Strasbourg - Épinal (22 février 2003)

 

Match comptant pour la huitième journée de la poule finale du championnat de France 2002/2003 de division 1.

La rencontre est qualifiée d'importante par Daniel Bourdages, parti avec les minimes du club au Québec et remplacé comme coach par Dominique Goetz. L'entraîneur strasbourgeois estime, en effet, que ses protégés ont déjà grillé deux jokers. Ce soir, il leur faudra vaincre "l'autre" club de l'Est, Épinal, qui a retrouvé des couleurs pour devenir l'actuel leader de la poule. Et la colonie de supporters spinaliens venus soutenir les leurs ne sera pas de trop dans ce Wacken, bien rempli pour la circonstance.

Hockey turbo

Après une entame de match un peu timide, c'est aux Dauphins d'ouvrir les hostilités, sur leur première supériorité, par un tir de Regenda repoussé. Sur le contre, Himler perd son duel face à Caillou. Pas le temps de souffler que Domin voit son tir s'écraser sur le poteau d'Aikää... Et c'est déjà l'ouverture du score : après une remontée de Schuchewytsch et un petit relais d'Hohnadel, le Franco-Belge reprend les commandes, d'une jolie feinte et d'un tir victorieux, Caillou ne fermant pas bien son angle. Puis c'est l'égalisation quasi-simultanée de Mysicka, bien décentré par Trébaticky qui feinte Lesur avant de mettre sur orbite son compère. Ribanelli vient juste de rentrer en prison que Medeiros gagne son engagement en zone adverse, décentre Sevcik qui profite d'une hésitation des Spinaliens. Deux flottements chez les visiteurs, qui leur coûtent deux buts... Et même trois quand Caillou croit geler un palet brûlant (!), que Sevcik exploite... après le coup de sifflet salvateur de l'arbitre.

Schuchewytsch fait encore un petit numéro, stoppé de façon musclée par la patrouille adverse. Épinal subit un peu le match, même s'il faut relativiser. En effet, le match devient tendu, et le déroulement de la partie est haché par de nombreuses pénalités, on s'énerve, on provoque de part et d'autre, les Spinaliens ayant tendance à réagir fougueusement aux provocations locales. On s'achemine alors doucement vers la fin du tiers, que Strasbourg semble tenir en main, quand Maurice hérite du rebond d'un premier tir repoussé. Le temps de se retourner, il armer son tir qui fusille Aikää. Et presque aussitôt, Épinal remet le couvert, par un contre turbo de Trébaticky qui lance idéalement Mysicka pour sa deuxième réalisation de la soirée. Épinal vient, en une minute, de se relancer dans le match.

Round d'observation

Strasbourg ne va pas avoir le choix, il faut revenir au score le plus vite possible. Par exemple en profitant de la pénalité sifflée contre Ibl en fin de premier tiers. Mais la défense spinalienne tient bien le coup. Des Dauphins qui jouent maintenant un peu plus la prudence, économisant leurs sorties, se concentrant devant leur gardien comme lorsque Hohnadel se retrouve seul face à Caillou, mais le petit Spinalien bouche bien son angle sur cet essai.

De nouveau, on assiste à des contres de part et d'autre, mais le rythme a perdu en intensité, malgré un nouvel essai de Schuchewytsch, auquel le "Roman des Vosges" s'empresse de répondre. Des visiteurs qui retrouvent des couleurs, notamment sur un début de chevauchée de Ribanelli, illicitement stoppé par la crosse très haute de Flinck. Le géant alsacien est sanctionné de 2'+10'. Sur cette supériorité, Regenda voit son tir s'écraser sur la base du poteau d'Aikää. Puis une nouvelle fois, Strasbourg hérite d'une belle opportunité en supériorité quand Lesur se voit décentré face à Caillou, mais son tir est dévié in extremis et part dans les airs.

