Mulhouse - Grenoble (5 avril 2003)
Match pour la troisième place du Super 16, deuxième manche.
Très motivé par la perspective de monter pour la première fois sur le podium du championnat de France, Mulhouse part favori pour s'adjuger la troisième place dès ce soir, sans passer par le match d'appui programmé pour le lendemain à une heure à laquelle le président Claude Bauer avait plutôt prévu d'aller jouer une partie de badminton. À l'aller, les Grenoblois ont été dominés pour la quatrième fois sur cinq par les Alsaciens, qui veulent offrir un joli bouquet final à leurs supporters.
Rassurés par la présence de Fabrice Lhenry, en délicatesse avec son épaule, les Mulhousiens ont du mal à tenir le bon rythme offensivement, et Grenoble, qui a bien résisté dans les premières minutes, aurait évidemment tort de ne pas en profiter. En fin de premier tiers-temps, un lancer de la bleue de Bonnard en supériorité puis une contre-attaque de Benoît Bachelet vingt secondes plus tard donnent deux buts d'avance aux Brûleurs de Loups.
Ce score défavorable a le mérite de réveiller Mulhouse, qui retrouve enfin son jeu, emmené comme souvent par Lionel Bilbao qui ne parvient cependant pas à tromper Rolland en un contre un. Les occasions se multiplient sur la cage de Patrick Rolland, qui finit par s'incliner devant Étienne Croz, qui savoure à pleines dents cette fin de saison après quelques semaines passées sur le banc sans justification.
Les imprécisions grenobloises semblent indiquer à Mulhouse la marche à suivre. Les Scorpions ont désormais la maîtrise de leurs adversaires physiquement cuits, et c'est en toute logique que Lilian Prunet égalise d'un slap ravageur, imité un peu plus tard par Anders Strandberg. Pourtant, après un face-à-face encore remporté par Rolland devant Bilbao, Grenoble montre encore des capacités de réaction par la volonté de Franck Guillemard, échappé en solitaire pendant une infériorité numérique. Tout est à refaire, mais Steve Michou est à la baguette pour redonner l'avantage, définitif celui-là, à Mulhouse. Le dernier but de la saison mulhousienne est donc marqué en cage vide depuis la zone neutre par le capitaine Jukka Ollila.
Même si les Scorpions ont fonctionné sur courant alternatif ce soir, ils peuvent apprécier ce beau succès qui ouvre la voie à une très belle troisième place. Accolade générale, supporters contents et reconnaissants, joueurs qui se lâchent avant les vacances (ou l'équipe de France pour certains), entraîneur et président inondés de champagne, voilà une bien belle manière de finir la saison, meilleure en tout cas que de ruminer la défaite frustrante en demi-finale.
Commentaires d'après-match (dans L'Alsace)
Christer Eriksson (entraîneur de Mulhouse) : "Cette troisième place, on la voulait et on la méritait. On a juste envie de savourer et de faire une grosse fête. C'est un soulagement pour tout le monde. Malgré le gros coup qu'elle a reçu sur la tête en demi-finale, mon équipe a réussi à chercher cette place sur le podium. Ce n'est pas rien. Durant cette petite finale, nous n'avons pas livré de grosses prestations mais nous étions tout simplement meilleurs que les Grenoblois."
Juraj Faith (attaquant de Mulhouse) : "Ce qui est fait est fait. Troisième, c'est déjà énorme pour un club qui évolue parmi l'élite depuis seulement deux saisons. Nous avons beaucoup travaillé pour en arriver là. Le club doit désormais continuer de monter vers le sommet. Quant à moi, je n'ai pas de mots pour dire ce que je ressens. J'ai passé quatre années fantastiques dans ce club et dans cette ville. Je suis encore jeune (27 ans), j'ai besoin de vivre une nouvelle expérience et de jouer plus souvent, ce que je ferai à Fribourg-en-Brisgau. Mais je reviendrai souvent à Mulhouse pour voir tout le monde. J'ai trop d'amis ici."
Mulhouse - Grenoble 5-3 (0-2, 1-0, 4-1)
Samedi 5 avril à 17h40 à la patinoire de l'Illberg. 700 spectateurs.
Arbitrage de M. Bourreau assisté de MM. Gremion et Charmillot.
Pénalités : Mulhouse 12'+10', Grenoble 12'+10'.
Tirs cadrés : Mulhouse 27, Grenoble 22.
Évolution du score :
0-1 à 18'13" : Bonnard assisté d'Élian (sup. num.)
0-2 à 18'33" : B. Bachelet assisté de Vuoti et Agnel
1-2 à 26'15" : Croz assisté de Michou et Larroque
2-2 à 48'49" : Prunet
3-2 à 51'26" : Strandberg assisté de Faith et Larsson
3-3 à 54'57" : Guillemard
4-3 à 58'05" : Michou assisté de Croz
5-3 à 59'57" : Ollila (cage vide)