Grenoble - Mulhouse (3 avril 2003)

 

Match pour la troisième place du Super 16, première manche.

Dernier match de la saison à domicile pour les Brûleurs de Loups qui affrontaient les Scorpions pour le compte de la "petite finale". Une affiche de "déjà vu" et une série des déçus sans enjeu, ou presque, si ce n'est la médaille de bronze honorifique du championnat de France 2002-03. Au cours des quatre premiers affrontements, Mulhouse a nettement l'avantage avec trois victoires à une. Mais ce sont les Grenoblois qui ont remporté la dernière rencontre : un 3-2 en terre alsacienne synonyme de première défaite de la saison pour les Scorpions.

Le match commençait de manière idéale pour les locaux : on jouait depuis à peine une minute que Podlaha s'illustrait d'un joli tir croisé en angle fermé pour ouvrir le score. Un scénario auquel les Brûleurs de Loups n'étaient pas habitués face à Mulhouse, trop souvent contraints de courir après le score. Mais les Scorpions montrèrent par la suite qu'ils savaient aussi prendre le jeu à leur compte et pas seulement procéder en contre. Les Suédois de Mulhouse se montraient particulièrement dangereux, notamment Larsson et Lindgren, mais Rolland s'interposait brillamment. Les Grenoblois allaient se mettre tous seuls en difficulté, puisque leur indiscipline allait les conduire à une situation de double infériorité numérique. Un joli cadeau dont les Scorpions allaient évidemment profiter, un autre suédois, Strandberg, se chargeant de convertir l'offrande en but d'un slap en pleine lucarne (1-1).

Le match était assez ouvert et changeait des traditionnels affrontements contre Mulhouse, souvent fermés et avec beaucoup de contacts. Mais cette situation de jeu ne profitait pas particulièrement aux Brûleurs. Une nouvelle fois sanctionnés, les Grenoblois en payaient le prix : un contre mené par Michou et Croz allait trouver Brincko à la conclusion, idéalement placé au second poteau sur le centre de l'ex-Clermontois (2-1). À la fin du premier tiers, les Brûleurs se retrouvaient donc menés d'un but, n'ayant pu profiter de leur avantage initial.

Les Brûleurs ne s'étaient pas pour autant résignés. Le début du deuxième tiers leur était favorable et ce n'est que justice lorsque Benoît Bachelet montrait l'exemple en bon capitaine d'un tir rageur qui rebondissait sur Lhenry avant de lober le gardien mulhousien et finir sa course au fond des filets (2-2). Un but heureux qui remettait à la fois les deux équipes à égalité et les locaux dans le match. Sans être étincelants, les Brûleurs tentaient d'inquiéter Lhenry, mais leur inefficacité en supériorité numérique les empêchait de passer devant au score. Pas en réussite et pas chanceux non plus, puisque ce sont les Scorpions qui allaient finalement reprendre l'avantage dans cette partie sur un but limite gag puisque marqué par De Murcia contre son camp sur une énorme mésentente avec Rolland (3-2). Un but coup de poignard qui assommait les Brûleurs. Les Alsaciens en profitaient pour prendre un peu plus le large grâce à Aimonetto qui reprenait un rebond consécutif à tir de Brincko alors que Rolland n'avait pas eu le temps de se replacer.

À 4-2 les Scorpions pensaient avoir définitivement fait le trou dans ce match, mais comme la parole était pour une fois donnée à l'offensive, les Grenoblois revenaient mois d'une minute plus tard : tir d'Agnel sur le poteau, certains croient au but d'autres cherchent le palet, Deschaume lui ne l'avait pas perdu de vue et le glisse au fond des filets de Lhenry abandonné par sa défense sur le coup. Au retour des vestiaires, les Mulhousiens menaient donc toujours d'un but (4-3).

Les hommes d'Eriksson allaient rapidement mettre les choses au point à l'entame du troisième tiers. Croz récupérait un palet mal dégagé par la défense grenobloise, mettait dans le vent Saarinen et trompait magistralement Rolland d'un tir sous la transversale. Un but en tout point splendide marqué par le jeune attaquant mulhousien qui mettait son équipe quasiment hors de portée. Avec deux buts de retard, les Brûleurs de Loups n'y croyaient visiblement plus. L'intensité du match baissait donc d'un cran le reste du tiers, la défense mulhousienne se contentant de gérer l'avantage au score sans être trop inquiétée par des actions rarement incisives. L'absence sur blessure au troisième tiers de Podlaha et Gachet n'arrangeait pas les affaires grenobloises et Ollila en profitait même pour clôturer le score dans la dernière minute sur une nouvelle supériorité numérique face à une défense grenobloise (et un Rolland) sans véritable réaction.

Mulhouse prend donc un très bonne option sur la troisième place puisqu'il suffit aux Scorpions de remporter un seul de leurs deux matches prévus ce week-end dans leur patinoire de l'Illberg. Il s'agirait du meilleur résultat de leur histoire en championnat même s'ils espéraient peut-être mieux au vu de leur saison régulière. Du côté grenoblois, la saison se termine dans la douleur. Après le raté face à Rouen, les Brûleurs n'ont pas su ou pu relever la tête. La fin de la saison sera sans doute la bienvenue pour une équipe qui a atteint ses limites tant collectives que mentales et qui aura tout l'été pour méditer sur ses lacunes afin de les corriger l'an prochain.

