Anglet - Dijon (1er mars 2003)

 

Match comptant pour la dixième journée de la poule Magnus du championnat de France 2002/2003 (Super 16).

Les hommes de Bob Ouellet ont lâché un point qui au final sera peut être très important. Les Ducs très opportunistes ont su profiter de la baisse de régime en troisième période des locaux pour revenir au score en marquant deux burs en infériorité et un en supériorité. Il est vrai que l'arbitrage plus que laxiste par moment aura surtout profité aux visiteurs (objectivement), ne sifflant pas des faire trébucher ou des charges incorrectes plus que flagrants, à ce jeu c'est surtout le talentueux mais très rugueux défenseur Ivan Borzik qui en a le plus profité.

L'entame de match fut assez surprenante car les locaux ne se montrèrent pas si conquérants qu'à l'accoutumée en face d'une équipe de Dijon recroquevillée en défense qui joue le contre à merveille, s'appuyant essentiellement sur la technique et la rapidité d'un Miroslav Pazak étincelant. Malgré tout, David Dostal ouvre le score logiquement à (1-0 à 03'13"), on pense que le rythme va s'élever et que l'Hormadi prendra le large rapidement. C'est sans compter sur les exploits de l'habituelle doublure des Ducs, Grégory Bercovici (Neckar est blessé depuis la rencontre face à Brest) qui multiplie les arrêts dans un style peu orthodoxe mais diablement efficace. Les arrêts de leur portier dopent les Ducs qui se montrent très dangereux en contre, Pazak profitant d'une grosse boulette de la défense basque est à deux doigts d'égaliser mais Filiatrault impeccable s'impose.

Bercovici donne des sueurs froides sur une sortie loin de ses buts, il relance le palet sur le patin de l'attaquant angloy, mais ce dernier n'arrive pas à en profiter (5'00). L'Hormadi ne profite pas de la supériorité numérique (08'09, Thomas Bussat, 2' pour crosse haute) en arrivant pas à installer le jeu de puissance, chose que les Ducs font très bien se créant par la même une grosse occasion sur un tir de Thomas Bussat (10'33). Grégory Bercovici a encore l'occasion de se mettre en évidence en stoppant une contre-attaque menée par Michal Garbocz (14'20).

Sur une supériorité numérique (16'24, Dostal, crosse haute), Dijon se crée deux énormes occasions Thomas Bussat n'arrive pas à récupérer la passe suite à une infiltration de Miroslav Pazak (16'17), dix-sept secondes plus tard le même Pazak expédie un centre millimétré à Ivan Borzik qui n'arrive pas a rattraper le palet, gêné par un faux rebond. La période s'achève sans que rien de plus ne soit marqué.

Les hommes de Daniel Maric se mettent rapidement en évidence dans le deuxième tiers car un missile de Mô passe à gauche des buts de Jean-Ian Filiatrault (20'48). Sur l'action qui suit, Géraud Maréchal sur un contre met à deux reprises (sur un premier tir puis sur le rebond) Grégory Bercovici à l'œuvre (20'57). L'Hormadi trouve le chemin des filets sur une action initiée par Xavier Daramy. Stanislas Solaux lancé comme une fusée part au but et, après une série de feintes, glisse le palet entre les jambières de Bercovici (2-0 à 24'17). Les cinq minutes qui suivent sont à sens unique : Solaux à deux reprises (25'50 puis 30'32) et Dostal (27'29) sont à deux doigts de creuser l'écart, mais le cerbère des Ducs est la parade dans un style toujours aussi peu orthodoxe. Les Dijonnais regonflés par les arrêts de leur gardien mènent des contres dangereux, Bussat à deux reprises (13'09 et 15'09 en supériorité) chauffe la mitaine de Jean-Ian Filiatrault.

Profitant d'une pénalité bien sévère à l'encontre de Xavier Daramy à 37'50 (charge contre la bande) pour une charge qui aurait été applaudie et non sanctionnée normalement, les Dijonnais installent, eux, très facilement leur jeu de puissance. Ce qui permet à Milan Tekel d'expédier un missile glace-glace que le gardien de l'Hormadi dévie hors de la zone de jeu.

Appliqués à mettre en place le jeu de puissance, les Dijonnais frisent la correctionnelle quand Michal Garbocz récupère le palet devant la bleue et part en contre, mais le dernier mot revient une nouvelle fois au gardien des Ducs. Malgré un dernier missile en direction du portier de l'Hormadi, le score ne bouge pas.

Il est à signaler que l'ensemble de la deuxième période fut entachée de nombreux faire trébucher et de charges très limite non sanctionnées, en grande partie l'œuvre d'Ivan Borzik ou d'Aymeric Gillet.

