Viry-Châtillon - Annecy (15 novembre 2003)

 

Match comptant pour la sixième journée de division 2, poule sud.

Quatre jours après la soirée de fête en Coupe de France contre Amiens, les Jets doivent maintenant se reconcentrer sur le championnat. L'enjeu est d'être toujours sans faute avant le grand choc à Montpellier la semaine prochaine. Les cadets élite de Viry-Châtillon, eux aussi invaincus, ont concédé leur premier point contre Caen (4-4). Mauvais présage pour les seniors qui leur succèdent sur la glace.

Annecy à l'abordage des moussaillons Germack et Lallemand

Dès la première minute de jeu, le défenseur Ludovic Germack rate une passe derrière sa cage puis s'emmêle les pinceaux et trébuche en tentant de se rattraper. Sa double cagade permet à Peray de remettre en retrait pour Franck Murgier, qui fusille Lallemand, titularisé ce soir à la place de Larivée (0-1 à 00'37"). Le furtif Corsaire (dunkerquois) de la saison passée va-t-il être jeté en pâture aux requins pour cette faute ? Il sera mis un temps aux corvées, et rentrera très peu sur la glace en première période, mais retrouvera sa place par la suite.

Kévin Ledoux, qui prend son rebond d'un tir en pivot rapidement exécuté, égalise dès la septième minute (1-1 à 06'58"). Mais Benjamin Aubry prend dans la foulée la première pénalité du match pour charge incorrecte, et Annecy repasse devant sur un tir en entrée de zone de Franck Murgier (1-2 à 08'26"). Lallemand a-t-il perdu la main à force d'être la doublure de Larivée ? Toujours est-il qu'il encaisse un troisième but, sur un tir assez anodin de la bleue de Rey-Gaurez, au même endroit que les deux premiers, le long de son poteau gauche, côté mitaine, à une quarantaine de centimètres de hauteur (1-3 à 11'12"). Bénéficiant de deux supériorités consécutives, Viry réduit quand même le score par un bon tir en lucarne d'Éric Lamoureux (2-3 à 18'58").

Amstutz stupidement exclu après la sirène

Puis, à quelques secondes de la fin du tiers-temps, Viry conclut un contre par un dernier tir d'Arnaud François, heureusement non cadré. Heureusement, parce qu'il aurait fait jaser, la table de marque ayant redémarré avec retard. Mais les Anneciens ne sont pas apaisés pour autant, leur capitaine Alexandre Baillard va invectiver la table de marque (à qui l'on peut reprochée d'être maladroite et débordée, mais sûrement pas partiale : sur le précédent problème de chrono, il avait été arrêté trop tard et quelques secondes avaient filé alors qu'Annecy menait au score et était en infériorité) qui répond à ses commentaires impolis. Une mêlée se forme devant la table, le responsable de la sécurité de la patinoire s'assure même que les personnes hors de la glace ne s'en mêlent pas. Le président du VCEH viendra lui-même faire le portier de la prison pendant les deux tiers suivants pour seconder ses bénévoles et calmer les esprits.

Mais la principale conséquence de cet inutile énervement annecien, c'est que le gardien haut-savoyard Michel Amstutz a fait une entrée "fracassante" dans la mêlée, faisant une charge dans le dos avant de jeter ses gants. Il prend donc une pénalité de match, et au retour sur la glace, les Castelvirois jouent cinq minutes en avantage numérique. Pendant les trois premières, ils n'arrivent pas à lancer le jeu et à passer la zone neutre, puis Bertrand Danton parvient enfin à donner l'impulsion, et il charge Kévin Ledoux de la réalisation finale (3-3 à 22'53"). Le second gardien Cyril Bossier, rentré dans un moment difficile avec cette pénalité majeure de son titulaire, n'est pas aidé par ses défenseurs, et Arnaud François fait basculer le score sur une passe devant la cage de Lamoureux (4-3 à 23'30").

Comme si l'addition n'était pas assez sévère comme ça, Rey-Gaurez se rend coupable d'une charge avec la crosse alors que son équipe venait tout juste de revenir à cinq (25'11"). L'entraîneur-joueur Éric Lamoureux marque alors son deuxième but sur une superbe déviation du patin, de dos, de Benjamin Aubry (5-3 à 25'54"). Et cela aurait pu faire car Viry, maintenant à égalité de joueurs, se retrouve à trois contre un. Kévin Ledoux manque le palet sur la conclusion, l'action se poursuit et Ledoux marque... mais la cage a bougé. Dommage pour son compteur personnel, a posteriori.

L'avalanche se poursuit par un but en infériorité, alors que Bossier semblait avoir capté le tir du cadet des Aubry entre ses jambières (6-3 à 30'38"). Et à nouveau en supériorité, un tir de Ledoux est touché par Bossier mais finit en lucarne (7-3 à 35'07"). Ensuite, les deux anciens de l'élite, Sébastien Roujon (37'58"), qui a perdu son hockey ce soir, et Olivier Monneau (38'24"), prennent deux pénalités coup sur coup, rejoints en fin de tiers par Pasquereau (39'52")

Viry laisse faire

Surprise en revenant pour la troisième période, que Viry commence donc à trois contre cinq. Un "spectateur malintentionné" a appuyé sur la table de marque au passage et le tableau d'affichage indique vingt secondes de passées. Comme on ne peut pas le remettre à zéro sans effacer les pénalités, on fait démarrer le chrono après vingt secondes de jeu effectives écoulées, décomptées très largement. Puis Rodolphe Loizeau marque (7-4 à 40'28"), quatre secondes après la sortie du quatrième Castelvirois. Le dernier jaune doit donc sortir... mais les arbitres, après avoir consulté la feuille de match, le laissent pourtant sur le banc ! Manière de "sur-compenser" toute éventuelle contestation d'Annecy et de calmer les esprits ? La pénalité anormalement prolongée n'a d'ailleurs - heureusement - pas plus de conséquences sur le déroulement de la partie que les divers errements de la table.

