Quart de finale de LNA suisse 2002/03, première manche.

Genève-Servette avait bien fait ses emplettes avant d'entrer en play-offs. En particulier, il avait profité du chaos engendré par l'affaire Gottéron pour conclure des transferts de dernière minute, qui devenaient autorisés puisque le classement n'était pas définitif. Mais, dans la journée, la Ligue Nationale annulait les transferts de Mona, Marquis et Howald de Fribourg à Genève, de même d'ailleurs que ceux de Beat Gerber et Steve Hirschi de Langnau à Berne, sous le motif que l'appel de Fribourg n'était pas suspensif, et que ces transferts conclus hier dans l'après-midi l'étaient donc alors que le classement était entériné, au contraire de celui de Tancill de Langnau à Zoug, effectué une demi-heure avant l'heure fatidique.

Par ailleurs, Berne devait de passer de Dominic Meier, suspendu deux matches pour son coup de crosse qui a fracturé un doigt à Jaroslav Hlinka, le Tchèque de Kloten.

De toute manière, que ces joueurs aient chaussé les patins n'aurait rien changé au résultat d'un match à sens unique. Genève-Servette n'a en effet fait illusion que pendant le premier tiers-temps, alors que les deux équipes pratiquent un jeu fermé ponctué de quelques rares contre-attaques. Les visiteurs ont les meilleures opportunités avec Hauer ou Crameri, mais ils échouent sur Bührer. De son côté, Berne marque sur sa première vraie action par Thomas Ziegler à la conclusion d'une belle combinaison.

L'inefficacité des Genevois est encore plus flagrante en supériorité, où ils n'arrivent pas organiser un jeu de puissance digne de ce nom. Pire même, une relance ratée de Heward permet à Sébastien Bordeleau de partir en contre et de doubler la mise en infériorité. Le Servette, trop occupé à se désespérer de son jeu de puissance vain, se fait ensuite piéger en anticipant mal la fin d'une prison de Christian Dubé. Laurent Müller peut ainsi envoyer Dubé directement au (troisième) but par une longue passe.

Dès lors, il ne saurait même plus être question de la fameuse organisation défensive de l'équipe de Chris McSorley, dont les joueurs ne se lancent plus que dans des tentatives individuelles pour tromper Bührer.

La blessure du seul Dino Kessler, qui laissait les défenseurs à cinq, aura suffi à démontrer ce que le recrutement de deux étrangers à l'arrière avait suffi à masquer : Genève-Servette manque de réserve en défense, et ce n'est pas par le recrutement en catastrophe de Philippe Marquis qu'il faut résoudre ce problème qui aurait dû être pris en compte avant. Et dire qu'il y a trois semaines, Patrice Brasey avait été viré comme un malpropre par Chris McSorley, au lendemain de ses 39 ans fêtés lors d'un match à Kloten. S'il avait témoigné d'un peu plus de respect envers le vétéran de Gottéron, le Servette aurait aujourd'hui une défense à trois lignes, expérimentée et peut-être plus soudée...

La troisième période est un calvaire, surtout pour David Bochy qui doit chercher quatre fois de plus la rondelle dans ses filets, et ce en l'espace de cinq minutes. Le gardien genevois n'a vraiment pas vécu une journée idéale. Depuis la blessure de l'excellent Reto Pavoni il y a deux semaines, il s'est retrouvé titulaire mais n'a pas spécialement ressenti un grand soutien de ses dirigeants, même si ceux-ci avaient affirmé qu'ils avaient toute confiance en lui, notamment après une bévue face à Langnau.

Déclarations quelque peu hypocrites puisqu'il a appris en lisant les journaux de ce matin que Genève avait recruté Gianluca Mona. Dans la journée, le transfert de celui-ci était annulé, et Bochy était bien sûr à nouveau le titulaire bichonné... Malgré ce contexte spécial, il n'aura pas commis d'erreurs flagrantes, mais n'aura pas non plus réalisé d'arrêts décisifs. De toute manière, ce n'est pas lui qui est responsable de ce naufrage collectif.

Berne - Genève-Servette 7-0 (1-0, 2-0, 4-0)

Vendredi 21 février 2003 à 19h30 à l'Allmend de Berne. 12457 spectateurs.

Arbitrage de Brent Reiber assisté de Paul Rébillard et Gilles Mauron.

Pénalités : Berne 8' (4', 6', 2'), Genève-Servette 8' (0', 0', 8').

Tirs cadrés : Berne 36 (13, 12, 11), Genève-Servette 22 (8, 10, 4).

Évolution du score :

1-0 à 13'44" : T. Ziegler assisté de Schrepfer et Weber

2-0 à 30'44" : Bordeleau assisté de Juhlin et Bührer (inf. num.)

3-0 à 35'46" : Dubé assisté de L. Müller

4-0 à 43'28" : T. Ziegler assisté de Schrepfer et Juhlin (sup. num.)

5-0 à 44'04" : Schrepfer assisté de T. Ziegler et Weber

6-0 à 45'37" : Rüthemann assisté de Dubé et Jobin

7-0 à 47'44" : Dubé assisté de Bordeleau et Sarault (sup. num.)

Gardien : Marco Bührer.

Défenseurs : Rolf Ziegler - Thomas Ziegler ; Marc Leuenberger - David Jobin ; Martin Steinegger - Philippe Furrer ; Sven Leuenberger.

Attaquants : Rolf Schrepfer - Thomas Weber - Sven Helfenstein ; Yves Sarault - Christian Dubé - Ivo Rüthemann ; Patrik Juhlin - Sébastien Bordeleau - Vjeran Ivankovic ; Lars Leuenberger - Laurent Müller - Caryl Neuenschwander ; Philippe Müller.

Remplaçant : Marc Eichmann (G). Absents : Dominic Meier (suspendu), Alex Châtelain (épaule démise), Rikard Franzén (ligaments), John Miner (étranger surnuméraire).

Gardien : David Bochy.

Défenseurs : Robin Breitbach - Brett Hauer ; Wesley Snell - James Heward ; Nicolas Studer.

Attaquants : Thomas Déruns - Kévin Romy - Yvan Benoît ; Daniel Meier - Gian-Marco Crameri - Philippe Bozon ; Pascal Schaller - Igor Fedulov - Theo Wittmann ; Philippe Thalmann - Paul Savary - Michael Neininger ; Alain Reymond - Cyrill Pasche.

Remplaçant : Olivier Gigon (G). Absents : Pierre-Alain Ançay (doigt cassé), Reto Pavoni (blessé au genou), Dino Kessler (fracture du pied).

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