Amiens - Dunkerque (22 novembre 2003)

 

Match comptant pour la dixième journée du Super 16, poule ouest.

Cette rencontre pourrait être comparée au combat de David (Dunkerque) contre Goliath (Amiens). Mais pour rappel, David avait pris le dessus sur le géant. Donc, attention au match piège pour les Amiénois qui sont premiers après neuf journées avec une seule défaite, alors que les Dunkerquois n'ont pas encore gagné un seul match. Les Gothiques ne doivent pas monter sur la glace avec la fleur au fusil parce que les Corsaires ne s'avouent jamais vaincus et travaillent dur.

Les Nordistes essaient de surprendre les Picards d'entrée de jeu par N'Guyen (0'16"), mais Antoine Mindjimba, bien concentré, ne se laisse pas surprendre. Les Corsaires remettent ça quatre secondes plus tard et le portier picard dévie la rondelle de la crosse. Puis c'est l'ex-Amiénois Julian Marcos qui trouve le tôlier amiénois sur un beau lancer. Mais l'offensive du nord ne dure que deux minutes. Les Amiénois mettent la machine en marche. Julien Peyre (qui remplace Rémi Caillou) arrête un lancer du poignet de Tommi Hämäläinen (2'15"). Mais le gardien de Dunkerque se laisse surprendre par deux fois en à peine vingt secondes : par Luc Chauvel, servi par son frère Brice, qui fait le tour de la cage et glisse le palet au ras du poteau (2'50"), puis par Richard Aimonetto qui ajuste le portier nordiste qui n'avait plus sa crosse depuis quelques secondes (3'09").

Les Dunkerquois essaient de se remettre sur les rails, mais Julian Marcos prend deux minutes de pénalité. Cette première supériorité numérique est favorable aux Amiénois, puisque sur un véritable missile de la bleue de Tommi Hämäläinen, le palet passe à l'extérieur droit du but corsaire, rebondit sur la balustrade et revient directement dans la crosse de François Rozenthal qui envoie la rondelle au fond des filets de Julien Peyre (4'47"). Trente secondes plus tard, une nouvelle pénalité est sifflée contre Dunkerque, mais Amiens n'en profite pas et commet même deux boulettes coup sur coup en défense. Heureusement pour eux, Antoine Mindjimba veille au grain et fait deux arrêts (7'22" et 8'03"). Une minute plus tard, les Corsaires partent en contre-attaque à deux contre un, mais se loupent complètement.

À la treizième minute, les gardiens se montrent : Laurent Gras part à son tour en contre, mais Julien Peyre prend le dessus. Dans la relance, Antoine Mindjimba arrête le lancer de Mathieu Becuwe, puis c'est à nouveau au tour de Peyre de s'illustrer en arrêtant un tir du revers de Jonathan Zwikel qui venait de se balader au milieu de la défense nordiste.

Les minutes suivantes sont chaudes pour le dernier rempart de Dunkerque. Tout d'abord, il arrête de la crosse un lancer de Tommi Hämäläinen (15'18"), entend le tintement du palet sur son poteau après un tir de François Rozenthal (15'40"), puis, sur un lancer de Denis Perez, il freine le palet du patin à l'entrée du slot et est tout heureux de poser la mitaine sur la rondelle à dix petit centimètres de sa ligne (15'51"). Il arrête ensuite deux nouveaux lancers (16'57" et 17'05"). L'orage gothiques étant passé, c'est Antoine Mindjimba qui arrête, lui aussi de la crosse, un lancer de Mickaël Bardet (17'20").

Pour la dernière minute de jeu, les Picards se trouvent en infériorité suite à une faute de Denis Perez. Les Corsaires essaient d'entrer en zone offensive mais les Gothiques font écran à la bleue. Les Dunkerquois se laissent même prendre en contre par Anthony Mortas qui glisse le palet dans un trou de souris entre les jambières de Julien Peyre qui venait de s'agenouiller (19'58"). Les deux équipes retournent aux vestiaires, après ces vingt premières minutes, sur le score de 4 à 0 pour Amiens.

Les dés sont déjà jetés pour le sort de la rencontre, mais les Corsaires n'ont pas dit leur dernier mot et prennent l'entame du deuxième tiers comme le premier. Alors qu'Amiens commence le tiers à quatre contre cinq, Antoine Mindjimba stoppe un premier lancer de Karl Dewolf (20'30"). Puis les Gothiques se trouvent en double infériorité numérique suite à une faute d'Arnaud Mazzone (20'32") et le portier amiénois arrête un second lancer de Karl Dewolf (21'25"). Sur la remise en jeu, François Rozenthal et Jonathan Zwikel partent en contre à deux contre un, sans résultat. Mais quelques secondes plus tard, les deux feux follets remettent ça, et Jonathan Zwikel, cette fois-ci, ne se loupe pas et marque (21'57"). C'est le deuxième but en infériorité ce soir pour les Gothiques.

