Mulhouse - Amiens (15 février 2003)

 

Match comptant pour la huitième journée de la poule Magnus du championnat de France 2002/2003 (Super 16).

Cette partie s'annonçait comme le duel de la soirée, entre le deuxième et le troisième, et aussi entre les deux meilleures défenses du championnat. Mulhouse sortait d'un match moyen contre Dijon alors qu'Amiens avait eu une semaine de "repos" après le report du match à Brest.

Mitigé

Dès le coup d'envoi, on remarque que les acteurs ne sont pas là pour une partie de pêche à la ligne. Les contacts sont bien sentis, et la vitesse d'exécution est agréable à suivre. C'est Amiens qui prend en mains le jeu avec une avancée de Gras. Puis une deuxième, délicate à maîtriser, car son tir est dévié par la crosse de Prunet juste devant son gardien, qui reste concentré. Pénalité appelée contre Lindgren mais rien de bien excitant à signaler, ni même lors de deux supériorités consécutives pour Mulhouse, sinon quelques tirs lointains. La partie devient un peu crispée, on assiste à d'incessants allers-retours des deux équipes, mais pas de choses bien précises. Jusqu'à cette échappée, le long de la bande, de Chassard, qui hésite un peu à y aller, surveillé de près par Perez. L'ex-Spinalien continue quand même son action et sert un centre tendu, repris comme à la parade par Bringuet. Et d'ailleurs, presque aussitôt, le néo-tricolore nous ressert le même genre d'action, mais le nouvel essai de Bringuet est stoppé cette fois par Mindjimba.

Les choses se compliquent alors pour Amiens car Mulhouse ferme la porte à tout essai picard. Les Scorpions sont plus rapides, plus convaincants physiquement, et les attaques adverses sont souvent annihilées par le manque d'aide offerte, trois défenseurs locaux s'empressant autour du porteur de palet gothique...

Le chaud puis le tiède...

Après une prestation assez mitigée, les Gothiques ont bien su se reprendre en cette deuxième période. Profitant d'une pénalité, sifflée en fin de premier tiers, de Michou, les Picards s'installent devant la cage de Lhenry, le soumettant à une quantité importante de tirs, mais le gardien tient bon, jusqu'à cette réalisation de Marcos étrangement esseulé devant Lhenry.

Le pressing continue, Mulhouse ne décolle pas de sa moitié de glace, et sur une prison infligée à Ollila, les Amiénois inscrire un deuxième but. Mortas et Dewolf se servent le palet à la bleue, avant que le même défenseur ne décoche un tir dévié par Bachet en embuscade.

Coup de froid pour le public, mais coup de chaud pour les Gothiques qui continuent à harceler Lhenry. On en est à huit minutes de jeu et 10 tirs à 0 pour Amiens. On a tout juste vu pour les locaux un contre de Faith, mais son tir est passé à côté.

Mulhouse commence à relever la tête en double supériorité. Première faute commise par Frédéric Brodin (qui a voulu se venger d'une provocation d'Aimonetto), puis une deuxième plus singulière : Strandberg met une boîte virile, mais réglementaire, à Perez qui en perd son casque, le temps de cinq secondes pour le Pépé pour remettre son casque que l'arbitre l'a déjà sanctionné pour équipement non conforme...

Toujours est-il qu'à cinq contre trois, les Mulhousiens retrouvent des couleurs mais la défense gothique tient, même si lors d'une sortie, Mindjimba perd sa crosse et son sens de l'orientation, laissant sa cage bien imprudemment ouverte. En fait, Mulhouse, jusque là étouffé, retrouve lentement sa santé. Et comme Amiens commet l'imprudence de desserrer l'étau, ce qui devait arriver arriva. Ollila, avec une expression... (plus concentré, tu meurs !), s'approche de la zone défensive picarde. Ne voyant personne pour s'interposer, sinon un Bachet assez statique, le capitaine alsacien exécute une bien jolie feinte et tire victorieusement... Coup de froid maintenant chez les Gothiques qui ont perdu de leur superbe, surtout juste avant la rentrée aux vestiaires.

La tasse

Calvaire que cette dernière période pour les visiteurs. Dès l'entame, Mulhouse prend les choses en main, et ouvre vite la marque par Aimonetto. Petit instant de flottement dans la défense picarde, première bévue, que le Scorpion va se charger de sanctionner. Pas de quoi fouetter un chat, d'autant qu'il reste du temps pour revenir, comme sur ce contrôle-pirouette aérien de Luc Chauvel ou cette belle reprise de volée instantanée du frangin Brice, mais à chaque fois, Lhenry s'interpose. Mulhouse gère son avance, de façon pas très attractive, en attendant patiemment le contre, comme celui que déclenche Faith, suivi comme son ombre par ses deux camarades de ligne. Centre pour Larsson, et c'est Coqueux qui finit... Dur pour Amiens, pas irréprochable non plus sur ce but.

Le reste du match voit des visiteurs englués dans des essais plus ou moins "stérilisés" par des Brincko, Prunet ou Strandberg qui ont décidé de ne rien laisser passer... même en double infériorité, même sur cette volée à bout portant de Brice Chauvel, idéalement servi par un Berqvist au four et au moulin. Et une fois de plus, la patience mulhousienne frappe. Au début de l'action, Gras télescope Brice Chauvel en entrée de zone mulhousienne, le palet est récupéré par Strandberg qui part à toute allure pour servir à l'opposé Faith pour un 5-2 un peu difficile à avaler. Alors qu'Amiens vient de gâcher un nombre important de cartouches, Mulhouse fait preuve d'un réalisme saisissant (trois buts en six tirs cadrés).

