Viry-Châtillon - ACBB/Paray (27 septembre 2003)

 

Match comptant pour la première journée de division 2, poule sud.

Avant le début du championnat de France de D2, c'était aussi le début du championnat cadets ce soir. En lever de rideau, deux des meilleures équipes de cette catégorie s'affrontaient, et Viry a fait honneur à son statut de champion en titre en renversant le score de 3-4 à 7-4 au cours d'un troisième tiers-temps entièrement dominé par les Castelvirois, même en infériorité numérique. C'est Clément Masson qui a inscrit le but de l'avantage, ainsi que le dernier dans la cage vide alors que les Gothiques avaient sorti leur gardien et jouaient à six contre trois pour remonter leurs deux buts de retard. Notons un moment amusant dans ce match, quand un des arbitres a tenté de s'interposer pour... empêcher les cadets de Viry de se congratuler après un but, avant de vite se raviser. Il avait sans doute pris la joyeuse mêlée pour un début d'échauffourée, trompé par le fait qu'un des joueurs castelvirois portaient un casque rouge, qui pouvait faire croire qu'un Amiénois était encerclé par les casques jaunes !

Victoire impérative

Les seniors étaient bien inspirés de suivre l'exemple des jeunes, car la victoire est obligatoire ce soir. Dans une poule sud extrêmement relevée, Viry doit absolument battre une équipe comme l'ACBB/Paray si elle veut jouer la montée, car ses prochains adversaires devraient être d'un tout autre calibre. Malgré les absents, dont celle de Jérôme Mô alité, les Castelvirois jouent d'ailleurs à quatre lignes complètes contre deux et demi pour les visiteurs. Ceux-ci ont par contre avec eux une petite colonie d'une quinzaine de bruyants supporters, qui contribuent à ce que les tribunes soient assez garnies pour ce match de rentrée à entrée gratuite, annoncé sur l'antenne d'EFM, radio essonnienne qui est le nouveau partenaire du club.

Malheureusement, les seniors semblent décider à imiter les cadets en enchaînant eux aussi les pénalités. C'est un bon exercice pour l'ACBB, dont le jeu de puissance s'améliore à vue d'œil. Initialement, ils perdent le palet avant même de sortir de leur zone, alors que pendant la troisième supériorité, ils s'installent bien et tentent plusieurs tirs, tous arrêtés sans trop de problèmes par Thierry Lallemand, gardien n°1 en attendant l'arrivée de Larivée (sic), le futur gardien canadien. Mais quinze secondes après la fin de cette troisième prison, Romain Danton pivote et tire soudainement en angle fermé, surprenant Cassu qui laisse passer le palet sous le bras de sa mitaine (1-0 à 08'54").

Le jeune papa creuse l'écart

Viry-Châtillon bénéficie à son tour d'une courte période à cinq contre trois, mais son jeu est brouillon à l'image de Germack qui manque le palet sur un slap. Pourtant, en fin de tiers, le capitaine Arnaud François, qui avait glissé piteusement quinze secondes plus tôt, se retrouve dans l'enclave avec le palet, et ne manque pas l'occasion de doubler la mise (2-0 à 18'53"). Il fête ce but en faisant mine de bercer un bébé, reproduisant le geste désormais célèbre de Bebeto et des footballeurs brésiliens à la Coupe du Monde 1994. Il est en effet jeune papa, tout comme Guillaume Jeanette depuis cette semaine. Cette première période se termine par une superbe mise en échec de Julien Pasquereau, symbole d'un écart créé sur la volonté (et un peu sur les errances de l'ACBB sur sa zone) plus que sur la qualité technique.

Mais l'apparence d'un tiers propre et blanchi semble tout de même trompeuse, et Gilles Chevènement, trop peu marqué, le prouve dès la reprise en exploitant rapidement une supériorité (2-1 à 21'55"), qui sanctionnait une obstruction sifflée bien sévèrement contre Buigues qui interdisait simplement l'accès à l'enclave. On l'avait vu dans le dernier match de la saison passée avec Sébastien Roujon, on le vérifie dans le premier match de ce nouveau championnat avec Arnaud François : avoir un enfant donne des ailes. Après une action chaude sur sa cage, Viry est plus rapide en contre-attaque et part à deux contre un, Arnaud François choisit de tirer et marque encore (3-1 à 23'37").

Le match jusqu'ici très correct prend une moins bonne tournure car l'ACBB multiplie les charges incorrectes ne répondant plus à la logique du jeu. Les pénalités s'accumulent, notamment contre Pierre Dehaen, qui s'énerve pour un rien et multiple les fautes inutiles. Viry domine nettement, mais ne concrétise pas, comme quand Bertrand Danton vole le palet à la bleue adverse et part dans le dos d'Odin et Boulet, avant de perdre son duel contre le gardien Paul Cassu. Par ailleurs, la cage de celui-ci se déloge à trois reprises de ses gonds lors d'occasions adverses. Mais il arrive aussi aux Castelvirois de se mettre en danger, lorsqu'Arnaud François perd le palet devant son but ou lorsque Lallemand se fait contrer par Duplant en sortant de ses buts. Mais l'opportunisme de Viry sur les petits rebonds lâchés par Cassu est finalement récompensé par un but de Marouillat (4-1 à 37'49").

