Mulhouse - Dijon (29 novembre 2003)
Match comptant pour la onzième journée du Super 16, poule est.
Beaucoup de monde à l'Illberg pour cette rencontre sans grand enjeu pour Mulhouse. Déjà qualifiés pour le tour suivant, les Scorpions ne comptaient pas pour autant laisser les Ducs de Dijon venir chercher quelque point crucial pour leur qualification dans la même Poule Magnus. En effet, les Bourguignons ne sont pas encore mathématiquement sûrs d'être qualifiés, aussi tout point grappillé sera bon à prendre.
De bonne facture
C'est ainsi que l'on pourra résumer ce premier tiers commencé tambour battant par un rush de Bringuet dès le coup d'envoi. Dijon répond mais Pavol Segla positionne rapidement les siens, en battant Neckar dans un trou de souris (1-0 à 1'13"). Pas le temps de savourer cet avantage que la défense mulhousienne commet une énorme bévue de relance - la seule de leur soirée - captée aussitôt par Miroslav Pazak pour l'égalisation (1-1 à 2'31"). Ça joue vite, Dijon mène quelque peu aux tirs, mais Mulhouse domine mieux son sujet en proposant un hockey plus précis, plus probant au niveau physique, plus pressant aussi. C'est ainsi que Richard Kazda récupère une mauvaise relance d'Aymeric Gillet à sa bleue et centre pour Pierre Brisard qui marque comme à la parade.
Dijon est un peu plus brouillon dans son exécution, mais ne manque pas de volonté, et tire dès que possible sur Lhenry. Mulhouse presse encore, et Chassard marque, de près, sur le rebond d'un essai de Brincko (3-1 à 15'26"). Malgré cet écart de deux buts en leur défaveur, les Pazak ou Cihlar s'accrochent mais vont connaître une bévue en fin de période : une première charge dans le dos de Gillet sur Ballet, lequel prend aussitôt de l'autre côté un coup de coude de Gueguen. L'infortuné néo-Dijonnais venait à peine de rentrer dans le match qu'il en est exclu, sanctionnant par là même son équipe de cinq minutes de pénalité, qui vont avoir une influence sur le restant du match..
Voie d'eau
En effet, tenir cinq minutes en infériorité relève de l'exercice périlleux face aux Jokinen, Segla ou Michou constamment en embuscade. Premier essai de relance de Ruokonen pour Jokinen, mais la passe n'aboutit pas. Qu'importe, on recommence, Ruokonen derrière son but cherche Jokinen qui de sa bleue lance Segla, pour une rapide percée, puis un centre au deuxième poteau pour le même Jokinen qui fait mouche. Dijon ne s'en laisse pas compter, mais les efforts deviennent durs à assurer, surtout que Wilfried Molmy quitte la glace, suite à une charge appuyée, mais a priori pas "méchante" d'Étienne Croz. À quatre derrière, la tâche devient ardue pour les Ducs, mêmes s'ils auront l'opportunité d'évoluer souvent en supériorité. Mais trop d'imprécisions dans leur dernier geste nuisent à leur rendement, contrairement à Jokinen, qui trompe Neckar une nouvelle fois, d'une façon similaire à son premier but, en concluant un caviar du passeur-maison Segla. Dès lors, le bateau bourguignon prend un peu de gîte, et ne se redresser qu'en fin de tiers lors d'une nouvelle supériorité. Enfin, on voit des actions précises, mais c'est alors Lhenry qui se charge d'écœurer les Pazak, Dugas ou Vavroch sur des essais à bout portant
Coulé en quatre essais
La dernière période risque d'être pénible pour les visiteurs, qui commencent à manquer de souffle pour continuer à inquiéter la défense alsacienne. Mulhouse a pourtant relâché son effort, mais reste constamment aux aguets, comme sur cette réalisation de Michou, suite à un nouvel oubli défensif dijonnais. Puis sur cette excellente réalisation collective conclue par Bilbao. Les esprits s'échauffent alors, aboutissant à une période où pas moins de deux Mulhousiens (Prunet et Michou) et quatre Dijonnais (Abrahamsson, Bortino, Gillet et Pazak) seront simultanément en prison, suite à des fautes ou duretés successives. Pas facile alors de s'y retrouver, même si Mulhouse pousse un peu plus son adversaire à l'erreur : sur un engagement éclair remporté par Ballet, Neckar se rue sur le palet pour anticiper mais Jokinen est le plus prompt pour sa troisième réalisation de la soirée. "Franta" effectue pourtant d'excellents arrêts tout au long de ce match (notamment sur des face-à-face contre Brisard ou Bilbao), mais s'incline une dernière fois, de près, face à Michou.
