Brest - Dunkerque (29 novembre 2003)

 

Match comptant pour la onzième journée du Super 16, poule ouest.

Soucieux de se relancer et d'assurer une qualification pour la Coupe Magnus, qui prend de plus en plus la tournure d'un film hitchcockien, les Albatros ont réalisé ce qu'on attendait d'eux en s'imposant tranquillement 3-1 face à Dunkerque sans être réellement inquiété mais sans non plus faire preuve d'une outrageuse domination, loin de là, comme on aurait pu s'y attendre face à une équipe dunkerquoise bien moins faible que ses résultats peuvent le laisser paraître. Le cruel - et inédit cette saison - manque de réussite des Albatros devant la cage aura en partie permis aux Dunkerquois, appuyés sur leur talentueux gardien remplaçant Julien Peyre, de se mettre en confiance et de venir taquiner de près et sans complexes les filets brestois de Julien Figved, une nouvelle fois auteur d'un grand match. Cette victoire sans panache ne met pas pour autant à l'abri les Finistériens qui, en raison des surprises de cette soirée, devront remporter au moins un de leurs deux derniers matchs pour assurer leur qualification.

Pas si facile que ça...

Soyons francs, bon nombre d'entre nous s'attendait à un déluge de but... Et pourtant, le temps file déjà au chronomètre brestois sans pour autant que le tableau d'affichage ne bouge d'une once. Ce n'est pas la double tentative de Tadeusz Pulawski qui y change quelque chose (02'29), ni même le contournement de la cage du n°22 Provencher (05'07) ou encore le débordement de Jérôme Veret illicitement stoppé (06'26). Pas mieux, la faute à un Julien Peyre tout de suite sollicité mais également tout de suite dans la rencontre. Pas pire, non plus, grâce à Julien Figved qui doit tout de même s'employer avec sérieux sur un bon lancer de Julian Marcos (02'54). Manque de réussite temporaire, se dit-on alors. Les Albatros bénéficient en effet d'une double supériorité numérique, le jeu de puissance étant un des points forts brestois. Une minute trente de domination à cinq contre trois ne suffisent pourtant pas à tromper l'arrière-garde Nordiste emmenée par un brillant Julien Peyre, remplaçant de Caillou à l'accoutumée, qui a tour à tour contrarié les tentatives de Ijäs, Grossi ou encore Arcangeloni (08'26). D'autant plus surprenant que les Dunkerquois ne sont pas en reste au nombre d'actions, à l'image des dynamiques Dewolf, qui frôle le poteau (08'54), et Marcos, excellent contreur et fauteur de trouble en zone défensive brestoise (13'10).

Figved, remis d'une dérangeante gastro-entérite, veille au grain et dit "niet" aux tentatives de mutineries corsaires, même s'il ne peut que constater les multiples échecs de ses coéquipiers face à son homologue dunkerquois. Que ce soit Ijäs seul dans l'axe pour un bon lancer (12'49), ou le trio Arcangeloni-Grossi-Provencher pour une combinaison réalisée comme à l'entraînement (14'08), ou encore le tiercé Sadoun-Ijäs-Sadoun également sur un enchaînement limpide (15'45), tous voient leur galette filer au loin ou finir dans les bras du portier dunkerquois. De plus en plus étonnant, lorsqu'à son tour Yven Sadoun en débordement doit s'incliner devant l'invulnérabilité de Peyre, maître de ses cages (16'37). Un ultime jeu de puissance brestois, pourtant bien ponctué par des tentatives tranchantes d'Ijäs et Tsyplakov (19'25), n'y change rien, Peyre et ses coéquipiers ont réussi à tenir le score vierge jusqu'à la pause à la plus grande surprise de la faible chambrée venue assister à cette rencontre (400 spectateurs).

