Championnats du monde 2003, deuxième tour, groupe E.

La première occasion est étonnamment ukrainienne après à peine une minute de jeu, mais Vadim Shakhraichuk ne cadre pas du tout son tir en bonne position. Les Tchèques récupèrent donc le contrôle du palet, mais ils jouent sans rythme et commettent beaucoup de maladresses, y compris en supériorité numérique. À sa sortie de prison, Protsenko reçoit une longue passe et échoue sur Vokoun, tout comme Sergueï Varlamov échappé peu après. De façon encore plus nette que contre l'Autriche, la défense tchèque semble complètement à la merci des contre-attaques ukrainiennes. La différence est que, cette fois, l'attaque est elle aussi en grande difficulté, peinant à se créer la moindre occasion. Cela aurait été tout sauf du vol si Borbovnikov avait pu marquer sur un rebond en fin de tiers-temps, mais Tomáš Vokoun s'est bien replacé et a réussi une parade importante.

Entre une République Tchèque qui avait gagné tous ses matches et une Ukraine qui n'avait pas montré grand-chose, ce scénario n'est pas du tout conforme aux prévisions. Les jaune et bleu ne font pas que pratiquer leur jeu physique, même si celui-ci est aussi en évidence avec une mise en échec de Shakhraïchuk sur Špacek pour mettre en appétit en deuxième période. Malheureusement, leur indiscipline leur coûte cher. Ils avaient tué deux pénalités en première période, mais sont battus sur la troisième, alors que Kasyanchuk avait pourtant intercepté un palet en zone neutre pour lui aussi perdre son face-à-face avec Vokoun. Les Tchèques se sont immédiatement réinstallés et Martin Straka a ouvert le score dans la lucarne.

Évidemment, ce but assez rapide dans le deuxième tiers est ce qu'il fallait aux Tchèques pour éviter de gamberger. La machine est lancée et Kadlec double la mise dans un but fort contestable puisque le gardien ukrainien Igor Karpenko venait de subir une violente obstruction. C'est le coup de grâce pour l'Ukraine, qui encaisse presque sur l'engagement un autre but de Jan Hlavac. Anatoli Bogdanov est obligé de demander un temps mort pour que ses joueurs retrouvent leur concentration et cessent de penser à ce qui vient de leur arriver. Mais cela n'empêche pas le quatrième but, encore de Hejduk, servi par une longue passe de Špacek. Finalement, Vassili Bobrovnikov s'infiltre dans l'enclave et trouve la lucarne sur un service de Kasyaanchuk, mais c'est une bien maigre consolation pour les Ukrainiens.

La pause n'est pas de trop pour qu'ils retrouvent leur hockey et leur combativité. Ils font circuler le palet, retrouvent de l'élan offensif, mais sont moins efficaces dans leur conclusion. Ce n'est qu'en fin de match que Shakhraïchuk réduit le score en supériorité numérique. Miroslav Hlinka redonne à la dernière minute trois buts d'écart aux Tchèques, qui n'en méritaient pas tant dans ce match où ils n'ont réussi que dix-neuf tirs cadrés. L'Ukraine peut être déçue de la tournure des évènements en deuxième période, mais elle a bien commencé la deuxième phase en faisant son meilleur match du tournoi. Elle peut ainsi espérer profiter des doutes finlandais demain.

Élus meilleurs joueurs du match : Milan Hejduk pour la République Tchèque et Konstantin Kasyanchuk pour l'Ukraine.

Compte-rendu signé Marc Branchu

Commentaires d'après-match

Slavomir Lener (entraîneur de la République Tchèque) : "Nous n'avons pas joué avec le bon rythme, et notre patinage et nos passes n'ont pas fonctionné comme ils le devraient. L'Ukraine a eu trois grosses occasions et nous a bien forecheckés en première période. Heureusement que Tomáš Vokoun nous a alors maintenus dans le match."

Anatoli Bogdanov (entraîneur de l'Ukraine) : "Je ne peux pas comprendre pourquoi l'arbitre n'a pas fait appel à la vidéo sur ce deuxième but alors que toute la patinoire a pu voir sur les écrans ce qui s'était passé. Il aurait dû siffler une pénalité contre le joueur tchèque. À partir de ce moment, nous nous sommes arrêtés de jouer. Autant je suis content de notre jeu dans les premier et troisième tiers-temps, autant le deuxième a été décevant. J'espère que nous pourrons jouer de la même manière contre les Finlandais. Ils pourraient être un peu nerveux ou ils pourraient penser que ce sera un match facile."

République Tchèque - Ukraine 5-2 (0-0, 4-1, 1-1)

Vendredi 2 mai 2003 à 20h00 à la Hartwall Areena de Helsinki. 12517 spectateurs.

Arbitrage de Danny Kurmann (SUI) assisté de Kevin Redding (USA) et Ronni Jakobsen (DAN).

Pénalités : République Tchèque 10' (4', 2', 4'), Ukraine 12' (4', 4', 4').

Tirs : République Tchèque 19 (3, 11, 5), Ukraine 30 (12, 8, 10).

Évolution du score :

1-0 à 23'40" : Straka assisté de Kadlec et Kaberle (sup. num.)

2-0 à 27'18" : Kadlec assisté de Straka et Duda

3-0 à 27'39" : Hejduk assisté de Hlavac

4-0 à 32'08" : Hejduk assisté de Špacek et Richter

4-1 à 35'18" : Bobrovnikov assisté de Kasyanchuk

4-2 à 57'27" : Shakhraichuk assisté de Protsenko et Litvinenko (sup. num.)

5-2 à 59'17" : Hlinka assisté de Špacek et Kaberle (sup. num.)

Gardien : Tomáš Vokoun.

Défenseurs : Tomáš Kaberle - Jaroslav Modrý ; Jaroslav Špacek - Martin Richter ; Jan Hejda - Petr Kadlec ; Pavel Trnka.

Attaquants : David Výborný - Robert Reichel - Milan Hejduk ; Jan Hlavác - Josef Vašícek - Radim Vrbata ; Michal Sup - Martin Straka - Radek Duda ; Jindrich Kotrla - Jirí Hudler - Jaroslav Hlinka ; Jaroslav Balaštík.

Remplaçant : Roman Málek (G).

Gardien : Igor Karpenko.

Défenseurs : Artem Ostroushko - Vyacheslav Zavalnyuk ; Andrei Sryubko - Sergueï Klimentiev ; Yuri Gunko - Vyacheslav Timchenko.

Attaquants : Vitali Litvinenko - Vadim Shakhraichuk - Boris Protsenko ; Sergueï Varlamov - Dmitri Khristich - Roman Salnikov ; Konstantin Kasyanchuk - Vassili Bobrovnikov - Bogdan Savenko ; Ruslan Bezshchasny - Artem Gnidenko - Sergueï Kharchenko ; Aleksandr Zinevich - Andrei Nikolaïev.

Remplaçant : Konstantin Simchuk (G). Absent : Valeri Chiriaev.

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