Viry-Châtillon - Toulouse (11 octobre 2003)

 

Match comptant pour la troisième journée de division 2, poule sud.

Les deux équipes qui s'affrontent ce soir sont invaincues, mais Toulouse passe son premier gros test, alors que Viry a pu vérifier sa force à Chambéry. C'est l'occasion pour les Essonniens de mesurer les progrès accomplis depuis la saison dernière, car les Toulousains s'étaient facilement imposés ici même il y a quelques mois.

Viry étrenne ce soir son nouveau gardien canadien, Francis Larivée, un ancien n°50 de la draft NHL (en 1996). Pour expliquer qu'il se retrouve aujourd'hui en D2 française, il faut préciser que ses statistiques ont lentement décliné dans les ligues mineures (AHL puis ECHL), avant qu'il arrête le hockey professionnel il y a deux ans. Il avait depuis rejoint sa petite amie à Paris et travaillait dans un Buffalo Grill, mais il avait des fourmis dans les jambes à l'idée de rejouer au hockey. Il a donc quitté son emploi et a été engagé par Viry, où il s'occupera donc des jeunes du club, particulièrement des gardiens. Les gamins semblent l'avoir déjà adopté à en croire leurs encouragements dans les tribunes.

Le match débute sur un très haut rythme, intense, y compris physiquement avec les premières mises en échec castelviroises. C'est d'ailleurs pendant l'une d'elles (tout à fait correcte), à la bleue offensive toulousaine, que l'arbitre lève le bras. Les visiteurs croient qu'une pénalité différée est signalée et le gardien toulousain Raphaël Vincent sort de ses buts... mais le jeu continue en réalité et Benjamin Aubry n'a plus qu'à envoyer le palet dans la cage vide (1-0 à 03'29"). Incrédules après ce but stupide, les Toulousains viennent demander à l'arbitre pourquoi diable il a levé le bras, probablement en fait pour signaler un quelconque hors-jeu en cours.

Vincent semble un peu plus fébrile après cette action, notamment lorsqu'un lancer lointain de Cormont lui glisse de la mitaine. Son vis-à-vis Larivée démontre lui un sang-froid à toute épreuve, ne paniquant jamais même dans les situations difficiles. Le jeu continue sur le même rythme, avec toujours aucun temps mort... sauf un relativement long, lorsque les arbitres décident d'infliger une pénalité de match à Raphaël Vincent, en raison d'un crachat (13'59"). Yoann Crettenand et en même temps pénalisé pour attitude anti-sportive, et lorsque la partie reprend, les Castelvirois sont à cinq contre trois. Mais une partie de la supériorité est anéantie par un retenir sifflé contre Olivier Monneau à la lutte dans les coins. En fin de compte, le jeu de puissance ne produit rien de bon malgré de nombreux tirs de la bleue.

En deuxième période, Viry double la mise par Mikaël Marouillat en deux temps (2-0 à 25'30"). Commence alors une pluie de pénalités pour les locaux. Première conséquence, un festival de Francis Larivée. Après un premier arrêt à bout portant en infériorité (27'24"), il donne toute la mesure de son talent lorsque ses coéquipiers passent leur vie à trois sur la glace. À 27'40", le palet le heurte alors qu'il semble en déséquilibre arrière et rebondit sur lui. Les Toulousains lèvent les bras, mais le gardien canadien lève alors sa mitaine, dans laquelle il a en fait cueilli la rondelle par un coup de patte étonnant. Ensuite, à 29'11", un rebond s'offre aux Toulousains pour un tir à bout portant dans la cage ouverte, et de nouveau les visiteurs font des signes de triomphe. Mais ils doivent de nouveau rabaisser leurs bras car Larivée a encore capté le palet dans sa mitaine. Ce réflexe improbable déclenche un véritable tonnerre d'applaudissements.

Seconde conséquence de l'embouteillage sur le banc castelvirois, tout le monde semble perdu. Les joueurs tout d'abord, puisque l'ex-Havrais Nicolas Buissière remonte naïvement sur la glace à la fin de sa pénalité alors que deux autres de ses coéquipiers ont été entre-temps envoyés en prison. Il retourne donc sur le banc qu'il vient de quitter pour surnombre... mais Mutte est sanctionné en même temps pour pénalité anti-sportive, et il s'agit donc d'une pénalité simultanée. Rien de bien compliqué, sauf qu'elle va encore semer la confusion dans les esprits. Lorsque Monneau, qui a le réflexe idiot de jeter sa crosse quand il voit que le tireur l'évite alors qu'il s'est couché devant le palet, devient le quatrième joueur de Viry en prison, la table de marque ne sait plus où elle en est, et surtout, les arbitres non plus, qui consultent attentivement la feuille de match pendant cinq bonnes minutes avant de déterminer enfin qui sort à quel moment.