Au retour des vestiaires, les Dunkerquois bénéficient enfin d'un temps de parole plus conséquent en jeu de puissance pour pouvoir faire voir aux Brestois de quelle bois ils se chauffent également. Et c'est non sans mal que Julien G. Figved et son arrière-garde sortent indemnes de cette infériorité (22'00). Passée cette frayeur toute relative, les Albatros passent enfin la surmultipliée. L'accélération se sent dans le jeu, avec notamment un départ en breakaway de Loïc Sadoun, qui fait le plus dur en décalant le gardien et en transmettant le palet à Borzik, qui n'a plus qu'à le pousser au fond mais qui malheureusement ne parvient pas à contrôler la folle rondelle (23'10). Clément Thomas pousse même l'insolence des visiteurs jusqu'à provoquer des sueurs froides aux hommes de Toukmatchev qui le voient manquer de justesse le rebond laissé devant la ligne de but (23'31). Pas le temps de souffler que le jeu est aussitôt reparti de l'autre bord avec Grossi qui transmet dans un trou de souris à Provencher. Ce dernier, en tête-à-tête avec Peyre, ne trouve pourtant pas la faille (24'00). La malchance étant poussée jusqu'à son paroxysme, c'est au tour de Bona de tomber face à la muraille Peyre en entrevue solitaire (24'50). Provencher, sur une très belle ouverture d'Arcangeloni, vient s'empaler sur le cerbère bunkerquois alors qu'il l'a feinté à merveille avant de trébucher (27'10). À la limite de la forte inquiétude, les Albatros cherchent la faille au plus vite, et retrouvent le sourire sur un jeu de puissance enfin victorieux grâce à un but en deux temps de Grossi qui, en chef de file exemplaire, débloque le compteur (1-0 à 27'30).

De quoi en dérider plus d'un, à l'inverse des Corsaires qui, furieux, se lancent à grandes enjambées vers l'attaque avec en duettistes Mickaël Bardet et Clément Thomas qui forcent Figved à employer une fois encore les grands moyens et à faire lever les foules sur deux arrêts consécutifs de grande classe (28'41). Mais si les Nordistes ne baissent pas les bras, les Bretons sont également loin de se contenter d'un si faible écart et se remettent à l'attaque par Grossi en contre (30'05), puis par Maynard, Veret ou Oprandi qui tour à tour trouvent l'imperturbable Julien Peyre (31'26), à l'instar de Loïc Sadoun également contraint de clore sa folle embardée par un tir cette fois-ci repoussé par le montant gauche (32'01). Provencher n'a guère plus de réussite, car à l'image de l'équipe il peine à cadrer son tir, pourtant isolé dans le slot (33'06). Seulement, aucun effort n'est vain... Et ce proverbe, bien que tardif à s'appliquer, finit tout de même par se réaliser après que Loïc Sadoun (37'22) puis Bona seul en break (36'39) se sont à leur tour cassés les dents sur le geôlier dunkerquois. En effet, Yven Sadoun, rodant devant la cage nordiste, trouve parfaitement la déviation qu'il faut sur un bon lancer d'Ijäs pour tromper Peyre (2-0 à 37'42). Ce but vient à point nommé pour empêcher les Albatros de tergiverser pendant la pause.

Si certains s'attendaient enfin à une extinction des feux dunkerquois, il n'en sera rien, bien au contraire, puisqu'Alexis Thomas maintient concentré un Figved moyennement sollicité quantitativement (45'20). C'est la réponse de la jeunesse nordiste à l'expérience bretonne, qui n'a cessé de semer le trouble dans la défense visiteuse avec les frères Sadoun en têtes de liste. Mais dans un match calme et discipliné, les pénalités coûtent d'autant plus cher. C'est ce que va comprendre Dunkerque lorsque, dans la même configuration que ses deux prédécesseurs, Arcangeloni se trouve à la déviation pour envoyer directement le palet dans le haut du filet (3-0 à 46'54).

