Grenoble - Villard-de-Lans (11 novembre 2003)

 

Seizième de finale de la coupe de France.

Le hasard faisant bien les choses, les deux voisins isérois se retrouvent pour le compte des seizièmes de finale de la Coupe de France. Un derby supplémentaire dans le calendrier de la saison, voilà qui faisait le bonheur des supporters des deux équipes et... des organisateurs puisque la patinoire Pôle Sud était pleine pour le premier Grenoble-Villard de la saison côté plaine. Pour ajouter du piquant autour de cette rencontre, Villard n'est rien moins que le tenant du trophée et se présente revanchard après le cuisant 5-0 encaissé en ouverture du championnat.

La rencontre est à peine engagée que Shchevelev est prié de rejoindre le banc des pénalités. Villard peine à installer le jeu de puissance et une faute de Lepers remet les deux équipes à égalité sur la glace. Le jeu à quatre libère des espaces et les Brûleurs de Loups bénéficient d'une petite supériorité avec le retour de Shchevelev sur la glace. Le jeu de puissance est installé immédiatement et après avoir fait circulé le palet Antonoff décoche un slap qui fait mouche : 1-0 pour Grenoble alors que la partie n'a pas débuté depuis cinq minutes. Une entrée en matière idéale qui n'émeut visiblement pas les Ours, bien apathiques en ce début de rencontre. Les Brûleurs, dopés par leur réussite offensive retrouvée, accentuent la pression sur les cages de Pascal Favarin. A la suite d'une entrée de zone anodine, Fougère slape de la bleue et...trouve le fond des filets à la surprise générale, Favarin, visiblement masqué, n'étant pas le moins surpris. À 2-0 les choses se compliquent pour les Ours qui, déconcentrés, oublient dans la minute qui suit Podlaha, complètement démarqué sur un centre d'Agnel : la sanction du buteur tchèque est immédiate : 3-0. Pascal Favarin, visiblement pas dans le coup, est logiquement remplacé par Nicolas Nogaretto, Murphy voulant par ailleurs créer un choc psychologique. Mais en moins de dix minutes on pouvait se dire qu'une bonne partie du suspense était déjà levée. Le reste du tiers est ponctué de pénalités (deux de chaque côté), l'arbitre se montrant assez susceptible en envoyant Podlaha puis Forsell en prison pour avoir été trop bavards. Les situations d'avantage numérique sont bien mieux gérées par Grenoble, mais sans efficacité puisque le score en reste là à la pause.

Le deuxièle tiers laissait espérer une réaction villardienne. Celle-ci vint progressivement. C'est tout d'abord Nogaretto qui se distinguait à plusieurs reprises dans ses cages, donnant ainsi confiance à ses coéquipiers et évitant une complète déconfiture. Enhardis, les Villardiens montraient enfin le bout de leur crosse et surtout beaucoup plus d'agressivité sur la glace. Podlaha, agacé par Franck Billieras qui lui retenait sa crosse, avait une réaction bien impulsive. Un coup de poing de trop après que l'arbitre lui ait déjà signifié deux minutes de pénalité lui valaient dix minutes de méconduite. Débarrassés de leur bourreau habituel pour le reste du tiers, les Ours inquiétaient à plusieurs reprises Patrick Rolland qui devait s'employer en plusieurs occasions. Les Brûleurs de Loups avaient relâché la pression et un but villardien aurait pu changer la suite du match. Les Ours pensaient parvenir à leurs fins mais leur but était justement refusé par l'arbitre car précédé d'une passe à la main. Mais fidèles à leurs habitudes cette saison, les Brûleurs se montraient très solides en défense préservant la cage inviolée jusqu'à la fin du tiers.

Si les chances d'un retour villardien paraissaient bien minces au début de la dernière période, elles devenaient quasiment nulles trente-six secondes plus tard. Le temps d'un coast-to-coast dont il a le secret, Josef Podlaha montrait qu'il était de retour sur la glace en crucifiant du revers Nogaretto (qui encaissait là son premier but du match) après avoir traversé avec facilité une défense villardienne incroyablement statique. À 4-0, les Ours ne se faisaient plus aucune illusion et préféraient s'économiser pour leur match à Mulhouse. Guennelon profitait de ce large avantage pour faire rentrer sa quatrième ligne sur la glace (Tartari avait déjà joué une bonne partie du deuxième tiers en remplacement de Podlaha). Grenoble déroulait tranquillement en profitant pour peaufiner ses combinaisons offensives. À cet effet le deux-contre-un mené par Bachelet et Meunier était un modèle : un tour de passe-passe conclu avec facilité par Meunier qui clôturait ainsi le score. Les dix dernières minutes se déroulaient sur le même tempo et une petite explication entre Podlaha et Marakhovski (avec Jeff Bonnard en arbitre !) venait pimenter le match à quelques secondes du coup de sirène. Les Brûleurs pouvaient ensuite féliciter leur gardien Patrick Rolland, auteur de son troisième blanchissage consécutif de la saison si on inclut ses deux matches en équipe de France (il n'avait pas non plus encaissé de but à Clermont en deux tiers).

