Mulhouse - Amiens (25 mars 2003)

 

Demi-finale du championnat de France 2002/2003, première manche.

Les choses sérieuses ont commencé, hier soir, à l'Illberg, entre d'un côté, Mulhouse, qui s'est remis en jambes à Dijon, après trois défaites consécutives, et de l'autre, Amiens qui restait sur une fin de saison positive, enchaînant les victoires, après un cinglant revers à... Mulhouse (6-2).

La patinoire était "seulement" correctement garnie, peut-être le fait que les deux parties consécutives en semaine étaient moins pratiques pour le public, ainsi que leur prix (qui faisait une culbute de 50% par rapport à la saison régulière).

On ne s'est pas fait de cadeaux du tout durant cette partie débutée tambour battant par les locaux. Trois petites minutes de pressing offensif, avant de laisser un peu plus décanter, le temps aussi pour Amiens de mieux rentrer dans son match. Néanmoins, le premier fait marquant est un engagement physique qui ira crescendo, tout au long du match, alternant boîtes musclées, intimidations, missions kamikazes, filouteries... M. Durand éprouvera bien des difficultés à y voir correctement, et d'ailleurs n'y arrivera pas, les deux rivaux excellant dans ces domaines. L'autre fait marquant est un duel d'observation des deux protagonistes, laissant une grosse part au travail défensif. Mulhouse est unanimement reconnu dans ce domaine, cette saison, mais Amiens tient aussi le choc.

Aussi, les deux premières périodes sont intenses à regarder quant au défi physique, mais un peu plus ternes au niveau du hockey, même si Amiens tire plus souvent sur Lhenry que Mulhouse ne le fait sur Mindjimba. Le match se déride un peu lors de l'ouverture du score, sur une réalisation de Kevin Hecquefeuille. Le très jeune Gothique ne fait pas de complexe, et tire sur Lhenry qui repousse. Le Picard, bien que décentré, récupère et envoie le rebond dans les filets.

Mulhouse riposte sainement en remontant plus hardiment à l'assaut, mais Amiens ferme un peu son aire. Et les locaux connaissent quelques frayeurs, notamment en infériorité, sur un break de Mortas, un slap de Berqvist, ou même un contrôle de la main de Brincko, qui essaie de plaquer le palet vers la glace et qui évite de peu le but contre son camp...

Mulhouse ne se livre vraiment qu'en fin de match, à commencer par le troisième tiers-temps, avec l'aide de pénalités appelées contre Bachet puis Perez. Le jeu de puissance est un peu plus incisif et dangereux, notamment quand le palet prend une curieuse trajectoire, avec un lob plus proche du foot que du hockey qui manque de tromper Mindjimba. Le "Chat" gagne ensuite un face-à-face contre Bilbao. Le jeu se durcit de plus en plus, on alterne les attentats (coup de coude de Bilbao, charge dans le dos de Strandberg) et les filouteries plus bénignes, avec aux commandes un "Pépé" au sommet de son art.

On s'achemine vers la fin du match, Amiens tient sa victoire, mais a baissé son emprise de façon perceptible. Sur un rush turbo d'Aimonetto pour Bilbao, il y a du trafic devant la cage amiénoise, mais le plus Basque des Alsaciens, décentré sur la gauche de Mindjimba, s'essaie et envoie sous la barre. Explosion sur, et autour, de la glace, l'espoir est revenu, surtout que c'est alors à Amiens d'être dans ses petits souliers, et de subir sans trop de bobos cette fin de match.

Arrivent les prolongations, où rien n'est marqué. Mulhouse pousse bien plus hardiment, et sollicite Mindjimba, alors que de son côté, Amiens est bien moins précis et ne finit pas assez ses actions.

Vient alors la séance des tirs aux buts... Tout est possible, le temps de désigner les artilleurs, et c'est à Aimonetto d'ouvrir le bal, victorieusement. Kulmala rate son tir de pénalité, Michou aussi, alors que Berqvist glisse son palet ras le glaçon sous Lhenry. Mais Faith redonne espoir en marquant, la tension grandit, surtout que Gras rate son essai tout comme Bilbao. Rozenthal manque l'occasion de revenir au score, le prochain essai mulhousien peut mettre un terme au match. Ollila s'élance mais bute sur Mindjimba. Amiens n'est pas sauvé pour autant, Brice Chauvel se concentre, s'élance et tire à mi-hauteur... victorieusement. Soulagement en Picardie, "Lucky" Chauvel remotive ses coéquipiers pour une nouvelle séance, mais cette fois-ci, ce sera la mort subite.

