Norvège - Italie (18 avril 2003)

 

Quatrième journée des championnats du monde 2003 de division I, groupe B.

La Norvège écarte son unique allié

Après sa défaite, la veille, face à l'équipe de France et la victoire sans appel, ce midi, de "nos Bleus" contre l'Estonie (6-0), la Norvège n'a plus le choix. Il faut aux pédants Nordiques, jusque là gonflés de suffisance, triompher d'autres "Bleus", ceux, azur, de l'Italie, au risque, définitif, de rester dans l'anti-chambre du hockey mondial. En effet, un match sans vainqueur éliminerait les Norvégiens alors que l'Italie conserverait toutes ses chances. Néanmoins, pour jouer à Prague l'année prochaine, en plus d'une victoire aujourd'hui, les Scandinaves ont besoin de l'Italie afin quelle batte l'équipe de France dimanche. Les Norvégiens, froids et compétiteurs, ne feront pas de sentiment. Ils trahiront sans scrupule leur allié de demain. Un déplaisant acompte que les Transalpins n'oublieront pas de sitôt.

Toujours aussi techniquement talentueux, mais beaucoup plus travailleurs que pendant leurs trois autres matches, au pied du mur, descendues sur terre, les petites "étoiles" Jakobsen, Knold, Magnussen, Myrvold, et les frères Trygg patinent enfin ensemble et bataillent dans les coins. Le travail sera payant. Marius Trygg, très tôt, montre le chemin à suivre. Sa rapide ouverture du score, dès la deuxième minute, sur une merveilleuse orchestration d'Espen Knutsen, enlève la pression des épaules de ce dernier et de Vikingstad, les habituelles motrices norvégiennes des précédentes rencontres jusque là isolées (volontairement ou non ?) (1-0 à 01'34). Après avoir annihilé une pénalité de Marius Holtet, le rappliquant de la troisième ligne à la place de l'ailier Henrik Aaby, les joueurs "boréens" doublent logiquement la marque par l'intermédiaire de Trond Magnussen (2-0 à 10'20). Durant ce temps, les Italiens s'essaient dans des contres intéressants mais pas assez tranchants, tout comme leur jeu de puissance en fin de période.

Après le premier repos, les Italiens jouent plus haut et de forcent le jeu adverse. Toutefois, les Norvégiens, plus habiles, esquivent dans un premier temps la maladroite puissance italienne et refusent les provocations. De leur bon comportement, les "Rouges" tirent les marrons du feu. Malgré tout secoués, ils n'apparaissent pas au mieux sur deux jeux de puissance, autant de possibilités non exploitées d'ajouter un troisième but.

À la mi-match, les besognes italiennes font céder Erik Ryman coupable d'un coup de coude. En vieux briscard, sur les deux premières supériorités italiennes, Armando Chelodi a étudié la défense à quatre des Norvégiens. Cette fois, il ne manque pas de récolter la réduction du score (2-1 à 33'05). La tactique italienne est convaincante à défaut de séduire et éprouve leurs adversaires. Si, aussitôt après le but italien, Espen Knutsen profite du relâchement coutumier de l'après but et ré-attribue la cassure en faveur des Norvégiens (3-1 à 34'23), Joakim Wiberg, le gardien norvégien, retrouve la rondelle dans ses filets pour la seconde fois en moins de trois minutes. C'est Giorgio De Bettin qui a envoyé le projectile (3-2 à 35'31). Cette fois, l'organisation norvégienne doute. Les joueurs de Roy Johansen anéantissent eux-mêmes un troisième power-play. Le moral azuréen, au contraire, est au beau fixe. Peut-être, un peu trop car la "Squadra" prend beaucoup de risques sur une attaque à cinq jouée en étoile. Une tactique audacieuse et délicate pour certains Italiens limités. Sur une maladresse transalpine, Trond Magnussen et Tommy Jakobsen, rusés, interceptent et clouent Michael Rosati (4-2 à 38'04).

Ce but encaissé en supériorité numérique, qui plus est en fin de tiers, l'Italie, déjà plus faible techniquement, ne s'en remettra pas. Évidemment, le moral a basculé. Alors, Per-Åge Skrøder, la révélation norvégienne, ajoute un cinquième et dernier but qui scelle l'intérêt et le score de la rencontre. Comme à chacun de leurs buts, la centaine de supporters norvégiens, seulement arrivés pour le match face à la France, invitent l'autre moitié de la maigre assistance à se lever, et notamment la douzaine de partisans français plus perplexes, impatients de revoir l'Italie que l'équipe de France devra affronter sans perdre, en ce dimanche de Pâques, afin de ne pas se faire sonner les cloches.

Compte-rendu signé Thierry Frechon

 

 

Norvège - Italie 5-2 (2-0, 2-2, 1-0)

Vendredi 18 avril 2003 à 16h00 à Ledena Dvorana Doma Sportova de Zagreb (Croatie). 400 spectateurs.

Arbitrage de M. Ryhed assisté de MM. Karlberg et Neubert.

Pénalités : Norvège 12' (4', 6', 2'), Italie 12' (0', 8', 4').

Tirs : Norvège 53 (19, 17, 17) ; Italie 27 (9, 7, 11).

Évolution du score :

1-0 à 01'34" : Mar. Trygg assisté de Knutsen

2-0 à 10'20" : Magnussen assisté de Norstebo et Nygaard.

2-1 à 33'05" : Chelodi assisté de Margoni (sup. num.)

3-1 à 34'23" : Knutsen

3-2 à 35'31" : De Bettin assisté de Parco

4-2 à 38'04" : Jakobsen assisté de Magnussen (inf. num.)

5-2 à 43'57" : Skroder assisté de Mar. Trygg et Ryman

 

Norvège

Gardien : Joakim Wiberg.

Défenseurs : Tommy Jakobsen - Svein Enok Nørstebø ; Anders Myrvold - Mats Trygg ; Erik Ryman - Martin Knold.

Attaquants : Trond Magnussen - Tore Vikingstad - Kjell Nygård ; Per-Åge Skrøder - Espen Knutsen - Marius Trygg ; Marius Holtet - Mads Hansen - Snorre Hallem ; Tommy Martinsen - Ole Eskild Dahlstrom - Lars-Peder Nagel.

Remplaçants : Bjorge Josefsen (G), Johnny Nilsen et Henrik Aaby.

Italie

Gardien : Michael Rosati.

Défenseurs : Michele Strazzabosco - Carlo Lorenzi ; Armin Helfer - Giustino Peca ; Alexander Avancini - Alexander Egger.

Attaquants : Christian Timpone - Armando Chelodi - Stefano Margoni ; Anthony Iob - John Parco - Giorgio De Bettin ; Luca Rigoni - Manuel De Toni - Lino De Toni ; Daniele Veggiato - Stefan Zisser - Roland Ramoser.

Remplaçants : Gunther Hell (G), Christian Borgatello et Enrico Dorigatti.

 

 

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