Severstal Cherepovets - Metallurg Magnitogorsk (18 mars 2003)

 

Quart de finale du championnat de Russie 2002/03, première manche.

La presse avait fait ses gros titres sur l'attitude de Cherepovets dans les dernières journées, suspecté d'avoir volontairement levé le pied pour éviter Magnitogorsk en quart de finale. Si ces accusations sont vraies, la stratégie a de quoi étonner, car abandonner l'avantage de la glace lors d'une éventuelle demi-finale juste pour éviter une équipe redoutée en quarts dénote un manque d'ambition et de confiance en soi curieux. Dans la tradition soviétique, choisir son adversaire est considéré comme un aveu de faiblesse.

Si le soupçon a frappé le Severstal Cherepovets, c'est que, malgré sa bonne saison parmi les leaders, cette équipe n'est pas encore placée sur le même piédestal que Yaroslavl, Omsk ou Kazan. Si elle prenait peur avant les play-offs, elle confirmerait ainsi qu'elle est en sur-régime. De toute manière, l'épreuve de vérité est pour tout de suite. Si jamais l'intention de Cherepovets était effectivement d'éviter Magnitogorsk, c'est raté, car les défaites concomitantes d'Omsk l'ont "obligé" à être deuxième et à affronter l'ancien double vainqueur de l'EHL.

On a dû refuser du monde dans la trop petite patinoire du Severstal, qui aborde ce quart de finale sans son joker Aleksandr Golts, qui doit être opéré du bras en Allemagne, mais enregistre le retour de l'autre joueur arrivé au nouvel an, l'attaquant tchèque Vladimír Vujtek junior, qui forme une ligne redoutable avec Nurtdinov et Yepanchintsev. Dans le camp de Magnitogorsk, le vétéran et ex-joueur de NHL Aleksandr Selivanov, souvent laissé en tribunes ces derniers temps, rentre par la petite porte sur la quatrième ligne.

La soirée commence très mal pour le gardien ukrainien des visiteurs, Igor Karpenko. Dès la deuxième minute, il est heurté par Nikitenko en plein élan et le médecin de l'équipe doit rentrer sur la glace. Karpenko n'est que légèrement sonné, mais il est beaucoup plus choqué seize secondes plus tard lorsque Yepanchintsev vient prendre un rebond sous son nez, alors qu'il considérait - sans doute à tort - avoir maîtrisé le palet sur le lancer de la bleue de Sapozhnikov.

Yepanchintsev essaie de rendre la pareille à Sapozhnikov à la quatorzième minute en le décalant magnifiquement, mais le défenseur, tout seul, échoue sur Karpenko. Mais Magnitogorsk a commencé alors à reprendre du poil de la bête et chacun des frères Korehskov a déjà eu un palet d'égalisation dans la crosse. Mais Evgueni, après avoir feinté le gardien québécois Marcel Cousineau, s'est trop fermé l'angle et manque la cible, tandis qu'Aleksandr voit son tir contré par le patin d'un défenseur.

Le Metallurg ne desserre pas l'étau en deuxième période, mais Evgueni Koreshkov ne conclut pas son breakaway, alors que Khristich tire au-dessus de la cage qui était offerte à lui. Quand Magnitogorsk se retrouve en double supériorité numérique; il faut le sacrifice d'Evgueni Petrochinin pour faire barrage à un lancer d'Evgueni Koreshkov à six mètres du but. Le défenseur a pris le palet en pleine tête et, outre le sang répandu lors du choc, on craint pour lui une commotion cérébrale.

Cet épisode douloureux constituait l'ultime chance de Magnitogorsk, même s'il y aura encore un poteau d'Evgueni Koreshkov. En effet, Dobryshkin utilise le défenseur qui lui fait face pour masquer son tir et doubler la mise à l'issue d'une contre-attaque. Torgaïev mettra un point final au score dans la cage vide en fin de match.

 

Commentaires d'après-match :

Sergueï Mikhalev (entraîneur de Cherepovets) : "Comme le premier but est très important en play-offs, nous avons essayé de limiter au minimum les erreurs. Simplicité et sécurité ont été nos maîtres mots. La tension du duel et la vitesse élevée ont affecté l'efficacité offensive. Les gardiens ont été très bons."

Valeri Belousov (entraîneur de Magnitogorsk) : "Sur une mise au jeu perdue, nous avons encaissé le premier but, ce qui a compliqué notre tâche. La moindre erreur se paie cash en play-offs et le stress est extrême. Quand des joueurs aussi expérimentés que Dmitri Khristich et Evgueni Koreshkov manquent des cages ouvertes, on ne peut pas escompter gagner. Cette imprécision ne peut s'expliquer que par la nervosité."

 

Severstal Cherepovets - Metallurg Magnitogorsk 3-0 (1-0, 1-0, 1-0)

Mardi 18 mars 2003 à la patinoire Almaz de Cherepovets. 3500 spectateurs (guichets fermés).

Arbitrage de M. Bokarev. Pénalités : Cherepovets 14', Magnitogorsk 14'.

Tirs cadrés : Cherepovets 22 (8, 7, 7), Magnitogorsk 24 (5, 6, 13).

Évolution du score :

1-0 à 01'38" : Yepantchintsev

2-0 à 34'52" : Dobryshkin assisté de Turkovsky et Trubachev

3-0 à 59'44" : Torgaïev assisté de Berdnikov (cage vide)

 

Severstal Cherepovets

Gardien : Marcel Cousineau.

Défenseurs : Sergueï Gusev - Evgueni Petrochinin ; Igor Shchadilov - Vassili Turkovsky ; Andrei Sapozhnikov - Aleksandr Yudin.

Attaquants : Yuri Kuznetsov - Aleksei Kalyuzhny - Sergueï Berdnikov ; Yuri Dobryshkin - Andrei Nikitenko - Yuri Trubachev ; Ruslan Nurtdinov - Vadim Yepanchintsev - Vladimír Vujtek jr ; Andrei Shefer - Pavel Torgaïev (C) - Aleksandr Shinkar.

Metallurg Magnitogorsk

Gardien : Igor Karpenko (sorti de sa cage de 59'31" à 59'44").

Défenseurs : Nikolaï Ignatov - Oleg Davydov ; Ivan Sidorov - Andrei Sokolov ; Igor Zemlianoï - Aleksandr Boïkov.

Attaquants : Ravil Gusmanov - Evgueni Koreshkov (C) - Aleksandr Koreshkov ; Sergueï Ossipov - Aleksei Kaïgorodov - Sergueï Gomolyako ; Valeri Karpov - Dmitri Khristich - Eduard Kudermetov ; Evgueni Gladskikh - Oleg Belov - Aleksandr Selivanov.

 

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