Brest - Tours (3 janvier 2004)
Match comptant pour la première journée du Super 16, poule Magnus.
On attendait beaucoup de choses de cette première journée de la poule Magnus, ultime ligne droite avant les play-offs. Comment allaient réagir les deux équipes après une si longue pause ? A priori, même si les jambes étaient un peu lourdes, l'affaire ne semblait pas si mal puisque le match, discipliné et bien arbitré comme rarement, a tout de même ravi la faible assistance présente pour une victoire 3-1 loin d'être aisée. Un match plaisant où les regards ont été principalement braqués sur le revenant Ludek Broz et le transfuge Gianluca Tomasello. Le public, de retour dans son antre, a pu constater que ces deux renforts n'ont pas été de trop pour venir à bout d'une formation tourangelle qui a en partie tenu à la seule force de son gardien Hiadlovsky qui a réalisé un match faramineux face au mitraillage en règle de ses cages par des attaquants brestois peu ou pas en réussite, à l'exception de l'inévitable magicien Broz.
Trente minutes pour démarrer
Les voilà de retour, les cantiques à la gloire des Albatros venus du haut de la tribune du Rïnkla... Pourtant le public ne s'est pas massé en nombre dans les travées brestoises délaissées en raison d'une date sans doute trop précoce. Toutefois, ni la maigreur de l'assistance estimée à 512 bonnes âmes ni le froid à l'extérieur ne réfrènent les ardeurs des deux escouades avec notamment en ouvreurs Borzik à la bleue (02'18) ou Provencher, à la reprise d'un centre de Grossi, suivi par Broz à la récupération du rebond (03'42) coté brestois. La réponse tourangelle est bien plus tardive à venir puisqu'une situation de double infériorité numérique les contraint à subir les assauts répétés mais vains des Maynard (04'22) ou Kulonen (05'06) à la bleue ou encore de Loïc Sadoun en tête-à-tête avec Hiadlovsky (05'36). Il faut attendre la mi-tiers pour voir les visiteurs sortir le bout du nez sur une des rares pénalités du match pour mettre le feu sur la cage de Julien Figved de longues minutes durant (12'42). Decaens en contre solitaire (13'27) rendra la pareille à Loïc Sadoun qui avait fait de même avant de tomber lui aussi sur le gardien (12'53). Seulement, si Figved est imparable sur sa ligne, Hiadlovsky de l'autre côté est véritablement sur un nuage lorsqu'il sort vainqueur de plus de quatre minutes de mitraillage en règle par l'infanterie brestoise composée pour l'occasion de Grossi (13'55), de Tomasello (15'42), du quatuor Tikhonov-Ijäs-Tomasello-Maynard (16'08) ou encore de Provencher qui par deux fois, nez à nez avec Vlad', sera débouté (17'49 & 17'55). De quoi devenir fous pour les Brestois qui sont donc contraints de regagner leur vestiaire sur ce score vierge après avoir shooté à vingt reprises dans le cadre de Hiadlovsky.
Le spectre de la rencontre Brest-Amiens, où les Albatros s'étaient procurés une multitude d'occasions, revient donc planer sur la glace du Rïnkla. Une inquiétude d'autant plus accentuée que les Diables Noirs se mettent enfin à se lâcher à l'image de Maros Bartek en débordement obligeant Figved à un arrêt de la mitaine (20'31). La réussite n'est pas plus au rendez-vous lorsque Loïc Sadoun contourne la cage tourangelle avant de voir un défenseur revenu du diable vauvert contrer les tentatives des deux frères qui s'apprêtaient à dépuceler la cage grande ouverte, Hiadlovsky étant pour le coup largement battu (21'01). Dans l'autre sens, les Albatros peuvent s'asseoir sur un portier qui, bien que peu sollicité jusqu'à présent, reste attentif et impeccable sur l'incursion de Simko (23'35), le breakaway de Desrosiers (25'07) ou encore sur un face-à-face avec Gleize (26'05). La fin de ce jeu d'échecs est proche et Loïc Sadoun une nouvelle fois croit ouvrir la brèche à la réception d'un centre devant le but de Provencher (27'31). Partie remise puisque, dans la minute qui suit, Grossi effectue une remarquable entrée de zone avant de mettre le palet sur le but de Hiadlovsky qui repousse une première fois la reprise de Provencher mais qui ne peut rien lorsque Broz, à l'affût, le fusille en douceur sur le rebond (1-0 à 28'18). On respire enfin...
Ce but marque un temps d'arrêt dans ce match, le jeu baissant considérablement en intensité et laissant plus de place aux Diables Noirs pour s'exprimer à l'image de Simak depuis la bleue (32'11) ou encore du duo Balaz-Simko en contre, qui trouve le remarquable Pulawski sur sa route (33'04). Relâchés quelque peu d'une lourde pression, les Albatros retrouvent le sourire grâce à Ivan Borzik au second poteau qui concrétise bien le centre d'Yven Sadoun (2-0 à 35'43). La persévérance paye enfin pour les Bretons et pourrait payer à nouveau lorsque Hiadlovsky s'avoue heureux de voir la tentative de Grossi passer à côté du cadre alors que le portier slovaque était à terre (36'30). Boriskov en contre tente bien de réagir (36'44) mais ce sont à nouveau les Finistériens qui se mettent en avant. Tomasello seul à la réception d'une transversale tire à bout portant sur le plastron de Hiadlovsky (37'24), et sur un superbe échange de passes, Yven Sadoun et Ludek Broz donnent le tournis au portier des Diables qui parvient tout de même, on ne sait trop comment, à dégager son camp (39'00).
