ACBB/Paray - Montpellier (6 décembre 2003)

 

Match comptant pour la neuvième journée de division 2, poule sud.

Surmonter ses phobies

"Ce n'est qu'un mauvais moment à passer..." C'est ce qu'il faut dire à l'ACBB/Paray, comme à un enfant réticent qu'on emmène chez le dentiste. Il faut dire que les Franciliens ont de quoi être traumatisés à la simple idée de revoir le Dr. Montpellier. Dans le cabinet de celui-ci, ils n'avaient pas seulement entendu le bruit de la fraise, ils étaient plutôt passés à la fraiseuse : 17-0... Aujourd'hui, le but est donc de s'en sortir dignement sans prendre de raclée, ne serait-ce que comme en Coupe contre Garges, un adversaire du même ordre avec également de bons étrangers.

Le HCAP-ACBB est trop lent et brouillon dans sa maîtrise du palet pour construire des attaques, et Montpellier n'a même pas à forcer pour obtenir l'ouverture du score. Dès la deuxième minute, Marek Michalovic est seul devant la cage pour envoyer le palet entre les jambières grande ouvertes de Cassu (0-1 à 1'58"). On craint un deuxième but après une faute inutile en zone neutre d'Antoine Lucchesi sur Fabien Barnay (4'28"), mais celui-ci envoie le palet au-dessus pendant la supériorité, alors qu'il est idéalement positionné sur un centre devant la cage de Royko. L'équipe locale, qui n'a toujours pas tiré cadré, pourrait enfin se créer ses premières occasions à la huitième minute, mais Florent Fauvre oublie le palet sur un 2 contre 1 potentiel, et Boulet bien placé manque la cible. Montpellier repart ensuite à l'attaque, les deux défenseurs prennent chacun un homme, mais Maxime Villaggi vient créer le surnombre en perçant dans l'axe et double la mise (0-2 à 9'10").

Le seul mauvais geste de cette première période est une utilisation malintentionnée de la crosse d'Olivier Batardière, renvoyé aux vestiaires pour ce "six pouces" (11'12"). Pendant la pénalité majeure, on jouera en fait le plus souvent à quatre contre quatre, malgré une courte période de double supériorité. Cela ne permet pas à l'ACBB de revenir, mais au moins de stabiliser l'écart, jusqu'à trente secondes fatales, dans le deuxième tiers-temps, où il est battu deux fois coup sur coup par deux tirs face au but de Juraj Ozorak (0-3 à 25'22") et de Yann Fornaguera sur passe de derrière la cage de Michalovic (0-4 à 25'49").

L'ACBB s'accroche

Cependant, Antoine Lucchesi parvient à s'infiltrer et son tir du poignet surprend Laurès (1-4 à 28'28"). Une supériorité locale est annulée dès le coup d'envoi par un bête surnombre, mais Chevènement et Libat partent quand même victorieusement en contre-attaque (2-4 à 29'50"). Il n'y a donc toujours curieusement que deux petits buts d'écart, et Steve Mokhtari, qui veut profiter du but pour sortir de prison alors qu'on jouait à quatre contre quatre, est bien vite rappelé par la table de marque.

On peut s'étonner que Montpellier, qui se retrouve notamment une minute à cinq contre trois, ne parvienne pas à faire la différence en supériorité, mais son jeu de puissance est très dépendant du défenseur slovaque Martin Zajicek à la bleue. Celui-ci a un lancer puissant et peut également distribuer des passes fortes potentiellement décisives, mais lorsqu'il contrôle mal le palet, le mouvement en pâtit. Étonnamment, c'est au retour à égalité numérique que la circulation du palet s'accélère enfin, aboutissant rapidement au but de Geoffrey Mettler face à une défense qui ne sait plus où donner de la tête (2-5 à 35'44"). En infériorité, Juraj Ozorak se fait ensuite barrer le chemin du but par Lespérance mais Royko se fait oublier, récupère le palet et efface Cassu (2-6 à 37'39").

