Grenoble - Gap (25 octobre 2003)

 

Match comptant pour la septième journée du Super 16, poule est.

Après leur première défaite de la saison concédée en prolongation à Mulhouse, les Brûleurs de Loups comptaient retrouver le chemin de la victoire face aux derniers le poule, les Rapaces de Gap. Mais plus encore que la victoire, c'est surtout le chemin des filets que voulaient retrouver les attaquants grenoblois, le zéro pointé à Mulhouse ayant cristallisé l'inefficacité offensive de plus en plus flagrante des Grenoblois. À noter que ce Grenoble-Gap contient toujours une part émotionnelle puisque ce soir encore il y avait six joueurs formés à Gap dans l'effectif des Brûleurs de Loups. Pour la première fois de la saison, Gérald Guennelon décidait d'aligner ses quatre lignes dès le début du match.

Les deux équipes débutaient lentement la rencontre sans vraiment mettre en danger les gardiens. Ce round d'observation tournait à l'avantage des visiteurs qui obtenaient une supériorité numérique après moins de trois minutes pour un cinglage de Christophe Tartari. Le jeu de puissance gapençais ne donnait rien mais quelques secondes après le retour de Tartari sur la glace, Anthony Perez bien esseulé dans la zone grenobloise se permettait d'ajuster tranquillement Rolland et d'ouvrir le score (1-0, 5'28"). Un scénario pas vraiment attendu mais tout à l'honneur d'une équipe des Rapaces sans complexe qui jouait crânement sa chance. Dès lors, les Brûleurs de Loups allaient petit à petit augmenter leur emprise sur la rencontre, mais on était loin de la ruée vers les buts de Lukes qu'on était en droit d'attendre. Le portier gapençais s'interposait sur des tentatives de loin de Podlaha et Saarinen et la défense haut-alpine faisait le dos rond lors d'une infériorité numérique concédée par Lukac. La quatrième ligne, un peu fébrile lors de ce premier tiers, commettait une nouvelle faute, cette fois par Millerioux en fin de période, tant est si bien que les Rapaces semblaient s'acheminer vers un avantage au score au retour aux vestiaires. Mais une prison de Turcotte changeait la donne et Jean-François Bonnard égalisait d'un slap puissant de la ligne bleue alors que les deux équipes évoluaient à 4 contre 4 (1-1, 19'12"). Une égalisation inespérée qui remettait les Brûleurs dans le bon sens à la fin du premier vingt.

Ce sont d'ailleurs des Grenoblois conquérants qui revenaient sur la glace. Maîtrise totale du palet et pression constante des quatre lignes sur les buts de Lukes. Les Gapençais ne touchaient pas le palet et on se doutait que Lukes allait bien finir par craquer. C'est finalement la quatrième ligne qui se chargeait de donner l'avantage au score aux Brûleurs de Loups : sur un contre, Papa adressait une passe lumineuse à Tartari démarqué et le jeune centre grenoblois ne ratait pas son face-à-face avec le gardien gapençais (2-1, 27'03"). Ce but aurait pu servir de déclic mais une pénalité de Podlaha interrompait légèrement la domination locale. Les deux minutes d'infériorité passées, les Brûleurs de Loups reprenaient les commandes des opérations avec toujours la même maîtrise et la même... inefficacité ! Forsell, malgré plusieurs tentatives, ne parvenait pas à inscrire son premier but sous les couleurs grenobloises, et Lukes était au four et au moulin dans ses cages. Un jeu de puissance grenoblois restait infructueux tandis que Fougère commettait une faute sur une des rares incursions gapençaises dans la zone grenobloise. Les minutes passant, les Brûleurs de Loups devaient donc se contenter du plus petit avantage avant la dernière période, un scénario déjà entrevu contre Épinal et Briançon montrant que les Grenoblois ont toujours autant de mal à trouver le fond des filets adverses.

