Cologne - Krefeld (21 avril 2003)

 

Finale de la DEL allemande 2002/03, cinquième manche.

Comment Krefeld pourra-t-il se remettre de sa défaite à domicile, de cette égalisation dans les dernières minutes et de cette prolongation fatale ? À voir les mines déconfites, au bord des larmes, des joueurs du KEV samedi, c'était à se demander s'ils n'avaient pas compris que le titre leur avait échappé.

En remontant deux matches de retard, Cologne a déjà réussi un exploit, même si le plus dur reste à faire : conclure. Hans Zach est maintenant très confiant à la vue de la mentalité affichée par son équipe dans cette remontée, et tout le monde s'est persuadé au KEV que la première défaite n'était due qu'à la grippe qui avait diminué certains joueurs. Par conséquent, maintenant que tout le monde et rétabli, la victoire est l'aboutissement logique ce soir. Cologne deviendrait ainsi la première équipe depuis l'introduction des play-offs en Allemagne à remporter la finale après avoir perdu les deux premières rencontres.

Les tickets pour les dix-huit mille places de la Kölnarena se sont envolés en quelques heures pour ce match au sommet, qui ne tient pas toutes ses promesses pendant deux tiers-temps. Le jeu est en effet trop haché par les coups de sifflet et n'a jamais le temps de se développer. La partie se déroule au rythme des fautes, et l'expulsion de Dave McLlwain après cinq minutes de jeu ampute la première ligne de Cologne, déjà privée de Norris rentré au Canada après la mort de son père, d'une unité supplémentaire, puisqu'il ne reste plus qu'Alex Hicks.

Krefeld n'arrive néanmoins pas à en profiter, et les multiples pénalités ne parviennent à dérider le score. À la fin du deuxième tiers-temps, c'est même Cologne qui finit par concrétiser une énième supériorité numérique et par prendre l'avantage contre le cours du jeu grâce à Tim Leahy, servi par le junior de 17 ans, Kai Hospelt.

Au lieu d'être assommés, les Pinguine reprennent la glace absolument déchaînés lors du troisième tiers-temps. Cette fois, leur domination n'est pas stérile et Chris Rogles se fait surprendre sur un tir de Günther Oswald, pourtant pas le plus dangereux depuis le début du match. La réussite qui fuyait Krefeld est enfin revenue. Après un coup de crosse de Shane Peacock, le jeu de puissance du KEV retrouve sa légendaire efficacité, oubliée depuis presque trois rencontres, avec l'inévitable Christoph Brandner. Krefeld doit jouer la fin de match à quatre alors que Cologne fait sortir son gardien, mais un dégagement précis de Steffen Ziesche termine sa course dans les filets déserts, et c'est la délivrance ! Le KEV remporte son premier titre de champion depuis 1952.

Avant de se quitter, pour certains d'entre eux, ces joueurs ont vécu une merveilleuse ultime épopée ensemble. Ce titre est une belle récompense pour tous. Hans Zach, qui réclame à corps et à cris l'obligation de faire jouer uniquement des gardiens allemands en DEL, a vu son équipe tomber face à l'unique équipe qui a le courage d'en titulariser un, en l'occurrence Robert Müller, vingt-deux ans. C'est la première fois qu'un club est champion avec un gardien allemand en n°1 depuis Düsseldorf en 1996 avec Helmut de Raaf. À l'époque, le battu de la finale s'appelait déjà Cologne.

 

Commentaires d'après-match

Hans Zach (entraîneur de Cologne) : "Félicitations à Krefeld. Ils ont une grosse équipe et ont joué de super play-offs. Mais j'ai aussi le plus grand respect pour mon équipe. Nous avions beaucoup de blessés et la force nous a manqué à la fin. C'est une fin amère pour nos joueurs devant nos fantastiques supporters. Je vais laisser les joueurs un petit peu seuls avec leur frustration maintenant. Ensuite, on tirera de l'énergie positive de toute cette histoire."

Butch Goring (entraîneur de Krefeld) : "Un match incroyable, incroyable. J'ai juste dit à l'équipe de faire de son mieux, et on verrait bien ce qu'il adviendrait."

Günter Oswald (auteur de l'égalisation de Krefeld) : "Le revers est mon point fort. Darryl Shannon m'a fait une super passe, et j'ai essayé de placer le palet en lucarne. J'étais sur la glace parce que l'action avait commencé en supériorité. Butch m'y a fait jouer, alors que Sergueï Stas était aligné à égalité numérique. C'est bizarre et inhabituel que ça tombe sur moi. Mais c'est le plus grand succès de ma carrière, et je vais le fêter avec les jeunes."

Roger Nordström (gardien remplaçant de Krefeld) : "Mon temps est passé. Je me réjouis pour Robert Müller. Je vais maintenant arrêter ma carrière à trente-six ans pour aller travailler avec mon père, à Malmö."

 

Cologne - Krefeld 1-3 (0-0, 1-0, 0-2)

Lundi 21 avril 2003 à 14h30 à la Kölnarena. 18600 spectateurs.

Arbitrage de Gerhard Müller assisté d'Andreas Sprenger et Christian Walter.

Pénalités : Cologne 47' (6'+5'+20', 10', 6'), Krefeld 34' (16', 10', 8').

Tirs cadrés : Cologne 19 (8, 4, 7), Krefeld 32 (5, 15, 12).

Engagements : Cologne 51, Krefeld 42.

Évolution du score :

1-0 à 37'13" : Leahy assisté de Hospelt et Hicks (sup. num.)

1-1 à 41'16" : Oswald assisté de Shannon

1-2 à 43'56" : Brandner assisté de Purdie et Augusta (sup. num.)

1-3 à 59'46" : Ziesche assisté de Musial et Müller (inf. num.)

 

Cologne

Gardien : Chris Rogles (sorti de sa cage de 59'30" à 59'46").

Défenseurs : Mirko Lüdemann - Brad Schlegel ; Mickey Elick - Shane Peacock ; Andreas Renz - Darcy Werenka ; Stefan Schauer - Markus Jocher.

Attaquants : Alex Hicks - Dave McLlwain - Tim Leahy ; Kai Hospelt - Tino Boos - Sebastian Furchner ; Ron Pasco - Fredrik Nilsson - Andreas Morczinietz ; Niklas Sundblad - Robert Hock - Markus Kink.

Krefeld

Gardien : Robert Müller.

Défenseurs : Dan Lambert - Mario Doyon ; Daniel Kunce - Paul Dyck ; Christian Ehrhoff - Darryl Shannon ; Andreas Raubal.

Attaquants : Christoph Brandner - Brad Purdie - Patrik Augusta ; Gary Shuchuk - Steffen Ziesche - Stéphane Barin ; Günter Oswald - Brad Bowler - Sandy Moger ; Sergueï Stas - Jonas Lanier - Adrian Grygiel ; David Musial.

 

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