Anglet - Mulhouse (8 mars 2003)

 

Match comptant pour la douzième journée de la poule Magnus du championnat de France 2002/2003 (Super 16).

Le calcul est simple pour l'Hormadi après son match nul concédé contre Dijon : pour espérer se qualifier, il faut remporter toutes ses rencontres et compter sur un faux pas d'Amiens et de Brest. En bref, optimisme de rigueur ! Surtout que ce soir à la Barre, on a du Scorpion au menu. Les Mulhousiens, forts de leur trois victoires en autant de rencontres face à l'Hormadi, ont l'avantage. Certes, la première défaite enregistrée, cumulée aux blessures de Juraj Faith, Lionel Bilbao et Olivier Coqueux, peut remonter le moral des locaux (apparemment Brincko n'est pas non plus de la partie).

La surprise

Au moment de l'engagement, une petite surprise nous est réservée par Bob Ouellet, en effet Raphaël Larrieu est présent sur la première ligne. C'est une récompense pour le jeune Angloy revenu au jeu tard dans la saison. La rencontre, on s'en doutait, démarre tambour battant pour les Scorpions qui sollicitent Filiatrault par Lindgren (2'23), mais le portier de l'Hormadi parade facilement. Les Mulhousiens font le siège des buts de l'Hormadi, il faut attendre presque sept minutes pour voir une action franche des locaux, une belle combinaison entre Courally et Saint-Onge. Mais le défenseur québécois, un peu court, ne peut récupérer le centre de son avant. Venus avec cinq défenseurs, les Scorpions se fatiguent un peu en défense, et c'est logiquement Prunet qui chauffe le banc de la prison pour une obstruction (08'05). Mais les jeux de puissance ne sont pas le point fort de l'Hormadi, et hormis un tir de Dubois (08'09), Fabrice Lhenry n'est pas trop sollicité.

L'envie est la grande qualité de l'Hormadi, et les locaux ne vont pas baisser les bras surtout qu'ils sentent que les Mulhousiens ne sont pas aussi confiants qu'à l'accoutumée en défense. Michal Garbocz inaugure sa malchance : par deux fois (13'38 et 13'49) il se retrouve seul face à un Lhenry couché bien vite, sauvé une première fois par transversale, avant que sur le clone de l'action, l'international polonais mette le palet sur orbite.

Ces deux occasions dopent l'Hormadi car dix secondes plus tard, sur un palet gratté par Dostal, Mille ouvre le score (1-0 à 13'57). Le Mulhousien pense à un incident de parcours, d'autant plus Steve Michou est bien remuant même si son puissant tir est dévié de la crosse par Filiatrault (15'38). Deuxième coup de massue pour les Scorpions sur un contre à 3 contre 2, Géraud Maréchal double l'avance de l'Hormadi (2-0 à 16'00), la patinoire laisse exploser sa joie. Malgré une grosse chaleur sur le but de l'Hormadi rien de plus n'est marqué.

L'équilibre

Après un premier tiers-temps euphorique de l'Hormadi, la crainte du réveil des Scorpions un peu apathiques jusque là est bien normale. La première action est a mettre sur le compte des visiteurs, Aimonetto s'infiltre bien et se retrouve en tête-à-tête avec Filatrault, mais le portier de l'Hormadi dit non (20'37). Malgré la poussée des Mulhousiens, les Basques ne désarment pas et Maréchal chauffe la mitaine de Lhenry (22'33). Le jeu est équilibré et les actions fusent des deux côtés de la patinoire, mais les gardiens répondent présents à chaque fois qu'ils sont sollicités.

Le rêve continue pour les locaux : sur un contre, Dostal, lancé par Larrieu, feinte la passe pour Garbocz, Lhenry est pris au piége et le n°61 de l'Hormadi marque habilement le troisième but (3-0 à 23'18). Les visiteurs se réveillent bien vite car Filiatrault doit faire face à un bombardement en règle, Bergamelli en deux fois (24'49) sème la panique. Lindgren l'imite un peu plus d'un minute plus tard (25'16), et remet ça en récupérant un rebond sur son premier tir mais le cerbère de l'Hormadi s'impose de la mitaine avec la manière (26'50).

Mulhouse muscle un peu son jeu et prend petit à petit l'ascendant. Ollila, d'un missile de la bleue, continue à chauffer la mitaine de Filiatrault. L'Hormadi répond un peu timidement par un tir de Lasalle (31'24). Mulhouse presse, et Bergamelli, d'un tir puissant mais non cadré, inquiète le gardien d'Anglet masqué. Alors que l'action est terminée, Daramy se chauffe avec Bergamelli et concède une pénalité inutile pour dureté (34'44). Les Scorpions ne laissent pas perdre une occasion pareille, et après avoir bien posé le jeu de puissance Chassard réduit le score (3-1 à 35'05) en récupérant le rebond sur la rambarde du missile d'Ablad. Alors qu'Anglet peine à installer son jeu de puissance sur une doublé supériorité, Lindgren part en break (37'44) mais Filiatrault gagne le tête-à-tête. En fin de période, Garbocz, décidément très malchanceux, vendange une énorme occasion (38'50). La pause arrive à point nommé pour l'Hormadi, bien à la peine dans les dix dernières minutes.

La confirmation

Le pire semble à craindre pour l'Hormadi car la machine mulhousienne s'est bien relancée après la réduction du score. Ce pressentiment se confirme lors de trois premières minutes à sens unique, mais il est vrai que l'Hormadi commence en infériorité après avoir concédé une pénalité à la fin du deuxième tiers (39'29). Strandberg, d'un missile glace-glace, remet Filiatrault dans la partie (40'42). Un peu plus de vingt secondes plus tard, c'est la transversale qui sauve les Basques sur un nouveau missile d'Ollila. Les Mulhousiens continuent le siège des buts de l'Hormadi malgré la fin de la pénalité.