Ryser apprend les pénalités

Alors que Michalovic est pénalisé pour une charge dans le dos (38'31"), le banc montpelliérain tarde à envoyer le substitut réclamé. Et au moment de rejoindre les vestiaires, Pascal Ryser interpelle soudain la table de marque (qui est parfaitement au point) pour donner son point de vue : "Mais pourquoi demandez-vous un substitut ? Pour un 2'+10', il n'y a pas de substitut. Ou alors ce n'est pas un 2'+10'..." En voyant son substitut de service (Mokhtari) remonter sur la glace au terme de la pénalité pendant que Michalovic purgeait les dix minutes, peut-être le pourtant expérimenté Ryser aura-t-il compris la nécessité d'un substitut. Faut-il en déduire que, contrairement à ce que prétendent les mauvaises langues, les Montpelliérains prennent des pénalités si rarement que leur entraîneur n'a pas l'habitude ?

Trêve de plaisanteries, passons au troisième tiers-temps. Mais passons-y rapidement alors, tellement il s'y est passé peu de choses. Contrairement aux précédents visiteurs, Montpellier n'a même pas fait rentrer son second gardien, qui a pourtant semble-t-il reçu la visite de sa famille, puisqu'il est allé embrasser des proches en rentrant aux vestiaires. Dans une morne troisième période, les Vipers contrôlent le match et laissent venir l'ACBB en se contentant de rares contre-attaques, hormis pendant la pénalité syndicale (une par tiers-temps) d'Yves Lespérance, où ils marquent enfin en avantage numérique, Villaggi reprenant au second poteau un centre fort devant le but de Mettler (2-7 à 47'39").

Stéphane Rioux inscrit le dernier but sur une passe de derrière la cage d'Antoine Lucchesi (3-7 à 48'36"), qui laissera malheureusement échapper le palet sur un dernier breakaway. L'ACBB a donc atteint son objectif, obtenir un score honorable et effacer l'affront du match aller. Celui-ci avait été le déclencheur d'une crise de confiance, alors peut-être ce meilleur résultat redonnera-t-il espoir aux Franciliens pour la suite ? Gentils, les Montpelliérains n'ont toutefois pas donné leur pleine mesure, on a pu le voir à deux reprises avec Juraj Ozorak qui a dribblé deux joueurs ou qui a traversé toute la glace comme il le voulait. C'était juste un amuse-gueule, il faudra attendre Viry-Montpellier pour le plat de résistance.

Compte-rendu signé Marc Branchu

 

ACBB/Paray - Montpellier 3-7 (0-2, 2-4, 1-1)

Samedi 6 décembre 2003 à 18h00 à la patinoire Paul-Demange d'Athis-Paray. 60 spectateurs.

Arbitrage de MM. Roussel et Fraysse.

Pénalités : ACBB/Paray 18' (6', 8', 4'), Montpellier 53' (4'+5'+20', 8'+10', 6').

Tirs : ACBB/Paray 23 (6, 6, 11), Montpellier 41 (14, 17, 10).

Évolution du score :

0-1 à 01'58" : Michalovic

0-2 à 09'10" : Villaggi assisté de Michalovic et Gautier

0-3 à 25'22" : Ozorak assisté de Zajicek

0-4 à 25'49" : Fornaguera assisté de Michalovic et Villaggi

1-4 à 29'50" : Lucchesi assisté de Rioux et Lespérance

2-4 à 29'50" : Libat assisté de Chèvenement

2-5 à 35'44" : Mettler assisté de Maupoint

2-6 à 37'39" : Royko

2-7 à 47'39" : Villaggi assisté de Mettler

3-7 à 48'36" : Rioux assisté de Lucchesi

 

ACBB/Paray

Gardien : Paul Cassu.

Défenseurs : Yves Lespérance - Andy Marosa ; Gilles Chevènement - Pierre Dehaen (A).

Attaquants : Julien Boulet - Florian Segura - Victor Peduzzi (A) ; Antoine Lucchesi - Stéphane Rioux - Julien Libat ; Nicolas Gosset - Florent Fauvre (C) - Yann Thiébault.

Remplaçants : Mathieu Gillot (G), Jérôme Duplant. Absents : Christophe Jolly, Charles-Henri Odin, Cyril Depraetere, Franck Ferey.

Montpellier

Gardien : Franck Laurès.

Défenseurs : Robert Hodon - Jean-Charles Caron ; Cyril Domingo - Martin Zajicek ; Olivier Batardière (puis Steve Mokhtari à 11'12") - Axel Gautier.

Attaquants : Geoffrey Mettler - Loïc Deleyrolle - Grégory Maupoint ; Fabien Barnay - Anton Royko - Juraj Ozorak ; Marek Michalovic - Yann Fornaguera (C) - Maxime Villaggi.

Remplaçant : Yann Auzeby (G).

 

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