Match comptant pour la troisième journée du Super 16, poule ouest.

Le match ne fut qu'une formalité pour les joueurs de Franck Pajonkowski, enfin renforcés par l'arrière canadien Steven Low. Après une adaptation aux règles européennes, il devrait être l'un des meilleurs défenseurs du championnat. Il possède une excellente vision du jeu, un très bon lancer, un bon patinage et un placement sur la glace très judicieux. C'est un joueur sobre et très complet, en attendant de le voir évoluer contre de plus grosses cylindrées.

Une simple mais sympathique cérémonie - qui aura permis d'attendre les arbitres arrivés légèrement en retard - a permis de dévoiler, par les "moustiques" du club amateur de Rouen (le C.H.A.R.), la septième bannière de champion de France des Dragons.

Les Rouennais, après avoir défait une infériorité sans prendre de tir, ouvrent la marque pendant leur premier jeu de puissance et sur leur troisième lancer de la partie. Martin Lacroix est à la baguette. À gauche, le long de la bande, le Canadien distille une merveille de passe croisée au second poteau à destination de Daniel Carlsson monté très haut. De près, du poignet, l'arrière suédois peut, malgré un bon déplacement de Rémi Caillou, magnifiquement lever la rondelle qui touche la barre avant d'entrer dans les filets (1-0 à 4'20). Sept minutes plus tard, postérieurement à deux nettes occasions dans l'enclave de Thibault Geffroy (5'30 & 10'40) qui s'entend très bien avec ses nouveaux coéquipiers de ligne Sami Karjalainen et Niko Kantelinen, Alain Vogin, de plein fouet à ras la glace, double la marque à la conclusion d'une superbe combinaison à trois en première intention. Le mouvement a été engendré à droite par Daniel Carlsson, encore intenable hier soir, et prolongé par la vista de Simon Lacroix servant idéalement le coach assistant en pleine vitesse dans le slot (2-0 à 11'35). L'arbitre, M. Calamoneri, donne une chance aux Boucaniers de revenir au tableau en accordant trois prisons successives aux Rouennais et quatre minutes consécutives de jeux de puissance aux Ch'tis. Cependant, en dépit d'un double avantage numérique long de deux minutes et onze secondes, de six lancers cadrés, d'un centre-tir de Julian Marcos (13'55) et d'une déviation de Mathieu Becuwe (14'50), les coéquipiers de Grégory Dubois n'en profitent pas. Au contraire, ce sont les Rouennais en infériorité qui envoient de nouveau le palet dans les filets de Rémi Caillou, par l'intermédiaire de Maurice Rozenthal sur un exploit personnel facilité par une certaine apathie des visiteurs (3-0 à 15'45). En fin de tiers, Sami Karjalainen, servi par Veli-Pekka Hård, trouve le poteau sur la deuxième attaque à cinq des Normands (18'46). Le joueur de centre finlandais n'a pas eu de chance sur ce coup, tout comme en début de match lorsqu'il avait tenté sa chance - très bien trouvé par Nicolas Pousset à la suite d'un mouvement amorcé par Simon Lacroix - tombant sur un Rémi Caillou à complimenter (3'44).

Dès le retour du vestiaire, Arnaud Briand accentuait la marque (4-0 à 20'14). Le capitaine des Dragons allait, ensuite, avoir trois nouvelles occasions, engendrées par Steven Low ou Maurice Rozenthal, dans les dix premières minutes du tiers médian. Si sur la première le joueur de centre ne cadrait pas (22'31), Rémi Caillou, en surchauffe dans cette période (18 tirs), devait détourner la suivante (23'25) et arrêter la dernière (29'28) pour la plus grande fierté de la dizaine d'enthousiastes supporters de la section "Leffe" venus de la côte d'Opale. Le jeune gardien s'était aussi remarquablement déployé face à Niko Kantelinen - servi par un étonnant animateur offensif, Nicolas Pousset - quand les Dragons chauffaient le but ch'ti dans la première moitié de la deuxième période (28'28). Pour boucler le vingt, Daniel Carlsson, en contre et aux anges sur un bloc éblouissant d'harmonie et de précision, trouait, de nouveau, l'ancien geôlier d'Épinal trop dépourvu d'aide, cette fois d'un tir frappé sans contrôle, à mi-distance, au ras de la glace, sur un autre excellent service de Martin Lacroix (5-0 à 37'05).

À la dernière reprise, Franck Pajonkowski laissait au repos une partie de ces cadres (Arnaud Briand, Maurice Rozenthal, Benoît Pourtanel, Veli-Pekka Hård et Sami Karjalainen) au profit de cinq juniors, sans que son équipe n'en subisse de conséquence. Car s'il est vrai qu'Éric Raymond encaissa un but, sur une énorme inattention - il en laissera aussitôt sa place à Landry Macrez - suite à un lancer lointain et presque anodin de François Lenière (6-1 à 52'19), les petits Dragons, ardents, avaient marqué bien avant. Gautier Lafrancesca, en pression, capturait une relance adverse à la bleue. Son interception arriva dans la crosse de Pierre-Édouard Bellemare qui se chargeait, en mini-break, d'achever Julien Peyre le gardien remplaçant qui avait succédé pour le troisième tiers à Rémi Caillou (6-0 à 42'14). Pour clôturer le tout, Simon Lacroix, (re)passé attaquant sur la troisième ligne numérique aux cotés de son frère et d'Alain Vogin, signait un but entaché d'un hors-jeu flagrant permettant à la recrue défensive, Steven Low, d'inscrire sa première assistance pour son premier match sous les couleurs rouennaises (7-1 à 57'14).

