Lada Togliatti - Lokomotiv Yaroslavl (30 mars 2003)

 

Demi-finale du championnat de Russie 2002/03, troisième manche.

Commencer par deux défaites à l'extérieur n'est pas nécessairement rédhibitoire. La seule équipe à l'avoir prouvé en Russie, c'est Togliatti, pas plus tard que lors des quarts de finale, face à Kazan. Mais le challenge paraît cette fois un cran plus difficile face au champion en titre.

Il est difficile d'enchaîner les exploits, d'autant que l'équipe n'a pas eu le temps de souffler à cause du calendrier très serré des play-offs russes, et qu'elle frise la surcharge mentale. Face à un adversaire aussi serein que Yaroslavl, ça ne pardonne pas. Autre difficulté, le Lada doit essayer de faire le jeu, ce qui n'est pas évident pour une formation habituée à détruire celui de l'adversaire.

Yaroslavl a très bien compris ce qu'il peut avoir à gagner à rester en défense, car il a des joueurs très rapides capables de lancer à tout moment une contre-attaque fatale. À Togliatti, c'est le capitaine Aleksandr Boïkov qui semble le plus en mesure de faire la différence, mais il perd son face-à-face avec Podomatsky, et voit un peu plus tard son tir échouer sur le poteau.

En deuxième période, les joueurs du Lada continuent leur pression offensive, mais c'est Yaroslavl qui ouvre la marque sur une des contre-attaques susdites, grâce à Igor Tkachenko qui marque en angle fermé alors que Mikhaïlovsky s'attendait à une passe. Togliatti continue à attaquer et fait mentir les mauvaises langues qui disent que ses défenseurs n'ont même pas le droit de passer leur ligne bleue. C'est en effet l'arrière Artur Oktyabrev qui égalise d'un lancer dévié par But ou Butsaïev qui tentaient de faire front.

Mais Yaroslavl ne laissera pas son adversaire aller plus loin, malgré une minute trente à trois contre cinq. Togliatti n'a jamais pu mener au score dans cette demi-finale, preuve du contrôle que ce Lokomotiv parvient à conserver sur le jeu en toutes circonstances. Pourtant, Semin, Nesterov et Belkin se créent d'excellentes occasions, Podomatsky n'en finit plus de devoir se coucher sur la glace, et ses défenseurs l'aident parfois en sauvant le palet presque sur la ligne.

Puis, dans un dernier avantage numérique, Aleksei Vassiliev donne la victoire à Yaroslavl. Une de plus. Le Lokomotiv reprend la même marche triomphale que l'an dernier, ne laissant pas la moindre miette à ses adversaires. Il a pourtant été poussé une fois jusqu'aux tirs au but par Ufa en quart de finale, mais qui se rappelle encore cette légère faiblesse ? Le bilan est implacable, et Togliatti a pris le tarif habituel : trois victoires à zéro.

 

Commentaires d'après-match :

Vladimír Vujtek (entraîneur de Yaroslavl) : "La rencontre a été longtemps équilibrée entre deux équipes prudentes qui ne voulaient pas commettre d'erreurs. Le tournant du match, c'est en troisième période quand ils ont joué en double supériorité pendant une minute et demie sans marquer. Ils nous ont mis sous pression dans ce dernier tiers en jouant à trois lignes, mais cela ne leur a pas suffi. Vu de loin, on pourrait croire que nous avons gagné assez facilement, mais ça n'a pas été le cas. Je suis content que nous nous soyons sortis de cette série en trois manches, même si je peux craindre que nous perdions le rythme d'ici le début de la finale."

Petr Vorobiev (entraîneur de Togliatti) : "Cette demi-finale s'est jouée sur les jeux de puissance. Nous nous sommes battus, mais ils ont eu de la réussite. On ne peut pas dire que nous ayons été inférieurs physiquement malgré notre long quart de finale contre Kazan, mais c'est plus au niveau de la charge émotionnelle que nous y avions laissé des plumes. C'est dommage de ne pas avoir pu remporter une manche, mais leur victoire est absolument méritée. Notre objectif n'a pas changé, c'est de monter sur le podium. Peu importe qui nous rencontrerons pour la troisième place, nous avons un bilan négatif que ce soit contre Omsk ou Cherepovets."

Igor Grigorenko (attaquant de Togliatti) : "C'est vrai que je ne marque plus depuis le début des play-offs, mais ne me cataloguez pas déjà comme un joueur qui ne répond pas présent dans les grands rendez-vous. Après une seule saison au plus haut niveau, il est trop tôt pour tirer ce genre de conclusions fondamentales. Je n'ai rien perdu, ni physiquement, ni techniquement, j'ai fait tout comme avant, sauf qu'au lieu de rentrer, le palet a heurté le poteau, la transversale ou le gardien."

 

Lada Togliatti - Lokomotiv Yaroslavl 1-2 (0-0, 1-1, 0-1)

Dimanche 30 mars 2003 au Palais des sports de la Volga. 2900 spectateurs (guichets fermés).

Arbitrage de M. Bulanov. Pénalités : Togliatti 14'+10', Yaroslavl 14'.

Tirs cadrés : Togliatti 25 (7, 8, 10), Yaroslavl 25 (6, 9, 10).

Évolution du score :

0-1 à 33'05" : Tkachenko assisté de Nemchinov et Peterek (sup. num.)

1-1 à 37'15" : Oktyabrev assisté de Frolkin

1-2 à 56'19" : Vassiliev assisté de Nemchinov et Tkachenko

 

Lada Togliatti

Gardien : Maksim Mikhaïlovsky (sorti de sa cage de 59'13" à 59'57").

Défenseurs : Ladislav Cierny - Aleksandr Seluyanov ; Artur Oktyabrev - Maksim Semenov ; Filipp Meltyuk - Maksim Kondratiev ; Andrei Yessipov - Vladimir Malenkikh.

Attaquants : Aleksandr Boïkov (C) - Igor Grigorenko - Aleksandr Buturlin ; Oleg Belkin - Bruce Gardiner - Evgueni Pavlov ; Aleksandr Semin - Aleksandr Nesterov - Andrei Frolkin ; Evgueni Safronov - Sergueï Sevostyanov - Mikhaïl Sevostyanov.

Lokomotiv Yaroslavl

Gardien : Yegor Podomatsky.

Défenseurs : Dmitri Krasotkin (C) - Radim Tesarik ; Denis Grebeshkov - Sergueï Zhukov ; Aleksei Vassiliev - Aleksandr Guskov ; Evgeni Korolev.

Attaquants : Anton But - Vladimir Samylin - Vladimir Antipov ; Yuri Butsaïev - Dmitri Vlasenkov - Andrei Kovalenko ; Ivan Tkachenko - Sergueï Nemchinov - Jan Peterek ; Aleksandr Suglobov - Grigori Shafigullin - Ivan Nepryaïev ; Konstantin Glazachev.

 

Retour au championnat de Russie