Ces pauses interminables, qui résultent d'une part de la lenteur de décision des arbitres et d'autre part de la mauvaise habitude des joueurs de venir les entourer et allonger encore le délai, ne sont guère du goût du public, plus nombreux aujourd'hui grâce à des efforts de promotion et des distributions d'invitations qui commence à montrer des gestes d'impatience et se demande bien quand il pourra bien se coucher.

Le jeu devient alors inutilement tendu, et les joueurs de plus en plus nerveux dépassent les bornes. Baptiste Bobillier charge violemment Larivée contre la bande, et le gardien canadien qui souffre du dos ne se relève qu'après l'intervention de la kiné. Le joueur toulousain, logiquement sanctionné de 2'+10', fait l'innocent et prétend que c'est involontaire, mais certains de ses gestes précédents n'incitent pas à le croire. Paradoxalement, après plus de cinq minutes de supériorité numérique infructueuse (dont la moitié à cinq contre trois), c'est sur cette infériorité que les Toulousains réduisent le score, sur une contre-attaque à deux contre un. On les sent cette fois réticents à lever les bras, tellement échaudés par leurs précédentes déconvenues. Pourtant, si, Larivée a bel et bien été battu cette fois par Mauget (2-1 à 32'04").

Mais les joueurs de Viry sont un peu sortis du match par tous ces évènements. Julien Aubry prend une méconduite de match pour un vague coup de tête sur un défenseur qui l'écartait sans ménagement pour protéger le gardien. Clément Dinay est également l'auteur d'une provocation douteuse, venant freiner juste devant le gardien après avoir lancé en entrée de zone. Romain Gutknecht vient lui dire ce qu'il pense de son comportement et les deux joueurs vont en prison. On en oublie que le jeu continue, et que Sébastien Savajol a un palet d'égalisation à la dernière minute du tiers-temps sur une contre-attaque solitaire, mais l'ailier toulousain manque le cadre.

Viry-Châtillon retrouve goût au jeu pendant la pause et domine entièrement le début du troisième tiers-temps. Le gardien substitut Frédéric Fortesa est sollicité d'entrée sur un breakaway de Mohamed Benyahia. Trois minutes plus tard, Desuert et Marouillat s'échappent en deux contre un, mais la reprise du second est trop poussive (43'29"). Par la suite, malgré la volonté de Julien Mauget qui donne l'impulsion à son équipe, Toulouse se heurte à Francis Larivée, mais aussi à des Catselvirois efficaces pour bloquer ou contrer les tirs lors de leur unique infériorité du tiers.

Même si Fortesa sort de sa cage dans la dernière minute pour un sixième joueur de champ, Toulouse est finalement battu 2-1. Le score est sans doute logique, mais on aurait aimé que le match continue sur le même rythme élevé qu'au premier tiers-temps, au lieu de s'enterrer dans des palabres au cours de la deuxième période. En tout cas, le fait d'avoir des lignes fixes d'un match à l'autre a visiblement permis à Viry de vite gagner en cohésion.

Compte-rendu signé Marc Branchu

 

Viry-Châtillon - Toulouse 2-1 (1-0, 1-1, 0-0)

Samedi 11 octobre 2003 à 20h30 à la patinoire municipale de Viry-Châtillon. 270 spectateurs.

Arbitrage de Franck Arnal et Stéphane Péronin.

Pénalités : Viry-Châtillon 50' (4', 12'+20', 4'+10'), Toulouse 53' (6'+5'+20', 6'+10', 6').

Tirs : Viry-Châtillon 41 (12, 16, 13), Toulouse 32 (9, 14, 9).

Évolution du score :

1-0 à 03'29" : Aubry

2-0 à 25'30" : Marouillat assisté de Desuert

2-1 à 32'04" : Mauget (inf. num.)

 

Viry-Châtillon

Gardien : Francis Larivée.

Défenseurs : Ludovic Germack - Olivier Monneau ; Guillaume Jeannette - Guillaume Cormont ; Jérémy Buigues - Clément Dinay.

Attaquants : Arnaud François (C) - Bertrand Danton - Benjamin Aubry ; Sébastien Roujon - Éric Lamoureux - Mickaël Marouillat ; Nicolas Buissière - Romain Danton - Kévin Ledoux ; Mohamed Benyahia - Chris Desuert.

Remplaçants : Thierry Lallemand (G), Rémi Jeannette. Absents : Jérôme Mô (malade), Hugo Astic (en attente de licence), Julien Pasquereau, Cédric Abourbé.

Toulouse

Gardiens : Raphaël Vincent puis Frédéric Fortesa à 13'59".

Défenseurs : Terry Prunier - Guillaume Solvès ; Delphin Mutte - Yoann Crettenand ; Damien Gadiot - Antoine Lombard.

Attaquants : Sébastien Savajol - Julien Mauget - Jean-Luc Brouard ; Baptiste Bobillier - Grégory Gibeaux - Guilhem Pechmeja ; Romain Gutknecht - Benjamin Puig - Charles Davrinche.

Remplaçant : Thibaut Villemejane.

 

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