Épinal - Dijon (1er novembre 2003)

 

Match comptant pour la huitième journée du Super 16, poule est.

Même si l'affiche n'était pas un choc entre leaders, ce match était important pour les deux protagonistes car la victoire de l'un des deux pouvait constituer un pas vers la Poule Magnus. La patinoire de Poissompré avait encore fait le plein, même en ce jour férié, pour soutenir ses chouchous.

À la fin du premier tiers, les Dauphins mènent 2-1, et la patinoire peut être satisfaite car ses poulains mettent la manière. La période est rapidement conduite de chaque côté, on ne se pose pas de questions en tirant énormément vers le but adverse. On constate que Dijon éprouve quelques difficultés à finir ses actions, commettant des erreurs juste à portée de vieux renards comme Trebaticky. "Le Roman" va d'ailleurs ouvrir le score quand Abrahamsson relance très mal : Allison corrige un peu mais pas suffisamment, Szabados stoppe à la bleue et fait une rapide passe pour son compère qui décoche un tir puissant pour le 1-0. Dijon met quelque temps à reprendre ses esprits, avant d'égaliser sur une déviation de Cilhar suite à un tir lointain de Tekel. Dans la foulée, c'est Dugas qui re-dévie un tir dijonnais que Petrik stoppe. Le match ne perd rien de son intensité, le palet va d'un coin à l'autre du glaçon, Drzik remonte alors presque toute la glace, démarque lumineusement Novotny qui gagne son duel contre "Franta" Neckar. Dijon continue de pousser et Vavroch conclue la période d'un joli essai que Petrik s'empresse de stopper.

Si ce tiers laissait entrevoir un match plein, les deux autres tiers seront plus nuancés. Épinal devient plus prudent, Dijon joue le début du tiers médian en supériorité, de façon plutôt laborieuse, ce qui le met à la portée de contres locaux, tel cette échappée Blaha-Trebaticky qui aurait pu tuer le match (24'). Les Dijonnais ont trop tendance à se précipiter sur le palet, gâchant de nombreuses possibilités. Heureusement pour eux, Bergamelli marque sur un rapide tir en pivot en pleine lucarne. Les Ducs peuvent souffler même si c'est en situation d'infériorité qu'ils jouent le mieux. Ils prennent alors une longueur d'avance sur un but polémique (du moins pour les locaux). Tout commence par une échauffourée entre Vavroch et Slovak, la deuxième de la soirée. M. Bocquet envoie les deux joueurs en prison. Presque aussitôt, c'est à Allison d'être puni de deux minutes de méconduite assez sévères. Épinal tente de s'installer, mais Dijon sort le palet, au moment où la table de marque annonce une fin de pénalité pour Dijon. Gentilleau hérite d'un palet à la bleue et convertit victorieusement l'essai. Le hic, c'est que Dijon s'est retrouvé en surnombre, suite à l'annonce de la table de marque, qui se révélait en fait une erreur. Slovak et Vavroch étant sanctionnés en même temps, ils ne pouvaient sortir qu'en même temps, dès un arrêt de jeu. Le corps arbitral, estimant que l'erreur provenait de la table de marque, accepte le but. Le match devient alors plus corsé pour Épinal. Pourtant, on revient à de rapides phases de jeu des deux côtés, notamment à ce nouvel essai immanquable - et pourtant manqué - du duo Novotny-Kadlec, mais le petit centre n'est pas assez réaliste devant Neckar. Épinal gâche décidément beaucoup trop de cartouches en supériorité en cette fin de période. Un premier lancer de Drzik est capté par la mitaine de Franta, qui stoppe ensuite d'un superbe réflexe l'essai à bout portant de Szabados. La rentrée aux vestiaires est donc mitigée pour Épinal qui a peut-être laissé filer sa chance.

En effet, la dernière période ne lui est que très peu propice. Les Dauphins ne parviennent plus à accélérer, créant même des zones de flou devant Petrik, comme sur cette relance-gag de Blaha qui profite à deux Dijonnais, avant que Petrik ne gagne de nouveau un énième duel. L'homme du match Petrik permet à son équipe de rester à flots en usant de réflexes assez concluants : aux deux raids du duos Cihlar-Varvroch, deux réflexes du "Stan". À cette interception de l'omniprésent Miroslav Pazak, encore Stan (7'18"). Encore un numéro de Pazak qui zigzague dans la défense bleue avant de tirer en vol plané, mais "Stan" ferme. Pourtant, l'intensité du match a bien baissé, Dijon mène les débats, mais rivalise aussi de mauvaises passes face à Épinal englué dans ses relances qui n'arrivent jamais aux attaquants. C'est encore ce diable de Pazak qui lance Dugas pour un tir lointain contré par la crosse de Petrik. Épinal ne dispose plus que de deux minutes pour égaliser et remonte enfin significativement dans le camp adverse, avec un joli mouvement collectif où pas moins de quatre bleus mènent le palet, mais Neckar veille. Féfé Marciano décide alors de profiter de l'engagement en zone dijonnaise pour sortir Petrik et créer le surnombre. Hélas, Tekel reprend le palet et remonte sa moitié de jeu avant de lancer dans la cage locale vide.

