Angers - Brest (27 septembre 2003)

 

Match comptant pour la troisième journée du Super 16, poule ouest.

Pour ce déplacement à haut risque dans la cité angevine, on attendait de voir comment allaient voyager les Albatros. Bousculés durant le premier tiers par des Ducs volontaires et vifs, ils ont fait parler leur puissance pour sceller le sort du match à l'entame du troisième tiers avant de se créer quelques sueurs froides en fin de rencontre en raison d'un relâchement dangereux. Au final, les Bretons s'imposent de manière méritoire 6-5 en Anjou dans un match particulièrement rugueux et houleux rythmé au son des coups de sifflet du corps arbitral.

Angers bouscule Brest

Au début de match, les plus vifs sont indéniablement les Angevins grâce à la tonitruante ligne Hovora-Mysicka-Ocelka (01'13 et 05'30), particulièrement dangereuse en contre, même si Jimmy Provencher (01'20) et Loïc Sadoun (02'51) tombent coup sur coup sur Bradette. Bien décidé à ne pas se laisser faire, Brest réagit bien lorsque Yven Sadoun manquera de peu la cage vide avant que Bradette ne sorte la parade sur un bon lancer de Borzik (03'21). Mais alors que le jeu se cantonne en zone neutre, Hovora profite d'une relance malheureuse de Gabriel Bounoure, sorti de sa cage pour dégager rapidement, et déflore le tableau d'affichage depuis la ligne médiane (1-0 à 07'28). Après cette bourde de leur gardien, la réaction des Bretons ne se fait pas attendre puisque, après une bonne escarmouche malheureusement vaine de Loïc Sadoun et Janne Ijäs en contre à quatre contre cinq (10'49), c'est Ludek Broz, le petit lutin tchèque aux mains d'or, qui chipe le palet aux Angevins pour s'en aller seul égaliser en infériorité (1-1 à 11'26). Par la suite, une série d'échanges s'installe entre Brest et Angers. Sur une infiltration en zone brestoise, Ferrari et Devèze (13'19) répliquent à un bon shoot de Pat' Bona (12'58), alors que Borzik sur un boulet de canon à bout portant mais non cadré, répond au duo Pihant-Bellemare (15'23).

Ce petit jeu entre amis prend fin sur un festival de Tomas Mysicka qui passe en revue toute la défensive finistérienne pour redonner l'avantage à ses couleurs (2-1 à 16'36). L'engagement qui suit voit Veret taquiner une nouvelle fois le portier Angevin en vain (16'53), suivi du duo Coté-Devèze qui sème à son tour le trouble dans l'arrière-garde visiteuse (17'50) sans conséquence. À l'inverse, les Brestois profitent de leur première supériorité numérique pour égaliser grâce à l'inévitable Broz (2-2 à 18'33). Dino Grossi et Yven Sadoun ont juste le temps de faire peur à la défense rouge et de faire connaissance de manière vive avec les défenseurs angevins que le premier tiers s'achève sur ce score de parité.

Les Albatros font parler leur puissance

Clairement, le sort du match va se sceller lors de ce deuxième tiers... Alors que le premier tiers a été équilibré avec des Ducs particulièrement vifs en contre, le deuxième met en avant toutes les limites physiques des petits gabarits angevins face à la puissance bretonne, notamment sur des jeux de puissance qui leur seront fatals. Et pourtant, le premier à faire parler la poudre est le jeune Jonathan Bellemare (21'50). Mais rien de tel pour les Brestois qu'une bonne phase d'infériorité numérique, où ils sont passés artistes en la matière, pour se remettre dans le bon sens sur une fugue d'Yven Sadoun, bloqué illicitement à l'approche de Bradette. Tir de pénalité accordé (25'31), et c'est l'occasion pour Ludek Broz de mettre une fois de plus ses talents de fin technicien à l'œuvre. Martin Bradette, cette fois-ci, ne tombe pas dans le piège tchèque.

En infériorité de longues minutes durant, les Sadoun montrent tout leur talent de contreurs (27'59) même si le duo Bärgman-Bradette veille au grain in extremis. Le trio dynamique tchèco-slovaque, Hovora-Ocelka-Mysicka, n'est pas en reste face aux Brestois, loin de là, et chauffe le bouclier de Bounoure (26'59). Seulement, pour les locaux, à trop laisser passer sa chance en supériorité, on finit par se faire prendre à son propre jeu. C'est l'emblématique Dino Grossi qui, lui, ne manque pas le coche à quatre contre quatre grâce à un joli gri-gri en face-à-face avec le dernier rempart angevin (2-3 à 31'24).

Dès lors, les locaux perdrent peu à peu pied dans cette rencontre et laissent filer des Brestois des plus réalistes. Le tout jeune mais non moins talentueux Pierre-Yves Albert est bien le seul à sortir la tête de l'eau et à tenir tête aux puissants molosses bretons sur un breakaway furtif (32'24), juste avant que Brest ne profite d'une phase de supériorité numérique pour envoyer son capitaine Grossi signer à son tour un doublé, une nouvelle fois avec l'aide de "l'excellentissime" Broz (2-4 à 33'47).