Le tenant du titre de cette coupe de France sort donc par la petite porte. Bien que privés de Bourgey, les Ours pensaient pouvoir faire bien mieux que lors du premier match de la saison lorsqu'ils avaient subi sur leur glace le même score 0-5 sans Millar, Marakhovski et Girard. Décidément, Grenoble semble bien être la bête noire de Villard, si confiant et brillant face aux autres équipes (depuis deux ans, Villard a battu toutes les équipes du Super 16 rencontrés au moins une fois sauf... Grenoble !) et si emprunté et lent au démarrage contre les Brûleurs de Loups. Les partenaires de Bachelet peuvent continuer leur route dans cette coupe après avoir remis un copie propre. Ils se sont évidemment facilités la tâche en inscrivant trois buts au cours des dix premières minutes, pouvant se contenter de gérer le reste de la rencontre sans trop de pression. Les internationaux se sont montrés sous un bon jour, visiblement pas trop émoussés après leurs trois matches du week-end. On notera enfin que l'attaque grenobloise est de retour avec seize buts marqués au cours des trois dernières rencontres (pour deux encaissés !). À confirmer samedi contre Dijon.

Compte-rendu signé Christophe Laparra

 

Commentaires d'après-match (d'après le Dauphiné Libéré)

Benjamin Agnel (attaquant de Grenoble) : "Ce n'était pas si tranquille que le score le laisse penser, sauf qu'on a su se mettre vite à l'abri. Ils avaient les crocs mais on était en confiance et on a saisi nos chances en déployant beaucoup d'ardeur. Ils nous ont remis la pression au deuxième tiers mais autour de Patrick Rolland, une fois de plus impeccable, on ne s'est jamais relâché."

Laurent Meunier (attaquant de Grenoble) : "Nous n'étions pas fatigués malgré les trois matches joués ce week-end avec l'équipe de France. Au contraire, on était dans le bon rythme et ça nous a fait du bien de disputer ces rencontres. On a fourni un bon petit match au niveau de la discipline et, après nos trois premiers buts, les Villardiens étaient logiquement dans le trou."

Benoît Bachelet (capitaine de Grenoble) : "C'est bizarre, tous les débuts de match contre Villard ont la même physionomie. Ils mettent un tiers à se mettre dedans, alors que nous c'est l'inverse. Nous avons plutôt l'habitude de faire la différence au troisième tiers."

Christophe Lepers (défenseur de Villard) : "On a fait tout ce qu'il ne fallait pas faire. Avec les cadets, les minimes, les juniors, on perd toujours face à Grenoble. Je ne sais s'il y a un sorcier vaudou, mais ça fait deux ans que ça dure. Ils vont beaucoup plus vite, ils sont plus sérieux au pressing et en sortie de zone. Nous, on a vite été étouffés avec le palet. On n'a pas mis énormément de shoots, une dizaine tout au plus. Difficile dans ces conditions de mettre un but. Cette élimination fait un peu mal mais nous n'avons vraiment pas été gâtés par le tirage. Samedi, nous aurons un gros match à Mulhouse et ils entendent prendre leur revanche."

James Cruz (attaquant de Villard) : "Ça me rappelle l'an passé où on n'est pas là au premier tiers. On court après le score, on tient au deuxième, on ouvre au troisième et ils saisissent les contre-attaques. On se complique trop la tâche et en plus on leur a encore fait des cadeaux."

 

Grenoble - Villard-de-Lans 5-0 (3-0, 0-0, 2-0)

Mardi 11 novembre à 20h15 à la patinoire Pôle Sud de Grenoble. 3500 spectateurs.

Arbitrage de Julien Avavian assisté de Cyril Carlin et Nicolas Barbez.

Pénalités : Grenoble 26' (6', 14', 6'), Villard 14' (6', 2', 6').

Évolution du score :

1-0 à 04'06" : Antonoff assisté de Meunier et B. Bachelet (sup. num.)

2-0 à 08'48" : Fougère assisté de De Murcia

3-0 à 09'51" : Podlaha assisté de Agnel

4-0 à 40'36" : Podlaha assisté de Saarinen

5-0 à 50'06" : Meunier assisté de B. Bachelet

 

Grenoble

Gardien : Patrick Rolland.

Défenseurs : Jean-François Bonnard (A) - Jesse Saarinen ; Simon Bachelet - Baptiste Amar ; Stéphane Gachet - Roland Fougère ; Timo Bayon - Martin Millerioux (à 40'36").

Attaquants : Benjamin Agnel (A) - Tero Forsell - Josef Podlaha ; Nicolas Antonoff - Laurent Meunier - Benoît Bachelet (C) ; Andrei Shchevelev - Laurent Deschaume - Xavier De Murcia ; Christophe Tartari - Romain Laugier (à 40'36").

Remplaçant : Fabrice Agnel (G). Absents : Cyril Papa, Romain Bachelet (blessés).

Villard

Gardien : Pascal Favarin puis Nicolas Nogaretto à 09'51".

Défenseurs : Nicolas Favarin - Jean-Marc Girard ; Martin Roh - Roman Marakhovski ; Mathieu Guidoux - Christopher Lepers.

Attaquants : James Cruz - Alexandre Goncalves - Franck Billieras ; Christophe Negro - Kent Gillings - Rich Metro ; James Duval - Rob Millar - Damiens Châlons.

Remplaçants : Rudy Billieras, Stéphane Guillot-Diat. Absent : Pierre Bourgey (blessé).

 

Retour à la Coupe de France