Les Amiénois connaissent alors un relâchement, excès de confiance ou très bon sursaut de Dunkerque ? Toujours est-il que les Corsaires font tourner en bourrique la défense amiénoise pendant six bonnes minutes (Anthony Mortas ayant écopé d'une pénalité pendant ce temps), et il a fallu un Antoine Mindjimba bien concentré pour capter les lancers de Julian Marcos, Grégory Dubois et Benoît Guillemot, bien que la barre l'ait sauvé sur un premier tir de Grégory Dubois. À la trentième minute de jeu, les Gothiques se remettent dans le bon sens et François Rozenthal vient buter sur Julien Peyre (29'11").

Frédéric Brodin revient sur la glace après deux minutes de pénalité. Iinspiré, il se met plein centre en zone offensive devant le but de Dunkerque et envoie au ras du poteau gauche un palet transmis par François Rozenthal après une bonne phase de jeu avec Brice Chauvel (31'45"). Après avoir gratté le palet, son frère Mickaël remet cela dès la remise en jeu sur une passe dans l'axe de Jonathan Zwikel en fusillant le pauvre Julien Peyre (31'59"). Antoine Richer profite de ce septième but pour remplacer Antoine Mindjimba par Jérôme Plumejeau. Ce dernier arrête d'entrée un beau lancer de la bleue de Boschetti (33'18").

Dunkerque a écopé d'une punition par Lukas Schramek, leur gardien n'est pas réellement inquiété et n'arrête qu'un tir avec ses jambières. Mais alors qu'il ne reste que quatre secondes de pénalité, Denis Perez envoie Richard Aimonetto en contre, de la ligne bleue. Celui-ci tire, Julien Peyre arrête la rondelle en laissant malheureusement un rebond que le "centre" s'empresse de glisser entre les guêtres du gardien à genoux (35'52").

Pour les minutes restantes de cette deuxième partie de rencontre, le portier dunkerquois essuie une nouvelle salve : arrêt sur un lancer de David Hennebert (qui remplace ce soir Mathieu Jestin), tir de Jonathan Zwikel qui passe à ras de la cage, arrêt sur un tir de près d'Arnaud Mazzone. Mais le rapide et talentueux défenseur Ghislain Folcke commet une faute qui sera fatale aux Corsaires, puisque dès la remise en jeu, un jeu de passes rapides entre Denis Perez, Brice Chauvel et Laurent Gras amène ce dernier à ajuster le dernier rempart du nord qui se transforme au fil des minutes en ruines (39'47"). 9 à 0 pour ce second repos, le navire des Corsaires a pris sérieusement l'eau et ce malgré de gros efforts sur ces deux premiers tiers.

Les Corsaires reviennent sur la glace motivés et ne veulent pas revenir bredouille. C'est leur entraîneur-joueur Grégory Dubois qui essaie de montrer l'exemple en slapant et obligeant Jérôme Plumejeau à faire un arrêt en deux temps (42'07"). Puis l'on passe d'un but à l'autre : Peyre laisse un rebond, sur un tir de Frédéric Brodin, repris de justesse par la défense dunkerquoise ; Plumejeau lui stoppe un slap de Frédéric Péna, mais craque sur un magnifique lancer de Karl Dewolf (applaudi par tout le public amiénois), comme il sait si bien les faire (43'12") ; Peyre stoppe un lancer de Vincent Bachet ; Karl Dewolf y va de son doublé en marquant un but rageur alors qu'il est complètement étalé sur la glace (45'12") ; Jonathan Zwikel rate un breakaway vingt-cinq secondes plus tard.

Et sur une nouvelle action collective amiénoise, Kévin Hecquefeuille passe à Frédéric Brodin qui glisse la rondelle à Anthony Mortas qui feinte superbement Julien Peyre et marque du revers (47'19"). Les deux gardiens se montrent à nouveaux, chacun sur un lancer. Les Gothiques, opportunistes, alourdissent le score une nouvelle fois, alors qu'ils sont en jeu de puissance depuis vingt-quatre secondes, par le biais de Laurent Gras qui prend du revers un nouveau rebond du portier nordiste (49'35"). Mais les Gothiques n'en restent pas là, et c'est David Hennebert qui enfonce le clou grâce un slap à mi-hauteur sur lequel le gardien ne peut rien faire puisqu'il était masqué par un défenseur (50'44").