Le jeu déjà rugueux se durcit encore plus, jusqu'à la limite du licite, de telle sorte que les Angevins se retrouvent quelques minutes plus tard en double infériorité. Elle est fatale car il ne faut pas compter sur Janne Ijäs pour rater une telle occasion esseulé dans le slot (2-5 à 35'26). Trois buts décisifs en quatre minutes, les Angevins ne s'en relèveront pas malgré de bonnes réactions en contre de l'inusable duo Hovora-Ocelka (37'44). Au contraire, le jeu sombre dans un échange de baffes et de mauvais coups, contraignant dès lors M. Bachelet à se mettre à jouer de plus en plus fort du sifflet pour en terminer avec un deuxième tiers houleux.

Brest panique et se fait de belles frayeurs

Sur la lancée du deuxième tiers, Brest continue sa folle percée grâce à Jimmy Provencher, qui profite du jeu de puissance pour glisser la rondelle tranquillement du revers et dos à Bradette, qui ne peut que constater la présence du palet au fond de ses filets (2-6 à 41'13). C'en est malheureusement de trop pour le goon de service, Serge Crochetière, qui dépassé par la situation fait parler finalement ses poings et finit prématurément aux vestiaires sans avoir omis auparavant de jeter sa crosse sur la glace et de taper dans tous les murs (41'42).

Une salve de pénalités distribuée au même moment fait dégénérer un peu plus le match et entraînent un arrêt de jeu de plusieurs minutes, le temps que les joueurs angevins s'expliquent avec le trio arbitral. Cet incident passé, le jeu peut enfin reprendre ses droits et laisser filtrer une des rares occasions de ce tiers, initiée par Arcangeloni dans le coin, qui trouve un centre aérien devant le but angevin pour Tikhonov, dont la reprise de volée ne trompe pas le gardien canadien (46'19). Provencher à son tour y va de son débordement sans pour autant leurrer Bradette toujours vigilant (48'00), à l'instar de ses coéquipiers qui contre les pronostics profitent du relâchement brestois pour revenir dans le match en supériorité grâce au vétéran suédois Patrik Bärgman (3-6 à 48'17).

Flottement coté brestois, regain de motivation coté angevin, et voilà que les Ducs remettent ça deux minutes plus tard avant que M. Bachelet ne refuse le but pour cage déplacée tout en infligeant deux minutes de cachot aux Brestois pour anti-jeu (50'42). À l'instar des Angevins au deuxième tiers, les pénalités brestoises deviennent de plus en plus décisives. Une minute plus tard, Bellemare trouve la faille en supériorité (51'59) pour ramener son équipe à 4-6 sous les vivas du public angevin désormais survolté, à l'inverse des Finistériens qui demandent aussitôt un astucieux temps mort.

Les pétards à distance de Tsyplakov n'y font rien, Brest continue de prendre des pénalités et se met donc en danger, la fatigue aidant. Une ultime pénalité brestoise à deux minutes du terme de la rencontre permet à Bradette de sortir et de rajouter la dose de suspense manquante. À six contre quatre, les Angevins trouvent trop tard la marque, une cinquième fois, par Hovora à trois secondes du gong final (5-6 à 59'57).

Fin de match heureuse donc pour les Albatros qui, malgré une fin de match panique, à l'instar de leur précédente rencontre amicale en août dernier, ont mérité cette victoire au forceps.

Compte-rendu signé William Boussard

 

Angers - Brest 5-6 (2-2, 0-3, 3-1)

Samedi 27 septembre 2003 à 18h30 au Haras. 650 spectateurs.

Arbitrage de Frédéric Bachelet assisté de Laurent Antunes et Christophe Baude.

Pénalités : Angers 52' (4', 14', 4'+10'+20'), Brest 26' (6', 10', 10').

Évolution du score :

1-0 à 07'28" : Hovora

1-1 à 11'26" : Broz (inf. num.)

2-1 à 16'36" : Mysicka assisté de Socha

2-2 à 18'33" : Broz assisté de Grossi et Mikel (sup. num.)

2-3 à 31'24" : Grossi assisté de Broz

2-4 à 33'47" : Grossi assisté de Mikel et Broz (sup. num.)

2-5 à 35'26" : Ijäs assisté de Y. Sadoun (double sup. num.)

2-6 à 41'13" : Provencher assisté de Grossi et Mikel (sup. num.)

3-6 à 48'31" : Bärgman assisté d'Albert et Pihant (sup. num.)

4-6 à 51'59" : Bellemare assisté de Pihant et Irani (sup. num.)

5-6 à 59'57" : Hovora assisté de Coté et Pihant (sup. num.)

 

Angers

Gardien : Martin Bradette.

Défenseurs : Serge Crochetière - Daniel Socha ; Patrice Bellier (A) - Mickael Irani ; Sébastien Rousselin - Patrik Bärgman.

Attaquants : Julien Pihant (A) - Jonathan Bellemare - Pierre-Yves Albert ; Radek Hovora - Tomáš Mýsicka - Juraj Ocelka ; Claude Devèze (C) - François Ferrari - Éric Coté.

Remplaçant : Frédéric Gilbert (G).

Brest

Gardien : Gabriel Bounoure.

Défenseurs : Ivan Borzik - Tadeusz Pulawski ; Aleksandr Tsyplakov - Jan Mikel ; Bruno Maynard (A) - Timo Kulonen.

Attaquants : Yven Sadoun - Janne Ijäs - Loïc Sadoun (A) ; Dino Grossi (C) - Ludek Broz - Jimmy Provencher ; Patrick Bona - Stéphane Arcangeloni - Jérôme Veret ; Maksim Tikhonov.

Remplaçants : Julien Figved (G), Christian Élian, Thomas Gueguen.

 

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