Match comptant pour la deuxième journée de la poule Magnus du Super 16.

Mulhouse, au complet, se devait de se rassurer après sa déroute en terre picarde, face à une troupe brestoise, elle incomplète, notamment en attaque. On entre en tout cas dans le vif du sujet, avec la confrontation face à un adversaire au podium. Pourtant, la partie n'a pas forcément tenu toutes ses promesses.

Le premier tiers est assez long à partir, on note que les deux protagonistes essaient surtout de ne pas faire d'erreurs. L'ouverture du score mulhousienne est rapide, en supériorité, quand Prunet, de près, trompe Figved un peu délaissé par les siens. S'ensuivent quelques moments assez agréables à regarder (remontées de Tikhonov ou Arcangeloni, répondant aux Chassard ou Croz), mais assez dilués dans des actions plus floues, le match fonctionne par à-coups. Brest se rassure, quand Tomasello exploite, de près aussi, un flou devant Lhenry, suite à une percée d'Ijäs. Dans l'ensemble, Mulhouse semble quand même un peu plus appliqué dans son jeu, face à des Brestois un peu trop brouillons, notamment derrière, et plus particulièrement en relance.

Le deuxième tiers-temps n'est guère plus palpitant. Hormis un début tonitruant des Albatros (combinaison Tikhonov-Tomasello puis raid solo de Provencher), le jeu retombe un peu dans une tournure d'observation. Le rythme baisse en intensité dès la distribution de quelques pénalités, et les Bretons perdent alors sensiblement la main, surtout quand Michou marque dans une action un peu confuse. Les Alsaciens remontent le palet, mais un Brestois reste à terre, une partie de ses coéquipiers ralentissent, pensant sans doute à une pénalité, Bricnko remonte alors et sert à l'opposé Michou pour une reprise instantanée. Le réveil visiteur ne se fait pas vraiment sentir pour autant, et les deux équipes se quittent sur un score serré pour une partie plutôt tristoune.

Heureusement qu'il reste ce troisième tiers, nettement plus agréable à voir. Bien aidés par de multiples erreurs de relance brestoises, les locaux mettent une grosse pression sur le but de Figved. L'ex-portier briançonnais se distingue, même s'il laisse échapper de nombreux rebonds face aux essais lointains (Scibran, Prunet, Mille) ou de plus près (Michou, Bilbao, Segla) des Mulhousiens. Ceux-ci se font prendre au jeu du contre, quand Yven Sadoun envoie de sa zone pour le frangin Loïc qui attend à la bleue mulhousienne, et qui gagne son duel face à Lhenry. 2-2, voilà un score qui tient du hold-up car Brest est depuis de longues minutes acculé dans son camp, mais le but a au moins le mérite de leur donner un coup de fouet, pas longtemps d'ailleurs car Michou va conclure une action à cent à l'heure, engagée par Bilbao, et loger la rondelle en pleine lucarne bretonne. Brest finit alors la partie en subissant le match, malgré une ou deux jolies remontées collectives. Il reste alors à peine deux minutes quand Brincko fait trébucher Loïc Sadoun. Toukmatchev fait sortir Figved pour un sixième joueur de champ, c'est le moment ou jamais, bien que Lhenry fasse alors des merveilles pour tenir sa cage inviolée. La fin de match finit plutôt de façon houleuse, sur une action franchement confuse. But ou pas de Brest, à 59'59" ? Les Mulhousiens diront que non, les Brestois si, Bruno Maynard raconte à son coach que le palet est bien rentré avant qu'un bras "bien intentionné" ne l'en ressorte. Toujours est-il que seuls les nombreux joueurs présents autour du but pouvaient le voir (en gros les six Brestois plus les cinq Mulhousiens !), les arbitres un peu plus éloignés ont décidé de ne rien accorder, au grand dam de Jan Mikel (pénalité de match) et Loïc Sadoun (méconduite) sanctionnés pour contestation un peu trop vive.

Au moins, la logique sportive de ce match a été respectée, même si Mulhouse a éprouvé de nombreuses difficultés pour venir à bout de son adversaire. Pourtant, les Scorpions ont été plus patients, plus présents physiquement, plus précis surtout dans leur jeu. Le deuxième but brestois aurait pu leur couper les jambes, à un moment où ils dominaient vraiment le match, mais leur réaction fut saine en continuant de presser. Rencontre rassurante, donc, idéale pour se remotiver en vue du match-revanche de mardi contre Amiens (Coupe de France), avant de recevoir Villard samedi prochain. Semaine plutôt chargée, donc, en espérant que la patinoire, et aussi la surfaceuse, soient au point dans le futur !

Bien décevants, ces Brestois. Certes, il manquait du monde derrière (Kysela) et devant (Broz), mais c'est surtout une partie très timide, et assez inégale que les "Père Dodu" ont livré : énormément de relances mal assurées derrière, manque de présence physique aussi, et il en faut pour pouvoir soutenir la comparaison avec Mulhouse, on a assisté à de rares essais concluants, malgré un Pulawski assez efficace derrière, et un Ijäs sobre et plutôt impeccable dans son jeu.

Récompensés à la fin du match : Steve Michou pour Mulhouse et Jimmy Provencher pour Brest.

Compte-rendu signé Stéphane Rault

Mulhouse - Brest 3-2 (1-1, 1-0, 1-1)

Samedi 10 janvier 2004 à 17h40 à la patinoire de l'Illberg. 1282 spectateurs.

Arbitrage de Jimmy Bergamelli assisté de Damien Velay et Benjamin Gremion.

Pénalités : Mulhouse 16' (2'+10', 2', 2'), Brest 43' (2', 6', 10'+5'+20').

Tirs : Mulhouse 47 (15, 8, 24), Brest 26 (8, 7, 11).

Évolution du score :

1-0 à 03'12" : Prunet assisté de Chassard et Brincko (sup. num.)

1-1 à 12'26" : Tomasello assisté d'Ijäs

2-1 à 32'05" : Michou assisté de Brincko et Chassard (sup. num.)

2-2 à 46'21" : L. Sadoun assisté d'Y. Sadoun et Maynard

3-2 à 47'38" : Michou assisté de Bilbao et Prunet

Gardien : Fabrice Lhenry.

Défenseurs : Miikka Ruokonen (A) - Allan Carriou ; Patrick Scriban - Mathieu Mille ; Dusan Brincko - Lilian Prunet (A) ; Francis Ballet.

Attaquants : Pavol Segla - Pierre Brisard (puis Francis Ballet à 20'00") - Juho Jokinen ; Guillaume Chassard - Lionel Bilbao (C) - Steve Michou ; Vincent Bringuet - Étienne Croz - Richard Kazda.

Remplaçants : Benjamin Jubien (G), Jérémy Bigot, Luc Tardif jr.

Gardien : Julien Figved.

Défenseurs : Ivan Borzik - Tadeusz Pulawski ; Jan Mikel - Aleksandr Tsyplakov ; Christian Elian - Timo Kulonen.

Attaquants : Dino Grossi (C) - Stéphane Arcangeloni (A) - Jimmy Provencher ; Loïc Sadoun (A) - Bruno Maynard - Yven Sadoun ; Maksim Tikhonov - Gianluca Tomasello - Janne Ijäs.

Remplaçants : Gabriel Bounoure (G), Sébastien Oprandi. Absents : Daniel Kysela (pas encore arrivé), Ludek Broz, Jérôme Veret.

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