Grenoble - Brest (15 mars 2003)

 

Match comptant pour la treizième journée de la poule Magnus du Super 16.

Dernier rendez-vous à domicile de la poule Magnus pour les Brûleurs de Loups (à moins que le match Grenoble-Dijon soit rejoué la semaine prochaine) et un objectif simple : prendre le dernier point manquant pour s'assurer mathématiquement la qualification en demi-finales. Pour Brest, la victoire est impérative et si possible avec trois buts d'écart afin d'effacer l'handicap du match aller. Pas une mince affaire surtout que les Albatros se déplaçaient sans cinq joueurs blessés et un sur le départ (Albin).

Les Brûleurs de Loups montraient leurs intentions dès le début du match et prenaient le jeu à leur compte. Les dix premières minutes étaient grenobloises mais la domination des bleu et rouge était diablement stérile à l'image d'une supériorité numérique (prison de Tsyplakov) très mal négociée. Les Albatros se contentaient de procéder par contres et Rolland devait rester vigilant. Son vis-à-vis Bounoure avait toutefois beaucoup plus de travail et réalisait un sans-faute dans les cages brestoises.

Peu en réussite offensivement, les Brûleurs allaient également connaître une grosse désillusion en défense : Wikström centrait derrière le but, Bonnard interceptait le palet... pour le détourner dans ses propres cages avec la complicité d'un Rolland surpris. Un but "casquette" qui donnait l'avantage à des Brestois tout heureux de la tournure des événements. Ce coup du sort aurait pu abattre les Brûleurs, mais ils eurent au contraire une réaction positive. Bien plus entreprenants que face à Amiens ou Villard, ils allaient forcer le destin et c'est logiquement que Guillemard égalisait trois minutes plus tard d'un but tout en finesse. 1-1, le score reflétait plus la physionomie du match et le score aurait pu en rester là au retour dans les vestiaires. Mais Simon Bachelet en décidait autrement et envoyait un slap de la bleue dans la lucarne de Bounoure à seize secondes du coup de sirène (2-1).

Les Brûleurs continuaient sur leurs bonnes dispositions au retour des vestiaires et Podlaha était tout prêt d'ajouter un troisième but pour ses couleurs mais son one-timer heurtait le poteau de Bounoure. Sur la contre-attaque rapidement menée par les frères Sadoun, Pulawski égalisait pour les Albatros à la stupeur générale (2-2). À trop vouloir bien faire les Brûleurs de Loups s'étaient découverts en défense et se faisaient sanctionner. Tout était à refaire pour les locaux. Une réaction qui ne se fit pas attendre puisque, moins d'une minute plus tard, Agnel s'y reprenait à deux fois pour tromper Bounoure et remettre les Brûleurs dans le sens de la marche. À 3-2 on pouvait penser que les Brûleurs allaient enfin prendre la mesure de leurs visiteurs. D'autant plus que quelques secondes plus tard Kysela partait en prison, et l'occasion était belle pour Grenoble de prendre ses distances dans le match. Mais cette supériorité numérique allait être tout aussi mal négociée que la première par les Isérois qui ne parvenaient pas à installer leur jeu de puissance et le score en restait là. Les esprits s'échauffaient quelque peu lorsque Yven Sadoun bousculait Rolland derrière son but. Saarinen lui fit savoir sa façon de penser et les deux protagonistes partaient en prison pour deux minutes.

Peu après la mi-match, un vent de panique allait souffler sur les Grenoblois : c'est d'abord une belle combinaison de la deuxième ligne brestoise avec Sharyton à la conclusion qui permettait aux Albatros d'égaliser à 3-3. Les Albatros s'accrochaient et allaient même repasser devant sur un but très cafouilleux d'Ijäs : sur une action confuse devant les buts de Rolland, le palet que tout le monde avait plus ou mois perdu de vue rebondissait sur l'attaquant finlandais pour terminer sa course dans les filets de Rolland. Difficile de dire si ce but avait été marqué intentionnellement du gant par Ijäs, toujours est-il que les Albatros menaient désormais 4-3. Puis ce fut au tour de l'ex-Bisontin Subr de s'illustrer sur une contre-attaque côté droit, son tir trompant un Rolland peu inspiré sur ce coup.

Les Brûleurs, groggys, venaient d'encaisser un 0-3 en deux minutes et se retrouvaient menés 3-5. Une situation qui aurait pu être encore plus compliquée si les Bretons avaient capitalisé sur une supériorité numérique (prison de De Murcia) mais les Albatros se montraient tout aussi inefficaces que les Brûleurs dans cet exercice. À sa sortie de prison, De Murcia était même à deux doigts de partir en break mais s'il ne parvenait pas à contrôler le palet, l'action se poursuivait dans la zone offensive grenobloise pour se terminer par un puissant slap de la bleue de Gachet. Bounoure ne pouvait que constater les dégâts. À 4-5 à la fin du deuxième tiers le match restait encore très ouvert et les Brûleurs avaient un tiers-temps pour se refaire.