Pour le dernier tiers-temps, on s'attend donc à une fin de match tranquille et sans frayeur d'autant plus que les Brestois restent dangereux par la paire Grossi-Provencher qui à force de passes devant le but opposé finit par perdre le palet (41'03) par excès d'esprit collectif comme à plusieurs reprises dans ce match. Arcangeloni reprend une passe d'Yven Sadoun seul devant le but, mais reste pantois face à Hiadlovsky qui avec une vitesse de déplacement surprenante détourne la tentative (43'35). Sur l'action suivante, Figved imite son homologue slovaque en bloquant la déviation de Jaroslav Balaz sous les vivas du public acquis à sa cause (45'55). Un avertissement qui préfigure l'inévitable malgré un bon lancer à la bleue de Mikel, puisque, sur un contre rondement mené, ce même Balaz transmet à Igor Boriskov qui fusille Figved, ramenant ainsi Tours à une seule longueur (2-1 à 47'51). Cette situation bien délicate ramène des flammes de l'enfer les Diables Noirs, dès lors déchaînés et décidés à mettre une pression de feu. Sébastien Decaens à mi-distance est un prétendant à la combinaison bretonne (50'55) mais les Brestois, qui procèdent désormais en contre, maintiennent leurs visiteurs dans leur camp par de bonnes escarmouches bien initiées par le duo Stéphane Arcangeloni - Loïc Sadoun (52'57), par Tomasello qui transmet de derrière la cage à Maynard qui lance sans succès (55'00), par Provencher qui reprend à bout portant une belle ouverture de Broz, ou encore par Arcangeloni en breakaway qui voit son lancer rebondir sur le poteau et sur la ligne avant de ressortir miraculeusement (58'50). La sortie dans les derniers instants de Hiadlovsky n'y fait rien puisque, à l'inverse, c'est Ludek Broz qui depuis son camp trouve la cage vide (3-1 à 59'43).
Compte-rendu signé William Boussard
Commentaires d'après-match
Stéphane Arcangeloni (attaquant de Brest) : "L'analyse est simple. Nous étions exempts lors du dernier match, ça fait presque quatre semaines qu'on n'a pas joué, donc pour se remettre dans le bain c'était difficile. Maintenant Tours a un gardien qui a fait des parades venues du ciel, je ne sais pas trop comment il a fait ça mais c'était incroyable. De notre coté, nous avons pris le match en mains et marqué quand il fallait, donc pour l'instant ça va. Nous nous attendions à ce que ça soit difficile car nous ne nous sommes pas beaucoup entraînés et nous avions les jambes lourdes. Les lignes ont changé, Ludek est revenu, il a fallu se réhabituer aussi un peu, mais dès que tout le monde aura retrouvé le rythme, ça devrait aller. Maintenant, ce qu'il faut se dire, c'est qu'on a gagné, et c'est d'autant plus important que dans cette coupe Magnus il y aura beaucoup de surprises, je pense, donc ce sont des points bons à prendre pour la suite."
Gianluca Tomasello (attaquant de Brest) : "Pour moi aussi, c'était difficile de reprendre puisque ça fait presque un mois que je n'ai pas joué, étant donné qu'à Milan j'étais sur la quatrième ligne. Les premières choses qui sont ressorties de cette rencontre pour moi, c'est que ça joue assez vite, il y a de bons patineurs, de bons techniciens. Moi, ne sachant pas trop comment ça allait se passer, j'ai joué un peu en arrière. Mais pour que je me fasse vraiment à ce jeu et que je retrouve mon rythme il va me falloir trois ou quatre matchs encore. Toujours est-il que le niveau est conforme à ce que je m'attendais en gros, même si de part et d'autre il y a eu beaucoup d'erreurs qui sont dues, je pense, au manque de forme et de rythme des deux équipes."
Brest - Tours 3-1 (0-0, 2-0, 1-1)
Samedi 3 janvier 2004 à 20h00 au Rïnkla Stadium. 512 spectateurs.
Arbitrage de Thierry Calamoneri assisté de Yann Ruault et Laurent Antunes.
Pénalités : Brest 6' (2', 0', 4'), Tours 4' (4', 0', 0').
Tirs : Brest 44 (20, 14, 10), Tours 26 (8, 8, 10).
Évolution du score :
1-0 à 28'18" : Broz assisté de Provencher
2-0 à 35'43" : Borzik assisté de Y. Sadoun
2-1 à 47'51" : Boriskov assisté de Balaz et Pulscak
3-1 à 59'43" : Broz assisté de Mikel (cage vide)
Brest
Gardien : Julien Figved.
Défenseurs : Ivan Borzik - Tadeusz Pulawski ; Aleksandr Tsyplakov - Jan Mikel ; Bruno Maynard (A) - Timo Kulonen.
Attaquants : Yven Sadoun - Stéphane Arcangeloni - Loïc Sadoun (A) ; Dino Grossi (C) - Ludek Broz - Jimmy Provencher ; Gianluca Tomasello - Janne Ijäs - Maksim Tikhonov.
Remplaçants : Gabriel Bounoure (G), Christian Élian, Jérôme Veret.
Tours
Gardien : Vladimir Hiadlovsky.
Défenseurs : Frantisek Pulscak (A) - Marcel Simak ; Radek Stepan - Peter Bartek ; Vladimir Sabol - Olivier Vandecandelaere.
Attaquants : Julien Desrosiers - Sébastien Decaens (C) - Zdenek Novosad ; Maros Bartek - Jaroslav Balaz - Igor Boriskov ; Jan Simko - François Gleize (A) - Taras Bega.
Remplaçants : Guillaume Papillon (G), Norbert Périnet, Valère Falck. Absent : Benoît Paillet (blessé).