Bien que nettement dominés, les Corsaires ne lâchent rien pour autant, et Dewolf à la bleue (55'40) ou Bochna dans le slot (49'50) ne se gênent pas pour répondre aux escarmouches d'Ijäs en déferlement sur son aile (48'50) ou de Provencher pour un débordement encore vain (49'35). Le festival des gardiens prend en partie fin, pour Figved du moins, lorsque la persévérance de Dunkerque finit par payer après un moment de confusion devant le but finistériens. Erik Bochna est tout content de catapulter la rondelle au fond des buts entrouverts (3-1 à 57'07). La pression dunkerquoise se fait bien entendu plus pressante dans les derniers instants, sans pour autant mettre en danger outre mesure la défense brestoise, qui se permet même de mettre en orbite Stéphane Arcangeloni seul en échappée (57'50). Dans les dix dernières secondes, Loïc Sadoun manque de peu de marquer un but phénoménal après avoir remonté toute la glace et s'être joué de tous les joueurs adverses, y compris du gardien. Seulement, une crosse qui traînait par là met fin irrégulièrement et in extremis à sa course folle juste avant qu'il ne puisse réaliser son dernier geste (59'50). Peu importe, la victoire est acquise, non sans mal, certes, face à de valeureux Dunkerquois qui connaîtront à n'en pas douter de meilleures fortunes par la suite, et c'est bien le plus important même si il reste encore deux points à récolter pour les Albatros. En attendant la recrue mystère, vieille connaissance brestoise, qui devrait être officialisée ces jours prochains...

Compte-rendu signé William Boussard

 

Commentaires d'après-match

Dino Grossi (capitaine de Brest) : "Je crois que l'on n'a pas fait un bon match ce soir. On a manqué de sérieux ou de motivation, du fait peut-être que c'était Dunkerque. On a eu des occasions mais on n'a pas su les mettre au fond. Néanmoins, Dunkerque a bien joué, c'est une équipe jeune mais qui patine beaucoup, qui en veut et qui travaille dur. Ils méritent mieux que ça, mais si ils continuent à travailler, ça finira par payer. Le plus important, ce sont les deux points. Maintenant, il nous manque encore une victoire et c'est bon. Je pense que ça va être un gros match mercredi face à Amiens."

 

Brest - Dunkerque 3-1 (0-0, 2-0, 1-1)

Samedi 29 novembre 2003 à 20h00 au Rïnkla Stadium. 400 spectateurs.

Arbitrage de Jimmy Bergamelli assisté de Stéphane Phelippe et Cesary Leszko.

Pénalités : Brest 6' (2', 4', 0'), Dunkerque 14' (6', 6', 2').

Tirs : Brest 36 (13, 13, 10), Dunkerque 26 (7, 9, 10).

Évolution du score :

1-0 à 27'30" : Grossi assisté de Tsyplakov (sup. num.)

2-0 à 37'42" : Y. Sadoun assisté d'Ijäs et Pulawski (sup. num.)

3-0 à 46'54" : Arcangeloni assisté de Mikel et Grossi (sup. num.)

3-1 à 57'07" : Bochna assisté de Dubois

 

Brest

Gardien : Julien Figved.

Défenseurs : Ivan Borzik - Tadeusz Pulawski ; Jan Mikel - Aleksandr Tsyplakov ; Bruno Maynard (A) - Timo Kulonen.

Attaquants : Loïc Sadoun (A) - Janne Ijäs - Yven Sadoun ; Dino Grossi (C) - Stéphane Arcangeloni - Jimmy Provencher ; Jérôme Veret - Sébastien Oprandi - Patrick Bona.

Remplaçants : Florent Uguen (G), Christian Élian, Maksim Tikhonov. Absent : Ludek Broz (adducteurs).

Dunkerque

Gardiens : Julien Peyre.

Défenseurs : Karl Dewolf - Grégory Dubois (C) ; Ghislain Folcke - Benoît Guillemot ; Alexis Thomas - Philippe Tanghe.

Attaquants : Lukas Schramek - Erik Bochna - Mathieu Becuwe (A) ; Julian Marcos - Maxime Boschetti - Clément Thomas ; Frédéric Pena - Daniel Saint-Amant (A) - Mickaël Bardet.

Remplaçants : Rémi Caillou (G), Arnaud Péan.

 

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