra absolument élever le niveau de jeu. Sinon, il est clair que l'on ne gagnera pas."

 

Mulhouse - Dijon 3-2 (1-0, 2-2, 0-0)

Mercredi 12 février 2003 à 20h00 à la patinoire de l'Illberg. 931 spectateurs.

Arbitrage de M. Durand.

Pénalités : Mulhouse 36' (8', 6'+10', 2'+10'), Dijon 10' (2', 6', 2').

Tirs : Mulhouse 24 (7, 10, 7), Dijon 28 (11, 11, 6).

Évolution du score :

1-0 à 05'51" : Bilbao assisté de Michou et Aimonetto

1-1 à 20'22" : Barica assisté de Smidriak et Pazak

2-1 à 21'02" : Bilbao assisté de Prunet et Lindgren (sup. num.)

3-1 à 25'14" : Faith assisté d'Ollila

3-2 à 32'30" : Borzik assisté de Pazak (sup. num.)

 

Mulhouse

Gardien : Fabrice Lhenry.

Défenseurs : Lilian Prunet (A) - Jukka Ollila (C) ; Dusan Brincko - Tobias Ablad ; Anders Strandberg - John Wikström.

Attaquants : Richard Aimonetto - Lionel Bilbao - Steve Michou ; Juraj Faith - Olivier Coqueux (A) - Guillaume Chassard ; Vincent Bringuet - Shin Yahata-Larsson - Johan Lindgren ; Étienne Croz - Jean-Michel Larroque - Thomas Bergamelli.

Remplaçants : Stéphane Burnet (G), Francis Ballet. Absents : Miikka Ruokonen (out pour la saison), Jérôme Catil.

Dijon

Gardien : Frantisek Neckar.

Défenseurs : Milan Tekel - Romain Guibet ; Mathieu Bouché - Aymeric Gillet ; Ivan Borzik (A) - Miroslav Smidriak.

Attaquants : Dusan Barica - Stephen Dugas - Miroslav Pazak ; Jérôme Mô (puis Nicolas Drewniack à 20'00") - Julien Tiphaigne (C) - Thomas Bussat ; Aurélien Albano - Thomas Guéguen - Romain Gentilleau (A).

Remplaçants : Grégory Bercovici (G), David Dauphin. Absents : Jouni Lathinen, Guillaume Mennessier.

 

 

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