Après la furia offensive du deuxième tiers (six buts !), les défenses allaient prendre le pas lors de la dernière période. Les Grenoblois cherchaient à égaliser, mais pas à n'importe quel prix, après avoir goûté à l'efficacité des contre-attaques brestoises lors des vingt minutes précédentes. Rolland et Bounoure devaient tour à tour s'employer pour laisser le score en l'état. La libération aurait pu survenir sur une nouvelle supériorité numérique grenobloise mais les partenaires de Bachelet se montraient bien peu inspirés dans ce domaine. Les actions individuelles prenaient le pas sur les actions collectives mais les raids solitaires de Podlaha et autre Shevelev étaient bien neutralisés par la défensive brestoise. Il fallut attendre la dixième minute du tiers pour voir les Dauphinois enfin égaliser grâce à un nouveau slap dévastateur de Saarinen. Les défenseurs grenoblois se sont montrés particulièrement inspirés ce soir puisqu'ils ont trouvé par trois fois l'ouverture de la bleue. Une nouvelle supériorité aurait pu permettre aux Grenoblois d'arracher la victoire mais les Albatros tenaient bon et les Isérois préféraient glisser doucement vers un match nul qui les arrangeait bien. Rien ne sera marqué en prolongation malgré des efforts de part et d'autre et la rencontre s'achevait donc sur un score de 5-5.

Grâce à ce point de pris, les Brûleurs de Loups se qualifiaient officiellement pour les demi-finales du championnat de France. Les Brestois se trouvaient quant à eux éliminés non sans avoir démérité. Gaby Bounoure a livré une belle partie, avec un brin de réussite mais une certaine efficacité. De leur côté, les joueurs de Grenoble sont revenus de loin (alors qu'ils étaient menés 3-5) et ont montré une grosse envie de bien faire malheureusement gâchée par trop d'imprécision offensive et de grosses lacunes défensives (trois buts ont été quasiment "offerts" aux Albatros). Sans ces approximations, les Brûleurs auraient pu l'emporter et éviter à leur public d'assister à une quatrième prolongation en sept matches disputés à domicile dans cette poule Magnus. Une inefficacité chronique à domicile (seulement 2 victoires pour 2 nuls et 3 défaites !) qu'il serait de bon ton de corriger pour des demi-finales qui s'annoncent, quel que soit l'adversaire, très ouvertes.

Compte-rendu signé Christophe Laparra

 

 

Grenoble - Brest 5-5 après prolongation (2-1, 2-4, 1-0, 0-0)

Samedi 15 mars 2003 à 20h00 à la patinoire Pôle Sud. 2816 spectateurs.

Arbitrage de M. Bocquet assisté de MM. Margrit et Carlin.

Pénalités : Grenoble 6', Brest 22'.

Évolution du score :

0-1 à 12'09" : Wikström

1-1 à 15'09" : Guillemard assisté de Podlaha

2-1 à 19'44" : S. Bachelet assisté de Guillemard et Gachet

2-2 à 22'54" : Pulawski assisté de L. Sadoun et Y. Sadoun

3-2 à 23'47" : Agnel assisté de Bonnard

3-3 à 30'22" : Sharyton assisté de Veret et Tikhonov

3-4 à 31'10" : Ijäs assisté de L. Sadoun et Y. Sadoun

3-5 à 32'21" : Subr

4-5 à 37'54" : Gachet assisté de S. Bachelet et De Murcia

5-5 à 49'11" : Saarinen assisté de B. Bachelet et Agnel

 

Grenoble

Gardien : Patrick Rolland.

Défenseurs : Simon Bachelet - Stéphane Gachet ; Jean-François Bonnard - Jesse Saarinen ; Christian Élian - Roland Fougère.

Attaquants : Andrei Shevelev - Franck Guillemard - Josef Podlaha ; Arto Vuoti - Benjamin Agnel - Benoit Bachelet (C) ; Cyril Papa - Xavier De Murcia - Romain Bachelet.

Remplaçants : Arnaud Goetz (G), Marc Billieras et Christophe Tartari. Absents : Laurent Deschaume et Nicolas Antonoff (blessés), Martin Millerioux.

Brest

Gardien : Gabriel Bounoure.

Défenseurs : Tadeusz Pulawski - Daniel Kysela ; Aleksandr Tsyplakov - Viktor Katsiuchonak ; Pavel Tolstik - Sylvain Giet.

Attaquants : Loïc Sadoun - Janne Ijäs - Yven Sadoun ; Jérôme Veret - Viktor Sharyton - Maksim Tikhonov ; Denis Potapov - Sami Wikström - Bohuslav Subr.

Remplaçant : Florent Uguen (G). Absents : Maksim Slysh, Sébastien Oprandi, Timo Kulonen, Stéphane Lacuisse, Christophe Niedziolka (blessés), Björn Albin (départ), Gianbattista Dell'Olio.

 

 

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