L'espoir n'est peut-être pas encore perdu pour les Vosgiens. Il y a quand même maintenant trois points entre eux et le quatrième, ce qui ne laisse plus droit à l'erreur. On pourra relativiser en se disant que la partie n'est pas perdue si les Dauphins jouent comme ils l'ont fait en première période, sans se poser de questions, en lançant vers le gardien adverse. Le reste de la partie fut par contre plus triste, il manque vraiment du réalisme devant le filet, ce qui ne pardonne pas, surtout quand on est en retard au score. Une fois de plus, Petrik (toujours aussi constant) et sa défense ne peuvent pas tout faire.

Dijon est un peu plus rassuré, même si pour eux aussi, tout n'est pas encore fait. Pas mal de vitesse, de mouvement, des duos Cihlar-Vavroch et Dugas-Pazak constamment à apporter le danger, mais dans l'ensemble, c'est toute la troupe du "sorcier" Maric qui se porte à l'attaque. Peut-être un peu trop par moments, créant des situations de flou en défense. Il est vrai que les Ducs étaient initialement privés de Gillet, puis de Bouché (sur blessure) en cours du match, tournant alors à quatre derrière. Face à un adversaire plus hardi offensivement, les Bourguignons auraient sûrement eu un match plus difficile.

S'il fallait choisir les meilleurs : Stanislav Petrik pour Épinal et Miroslav Pazak pour Dijon.

Compte-rendu signé Stéphane Rault

 

Commentaire d'après-match (dans Le Bien Public)

Daniel Maric (entraîneur de Dijon) : "On savait le premier tiers important. En perdant seulement 2-1, il y avait bien évidemment deux ou trois retouches à apporter, mais en aucun cas le feu au lac. En deuxième période, on a été nettement plus présent physiquement, plus agressif également, si bien qu'on leur a piqué un paquet de palets. Ensuite, on a contrôlé. Eux, paradoxalement, n'ont pas trop forcé le jeu. On s'est donc contenté de les attendre puis de balancer les palets au fond. Avec six tirs de chaque côté lors de ces dernières vingt minutes, on n'a pas fait le spectacle, c'est clair, mais l'essentiel n'était pas là. Franta a fait les arrêts qu'il fallait. On s'est bien débrouillé, avec un peu de réussite. Ils sortent leur gardien, ils sont donc six sur la glace, et Churabaïev casse sa crosse. La rondelle revient à Milan qui envoie dans la cage vide."

 

Épinal - Dijon 2-4 (2-1, 0-2, 0-1)

Samedi 1er novembre 2003 à 20h15 à la patinoire de Poissompré. 1400 spectateurs.

Arbitrage de Didier Bocquet assisté de Nicolas Charmillot et Alexandre Hauchart.

Pénalités : Épinal 12' (4', 8', 0'), Dijon 18' (8', 8', 2').

Tirs : Épinal 27 (12, 9, 6), Dijon 41 (17, 17, 7).

Évolution du score :

1-0 à 04'44" : Trebaticky assisté de Szabados

1-1 à 09'55" : Cihlar assisté de Tekel et Vavroch

2-1 à 13'27" : Novotny assisté de Drzik

2-2 à 29'49" : Bergamelli

2-3 à 33'55" : Gentilleau assisté de Pazak (inf. num.)

2-4 à 59'10" : Tekel assisté de Dugas (cage vide)

 

Épinal

Gardien : Stanislav Petrik.

Défenseurs : Radoslav Regenda - Josef Drzik ; Pavel Blaha - Peter Slovak ou Vladimír Domin.

Attaquants : Patrik Krisak - Karel Kadlec - Ivo Novotny ; Roman Trebaticky - Aleksandr Churabaïev - Igor Szabados ; Christophe Ribanelli - Anthony Maurice - Frédéric Dehaëne (C).

Remplaçants : Didier Drif (G), Djamel Zitouni, Guillaume Papelier, Nicolas Martin, Gaëtan Gavoille. Absent : Guillaume Géhin.

Dijon

Gardien : Frantisek Neckar.

Défenseurs : Marcus Abrahamsson - Josh Allison ; Milan Tekel - Mathieu Bouché puis Wilfried Molmy.

Attaquants : Miroslav Pazak - Stephen Dugas - Julien Tiphaigne (C) ; Thomas Bergamelli - Jirí Cihlar - Robert Vavroch ; Aurélien Albano - Romain Gentilleau - Thomas Bussat.

Remplaçants : Grégory Fougère (G), Jean-Michel Bortino, Ludovic Duranceau. Absents : Aymeric Gillet (suspendu), Yan Verhoef.

 

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