La rentrée aux vestiaires est donc bien accueillie pour Épinal, qui tient bien son score, alors que Strasbourg pêche en finition.

Crispé

L'entame du dernier tiers-temps est en faveur des visiteurs qui essaient de se mettre à l'abri un peu plus sûrement face aux assauts locaux. Saarinen se voit puni pour un cinglage, la supériorité s'installe bien devant Aikää mais Brau-Arnauty récupère et lance Tuominen qui gagne son duel face à Caillou. La délivrance des locaux est de courte durée puisque dans la foulée, Épinal s'installe à nouveau dans la zone strasbourgeoise, et Farar envoie un tir sous la barre d'Aikää. Le match s'accélère, même si Strasbourg prend les commandes. Caillou passe alors des moments assez crispants, à maintenir son équipe dans le match, mais les Domin, Regenda, Vlcek ou Zitouni repoussent tout ce qui peut ressembler à une rondelle... Quand ce n'est pas le poteau de Caillou, sur ce lancer de Schuchewytsch, décidément en verve ce soir.

Strasbourg éprouve quand même les pires difficultés à inquiéter significativement son adversaire, par manque de finition notamment. Il reste encore à se lancer individuellement à l'assaut, par Tuominen ou par Trébaticky pour Épinal, mais les défenses adverses repoussent. Le match gagne en intensité, notamment quand Domin est sanctionné pour un lancer de crosse dans le dos d'Hohnadel. Le grand Vlad vient de péter les plombs face aux multiples sournoiseries agaçantes du capitaine alsacien, même si le geste n'est pas excusable.

Mais il reste encore huit minutes à tenir pour la défense spinalienne, il faut tenir coûte que coûte, face aux assauts locaux de Sevcik, Flinck ou Medeiros. Et les pénalités continuent de tomber, l'arbitre ne sait plus si c'est du lard ou du cochon, face aux multiples jérémiades des deux adversaires. Strasbourg pousse, et Épinal résiste héroïquement. Vlcek se jette face à un lancer de Flinck, Caillou referme ses angles, Schuchewytsch manque un dernier contrôle alors que la cage est grande ouverte. Il reste encore plus de deux minutes, Strasbourg est en supériorité, mais reste désespérément stérile. Curieusement, le coach alsacien ne choisit pas le tout pour le tout, de sortir Aikää, pour créer un surnombre flagrant alors que son équipe occupe la zone vosgienne. Il reste trente secondes à jouer, Saarinen vient de rentrer en prison, Sami est enfin sorti de ses filets mais il est trop tard.

Belle métamorphose pour les Spinaliens, si l'on se réfère au même match contre Strasbourg lors de la première phase. Pourtant, tout n'est pas rose, Caillou a bénéficié de pas mal de réussite, bien aidé par sa défense (excellente partie de la tour de contrôle Domin, son jeune compère de ligne Zitouni aura pu évoluer sereinement à ses côtés), les attaquants étaient un peu plus inspirés, même si l'on note encore une tendance à aller seul vers le but. Et surtout, au vu du match, pas mal de solidarité et de discipline dans le jeu, à défaut d'en avoir au niveau du comportement.

Les Strasbourgeois auront buté, ce soir, sur plus marioles qu'eux. Les Spinaliens évoluant surtout en contre (une tactique pourtant très éprouvée aussi par les pensionnaires du Wacken), Strasbourg aura dû batailler ferme pour contenir les assauts adverses, et aussi pour percer leur rideau défensif.

En fait, les Alsaciens n'ont jamais vraiment pu profiter de leurs avantages au score, se faisant à chaque fois rejoindre dans la minute suivante. Au vu de leur partie, une parité du score aurait été quand même méritée, ne serait-ce que pour récompenser un Schuchewytsch ou un Sevcik très remuants ce soir. La finition est quand même à travailler, surtout que les matches suivants, face à Nice ou au Mont-Blanc, seront décisifs pour la suite de la compétition.