Il reste deux petites minutes à jouer, Larroque met une charge dangereuse contre Mortas, le visage face à la bande. Expulsion logique de l'ancien Angloy, Antoine Richer tente le tout pour le tout, sort son gardien, pour essayer de recoller, mais une première alerte oblige Dewolf à redescendre. Il n'y aura plus de remontée, Larsson récupère une nouvelle mauvaise relance, première interposition picarde, mais Lindgren récupère et marque dans les buts vides.

Un premier tiers franchement moyen, un deuxième bien commencé, un dernier complètement raté... Difficile de trouver, dans ce match, des arguments pour voir Amiens champion. Cinq buts donnés, c'est beaucoup pour l'une des meilleurs défenses du championnat. Inexplicable aussi de constater que ce sont Dewolf et Berqvist qui ont aiguillé une partie du jeu des Gothiques... Il y a encore du travail à accomplir, du côté du Coliséum, pour parvenir aux demi-finales.

Je reste perplexe quant à la partie des Scorpions. Singulier changement de cap depuis quelques temps, du côté de l'Illberg, où je ne retrouve plus le pressing offensif d'il y a ne serait-ce qu'un mois contre Anglet. Alors que Christer Eriksson ne cesse de clamer qu'il dispose de quatre lignes offensives compétitives, on pouvait légitimement s'attendre à un jeu basé sur l'attaque, et on constate que Croz, Ballet et Bergamelli (de récent retour, il est vrai) font banquette. Par contre, le système défensif est diaboliquement rôdé, avec notamment un Strandberg ou un Brincko qui jouent de plus en plus de leurs qualités physiques pour s'imposer et rassurer Fabrice Lhenry qui reste lui aussi bien concentré. Seul gros regret, mais il est de taille, le jeu est bien moins agréable à regarder.

Récompensés à la fin du match : Lilian Prunet pour Mulhouse et Denis Perez pour Amiens.

Compte-rendu signé Stéphane Rault

 

Commentaires d'après-match :

Christer Eriksson (entraîneur de Mulhouse) : "Pour tout vous dire, avant le match, j'avais un peu peur. Cette fois, mes joueurs m'ont vraiment surpris. Je ne pensais pas possible une telle montée en puissance en si peu de temps. Après Dijon, il y avait de quoi craindre cette rencontre. Le physique a fait une bonne partie de la différence, nous étions plus frais en fin de match. Les prestations de Chassard et Bringuet m'ont fait très plaisir. Je n'ai jamais vu Vincent (Bringuet) jouer comme ça. Il faut néanmoins dire qu'un 4-2 aurait été plus logique, mais Amiens a pris tous les risques pour revenir."

Lionel Bilbao (Mulhouse, blessé) : "Je me suis déchiré le ligament du poignet droit contre la balustrade contre Dijon, à la fin du premier tiers. J'ai cru à une entorse et on a strappé pour que je puisse finir le match. Mais le diagnostic de jeudi a montré que le ligament était déchiré. J'ai été opéré immédiatement, cela s'est bien passé. Je ne prendrai aucun risque, mais je ferai tout pour participer aux demi-finales, car cela ne se présente pas tous les jours dans une carrière..."

 

Mulhouse - Amiens 6-2 (1-0, 1-2, 4-0)

Samedi 15 février 2003 à 17h40 à la patinoire de l'Illberg. 931 spectateurs.

Arbitrage de M. Bergamelli.

Pénalités : Mulhouse 39' (4', 4', 6'+5'+20'), Amiens 14' (4', 8', 2').

Tirs : Mulhouse 26 (10, 9, 7), Amiens 32 (9, 12, 11).

Évolution du score :

1-0 à 15'17" : Bringuet assisté de Chassard et Prunet

1-1 à 25'00" : Marcos assisté de M. Brodin et L. Chauvel

1-2 à 27'48" : Bachet assisté de Dewolf et Mortas (sup. num.)

2-2 à 39'18" : Ollila

3-2 à 42'01" : Aimonetto assisté de Prunet et Lindgren

4-2 à 51'37" : Coqueux assisté de Larsson et Faith

5-2 à 56'13" : Faith assisté de Strandberg (inf. num.)

6-2 à 59'07" : Lindgren assisté d'Aimonetto (inf. num. et cage vide)

 

Mulhouse

Gardien : Fabrice Lhenry.

Défenseurs : Lilian Prunet (A) - Jukka Ollila (C) ; Anders Strandberg - Tobias Ablad ; Dusan Brincko.

Attaquants : Johan Lindgren - Richard Aimonetto - Steve Michou ; Juraj Faith - Shin Yahata-Larsson - Olivier Coqueux (A) ; Vincent Bringuet - Jean-Michel Larroque - Guillaume Chassard.

Remplaçants : Stéphane Burnet (G), Francis Ballet, Étienne Croz, Thomas Bergamelli. Absents : Miikka Ruokonen (out pour la saison), Lionel Bilbao (déchirure ligamentaire à la hanche, six semaines minimum), John Wikström (luxation de l'épaule, une semaine), Jérôme Catil.

Amiens

Gardien : Antoine Mindjimba.

Défenseurs : Karl Dewolf - Vincent Bachet ; Frederik Berqvist - Frédéric Brodin ; Denis Perez - Arnaud Mazzone.

Attaquants : Brice Chauvel - Laurent Gras - Arto Kulmala ; Benoît Paillet - Anthony Mortas (A) - François Rozenthal ; Mickaël Brodin - Luc Chauvel (C) - Julian Marcos (A).

Remplaçants : Didier Drif (G), Nicolas Roussel, Julien Lefranc.

 

 

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