Brest II - La Roche-sur-Yon (18 octobre 2003)
Premier tour de la Coupe de France 2004.
Bien renforcés par trois joueurs venus de l'équipe "élite" qui ne jouait pas pour cause de report d'Amiens-Brest (Coupe Continentale), Gaby Bounoure, Thomas Gueguen et Christian Élian, descendus jouer les renforts de choix, les "espoirs" brestois n'auront malheureusement rien pu faire face à des Yonnais bien mieux organisés et plus expérimentés. Vaincus 5-6 à l'issue d'une prolongation à déconseiller pour les nerfs et d'un match rugueux et animé, les Brestois n'ont pas pour autant démérité et n'ont pas à rougir face à la faible assistance constituée d'une bonne centaine de spectateurs, dont une large poignée de joueurs de l'équipe une venus voir leur coéquipiers de D2. La réserve brestoise, après trois rencontres, est donc toujours à la recherche de sa première victoire. Même si leur parcours s'arrête ici en Coupe de France, il est loin d'être terminé en championnat où, une fois les quelques problèmes de collectif et de discipline corrigés, à n'en pas douter l'avenir devrait leur sourire davantage.
Si les premiers à se mettre en évidence sont les Vendéens sur un 3 contre 1 bien négocié mais avorté par Bounoure (01'00), les Brestois ne restent pas de marbre. Au contraire, Gueguen sur une échappée touche de manière troublante le montant du but de Charret (02'40). Les Yonnais font des fautes, et pourtant ils en récoltent paradoxalement les fruits puisque c'est le Tchèque Blaha qui va dépuceler le tableau d'affichage (0-1 à 07'21). Loin de traumatiser outre mesure le portier opposé par leurs tirs, puisque seulement quatre lancers seront envoyés vers le but yonnais par les Brestois lors du premier tiers contre seize en sens inverse, les Albatros trouvent tout de même l'égalisation sur un breakaway brillamment mené par Potapov (1-1 à 15'14). Seulement, le jeu de puissance des Aigles des Pays de la Loire est trop efficace pour laisser passer les indisciplines bretonnes, et c'est Julien Thomas qui se charge de le faire savoir, au mauvais souvenir de Gaby pas vraiment au repos dans ses cages (1-2 à 17'47). Cette fin de tiers voit encore filer les pénalités brestoises et yonnaises mais voit également Bounoure se mettre en avant sur un 2 contre 1 dégoûté de belle manière (19'50).
Au retour des vestiaires, on note également l'arrivée de Christophe Niedziolka et Jérôme Veret qui rejoignent donc le reste du contingent "Albatros" en tribune de presse, notamment le metteur d'ambiance Dino Grossi et un Cédric Pageau tonitruant et déchaîné, qui à eux quatre mettent une ambiance du tonnerre. Toujours est-il que du coté de la glace, malgré des intentions retrouvées et plus prononcées ainsi que des arrêts décisifs de Bounoure, les pénalités continuent de défiler au rythme du sifflet de M. Duffauret, d'autant plus que les charges et autres contacts se durcissaient, Sly Giet pouvant en témoigner sur une prise en sandwich puisqu'il mettra plusieurs minutes à s'en remettre (25'51).
Et pourtant, profitant d'une rare accalmie du jeu à cinq contre cinq, Serge Toukmatchev, tout fraîchement rentré sur la glace, s'en va seul en breakaway pour tromper impeccablement Charret (2-2 à 35'09). Tout juste le temps pour Gabriel Bounoure de sortir un nouvel arrêt spectaculaire face à Samson (36'03) que Gassiot en débordement trouve la lunette opposée (2-3 à 36'53). Pas décidé à se laisser abattre comme ça, l'Albatros ! Mais alors, pas du tout ! De retour à l'offensive, Denis Potapov et Thomas Gueguen mettent à rude épreuve le gardien vendéen (38'40) avant de passer à la sanction par Gueguen d'un bon lancer plein axe (3-3 à 39'26). De quoi clore les débats animés pour ce tiers...
Néanmoins les choses reprennent vite, dans une ambiance de folie en tribune de presse, tandis que les deux camps s'opposent toujours dans cette confrontation âprement disputée. Potapov répond à Leveque sur de bonnes pénétrations (43'40) alors que Lacuisse finit quant à lui au fond des filets adverses, malheureusement sans la rondelle sacrée (44'31). Ce sont les prémices d'une prise de pouvoir des locaux, pour la première fois du match, par Serge Toukmatchev en supériorité numérique (4-3 à 46'15) sous les clameurs du public brestois et de Chris' Niedziolka.
