Viry-Châtillon - Amiens (11 novembre 2003)

 

Seizième de finale de la Coupe de France.

Souvenirs, souvenirs...

La semaine dernière n'était qu'un avant-goût, cette fois la patinoire de Viry est vraiment complètement pleine. Le parking a annexé la N7, et il est bien difficile de trouver une place (potable) dans les gradins. Les spectateurs ont été attirés par cette affiche au goût de l'ancienne élite. Amiens avait souvent livré de bons matchs ici mais n'avait été battu qu'une seule fois en près d'une décennie. L'atmosphère rappelle donc celle du bon vieux temps, et même le trio arbitral est emmené par une vieille connaissance, Jimmy Bergamelli, celui-là même qui avait traité Viry de "tiers-monde du hockey"...

Pourtant, tout n'est pas comme avant. La première différence est auditive, car il n'y a plus les chants du kop gothique pour mettre l'ambiance. L'autre est sur la glace, car il ne faut pas oublier qu'il y a deux divisions d'écart entre les deux équipes présentes. Un véritable gouffre. Entre une équipe de D2 (à quatre lignes) et le vice-champion de France (à trois...), le rapport de force est disproportionné. Et on peut se dire a priori qu'encaisser moins de dix buts serait une performance honnête.

Un vrai match de Coupe

Autant dire qu'on est surpris en assistant à un début de match étonnamment équilibré. Amiens n'est pas venu en promenade, et le ton engagé est donné d'entrée par une énorme mise en échec de Hämäläinen sur Marouillat. Cela n'empêche pourtant pas Viry de jouer crânement sa chance, à l'image d'un Kévin Ledoux survolté ce soir, qui forechecke, qui récupère le palet en zone offensive, et qui tente des tirs dangereux. C'est un vrai match de Coupe. Viry a adapté son jeu à la hauteur de l'évènement. On a connu à l'époque de l'élite des rencontres plus déséquilibrées, et surtout où les Castelvirois étaient plus frileux, attendant simplement le contre, avec bien moins d'intentions offensives que dans ce premier tiers-temps.

Cet inattendu bras de fer dure près de douze minutes, puis, sur une contre-attaque avortée, les Castelvirois sont pris de court dans leur replacement. Brice Chauvel vient prendre la défense à revers pour ouvrir le score (0-1 à 11'42"). Six minutes plus tard, les défenseurs se font emmener et Mortas double la mise (0-2 à 17'21"). Dommage, car ce score ne reflète pas la résistance de Viry dans ce match joué à un rythme élevé, sans temps mort. De plus, on craint que les Castelvirois, qui ont un temps été tentés de tourner sur leurs deux premières lignes, aient du mal à tenir la distance.

Les Amiénois se mettent à dominer mais ne marquent plus

Dès l'engagement du deuxième tiers-temps, les doutes s'épaississent car Kévin Hecquefeuille tire sur le poteau. Le gardien virois Francis Larivée tourne alors la tête à droite et à gauche, n'ayant pas vu le palet qui a rebondi derrière sa botte et est derrière lui, prêt à franchir la ligne sous le cri affolé du public. Mais le défenseur jaune et vert est plus rapide que l'Amiénois pour dégager cette rondelle brûlante. Viry éprouve plus de difficultés à sortir proprement de sa zone, et c'est ainsi que Mickaël Brodin part seul face à Larivée, qui fait barrage.

Cela commence à sentir le roussi quand Olivier Monneau prend la première pénalité du match pour obstruction (29'21"). Pourtant, c'est Bertrand Danton qui s'échappe en infériorité, mais Anthony Mortas se jette in extremis pour lui enlever le palet à l'entrée en zone offensive. Amiens domine plus cette deuxième période, Viry se limite désormais à des contre-attaques, et pourtant, le partiel est cette fois vierge.