À la cinquante deuxième minute, Julien Peyre fait un arrêt digne de la NHL, sur un tir de Mickaël Brodin, en stoppant le palet de la jambière à mi-hauteur de cage alors qu'il est couché dans son slot. Mais c'est reculer pour mieux sauter, puisque Laurent Gras le crucifie en déviant un superbe lancer masqué de Vincent Bachet (53'55"). Julien Peyre fait deux nouveaux arrêts, sur Vincent Bachet et Jonathan Zwikel, avant d'être remplacé par le second portier de Dunkerque, en l'occurrence... le joueur de champ Clément Thomas (57'09"), car le troisième gardien dunkerquois est absent. Celui-ci n'encaissera pas de but jusqu'au klaxon final.

Les Corsaires ont été loin d'avoir le vent en poupe et ont goûté à la galère, ramant durement face à la houle. Amiens a respecté plus que jamais son adversaire ce soir, en pratiquant son meilleur jeu quasiment tout au long du match, en restant sérieux et sans prendre de haut l'équipe dite "la plus faible" de cette poule.

À noter que Tommi Hämäläinen n'est pas monté sur la glace au deuxième et troisième tiers.

Élus meilleurs joueurs du match : Frédérick Brodin pour Amiens et Karl Dewolf pour Dunkerque.

Compte-rendu signé Pat Guillemont

 

Commentaires d'après-match (dans La Voix du Nord)

Karl Dewolf (entraîneur de Dunkerque) : "Mentalement, beaucoup de joueurs ont baissé les bras au moment d'affronter les ténors. Il faut qu'ils arrêtent de se poser des questions. Quand on rentre sur la glace, c'est pour gagner, sinon on reste à la maison. Même si on sait que l'on a affaire à plus fort que soi, il faut se dire que tout peut arriver. Être battu en ayant donné le meilleur de soi-même n'est pas déshonorant. Ne pas mouiller le maillot et sortir la tête basse est un aveu d'impuissance. Je suis totalement contre. Après chaque rencontre, les joueurs doivent pouvoir se regarder dans la glace en étant fiers d'eux."

Jean-Pierre Thomas (président de Dunkerque) : "J'ai fait comprendre à certains qu'ils avaient encore trois rencontres pour démontrer qu'ils étaient dignes de porter le maillot du HGD. Le 15 décembre, à l'issue de la première phase, si le nécessaire n'a pas été fait, les joueurs concernés poseront leur sac et rentreront chez eux. Il y a une marge à ne pas franchir. J'assiste à toutes les rencontres, et il y en a marre de voir des joueurs se comporter en touristes. Je tiens à dire à ces derniers que Dunkerque n'est pas la retraite de l'élite. Ce n'est pas normal qu'un président et son entraîneur soient obligés de pousser leurs joueurs pour qu'ils mouillent le maillot. Si l'autorité et les conditions ne leur conviennent pas, il y a des juniors et d'autres qui seront ravis de prendre leur place."

 

Amiens - Dunkerque 13-2 (4-0, 5-0, 4-2)

Samedi 22 novembre 2003 à 20h00 au Coliseum. 2200 spectateurs.

Arbitrage de M. Durand assisté de MM. Antunes et Bouguin.

Pénalités : Amiens 8' (2', 6', 0'), Dunkerque 10' (6', 4', 0').

Évolution du score :

1-0 à 02'50" : L. Chauvel assisté de B. Chauvel

2-0 à 03'09" : Aimonetto assisté de Mortas et F. Brodin

3-0 à 04'47" : F. Rozenthal assisté de Hämäläinen (sup. num.)

4-0 à 19'58" : Mortas (inf. num.)

5-0 à 21'57" : Zwikel assisté de F. Rozenthal (inf. num.)

6-0 à 31'45" : F. Brodin assisté de Gras et B. Chauvel

7-0 à 31'59" : M. Brodin assisté de Zwikel et F. Brodin

8-0 à 35'52" : Aimonetto (sup. num.)

9-0 à 39'47" : Gras assisté de B. Chauvel et Perez (sup. num.)

9-1 à 43'12" : Dewolf assisté de Bardet

9-2 à 45'12" : Dewolf assisté de Schramek et Bardet

10-2 à 47'19" : Mortas assisté de Hecquefeuille et F. Brodin

11-2 à 49'35" : Gras assisté de L. Chauvel

12-2 à 50'44" : Hennebert assisté de Hecquefeuille

13-2 à 53'55" : Gras assisté de Bachet

 

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