Amiens - Mulhouse (29 mars 2003)

 

Demi-finale du championnat de France 2003, quatrième manche.

Amiens ne l'a pas volé

En permanence sur la corde raide, les Alsaciens n'ont jamais su élever leur jeu sans se mettre à la faute. Ces pénalités, les Gothiques en ont profité pour prendre l'avantage à deux reprises. Puis, à chaque fois, les hommes d'Antoine Richer se sont évertués à cadenasser le jeu des Scorpions avec une certaine réussite jusqu'à trois minutes de la fin du temps réglementaire. Les Picards ont pris le meilleur sur Mulhouse grâce à une meilleure maîtrise des tirs au but. Luc Chauvel et ses coéquipiers défieront Rouen en finale de la coupe Magnus. Une finale d'ores et déjà mythique.

En cadence

Le début de match est plutôt ouvert et équilibré. Son rythme est d'abord mis sous l'impulsion des joueurs de Christer Eriksson. Jukka Ollila est le premier à se mettre en évidence quand, démarqué dans l'enclave, il reprend une passe en retrait pour obliger Antoine Mindjimba à un arrêt important (2'10). Puis, c'est un tir d'Étienne Croz qui donne le frisson à un Coliseum rempli - sans plus - et pas encore dans le rouge coté ambiance (3'33). Pour répondre à ces deux occasions des visiteurs, Julien Marcos réagit. Fabrice Lhenry, face à l'envoi de l'"ailier-chargeur", peut exécuter une parade salvatrice (6'25). Un peu plus tard, pendant une double supériorité d'une minute et dix secondes, les Amiénois donnent de nouveau chaud à un Lhenry toujours présent (9'44). Sur ce double power-play, après une série de passes parallèles à la ligne bleue entre Arto Kulmala et Frederik Bergqvist, l'arrière suédois trouve une percée à ras la glace, trompant un gardien toujours vulnérable en mouvement (1-0 à 10'49).

À partir de cette ouverture, les "Rouges et Noirs" vont penser et jouer défensivement. Les Mulhousiens mettent quelques minutes avant de prendre les choses en mains. Suite à une rageuse montée débordante, par la droite, du défenseur Dusan Brincko, Étienne Croz, après le rebond contraint et accordé par un Mindjimba collé au premier poteau, reprend la rondelle laissée libre dans une défense picarde confuse (1-1 à 14'23). Les Alsaciens sont rassurés. Ils jouent dans les meilleures conditions pour prendre l'avantage sur une attaque à cinq lors de la première des trois geôles de Frédéric Brodin. Cependant, ni Anders Strandberg (15'58) ni Jukka Ollila (16'33) ne parviennent à convertir leur lancer à cause d'un Mindjimba bien dans son match. Au premier retour aux vestiaires, aucune des deux équipes n'a pris l'ascendant.

Amiens reprend la main, Mulhouse s'essouffle

Le deuxième tiers repart sur les chapeaux de roues coté amiénois. Laurent Gras met à contribution Fabrice Lhenry (0'46). Mulhouse annihile une pénalité (2'38) mais pas la suivante. En effet, dans un jeu installé, Kevin Hecquefeuille trouve Vincent Bachet laissé libre dans le slot. L'arrière international, auteur très d'un bon match, reprend aussitôt la passe du junior - révélation de l'année ? - pour tromper imparablement dans le haut des filets le gardien adverse (2-1 à 26'36). Menant de nouveau au score, les Gothiques se contentent de bien défendre. Ils neutralisent d'abord une infériorité (11'38) puis font totalement déjouer les Scorpions. Systématiquement contrés, inorganisés, les Mulhousiens ne maîtrisent pas la zone neutre et leurs entrées en attaque. Ce qui, d'une part, ne crée pas d'action opportune et, d'autre part, les met en danger, les obligeant à commettre des fautes sanctionnées dont Amiens ne profite pas.

S'accrocher

En dépit d'alertes sérieuses, l'une de Kevin Hecquefeuille (42'50) et l'autre, un but refusé aux Amiénois (46'18), les coéquipiers de Jukka Ollila persévèrent dans une stratégie non maîtrisée et manquant de dynamisme. Ils manquent du punch à l'exception de leur premier trio. C'est d'ailleurs sur une pénétration de celui-ci que Johan Lindgren trouve la barre d'Antoine Mindjimba (48'15) ! Les Mulhousiens en porte-à-faux commettent des fautes afin de contenir les contres picards. Néanmoins, les Scorpions trouvent les ressources pour juguler leurs deux infériorités. Sur un coup de hargne plus déterminé, les Mulhousiens approchent le palet de la cage amiénoise. Dans un désordre d'entrechocs de bois de crosses, Lionel Bilbao peut enfiler l'égalisation, trompant facilement Antoine Mindjimba, cherchant le palet dans une forêt de patins, à genoux et décalé à droite, alors qu'il a auparavant fait bonne opposition sur un premier tir court (2-2 à 17'45). Tout est à refaire pour les Gothiques. Les joueurs locaux doivent attendre la prolongation car leur jeu de puissance, pourtant efficace jusqu'à maintenant, ne leur permet pas de prendre l'avantage sur un dernier power-play.