À noter qu'à la fin du match, les supporters ont attribué les récompenses aux meilleurs Grenoblois de la saison, classement établi à l'issue des votes du public tout au long de la saison. Pour la troisième année consécutive, Patrick Rolland termine en tête, devançant Josef Podlaha et Benoît Bachelet. Le meilleur jeune a été Christophe Tartari qui a devancé d'une courte tête Romain Bachelet.

Compte-rendu signé Christophe Laparra

 

Commentaires d'après-match (d'après le Dauphiné libéré et L'Alsace)

Josef Podlaha (attaquant de Grenoble) : "J'ai profité de mon propre rebond et j'ai eu un peu de réussite car j'étais dans un angle très fermé. Je souffre des adducteurs depuis deux semaines et ma participation ce week-end semble compromise."

Patrick Rolland (gardien de Grenoble) : "Encore une fois, on pèche dans ce secteur décisif qu'est le jeu de puissance. Résultat, on termine en queue de poisson à domicile alors qu'on aurait tant aimé plaire à nos supporters... On a montré nos lacunes, on prend l'eau à quatre contre cinq, il faudra sans doute attendre la saison prochaine pour les travailler."

Jean-François Bonnard (défenseur de Grenoble) : "Les play-offs ont démontré l'importance de ce power-play que nos adversaires jouent mieux que nous. Mais je ne veux pas tirer sur des ambulances, d'abord parce que la saison n'est pas terminée, ensuite parce que chacun a sa part de responsabilité. Quand on est pro, on doit rester humble et reconnaître ses erreurs. C'est toujours plus facile de stigmatiser les problèmes d'un entraîneur que de mettre en cause 20 joueurs. [Sur le match retour] On va pas disputer une pizza cup ! Jouer à deux à l'heure serait le meilleur moyen de se blesser et un manque de respect pour le public mulhousien."

Christer Eriksson (entraîneur de Mulhouse) : "Ce n'était vraiment pas un grand match de hockey. D'un côté comme de l'autre, le respect des consignes et des systèmes de jeu était inexistant. En règle générale, il est vrai que nous n'avons pas trop mal joué lorsque nous avions le palet. C'est plutôt lorsque nous ne l'avions pas que nous faisions n'importe quoi."

Richard Aimonetto (attaquant de Mulhouse) : "Nous restions sur une grosse déception en demi-finale contre Amiens. On se contentera de ce podium même si je me méfie de l'orgueil grenoblois."

 

Grenoble - Mulhouse 3-6 (1-2, 2-2, 0-2)

Jeudi 3 avril à 20h00 à la patinoire Pôle Sud de Grenoble. 1207 spectateurs

Arbitrage de M. Mendlowitcz assisté de MM. Velay et Fontaine.

Pénalités : Grenoble 20', Mulhouse 16'.

Évolution du score :

1-0 à 01'11" : Podlaha

1-1 à 08'14" : Strandberg assisté de Brincko (sup. num.)

1-2 à 15'44" : Brincko assisté de Michou et Croz (sup. num.)

2-2 à 26'29" : B. Bachelet assisté de Shevelev et Vuoti (sup. num.)

2-3 à 34'00" : Bilbao

2-4 à 35'41" : Aimonetto assisté de Brincko

3-4 à 36'40" : Deschaume assisté de Agnel

3-5 à 42'27" : Croz assisté de Wikström

3-6 à 59'28" : Ollila assisté de Lindgren et Bilbao (sup. num.)

 

Grenoble

Gardien : Patrick Rolland

Défenseurs : Simon Bachelet - Stéphane Gachet ; Jean-François Bonnard - Jesse Saarinen ; Christian Élian - Roland Fougère.

Attaquants : Andrei Shevelev - Franck Guillemard - Josef Podlaha (puis Romain Bachelet) ; Arto Vuoti - Benjamin Agnel - Benoît Bachelet (C) ; Cyril Papa - Laurent Deschaume - Xavier De Murcia.

Remplaçants : Arnaud Goetz (G), Marc Billieras, Christophe Tartari et Martin Millerioux. Absent : Nicolas Antonoff (blessé).

Mulhouse

Gardien : Fabrice Lhenry

Défenseurs : Lilian Prunet - Jukka Ollila ; Anders Strandberg - Tobias Ablad ; Dusan Brincko - John Wikström.

Attaquants : Richard Aimonetto - Lionel Bilbao - Johan Lindgren ; Guillaume Chassard - Juraj Faith - Shin Yahata-Larsson ; Steve Michou - Jean-Michel Larroque - Etienne Croz.

Remplaçants : Stéphane Burnet (G), Thomas Bergamelli et Vincent Bringuet. Absents : Olivier Coqueux et Miikka Ruokonen (blessés).

 

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