La troisième période aurait d'ailleurs pu s'avérer fatale aux locaux, exposés sans cesse aux contres adverses et toujours sous la menace d'une égalisation, faute de ne pouvoir prendre un avantage plus conséquent. Ainsi, par deux fois, Patrick Rolland dut s'employer sur des contres adverses qui auraient pu faire mouche sans le talent du gardien tricolore, irréprochable sur ces deux actions. Grenoble était fébrile malgré une domination sans partage. Bonnard s'accrochait avec Vidal et un cinglage du défenseur grenoblois ne venait pas au meilleur moment. Heureusement pour les locaux, un surnombre maladroit venait annuler la pénalité. Meunier et Ravoire partaient simultanément en prison tandis que les Brûleurs ne parvenaient pas à inscrire ce troisième but salvateur. Ce ne sont pourtant pas les occasions qui manquaient mais les attaquants battaient décidément tous les records de maladresse. Une prestation pas totalement du goût de Gérald Guennelon qui laissait sur le banc une partie de la troisième ligne tandis que les Gapençais demandaient un temps mort. On entrait alors dans les cinq dernières minutes et le public grenoblois craignait de revivre le match de Briançon au cours duquel les Diables Rouges étaient revenus au score dans les ultimes secondes. Cette fois le scénario allait être plus favorable : Podlaha, parfaitement décalé par Forsell, jouait enfin son rôle de buteur-libérateur (3-1, 56'10"), et trente secondes plus tard, c'était au tour du duo B.Bachelet-Meunier de marquer (4-1, 56'39"). En quelques secondes, les Brûleurs de Loups avaient ainsi pris un avantage décisif au score et surtout avaient enfin trouvé les clés de l'offensive. Il était temps ! Comme pour mieux confirmer ce réveil tardif des attaquants grenoblois, Agnel, bien aidé par ses compères de la première ligne, trouvait à son tour le fond des filets du malheureux Lukes (5-1, 59'32").

La fin de match en feu d'artifice ne doit pas masquer cinquante-cinq minutes poussives où l'attaque grenobloise a tantôt buté sur un bon Lukes et tantôt fait preuve d'une maladresse chronique. Les cinq dernières minutes serviront-elles de déclic ? L'avenir le dira, mais on retiendra que la quatrième ligne a fait une prestation convaincante, à l'image d'un duo Tartari-Papa remarquable d'engagement et de complicité. Une vent de fraîcheur qui amènera peut-être Gérald Guennelon à reconduire l'expérience des quatre lignes. Un Guennelon qui pour la première fois de la saison a dû prendre des décisions face à la légèreté de certains. Signe qu'une saine concurrence est peut-être en train de s'installer dans l'équipe grenobloise. Du côté de Gap, le score final est très lourd compte tenu de la physionomie du match et de la prestation de Lukes. Les Rapaces n'ont pourtant pas démérité, souhaitons leur de connaître des jours meilleurs car il s'agit d'une équipe jeune et plein d'enthousiasme.

Compte-rendu signé Christophe Laparra

 

Grenoble - Gap 5-1 (1-1, 1-0, 3-0)

Samedi 25 octobre à 20h15 à la patinoire Pôle Sud de Grenoble. 2877 spectateurs.

Arbitrage de Marc Mendlowictz assisté de Damien Velay et Gwilherm Margry

Pénalités : Grenoble 12' (4', 4', 4'), Gap 12' (4', 4', 4').

Évolution du score :

0-1 à 05'28" : Perez assisté de N. Ravoire

1-1 à 19'12" : Bonnard assisté de Forsell

2-1 à 27'03" : Tartari assisté de Papa

3-1 à 56'10" : Podlaha assisté de Forsell et Amar

4-1 à 56'39" : B. Bachelet assisté de Meunier et Antonoff

5-1 à 59'32" : Agnel assisté de Podlaha et Forsell

 

Grenoble

Gardien : Patrick Rolland.

Défenseurs : Jean-François Bonnard (A) - Jesse Saarinen ; Simon Bachelet - Baptiste Amar ; Stéphane Gachet - Roland Fougère ; Timo Bayon - Martin Millerioux.

Attaquants : Benjamin Agnel (A) - Tero Forsell - Josef Podlaha ; Nicolas Antonoff - Laurent Meunier - Benoît Bachelet (C) ; Andrei Shchevelev - Laurent Deschaume - Xavier De Murcia ; Cyril Papa - Christophe Tartari - Romain Laugier.

Remplaçant : Fabrice Agnel (G). Absent : Romain Bachelet (blessé).

Gap

Gardien : Radek Lukes.

Défenseurs : Jean-François Cal - Jan Lukac ; Marek Lorenc - Alexandre Cornaire ; Yann Meyssirel - Ludovic Garreau.

Attaquants : Gabriel Da Costa - Romain Moussier (C) - Patrick Turcotte (A) ; Pierre Carabalona - Miroslav Lukes - Sébastien Vidal ; Franck Lallemand - Nicolas Ravoire (A) - Anthony Perez.

Remplaçants : Christophe Jaussaud (G), Sylvain Roy. Absents : Stéphane Ravoire, David Vachet, Gabriel Périllat, Sébastien Bertrand, Jody Obninsky.

 

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