De sa prison où il n'a théoriquement plus rien à faire, Pasquereau est incrédule mais fataliste. Viry laisse faire... et c'est malheureusement aussi vrai sur la glace. Pendant qu'Annecy s'accroche toujours avec beaucoup de cœur à l'ouvrage, les Castelvirois arrêtent complètement de jouer. Deux supériorités numériques sont vendangées, et de retour à cinq contre cinq, Alexandre Baillard déporte le gardien et centre pour Nicolas Durot qui n'a plus qu'à pousser le palet dans la cage vide (7-5 à 48'17"). Quatorze secondes plus tard, Loizeau et Peray sont comme à l'entraînement (7-6 à 48'31"). Et avant qu'on comprenne ce qui se passe, Rodolphe Peray remet ça en dribblant Lallemand (7-7 à 50'24"). Euh, il n'était pas fini ce match ? Hé bien non (sauf pour Éric Archain, sorti en boitillant à 42'21", remonté sur la glace normalement à sa présence suivante, mais qui s'est tenu ensuite à l'écart de son banc et a appelé un médecin), mais tous les Jets ont eu le tort de le croire.

Quadruplé de Ledoux, l'arbre qui cache la forêt

Il va falloir batailler pour obtenir la victoire presque acquise mais maintenant indécise. La seule occasion de Viry reste longtemps un 2 contre 1 où la reprise de Kévin Ledoux n'était pas cadrée, mais ce sera bien lui qui sera le héros du jour, en face-à-face avec Bossier (8-7 à 57'42"), pour son quatrième but personnel !

Dans la course à handicaps, Viry-Châtillon fait de plus en plus fort. Gagner en oubliant de rentrer dans le match et en trouvant le moyen de se faire remonter quatre buts d'avance au troisième tiers-temps, il faut le faire ! Mais tout cela n'est pas très sérieux. À force de se contenter de gagner de peu, les Jets ont développé de mauvaises habitudes. Ils ne savent pas faire les efforts nécessaires pour tuer un match, et ils ont ainsi attendu que cela vienne tout seul grâce au hara-kiri de Michel Amstutz.

L'unique point positif de l'affaire est que Viry a encore fait le plein de points. Dans ces circonstances, le jeu de Kévin Ledoux, tourné vers la recherche permanente du but, a permis de sauver les meubles, de même que quelques éclairs passagers d'Aubry et Lamoureux. Mais il faudra beaucoup plus de combativité, de volonté et de concentration. C'était le dernier avertissement. Il faudra un match d'une toute autre qualité à Montpellier pour ne pas redescendre très brutalement sur terre.

Compte-rendu signé Marc Branchu

 

Viry-Châtillon - Annecy 8-7 (2-3, 5-0, 1-4)

Samedi 15 novembre 2003 à 20h30 à la patinoire municipale de Viry-Châtillon. 364 spectateurs.

Arbitrage de MM. Fraysse et Gardiol.

Pénalités : Viry-Châtillon 16' (4', 8', 4'), Annecy 41' (6'+5'+20', 4', 6').

Tirs : Viry-Châtillon 39 (16, 13, 10), Annecy 29 (8, 10, 11).

Évolution du score :

0-1 à 00'37" : Murgier assisté de Peray

1-1 à 06'58" : Ledoux

1-2 à 08'26" : Murgier (sup. num.)

1-3 à 11'12" : Rey-Gaurez assisté de Brisepierre

2-3 à 18'58" : Lamoureux (sup. num.)

3-3 à 22'53" : Ledoux assisté de B. Danton (sup. num.)

4-3 à 23'30" : François assisté de Lamoureux (sup. num.)

5-3 à 25'54" : Lamoureux assisté d'Aubry et Monneau (sup. num.)

6-3 à 30'38" : Aubry (inf. num.)

7-3 à 35'07" : Ledoux (sup. num.)

7-4 à 40'28" : Loizeau assisté de Baillard (sup. num.)

7-5 à 48'17" : Durot assisté de Baillard et Peray

7-6 à 48'31" : Peray assisté de Loizeau

7-7 à 50'24" : Peray assisté de Baillard

8-7 à 57'42" : Ledoux

 

Viry-Châtillon

Gardien : Thierry Lallemand.

Défenseurs : Ludovic Germack - Olivier Monneau (A) ; Guillaume Jeannette (A) - Guillaume Cormont ; Julien Pasquereau - Hugo Astic ; Rémi Jeannette.

Attaquants : Arnaud François (C) - Sébastien Roujon - Mohamed Benyahia ; Chris Desuert - Éric Lamoureux - Benjamin Aubry ; Romain Danton - Bertrand Danton - Kévin Ledoux ; Nicolas Buissière - Mickaël Marouillat.

Remplaçant : Francis Larivée (G).

Annecy

Gardien : Michel Amstutz puis Cyril Bossier à 20'00".

Défenseurs : Éric Archain - Frédéric Puthod ; Nicolas Durot - Patrice Mopty ; Thierry Gaydon - Davy Rachex.

Attaquants : Rodolphe Peray - Rodolphe Loizeau - Alexandre Baillard (C) ; Zdenek Horak - Jeff Williot - Franck Murgier ; Yannick Vignot - Benoît Brisepierre - Nicolas Rey-Gaurez.

Remplaçant : Vincent Giet. Absents : Cyprien Coutens, Franck Saxod, Robin Grotus.

 

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