Les trois premières minutes de la dernière période ne délivrent pas grand chose d'intéressant, Anglet semble lever un peu le pied. Une pénalité sifflée contre Romain Guibet pour une obstruction (43'18) semble la bienvenue pour relancer les locaux. Les Angloys s'appliquent et installent le jeu de puissance peut-être un peu trop facilement, car Michal Garbocz se fait subtiliser le palet par Milan Tekel. Le défenseur des Ducs part en contre puis adresse une passe à Jérôme Mô qui expédie un missile, le palet heurte le filet sous la lucarne gauche de Filiatrault puis ressort devant la ligne (2-1 à 43'32). Malgré les protestations des Angloys, le but est légitimement validé par l'arbitre. Sur l'action qui suit, Miroslav Pazak loupe l'égalisation, toujours en infériorité numérique.

Cette réduction du score n'assomme pas l'Hormadi qui reste confiant, une pénalité succède à une autre car Mathieu Bouché (45'18) se fait sanctionner pour obstruction. Le but de Stanislas Solaux est une copie conforme de celui marqué par Michal Garbocz face à Amiens, en effet David expédie un énorme slap qui rebondit sur la balustrade derrière les buts de Bercovici et le n°75 d'Anglet marque sur le rebond (3-1 à 45'23).

Mais sur l'engagement, Dijon, revenu à parité de joueurs, profite d'une nouvelle infiltration de Pazak pour marquer par Ivan Borzik (3-2 à 46'00). Les Ducs sont relancés dans la rencontre malgré une belle combinaison Solaux-Garbocz qui trouve Bercovici à la parade. Bis repetita car c'est à nouveau en infériorité numérique que Dijon égalise, alors qu'Ivan Borzik est en prison pour obstruction (45'17). Ses partenaires, au lieu d'expédier le palet dans la zone adverse, partent en contre, Miroslav Pazak malgré l'opposition (bien lâche) de Mathieu Mille trouve Jérôme Mô laissé libre par la "défense" plein centre pour le but (3-3 à 49'17).

Une minute plus tard, un but pour Anglet est refusé par l'arbitre sous prétexte que la cage avait été déplacée avant que le palet rentre dans la cage (50'46), ce qui n'est pas l'avis des joueurs de l'Hormadi. Le but de l'Hormadi vient sept minutes plus tard, toujours par la première ligne, une splendide phase de jeu entre Solaux et Dostal étant conclue par Michal Garbocz (4-3 à 56'11).

Mais une pénalité bien sévère contre Xavier Daramy pour crosse haute, alors qu'il vient d'être victime d'un attentat (non sanctionné) d'Aymeric Gillet, permet à Dijon d'égaliser par Ivan Borzik (4-4 à 58'16"). Le terme de la rencontre est atteint sans autre but.

En prolongation, les Ducs prennent l'initiative par Stephen Dugas mais son tir est arrêté par Jean-Ian Filiatrault (61'09). Xavier Daramy nous gratifie d'un festival en traversant toute la patinoire, mais son tir passe à côté du cadre. Le jeu, légèrement à l'avantage de Dijon, va d'un côté à l'autre de la patinoire, un contre Dostal-Garbocz (62'57) trouve son écho par un break de Miroslav Pazak (63'14). Malgré la succession d'occasions, rien n'est marqué.

À la fin de la prolongation, une altercation échauffe les esprits et Ivan Borzik revient de son banc pour donner une énorme boite dans le dos de David Dostal. Très courageux, le défenseur des Ducs retourne sur son banc et prend le chemin des vestiaires, le gardien angloy qui a vu l'action lui propose de s'expliquer un peu sur la glace. L'énervement du défenseur dijonnais est digne d'un film de série B, il est retenu par son entraîneur et retourne aux vestiaires.

Sportivement, les autres Dijonnais, sous les huées du public et les provocations de quelques imbéciles avinés, serrent la main de leur adversaire. Ivan Borzik retourné aux vestiaires revient malgré tout saluer les Angloys.

Dijon a été légèrement dominé pendant un tiers et demi, mais a su parfaitement cadenasser en défense et s'appuyer sur les contres du duo Pazak-Mô. Très opportunistes ils ont su attendre et accélérer quand Anglet à baissé le pied. S'appuyant sur la performance de Grégory Bercovici et une défense solide, ils jouent crânement leur chance. Malgré une fin de match en queue de poisson et pas mal de fautes non sifflées par les officiels, les Ducs ont joué très intelligemment cette rencontre et leur place en poule Magnus n'est pas volée.

Pas de regrets à avoir pour l'Hormadi qui n'a pas su prendre la rencontre par le bon bout. Les Basques n'ont jamais pris le jeu à leur compte, se contentant de contre essentiellement menés par leur première ligne. La défense ne s'est pas fendue d'une seule charge digne de ce nom, le jeu physique en défense a été complètement oublié. Miroslav Pazak s'est littéralement baladé. Les play-offs s'éloignent.