Ce débat d'artilleurs à longue distance entre les Gueguen, Giet ou Colombain opposés à Blaha ou Grimaud (51'06 & 52'50) fait monter l'ambiance, d'autant plus que la puissance des charges va crescendo, faisant même concéder aux Brestois trois pénalités consécutives en trente secondes. Cela scelle sans aucun doute le sort de ce match puisque dans la foulée Blaha égalise à cinq contre trois (4-4 à 54'10), et qu'une minute plus tard, encore en double jeu de puissance, Samson redonne l'avantage à son équipe (4-5 à 55'25). Dès lors, on s'imagine que les carottes sont cuites... Plus qu'à remballer l'artillerie et rentrer aux vestiaires, se dit-on... Mais c'est sans compter sur l'abnégation brestoise qui, faisant sortir Bounoure de ses cages, offre la possibilité à Christophe "Boul" Gaulmin d'offrir la prolongation à son équipe (5-5 à 59'13). Tout le monde souffle en attendant la prolongation qui ne s'éternise pas en longueur, puisque dans une atmosphère de K.O. possible à tout instant, les visiteurs profitent d'une ultime pénalité brestoise pour conclure le match d'un lancer limpide de Julien Thomas (5-6 à 62'37). Les jeunes Albatros sortant donc la tête haute de la Coupe de France à l'issue d'un match qui, à quelques détails près, aurait pu basculer dans l'autre sens.
Compte-rendu signé William Boussard
Commentaire d'après-match
Guillaume Blanc (attaquant de Brest) : "C'était un match intéressant, je pense que ça fait partie de notre évolution en D2. C'était un vrai match de coupe et c'est bien qu'on puisse goûter à ça. On peut quand même voir du positif dans cette défaite. La différence selon moi s'est faite au niveau de la maturité. Ils évoluent en D2 depuis longtemps, ils ont des joueurs d'expérience, nous avons des jeunes qui n'ont jamais joué à ce niveau-là et qui n'ont peut-être même jamais joué de prolongation, donc ils étaient peut-être un peu stressés. Je ne sais si la victoire de La Roche est méritée mais c'est peut-être plus logique."
Brest - La Roche-sur-Yon 5-6 a.p. (1-2, 2-1, 2-2, 0-1)
Samedi 18 octobre 2003 à 20h30 au Rïnkla Stadium. 100 spectateurs.
Arbitrage de MM. Duffauret et Bellotte.
Pénalités : Brest 36' (10', 8'+10', 8'), La Roche-sur-Yon 42' (6', 8'+10'+10', 8').
Évolution du score :
0-1 à 07'21" : Blaha assisté de Samson et Gassiot (inf. num.)
1-1 à 15'14" : Potapov assisté de Gueguen et Gaulmin
1-2 à 17'47" : J. Thomas assisté de Samson (sup. num.)
2-2 à 35'09" : Toukmatchev assisté de Perrin
2-3 à 36'53" : Gassiot assisté de Dubaj
3-3 à 39'26" : Gueguen assisté de Giet et Medina (sup. num.)
4-3 à 46'15" : Toukmatchev assisté de Bounoure (sup. num.)
4-4 à 54'05" : Blaha assisté de Samson et Gassiot (double sup. num.)
4-5 à 55'09" : Samson assisté de Blaha et Gassiot (double sup. num.)
5-5 à 59'13" : Gaulmin assisté de Potapov et Blanc
5-6 à 62'37" : J. Thomas (sup. num.)
Brest
Gardien : Gabriel Bounoure.
Défenseurs : Sylvain Giet - Christian Élian ; Nicolas Médina - Jarmo Kuusisto ; Maxime Bot - Anthony Callec ; Michel Papin.
Attaquants : Stéphane Lacuisse - Fabrice Letort - Guillaume Blanc ; Thomas Gueguen - Christophe Gaulmin - Denis Potapov ; Arnaud Colombain - Jérémy Cormier - Olivier Perrin ; Serge Toukmatchev.
Remplaçants : Thomas Morvan (G), Morgan Letort, Marwyn Marichy.
La Roche-sur-Yon
Gardien : Paul Charret.
Défenseurs : Samson Samson - Martin Dubaj ; Frédéric Grimaud - David Selin ; Benoît Barreteau - Cyril Sabatier.
Attaquants : Julien Thomas - Cédric Gassiot - Robert Blaha ; Benoît Thomas - Xavier Davranche - Frédéric Levêque ; Arnaud Disnard - Gaël Cler - Thomas Le Cam.
Remplaçant : Guillaume Chanson (G).