Match comptant pour la dixième journée de la poule Magnus du Super 16.

Grand classique du championnat au programme de cette dixième journée avec une situation radicalement opposée pour les deux équipes : Grenoble, 3ème, sortait en effet d'une série de cinq victoires consécutives après des débuts délicats dans le Top 8. Amiens, quatrième, venait de se mettre en mauvaise posture en perdant à domicile mardi face à Brest. En cas de défaite ce soir, la qualification des Gothiques pouvait même être sérieusement remise en cause. À noter l'absence importante de Gachet à Grenoble.

Les nombreux spectateurs présents purent s'enflammer dès le début du match pour leur favoris : Grenoble se retrouvait quasi immédiatement en supériorité numérique. Les Brûleurs de Loups échouaient sur le jeu de puissance mais Vuoti, bien lancé par le jeune Tartari, se présentait face à Mindjimba et remportait son duel avec le portier amiénois. Un début de rencontre idéal pour les Brûleurs de Loups qui n'allaient paradoxalement pas en profiter. L'initiative du jeu était amiénoise et les Grenoblois se mettaient dans une position d'attente qui ne leur convient guère. Une première situation d'infériorité numérique pour Grenoble ne faisait qu'accentuer la domination des Gothiques. Rolland sortait le grand jeu dans ses cages malgré un mitraillage en règle. Les Brûleurs, trop attentistes et pas vraiment rentrés dans le match se reposaient sur leur gardien et n'inquiétaient que très rarement Mindjimba. Le score en restait donc à 1-0 à la fin du tiers, mais Amiens, en prenant deux pénalités coup sur coup à quelques secondes de la fin du tiers, ne se mettait pas dans des conditions idéales pour débuter la seconde période.

Le deuxième tiers débutait donc par une double supériorité numérique grenobloise pendant près de deux minutes. Une situation de jeu idéale pour prendre les devants au score. Mais les Brûleurs allaient bêtement laisser passer l'occasion de prendre un avantage plus conséquent. Fougère ratait un but quasiment tout fait et les Amiénois sortaient ragaillardis d'une période difficile qui aurait pu leur être fatale. Petit à petit, ils reprenaient l'ascendant face à des Grenoblois brouillons qui visiblement n'avaient pas l'intention de prendre le jeu à leur compte, se contentant de procéder par contre. Rolland tenait le coup mais il ne pouvait rien sur une percée de Bergqvist qui prenait de vitesse deux défenseurs isérois pour finalement trouver la faille et égaliser (1-1). Une égalisation qui ne changeait rien à la physionomie de la rencontre qui voyait les Gothiques continuer à dominer les débats. Et c'est presque contre le cours du jeu qu'Agnel d'une reprise acrobatique devant la cage de Mindjimba glissait le palet au fond pour redonner l'avantage aux siens. La rencontre était assez tendue, les nerfs de Shevelev lâchaient et un "pétage de plombs" dans les règles aurait pu lui valoir bien plus que deux minutes d'antisportive. Les Brûleurs de Loups se montraient tout de même plus dangereux mais faisaient preuve d'une étonnante passivité dans leur zone. Rolland sauvait la baraque encore une fois alors que deux amiénois étaient libres de tout mouvement devant lui. Mais ce n'était que reculer pour mieux sauter car Brice Chauvel, lors d'une action similaire, égalisait (2-2). Rolland devait même s'interposer sur un deux contre un amiénois évitant ainsi à ses coéquipiers de revenir avec un but de retard à la pause.

Le troisième tiers-temps allait donc décider de l'issue du match. Et au vu de la prestation grenobloise jusqu'à présent, on pouvait légitimement douter que l'issue en soit favorable aux Brûleurs. Nouveau cafouillage dans la zone grenobloise et après trois minutes de jeu Hecquefeuille reprenait un palet repoussé par Rolland pour donner l'avantage aux Gothiques (3-2) et ce pour la première fois du match. Le reste du match fut très poussif. La réaction grenobloise était désordonnée et guère menaçante pour Mindjimba. Un penalty (faute du dernier défenseur) allait pourtant donner l'occasion à Grenoble d'égaliser. Benoît Bachelet, le capitaine grenoblois, se chargeait de la sentence mais son tir échouait sur le poteau. Les Brûleurs s'offraient un baroud d'honneur en fin de match mais il était bien trop tard. Vuoti eut même une belle occasion d'égaliser alors que Rolland avait quitté ses cages pour laisser sa place à un sixième joueur de champ. En vain. Amiens remportait une victoire méritée (3-2).

Que dire de la prestation grenobloise ce soir ? Très, mais très en dessous de celle fournie face à Rouen. Benoît Bachelet disait de son équipe il n'y a pas si longtemps qu'elle était "à réaction". Confortablement installés à la troisième place du classement avec trois points d'avance sur Amiens, les Brûleurs n'avaient pas de pression et ils ont joué en dedans pendant tout le match sans jamais prendre le jeu à leur compte. Rolland, le seul à surnager hier soir, a évité une défaite qui aurait pu être beaucoup plus lourde. Un jeu bien décevant pour les nombreux spectateurs qui attendaient sans doute bien mieux après le match flamboyant face à Rouen. À moins que les Grenoblois aient été émoussés physiquement après une série de cinq victoires consécutives. Si c'est le cas, il va falloir se reprendre très vite car les Scorpions attendent les Brûleurs de Loups mercredi pour un match qui sera tout sauf une partie de plaisir. Du côté d'Amiens, l'heure est bien entendu au soulagement : cette victoire les remet dans le droit chemin des demi-finales. Car Amiens et Grenoble, à quatre matches de la fin, sont malgré tout bien partis pour rejoindre Rouennais et Mulhousiens dans le dernier carré pour une explication au sommet qui s'annonce explosive...

Compte-rendu signé Christophe Laparra

Grenoble - Amiens 2-3 (1-0, 1-2, 0-1)

Samedi 1^er mars 2003 à 20h00 à la patinoire Pôle Sud. 3317 spectateurs.

Arbitrage de M. Bergamelli assisté de MM. Fontaine et Baude

Pénalités : Grenoble 8', Amiens 12'. 

Évolution du score :

1-0 à 02'47" : Vuoti assisté de Tartari et Podlaha

1-1 à 33'24" : Bergqvist assisté de Kulmala et Gras

2-1 à 36'10" : Agnel assisté de Bonnard

2-2 à 37'41" : B. Chauvel

2-3 à 43'19" : Hecquefeuille assisté de Rozenthal et Mortas

Gardien : Patrick Rolland.

Défenseurs : Simon Bachelet - Christophe Tartari ; Jean-François Bonnard - Jesse Saarinen ; Christian Elian - Roland Fougère.

Attaquants : Andrei Shevelev - Franck Guillemard - Josef Podlaha ; Arto Vuoti - Benjamin Agnel - Benoît Bachelet (C) ; Marc Billieras - Laurent Deschaume - Xavier De Murcia.

Remplaçants : Arnaud Goetz (G), Romain Bachelet, Cyril Papa et Martin Millerioux. Absents : Stéphane Gachet et Nicolas Antonoff (blessés).

Gardien : Antoine Mindjimba.

Défenseurs : Fredrik Bergqvist - Arnaud Mazzone ; Vincent Bachet - Karl Dewolf ; Denis Perez - Frédéric Brodin.

Attaquants : Arto Kulmala - Laurent Gras - Brice Chauvel ; François Rozenthal - Anthony Mortas - Kevin Hecquefeuille ; Julian Marcos - Luc Chauvel - Mickaël Brodin.

Remplaçant : Didier Drif (G). Absent : Benoît Paillet.

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