Dantesque

La prolongation ne donne rien. La séance toujours tragique des tirs aux buts accouche d'un blanchissage d'Antoine Mindjimba pendant que ses coéquipiers Frederik Bergqvist et Laurent Gras réussissent chacun à tromper la vigilance de Fabrice Lhenry. Le Coliseum peut enfin exploser de joie ! Cette troisième victoire d'Amiens sur Mulhouse donne aux Gothiques la possibilité de participer à leur quatrième finale, et surtout d'y affronter Rouen, l'éternel rival, au cours d'une série unique qui s'annonce dantesque !

Compte-rendu signé Thierry Frechon

 

Commentaire d'après-match (dans les DNA)

Christer Eriksson (entraîneur de Mulhouse) : "Il était important que l'on hisse notre niveau, tant individuellement que collectivement. On a su le faire et on a montré un bon visage ce soir. Mais pour être vraiment honnête, Amiens était plus fort que nous. [...] Hier, on prenait des pénalités par frustration. On était en retard et cela ne pardonne pas. Aujourd'hui, les joueurs avaient très envie et ils y allaient fort. Trop fort par moments. Mais je préfère cela. [...] On a besoin d'un ou deux jours pour digérer. Mais la saison n'est pas terminée. Il faut se battre pour prendre la troisième place. Ce serait le premier podium de l'histoire du club. On a réalisé une grande saison, avec un parcours extraordinaire."

 

Amiens - Mulhouse 2-2 (1-1, 1-0, 0-1, 0-0) / 2-0 aux tirs au but

Samedi 29 mars 2003 à 20h00 au Coliseum. 3000 spectateurs.

Arbitrage de M. Bocquet assisté de MM. Antunes et Leszko.

Pénalités : Amiens 10' (4', 4', 2', 0'), Mulhouse 44' (8', 10'+10', 6'+10', 0').

Tirs : Amiens 35 (11, 13, 6, 5), Mulhouse 32 (13, 6, 7, 6).

Occasions manquées : Amiens 5 (2, 1, 2, 0), Mulhouse 6 (4, 0, 2, 0).

Évolution du score :

1-0 à 10'49" : Bergqvist assisté de Kulmala (sup. num.)

1-1 à 14'23" : Croz assisté de Brincko

2-1 à 26'36" : Bachet assisté de Hecquefeuille et Mortas (sup. num.)

2-2 à 57'45" : Bilbao assisté d'Aimonetto

Tirs aux buts :

Mulhouse : Aimonetto (manqué), Faith (manqué), Yahata-Larsson (manqué), Chassard (manqué).

Amiens : Bergqvist (réussi), Hecquefeuille (manqué), B. Chauvel (manqué), Gras (réussi).

 

Amiens

Gardien : Antoine Mindjimba.

Défenseurs : Frédéric Brodin - Vincent Bachet ; Frederik Bergqvist - Arnaud Mazzone ; Karl Dewolf - Denis Perez.

Attaquants : Kevin Hecquefeuille - Anthony Mortas - François Rozenthal ; Brice Chauvel - Laurent Gras - Luc Chauvel ; Arto Kulmala - Benoît Paillet - Julian Marcos.

Remplaçants : Didier Drif (G), Nicolas Rouxel et David Hennebert. Absent : Mickaël Brodin (?).

Mulhouse

Gardien : Fabrice Lhenry.

Défenseurs : Lilian Prunet - Jukka Ollila ; Anders Strandberg - Tobias Ablad ; John Wikström - Dusan Brincko.

Attaquants : Richard Aimonetto - Lionel Bilbao - Johan Lindgren ; Juraj Faith - Shin Yahata-Larsson - Guillaume Chassard ; Steve Michou - Jean-Michel Larroque - Étienne Croz.

Remplaçants : Stéphane Burnet (G), Francis Ballet, Vincent Bringuet et Thomas Bergamelli. Absents : Olivier Coqueux et Miikka Ruokonen (blessés).

 

 

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