Amiens contrôle

Amiens n'a toujours que deux buts d'avance au début du troisième tiers-temps, qui commence par une pénalité contre Élie Marcos, qui fait trébucher Ledoux alors que celui-ci s'apprêtait à partir en contre après une interception à la bleue adverse (42'19"). Mais Viry-Châtillon ne parvient pas une seule fois à rentrer en zone offensive, se faisant deux fois rappeler par la patrouille pour hors-jeu de ligne bleue. D'autres opportunités de supériorité numérique se présentent : sur son petit temps de jeu, Julien Lefranc trouve en effet le moyen d'être renvoyé avant tout le monde aux vestiaires pour charge dans le dos assortie d'une méconduite (2'+10'+10' à 47'40"), et trois minutes plus tard, M. Bergamelli s'aperçoit finalement que les Amiénois évoluent tranquillement à six depuis plusieurs secondes. Néanmoins, Amiens arrive maintenant à parfaitement contrôler les Castelvirois, qui ne sont plus menaçants. Sans forcer, les Gothiques gèrent maintenant le score.

Dans les dernières minutes, Viry est acculé dans sa zone, sans pouvoir dégager, mais le jeu se fait essentiellement dans les coins, sans que les Amiénois puissent décocher de tirs dangereux. Même lorsqu'ils tentent de redonner le palet à Bachet, les lancers de celui-ci sont soit ratés et mal cadrés, soit contrés au passage par une crosse défensive. Les Castelvirois n'ont plus les moyens de produire de jeu, mais ils ne se sont pas écroulés physiquement et ont encore les ressources pour défendre bec et ongles.

Au vu de la physionomie de cette fin de match, on peut regretter que Viry ait demandé un temps mort pour sortir son gardien à une vingtaine de secondes de la sirène. Il n'y avait rien à en espérer, si ce n'est l'inévitable but en cage vide de Mickaël Brodin (0-3 à 59'50"). Le 0-2 aurait mieux reflété la farouche résistance des Castelvirois. Il se confirme que la qualité de leur jeu est souvent proportionnelle à celle de l'adversaire proposé.

Compte-rendu signé Marc Branchu

 

Viry-Châtillon - Amiens 0-3 (0-2, 0-0, 0-1)

Mardi 11 novembre 2003 à 20h30 à la patinoire municipale de Viry-Châtillon. 880 spectateurs.

Arbitrage de M. Bergamelli assisté de MM. Fabre et Bouguin.

Pénalités : Viry-Châtillon 6' (0', 4', 2'), Amiens 28' (0', 2', 6'+10'+10').

Tirs : Viry-Châtillon 17 (8, 6, 3), Amiens 33 (12, 11, 10).

Évolution du score :

0-1 à 11'42" : B. Chauvel assisté de L. Chauvel et Zwikel

0-2 à 17'21" : Mortas assisté de Hecquefeuille et Aimonetto

0-3 à 59'50" : M. Brodin assisté de Marcos (cage vide)

 

Viry-Châtillon

Gardien : Francis Larivée.

Défenseurs : Ludovic Germack - Olivier Monneau (A) ; Jérémy Buigues - Julien Pasquereau ; Guillaume Jeannette (A) - Rémi Jeannette ; Guillaume Cormont - Hugo Astic.

Attaquants : Arnaud François (C) - Sébastien Roujon puis Mohamed Benyahia - Chris Desuert ; Benjamin Aubry - Éric Lamoureux - Mickaël Marouillat ; Romain Danton - Bertrand Danton - Kévin Ledoux ; Nicolas Buissière - Mohamed Benyahia.

Remplaçants : Thierry Lallemand (G), Cédric Berteleau.

Amiens

Gardien : Antoine Mindjimba.

Défenseurs : Vincent Bachet - Frédéric Brodin ; Tommi Hämäläinen - Arnaud Mazzone ; Denis Perez - Matthieu Jestin.

Attaquants : Richard Aimonetto - Anthony Mortas - Kévin Hecquefeuille ; Luc Chauvel - Jonathan Zwikel - Brice Chauvel ; Élie Marcos - Mickaël Brodin - Simon Petit ; Julien Lefranc.

Remplaçant : Stéphane Burnet (G). Absents : Laurent Gras, François Rozenthal.

 

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