Déculottée pour les Ducs qui se doutaient d'un match difficile, mais sûrement pas de l'étendue des dégâts. On ne pourra pas leur en vouloir d'avoir essayé. En effet, jusqu'au 5-1, les Bourguignons ont joué sans complexes, en tirant dès que possible. Il manquait peut être un peu plus de finition, notamment en supériorité, d'un peu plus de rigueur aussi en relance (sur les buts 2, 3 et 5 notamment). La qualification n'est pas encore acquise pour des Dugas, Pazak ou Allison pourtant très combatifs.
Score fleuve des locaux alsaciens qui ont montré hier soir qu'ils évoluaient quand même un ton au dessus de leur adversaire bourguignon. Hockey rapide, précis, pressing haut, plus haut en tout cas qu'à l'accoutumée, impressionnante présence défensive (sauf sur le seul but dijonnais), complétée par un Fabrice Lhenry impeccable. De quoi bien préparer le choc face à Grenoble, en Isère, mardi prochain.
Récompensés à la fin du match : Miroslav Pazak pour Dijon et Pavol Segla pour Mulhouse.
Compte-rendu signé Stéphane Rault
Commentaires d'après-match (dans les DNA et le Bien Public)
Christer Eriksson (entraîneur de Mulhouse) : "J'ai des joueurs très soudés, c'est un vrai plaisir de travailler avec eux. La saison dernière, ils étaient peut-être plus forts sur le plan individuel, mais j'avais aussi quelques petites stars qui se voyaient plus grandes qu'elles ne l'étaient vraiment. Là, chacun connaît son rôle, le respecte et sait ce qu'il a à faire. Pour être franc, je ne pensais pas que mon équipe était aussi forte que celle de la saison dernière. Pourtant, les résultats m'indiquent le contraire. Je le répète, il y a moins de talents individuels, mais c'est plus collectif. Avec cet état d'esprit, tout est possible. Le niveau va monter, on sera prêt."
Julien Tiphaigne (capitaine de Dijon) : "Je ne sais pas trop ce qui s'est passé. Ils nous ont mis la tête dans le sac d'entrée de partie. Au bout de cinq secondes de jeu, on a concédé un break. On a mal joué, c'est un problème collectif. De toute manière, contre les grosses écuries comme Mulhouse, on est un ton en dessous quoi qu'il arrive. Et lorsqu'on n'est pas dedans, on le paie cash. On a bien relevé la tête mais une nouvelle fois, on a buté sur leur gardien, Lhenry. Il a sorti des parades d'un autre monde. À 5-1, on a totalement lâché. On doit oublier et se remettre en question même si certaines choses peuvent nous servir pour la suite."
Mulhouse - Dijon 9-1 (3-1, 2-0, 4-0)
Samedi 29 novembre 2003 à 17h40 à la patinoire de l'Illberg. 1214 spectateurs.
Arbitrage de Bruno Catelin assisté de Laurent Rouèche et Nicolas Charmillot.
Pénalités : Mulhouse 22' (4', 10', 8'), Dijon 41' (2'+5'+20', 2', 12').
Tirs : Mulhouse 33 (10, 8, 15), Dijon 28 (10, 11, 7).
Évolution du score :
1-0 à 01'13" : Segla assisté de Jokinen
1-1 à 02'31" : Pazak
2-1 à 07'34" : Brisard assisté de Kazda
3-1 à 15'26" : Chassard assisté de Brincko
4-1 à 22'49" : Jokinen assisté de Segla (sup. num.)
5-1 à 28'18" : Jokinen assisté de Segla et Brisard
6-1 à 41'33" : Michou assisté de Croz et Chassard
7-1 à 48'34" : Bilbao assisté de Chassard et Michou
8-1 à 55'36" : Jokinen assisté de Ballet (double sup. num.)
9-1 à 59'41" : Michou assisté de Bilbao
Mulhouse
Gardiens : Fabrice Lhenry puis Benjamin Jubien à 53'42".
Défenseurs : Miikka Ruokonen (A) - Allan Carriou ; Patrick Scriban - Mathieu Mille ; Dusan Brincko - Lilian Prunet (A).
Attaquants : paires d'ailiers Pavol Segla - Juho Jokinen ; Guillaume Chassard - Steve Michou ; Pierre Brisard - Richard Kazda ; Vincent Bringuet - Luc Tardif jr, combinées alternativement aux centres Francis Ballet, Lionel Bilbao (C) et Étienne Croz.
Dijon
Gardien : Frantisek Neckar.
Défenseurs : Marcus Abrahamsson - Joshua Allison ; Milan Tekel (A) - Aymeric Gillet ou Wilfried Molmy.
Attaquants : Miroslav Pazak - Stephen Dugas (A) - Julien Tiphaigne (C) ; Thomas Bergamelli - Jiri Cihlar - Robert Vavroch ; Aurélien Albano - Romain Gentilleau - Thomas Bussat ; Jean-Michel Bortino - Thomas Gueguen.
Remplaçants : Grégory Fougère (G), Ludovic Duranceau. Absents : Yan Verhoef, Mathieu Bouché.