Florent Fauvre a failli renverser la situation

La deuxième pause a le même effet sur l'ACBB/Paray que la première, une réduction du score, quand Odin trouve Fauvre près du but (4-2 à 41'41"). Florent Fauvre inscrit ensuite un second but personnel (4-3 à 44'38"), puis, décidément très chaud, il dribble deux joueurs en zone offensive un peu plus tard. Va-t-il faire basculer le match à lui tout seul ? Ses coéquipiers suivent en tout cas son modèle avec un débordement sur la droite de l'incisif junior Christophe Jolly et un centre pour Florian Segura seul dans l'axe, trop court pour reprendre ce palet qui aurait pu être fatal à ses ex-coéquipiers. Viry réplique par une échappée solitaire de Benjamin Aubry, mais il ne cadre pas son tir. Les Jets s'installent de plus en plus dans la zone des Bleus, qui enchaînent les dégagements interdits, mais les tirs sont toujours détournés au passage et les Castelvirois ne semblent pas trouver la solution.

C'est pourquoi, lorsque Segura est pénalisé pour obstruction à cinq minutes de la fin, Viry demande un temps mort pour enfin conclure. Puis c'est Yves Lespérance qui est sanctionné pour faire trébucher, et pour montrer qu'il ressent ça comme une suprême injustice, il plonge sur la glace les bras en croix tel John Drummond s'étalant sur le tartan des Mondiaux d'athlétisme de Saint-Denis le mois dernier. L'avantage de deux hommes ne dure pas longtemps car Marouillat prend une pénalité en stoppant une contre-attaque. Une fois (dix minutes de méconduite), deux fois (et re-dix minutes), il répond à l'arbitre qui lui intime l'ordre de se taire. Mieux vaut jouer que parler, et c'est ce que fait Sébastien Roujon seulement quatre secondes plus tard par un tir parfait à mi-hauteur au ras du poteau (5-3 à 56'07"). À quelques centimètres près, il aurait même pu en mettre un second identique. Au gré des pénalités de plus en plus nombreuses, les deux équipes se retrouvent tour à tour à trois. Dernier à être envoyé en prison, Lespérance donne son avis sur la prestation arbitrale : "Je t'applaudis... Criss de bon match !"

Il est sûr que les deux équipes et les arbitres auraient pu s'épargner certaines prisons de trop. Pour le reste, Viry peut se satisfaire des deux points engrangés, c'est l'essentiel mais c'est à peu près tout. Son effectif pléthorique, qui est aussi le reflet de la qualité de sa formation des jeunes avec un grand nombre de joueurs passés par les petites catégories du club, est en effet un peu plus long à se mettre en place, et les réglages collectifs prennent un peu plus de temps. Mais les tests sérieux arriveront très vite avec le déplacement à Chambéry et la réception de Toulouse.

Compte-rendu signé Marc Branchu

 

Commentaire d'après-match (dans Le Républicain)

Stéphane Rioux (entraîneur-joueur de l'ACBB/Paray) : "Sur le papier, il n'y avait pas photo, et j'ai d'ailleurs fait de Viry mon favori pour la montée. On sort la tête haute de ce match. Je regrette qu'on soit allé si souvent en prison, sinon... Quant à Éric Lamoureux, on ne l'a pas vu du match. Finalement, ce n'est pas une grosse perte pour nous."

 

Viry-Châtillon - ACBB/Paray 5-3 (2-0, 2-1, 1-2)

Samedi 27 septembre 2003 à 20h30 à la patinoire municipale de Viry-Châtillon. 170 spectateurs.

Arbitrage de MM. Fraysse et Maltaverne.

Pénalités : Viry-Châtillon 40' (8', 6', 6'+10'+10'), ACBB/Paray 38' (4', 12', 12'+10').

Tirs : Viry-Châtillon 37 (10, 18, 9), ACBB/Paray 20 (8, 5, 7).

Évolution du score :

1-0 à 08'54" : R. Danton

2-0 à 18'53" : François

2-1 à 21'55" : Chevènement assisté d'Odin

3-1 à 23'37" : François

4-1 à 37'49" : Marouillat (sup. num.)

4-2 à 41'41" : Fauvre assisté d'Odin

4-3 à 44'38" : Fauvre

5-3 à 56'07" : S. Roujon (sup. num.)

 

Viry-Châtillon

Gardien : Thierry Lallemand.

Défenseurs : Clément Dinay - Olivier Monneau ; Julien Pasquereau - Guillaume Jeannette ; Jérémy Buigues - Romain Lefebvre ; Ludovic Germack - Guillaume Cormont.

Attaquants : Arnaud François (C) - Bertrand Danton - Benjamin Aubry ; Sébastien Roujon - Éric Lamoureux - Mickaël Marouillat ; Romain Danton - Nicolas Buissière - Kévin Ledoux ; Cédric Abourbé - Chris Desuert - Olivier Roujon.

Remplaçant : Geoffroy Macron (G). Absents : Jérôme Mô (malade), Rémi Jeanette (pas encore de licence), Cédric Berteleau et Vincent Vancayseele (blessés).

ACBB/Paray

Gardien : Paul Cassu.

Défenseurs : Stéphane Rioux - Pierre Dehaen ; Charles-Henri Odin - Yves Lespérance.

Attaquants : Florian Segura - Julien Boulet - Victor Peduzzi ; Jérôme Duplant - Christophe Jolly - Florent Fauvre ; Gilles Chevènement - Franck Ferey.

Remplaçant : Matthieu Gillot (G). Absents : Thomas Syrigos, Cyril Depraetere, Julien Libat.

 

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