Puisqu'on est en période des Césars, sont proposés :

- César de la combativité : Sevcik (Strasbourg) et Vlcek (Épinal)

- César de l'audace : Schuchewytsch (Strasbourg)

- César de l'efficacité : Domin (Épinal)

- Prix citron, pour leur caractère de cochon : Mysicka et Regenda (Épinal)

- César d'honneur, hors concours, pour ses provocations et simulations hors pair : Hohnadel (Strasbourg)

Compte-rendu signé Stéphane Rault

 

Commentaire d'après-match (dans les DNA)

Dominique Goetz (entraîneur suppléant de Strasbourg) : "C'est très douloureux pour les joueurs, ils ont tout donné. On a pris des buts bêtes en début de rencontre, et on n'a jamais réussi à les rattraper. Daniel sait peut-être davantage insuffler la gnac aux joueurs. C'était difficile également de gérer autant de pénalités : ça casse les lignes, il faut toujours trouver des solutions... Il y avait également une certaine pression du fait de l'obligation de résultat. Il va falloir rebondir. Il reste douze points à chercher, pourquoi pas accrocher la seconde place. Il faut garder un objectif, c'est le sport."

Raphaël Marciano (entraîneur d'Épinal) : "Défensivement, on s'est arraché. Il fallait que l'on soit forts psychologiquement : on décroche cette victoire avec les tripes. On ne les a pas laissé espérer. On les a atteints psychologiquement avec ces buts à chaque fois qu'ils marquaient."

 

Strasbourg - Épinal 3-4 (2-3, 0-0, 1-1)

Samedi 22 février 2003 à 17h30 à la patinoire du Wacken. 1200 spectateurs

Arbitrage de M. Rousselin assisté de M. Magnier et de Mlle Picavet.

Pénalités : Strasbourg 32' (10', 6'+10', 6'), Épinal 38' (12', 8', 8'+10').

Tirs cadrés : Strasbourg 37 (7, 11, 18), Épinal 23 (10, 7, 6).

Évolution du score :

1-0 à 05'06" : Schuchewytsch assisté de Hohnadel

1-1 à 06'06" : Mysicka assisté de Trebaticky

2-1 à 07'03" : Sevcik assisté de Medeiros (sup. num.)

2-2 à 17'12" : Maurice

2-3 à 18'30" : Mysicka assisté de Trebaticky et Lukes

3-3 à 44'26" : Tuominen assisté de Brau-Arnauty (inf. num.)

3-4 à 45'03" : Farar assisté de Maurice et Ribanelli (sup. num.)

 

Strasbourg

Gardien : Sami Aikää.

Défenseurs : Sébastien Lesur - Jouni Saarinen ; Gabriel Cadoret - Damien Brau-Arnauty ; Thibault Dumuis - François Besseyre ; Grégoire Mehl.

Attaquants : Maxime Schuchewytsch - Stéphane Hohnadel (C) - Jani Tuominen ; Daniel Sevcik - Tommy Flinck (A) - Peter Himler ; Mathieu Saint-Marc - Pierre-Hervé Coulombeix - Éric Medeiros ; Olivier Escuder (A), Damien Mehl.

Remplaçants : Antoine Intsaby (G), Fabrice Aye, Thomas Frand.

Épinal

Gardien : Rémi Caillou.

Défenseurs : Vladimir Domin - Djamel Zitouni ; Jaroslav Farar - Vladislav Vlcek ; Radoslav Regenda - Zdenek Balog.

Attaquants : Tomas Mysicka - Roman Trebaticky - Vaclav Lukes ; Christophe Ribanelli - Anthony Maurice (A) - Frédéric Dehaëne (C) ; Guillaume Géhin - Ondrej Ibl - Guillaume Papelier.

Remplaçants : Julien Delétang (G), Émilien Gillot. Absent : Julien Labat (blessé).

 

 

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