Il faut presque attendre quatre minutes de jeu pour voir Anglet inquiéter Lhenry : Larrieu, très en vue, réveille l'attaque des Orques (43'45) mais le cerbère des Scorpions s'impose en deux temps. Sur l'action qui suit, Maréchal fait le tour de la cage mais Lhenry s'impose à nouveau (44'36). Prunet, sur un tir dévié par Aimonetto, inquiète à nouveau l'Hormadi, mais Filiatrault décidément impeccable est à la parade (45'15). Une nouvelle fois, c'est l'Hormadi qui fait trembler les filets en premier, Dostal exploite bien un rebond lâché par Lhenry pour signer le quatrième but et son doublé (4-1 à 45'48). Mulhouse persiste et continue de presser, mais le gardien de l'Hormadi s'impose à chaque fois. Arnaud Vaillant, qui assure l'intérim de Krister Eriksson, décide de jouer le tout pour le tout en sortant son gardien (57'00) sur un jeu de puissance.

Malchanceux jusque là, Garbocz s'arrache du rideau défensif mulhousien et marque le cinquième but dans une cage vide. Malgré un dernier but alsacien marqué en supériorité numérique sur un tir dévié par Prunet, l'Hormadi est la deuxième équipe à faire tomber les Scorpions après Grenoble la semaine passée.

La morale

Les hommes de Bob Ouellet ont fait ce soir un véritable exploit en faisant tomber Mulhouse qui les avaient déjà battus à trois reprises. Certes, les Scorpions déploraient des absences préjudiciables, mais le jeu qu'ils ont développé pendant la moitié de la rencontre était au moins égal à celui qui leur avait permis de demeurer invaincu jusqu'à la onzième journée. Malheureusement, si cet exploit a énormément fait plaisir au public, la victoire surprise d'Amiens à Rouen leur ôte quasiment tout espoir de disputer les playoffs. Mais bravo quand même car le spectacle offert samedi soir est de bon augure pour le prochaine grand rendez-vous de l'Hormadi mardi 18 mars : la finale de la Coupe de France.

Anglet

Jean-Ian Filiatrault : un match énorme.

Raphaël Larrieu : titularisé sur la première ligne, il s'est donné à fond

David Dostal : que dire... travailleur et collectif

Mulhouse

Steve Michou : le Scorpion le plus incisif

John Wikstrom : il a joué deux périodes à l'attaque avec brio

Anders Strandberg : impeccable

Compte-rendu signé Hormadiar / Photo de Francis Larrede

 

Commentaires d'après-match (dans Sud Ouest et L'Alsace)

Bob Ouellet (entraîneur d'Anglet) : "On s'est bien préparé pour le gros rendez-vous de la Coupe de France. On s'est bien battu, les joueurs étaient très motivés. Ce qui est rassurant, c'est de voir leur maturité, leur détermination pour continuer. On ne se relâche pas, les mecs sont présents. C'est vraiment de bon augure pour Annecy."

Fabrice Lhenry (gardien de Mulhouse) : "Ils ont une toute petite glace et nous avons mis trop de temps pour trouver nos repères. Anglet a très bien commencé en inscrivant deux buts dans le premier tiers-temps. Comme devant Grenoble, nous avons alors couru derrière le score durant tout le match. On a encore commis trop de fautes ce week-end face à des Basques qui ont joué, paraît-il, l'un de leurs meilleurs matches de la saison. On voulait rebondir, malheureusement on a échoué. Maintenant, nous avons encore la chance d'avoir notre destin entre les mains. Si on veut terminer dans les deux premiers et avoir l'avantage du terrain en playoffs, nous devons battre Rouen."

 

Anglet - Mulhouse 5-2 (2-0, 1-1, 2-1)

Samedi 8 mars 2003 à 20h00 à la patinoire de La Barre. 755 spectateurs.

Arbitrage de M. Mendlowicz.

Pénalités : Anglet 10' (4', 4', 2'), Dijon 10' (4', 0', 6').

Évolution du score :

1-0 à 13'57" : Mille assisté de Dostal

2-0 à 16'00" : Maréchal assisté de Courally et Lassalle (sup. num.)

3-0 à 23'18" : Dostal assisté de Larrieu

3-1 à 35'05" : Chassard assisté d'Åblad (sup. num.)

4-1 à 45'48" : Dostal assisté de Filippin et Garbocz

5-1 à 57'12" : Garbocz (cage vide, sup. num.)

5-2 à 58'23" : Prunet assisté de Lindgren et Ollila (sup. num.)

 

Anglet

Gardien : Jean-Ian Filiatrault.

Défenseurs : Jean-Christophe Filippin - Grégory Dubois ; Mathieu Mille - Pascal Bédard ; David Saint-Onge - Mickaël Wiart.

Attaquants : David Dostal - Michal Garbocz - Raphaël Larrieu ; Stanislas Solaux - Jérôme Patard - Xavier Daramy ; Nicolas Courally - Xavier Lasalle - Géraud Maréchal.

Mulhouse

Gardien : Fabrice Lhenry.

Défenseurs : Lilian Prunet - Jukka Ollila ; Anders Strandberg - Tobias Åblad ; John Wikström.

Attaquants : Steve Michou - Richard Aimonetto - Johan Lindgren ; Guillaume Chassard - Étienne Croz - Shin Yahata-Larsson ; Vincent Bringuet - Thomas Bergamelli - Jean-Michel Larroque.

 

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