Bergqvist bute sur Lhenry, Aimonetto retente l'exploit mais Mindjimba exécute une superbe mitaine. Il reste alors Mortas... manqué aussi. Larsson s'élance à son tour, feinte sur Mindjimba... Ça rentre ! Explosion de joie dans la patinoire, les chouchous locaux tiennent une première option pour la finale.

Match relativement prenant. Du rythme, de la vivacité, énormément de débauche physique, on sent quand même qu'on est en play-offs. De plus, on voit que les deux adversaires se craignent. Aussi, une bonne partie du match a surtout consisté à ne pas trop faire d'erreurs, un peu au détriment du jeu lui -même. En fait, l'issue du match reflète bien la physionomie de la partie, Amiens comme Mulhouse méritaient autant de l'emporter, même si la manière utilisée n'était pas forcément la même.

Amiens a proposé d'intéressantes actions collectives, mais il a manqué un peu de réalisme aux Rozenthal, Gras ou Chauvel. Pas mal d'indiscipline aussi, et pas toujours au bon moment, ça râlait du côté du banc amiénois, lors de certaines fautes pas vraiment bien appropriées. Bonne prestation de Mindjimba et Gras, partie très correcte de Hecquefeuille, aligné au côté de Mortas et Rozenthal. Le jeune Picard manque encore de physique pour s'imposer plus facilement, mais a compensé par une belle ténacité.

Mulhouse, de son côté, fut un peu plus timide dans son pressing. On remarque quand même qu'avec un but de retard, les Alsaciens ne baissaient pas les bras et savent rester dangereux. Leur but les a même singulièrement réveillés. Bonne partie de Lhenry, Aimonetto ou Ollila.

Récompensés à la fin du match : Antoine Mindjimba pour Amiens et Fabrice Lhenry pour Mulhouse

Compte-rendu signé Stéphane Rault

 

 

Mulhouse - Amiens 1-1 (0-0, 0-1, 1-0, 0-0) / 3-2 aux tirs au but

Samedi 25 mars 2003 à 20h00 à la patinoire de l'Illberg. 1100 spectateurs environ.

Arbitrage de M. Durand.

Pénalités : Mulhouse 20' (8', 6', 6'), Amiens 24' (4', 10', 10').

Tirs : Mulhouse 25 (8, 6, 7, 4), Amiens 28 (12, 12, 6, 0).

Évolution du score :

0-1 à 30'27" : Hecquefeuille

1-1 à 56'02" : Bilbao assisté d'Aimonetto

Tirs au but, première série :

Mulhouse : Aimonetto (réussi), Michou (manqué), Faith (réussi), Bilbao (manqué), Ollila (manqué).

Amiens : Kulmala (manqué), Bergqvist (réussi), Gras (manqué), Rozenthal (manqué), B. Chauvel (réussi).

Tirs au but, suite :

Amiens : Berqvist (manqué), Mortas (manqué).

Mulhouse : Aimonetto (manqué), Yahata-Larsson (réussi).

 

Mulhouse

Gardien : Fabrice Lhenry.

Défenseurs : Lilian Prunet (A) - Jukka Ollila (C) ; Anders Strandberg - Tobias Ablad ; Dusan Brincko - John Wikström.

Attaquants : Richard Aimonetto (A) - Lionel Bilbao - Johan Lindgren ; Guillaume Chassard - Shin Yahata-Larsson - Juraj Faith ; Steve Michou - Étienne Croz - Jean-Michel Larroque ; Vincent Bringuet.

Remplaçants : Stéphane Burnet (G), Francis Ballet, Thomas Bergamelli. Absents : Olivier Coqueux (clavicule, saison terminée), Miikka Ruokonen (saison terminée).

Amiens

Gardien : Antoine Mindjimba.

Défenseurs : Karl Dewolf - Denis Perez ; Vincent Bachet - Frédéric Brodin ; Frederik Berqvist - Arnaud Mazzone.

Attaquants : Kevin Hecquefeuille - Anthony Mortas (A) - François Rozenthal ; Brice Chauvel - Laurent Gras - Luc Chauvel (C) ; Mickaël Brodin - Julian Marcos (A) - Arto Kulmala ; Benoît Paillet.

Remplaçants : Didier Drif (G), Nicolas Roussel, David Hennebert.

 

 

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