Compte-rendu signé Hormadiar

 

Interview d'après-match : Daniel Maric, entraîneur de Dijon

- Prendre un point à Anglet, c'est un bon résultat, avec deux buts marqués en infériorité numérique. Quelle est votre analyse de la rencontre ?

Daniel Maric : on a bien commencé le match, mais Anglet nous prend en contre et plante un but. En deuxième période, c'est la même chose. Pour ce qui est du troisième tiers, ils étaient visiblement fatigués de leur demi-finale de coupe disputée à Angers. On n'a rien lâché, on s'est battu d'un bout à l'autre de la rencontre. Menée 2-0 puis 3-1, on est finalement revenu avec un match nul 4-4, on a prouvé que l'on avait des ressources morales et physiques pour aller les chercher. Après six défaites, ça fait du bien, c'est une grosse performance pour nous. Mais même dans les autres matchs, on n'a jamais été ridicule, on a toujours essayé de faire le maximum. Ce soir, non seulement on a travaillé comme d'habitude, mais en plus on revient avec un point.

- Dijon a énormément surpris au début de cette poule Magnus, avec trois victoires aux trois premières rencontres (Villard, Grenoble puis Anglet), et a connu ensuite six défaites, qu'en pensez-vous ?

Daniel Maric : on a joué les trois premières rencontres à notre niveau, nos adversaires nous ont peut-être pris à la légère, surtout Grenoble. Après, on a continué à jouer à notre niveau, les autres équipes qui nous affrontaient ont, elles, réhaussé leur niveau. En plus de ça, à Villard, on a eu un gros problème d'arbitrage qui fait que l'on perd le match. On fait également 3-2 contre Mulhouse chez eux et on n'a pas de quoi rougir, car on a vraiment dominé et ils ont de la chance de gagner 3-2. On perd à Brest par indiscipline. Ce n'est qu'une succession de petites défaites face à des équipes supérieures à nous sur le papier et qui ont haussé leur niveau de jeu. La semaine dernière, face à Grenoble, c'était l'enfer, on prend quatre buts en trois minutes, ils ont disputé un match de play-off alors qu'on disputait un match habituel.

- Qu'est qui explique la titularisation de Gregory Bercovici dans les buts ?

Daniel Maric : Frantisek Neckar est blessé depuis la rencontre face à Mulhouse. Ce soir, il aurait pu jouer, mais à 50 %. J'ai préféré ne pas prendre de risque. Bercovici a fait un très très gros match et je suis vraiment content pour lui.

 

Anglet - Dijon 4-4 a.p. (1-0, 1-0, 2-4, 0-0)

Samedi 1er mars 2003 à 20h00 à la patinoire de La Barre. 800 spectateurs.

Arbitrage de M. Benoist.

Pénalités : Anglet 10' (4', 4', 2'), Dijon 10' (4', 0', 6').

Évolution du score :

1-0 à 03'13" : Dostal assisté de Filippin et Solaux

2-0 à 24'17" : Solaux assisté de Daramy

2-1 à 43'32" : Mô assisté de Tekel (inf. num.)

3-1 à 45'23" : Solaux assisté de Saint-Onge et Dubois (sup. num.)

3-2 à 46'00" : Borzik assisté de Pazak

3-3 à 49'17" : Mô assisté de Pazak et Guibet (inf. num.)

4-3 à 56'11" : Garbocz assisté de Dostal et Solaux

4-4 à 58'16" : Borzik assisté de Barica et Dugas (sup. num.)

 

Anglet

Gardien : Jean-Ian Filiatrault.

Défenseurs : Jean-Christophe Filippin - Grégory Dubois ; Mathieu Mille - Pascal Bédard ; David Saint-Onge - Mickaël Wiart.

Attaquants : Stanislas Solaux - Michal Garbocz - David Dostal ; Géraud Maréchal - Jérôme Patard - Xavier Daramy ; Antoine Amsellem - Nicolas Courally - Xavier Lasalle ; Raphaël Larrieu - Jérémy Borie.

Remplaçant : Guillaume Drouot (G).

Dijon

Gardien : Grégory Bercovici.

Défenseurs : Ivan Borzik - Mathieu Bouché ; Milan Tekel - Miroslav Smidriak ; Romain Guibet - Aymeric Gillet.

Attaquants : Julien Tiphaigne - Jérôme Mô - Thomas Bussat ; Dusan Barica - Stephen Dugas - Miroslav Pazak ; Aurélien Albano - Thomas Guéguen - Romain Gentilleau ; Nicolas Drewniak.

Remplaçants : Matthieu Brigand (G), Guillaume Mennessier. Absent : Frantisek Neckar.

 

 

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