La faible, même si courageuse, opposition dunkerquoise, ne permet pas de véritablement jauger les Dragons après l'affront amiénois de la semaine dernière. Tout juste se sont-ils rassurés avant d'aller affronter les Albatros de Brest, en rade, pour un test beaucoup plus sérieux et révélateur face à une équipe plus complète et performante qu'il peut paraître, en tous les cas toujours ambitieuse, à l'image de son président et de son esprit de compétition exacerbé. Tout de même, au chapitre des satisfactions, nous devons noter l'efficacité de la ligne de Martin Lacroix (doublé de Daniel Carlsson, buts d'Alain Vogin et de Simon Lacroix), maintenant renforcé à droite par la présence de son frère. À noter aussi, le comportement offensif des juniors quand ils sont rentrés au début du dernier tiers, profitant sans doute, il est vrai, de la fatigue et du découragement des Boucaniers. Du coté des joueurs de Karl Dewolf, à part les gardiens, Rémi Caillou et Julien Peyre, valeureux, un Benjamin N'Guyen sachant patiner les pieds liés par son short tombé sur ses patins (10'56), et plus sérieusement après un premier tiers intensif de la part des visiteurs ne récompensant ni leurs efforts de patinage, ni leur engagement physique, les coéquipiers de Grégory Dubois n'ont, hélas, pas étonné.

Compte-rendu signé Thierry Frechon.

Commentaires d'après-match (dans Paris Normandie et La Voix du Nord)

Franck Pajonkowski (entraîneur de Rouen) : "Ce match a permis de trouver des automatismes. Il y a eu beaucoup de changements dans l'équipe, mais là, on est mieux organisé."

Karl Dewolf (entraîneur-joueur de Dunkerque) : "Par rapport à la semaine dernière où l'on a rapidement baissé les bras, j'ai senti que le groupe progressait au fil de la rencontre. Bien sûr, face à une telle formation, il ne faut pas faire d'erreurs sous peine de les payer cash. C'est ce qui s'est passé. Il va falloir se montrer plus rigoureux en défense. D'ailleurs, pour la venue d'Amiens, j'envisage quelques changements. On est le Petit Poucet de ce championnat. Il faut apprendre et surtout corriger nos lacunes. Mais pour la seconde phase, il faudra compter avec nous..."

Rouen - Dunkerque 7-1 (3-0, 2-0, 2-1)

Samedi 27 septembre 2003 à 20h30 sur l'Île Lacroix. 1932 spectateurs.

Arbitrage de Thierry Calamoneri assisté de Savice Fabre et Stéphane Phelippe.

Pénalités : Rouen 10' (8', 2', 0'), Dunkerque 14' (4', 4', 6').

Tirs : Rouen 44 (13, 18, 13), Dunkerque 12 (7, 3, 2+0).

Occasions : Rouen 11 (4, 4, 3), Dunkerque 3 (2, 1, 0).

Évolution du score :

1-0 à 04'20" : Carlsson assisté de M. Lacroix et S. Lacroix (sup. num.)

2-0 à 11'35" : Vogin assisté de Carlsson et S. Lacroix

3-0 à 15'45" : M. Rozenthal (inf. num.)

4-0 à 20'14" : Briand assisté de M. Rozenthal et Pourtanel

5-0 à 37'05" : Carlsson assisté de M. Lacroix et Vogin

6-0 à 42'14" : P.-E. Bellemare assisté de Lafrancesca

6-1 à 52'19" : Lenière assisté de Dewolf

7-1 à 57'14" : S. Lacroix assisté de Vogin et Low

Gardiens : Éric Raymond puis Landry Macrez à 52'19".

Défenseurs : Benoît Pourtanel (puis Simon Doreille à 40'00") - Steven Low ; Nicolas Pousset - Veli-Pekka Hård (puis Benoît Quessandier à 40'00") ; Daniel Carlsson - Nicolas Besch.

Attaquants : Maurice Rozenthal (puis Gautier Lafrancesca à 40'00") - Arnaud Briand (C) (puis Adrien Dufournet à 40'00") - Pierre-Édouard Bellemare ; Niko Kantelinen - Sami Karjalainen (puis Damien Raux à 40'00") - Thibault Geffroy ; Simon Lacroix - Alain Vogin - Martin Lacroix.

Absent : Miikka Rousu (adducteurs).

Gardiens : Rémi Caillou puis Julien Peyre à 40'00".

Défenseurs : Grégory Dubois (C) - Alexis Thomas ; Ghislain Folcke - Philippe Tanghe ; Benoît Guillemot - Karl Dewolf.

Attaquants : Erik Bochna - Julian Marcos - Daniel Saint-Amant ; Mathieu Becuwe - Mickaël Bardet - Maxime Boschetti ; François Lenière - Frédéric Pena - Benjamin N'Guyen.

Remplaçant : Benjamin Louf. Absent : Clément Thomas (?).

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